La Série A Académie, avant saison

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Roby ne plaisante pas.

J’enrage, j’en désespoir, Jean-Mimi vieillesse ennemie

 

Il y a de cela quelques semaines, le néo-chevelu Wayne Rooney racontait à La Gazzetta Dello Sport à quel point il était fan de la Série A dans sa jeunesse. Le Mancunien expliquait que les joueurs qui foulaient chaque week-end les pelouses Italiennes le faisaient rêver et qu’il a beaucoup appris de ce championnat. Le fait qu’il parle de la « Série A de l’époque » en dit long sur le « désamour » dont a été victime ce championnat au fil des années. Sentiment partagé par bon nombre de fans à travers la planète footballistique, constatant avec tristesse l’affaissement dont est sujet le Calcio. Il m’arrive parfois de relancer quelques vidéos de matches dans les années 90, la larme à l’œil, née de la nostalgie que j’éprouve à revoir des joueurs comme Baggio, Batistuta, Boban, Ronaldo ou encore Rui Costa. Rendez-vous compte, entre 1990 et 1999, soit dix éditions de Champion’s League, l’Italie réussit à placer huit finalistes (pour trois victoires). Si on inclut la défunte Coupe de l’UEFA, le pays de Buitoni a connu neuf finalistes en une décennie (sept victoires). Milan, Juventus, Inter, Parma, Fiorentina, Lazio, Roma, Sampdoria, autant d’équipes qui regorgeaient de talents uniques. Pourtant, les faits sont là, l’Italie est à la traîne, et ce n’est pas sa quatrième place qualificative pour la Ligue des Champions perdue au profit de la Bundesliga qui va arranger les choses.

Il serait inutile de s’épancher sur les raisons qui ont conduit à un tel déclin, néanmoins on pourrait citer pêle-mêle les stades vétustes, la tessera del tifoso ( littéralement « carte du supporteur », qui permet de « ficher » les fans et empêche les déplacements en masse), l’ambiance délétère qui règne dans certaines tribunes (présente depuis longtemps, mais jamais autant exposée médiatiquement), la location des stades qui coute la peau des gros membres aux présidents, un sponsoring « à l’ancienne » qui rapporte peu (l’Inter ne touche « que » 15 millions pour son partenariat avec Pirelli, soit deux fois moins que MU par exemple), des droits télé faméliques, un secteur marketing en perdition, le scandale du Calciopoli, etc, etc et bien encore etc. En somme, la Série A connaît une période de vaches maigres.

Toutefois, et parce que je suis quelqu’un de fidèle, je ne puis me résoudre à abandonner mon amour premier pour ce football si chatoyant, alliage de comédie, de rigueur tactique et de parties d’anthologie. Il se dégage un charme particulier de ce championnat, entre les chroniqueurs télé, fans devant l’éternel, qui se charrient en direct lors des matches, entre l’imagination fertile des supporteurs qui nous gratifient de banderoles toujours aussi recherchées (je ne me remets toujours pas de celle dédiée à Leo en avril dernier, tirée de « La Cène »), et les déclarations fracassantes de De Laurentis et de Zamparini, dont les envolées lyriques relèguent Dante au rang de simple fossoyeur, il y a de quoi être enthousiaste même si je sais pertinemment que nous ne sommes plus le nombril de la planète. Mais qu’importe, le coup d’envoi de la saison approche et si comme moi, vous n’êtes pas rebuté par la réalisation légèrement datée (douce litote) qui nous est proposée de manière hebdomadaire, alors cette Académie est faite pour vous, car vous l’aurez compris, volages et inconstants ne sont point de notre galaxie. A nos yeux, à leur jeu, fions-nous. C’est en eux que se cache le trésor de l’amour. L’amour de la Série A.

 

Présentation des forces en présence de leur avocat

C’est une énorme surprise, mais en tant que tenant du titre, le Milan AC sera l’équipe à battre. Renforcés par les arrivées de Mexès, Nocerino et d’El-Shaarawy, les Rossoneri se permettent même le luxe de recruter un boulet en la personne de Taiwo, preuve de la confiance qu’ils dégagent. Nous attendons toujours de connaître l’identité du fameux Mister X, Galliani se faisant de plus en plus nébuleux à ce sujet. Qu’est-ce qu’on rigolerait si c’était Aquilani. Quoi, c’était lui ?

Derrière, deux challengers principaux se distinguent. Sur le papier, l’Inter a largement les moyens de concurrencer les hommes d’Allegri, toutefois, trop d’incertitudes règnent autour des Nerazzurri, que ça soit au niveau tactique ou mercantile. Si la perte d’Eto’o leur portera préjudice, rien que la présence de Javier Zanetti devrait leur permettre de finir au pire seconds. A côté de ça, si l’on devait retenir un rayon de soleil au milieu de tout ce marasme qui engloutit la Série A, c’est le retour au premier plan de Naples. Équipe séduisante portée par un fabuleux public, ils devraient postuler pour une place en Ligue des Champions encore cette année.

Viennent ensuite les insondables. Et il y en a trois. La Lazio, tout d’abord, qui a recruté intelligemment et qui a eu la bonne idée de conserver son entraîneur. La Roma, ensuite, dont la révolution culturelle est en marche avec l’arrivée de Luis Enrique sur le banc. Combien Totti va-t-il mettre de pénaltys ? Enfin, la Juve du Conte (de Monte Criscito), qui a effectué un mercato plutôt intéressant contrairement à l’an dernier (en même temps, après Pepe et Martinez à près de 20 millions, ça ne pouvait qu’être mieux). L’Europa League leur tend les bras, on leur souhaite bonne chance.

Délesté de sa perle Pasteurisée, Palermo devrait vivre une saison délicate. L’élimination au tour préliminaire de l’Europa League abonde dans ce sens. Même s’il reste des joueurs qu’il convient de suivre (Ilicic, notamment). Pareil pour l’Udinese, qui a coup sur coup lâché Sanchez, Inler et Zapata. Remplacés certes, mais par qui ? Par Picard. Du côté de Florence, le retour de blessure de Jovetic devrait constituer l’acquisition de l’année. Trois équipes imprévisibles, capables de gagner au Meazza avant de s’incliner à domicile face à Lecce.

Le ventre mou devrait accoucher d’une lutte intestinale entre Catania, Bologna, le Genoa, Cagliari, le Chievo, Lecce et Parma. Des équipes trop faibles pour espérer plus, mais assez expérimentées pour éviter la descente. Toutefois, sait-on jamais …

… Car les équipes que l’on condamne à la course contre la relégation pourraient surprendre. Cesena, par exemple, a su se montrer séduisante l’an passé, obtenant son maintien à la lumière d’un jeu pas dégueulasse du tout. La petite attraction se nomme Novara, qui est revenue parmi l’élite après 55 ans d’abstinence. Quant à l’Atalanta et Sienne, ils devraient connaître les pires difficultés à se maintenir, surtout les premiers en fait, qui partiront avec un handicap de six points d’emblée, suite à l’affaire des paris truqués. Si même les Italiens ne savent plus tricher correctement …

Pas mal de mystères, donc, mais beaucoup d’excitation. Je sens que cette saison va être grandiosa, comme la pizza.

 

Histoire de voir à quoi ressemblent les 20 équipes cette année, je vous enjoins à visiter ce lien qui répertorie tous les mouvements enregistrés cet été. Attention, c’est en Italien, mais en général, les noms propres sont bien traduits.

 

Comme la première journée n’a pu être disputée pour cause de la grève, voici le programme de la seconde levée :

A.C. Milan – S.S. Lazio au stade Giuseppe-Meazza (San Siro) le 9 septembre à 20h45

 

A.C. Cesena – Napoli au stade Dino-Manuzzi le 10 septembre à 20h45

 

Le 11 septembre à partir de 15h00 (gare aux attentats) :

Juventus – Parma à la Juventus-Arena (ça pète, comme nom).

Catania – Siena au stade Angelo-Massimino.

Chievo – Novara au stade Marc’Antonio-Bentegodi.

Fiorentina – Bologna à l’Artemio-Franchi.

Genoa – Atalanta au stade Luigi-Ferrari.

Lecce – Udinese au stade Via Del Mare.

Roma – Cagliari au stade Olimpico.

 

Palermo – Inter Milano au stade Renzo-Barbera le 11 septembre à 20h45

 

Longue vie à la Série A ! Et que le meilleur gagne.

Roby Il Codino.

11 thoughts on “La Série A Académie, avant saison

  1. À la tendre serie A de notre enfance…

    Championnat où la piquouze était obligatoire, le gel et le pento des accessoires qui faisaient partis intégrantes de la tenue du footballeur, des défenseurs qui aimaient sentir l’intégrité anale de leurs adversaires…

    Bref, un peu comme la perruque de rooney, le championnat de notre enfance, celui qui faisait réver avec des étoiles dans les yeux des vrais…

    C’était aussi celui qui te faisait chialer parce qu’à chaque fois, les mangeurs de pizza nous éliminaient, nous pauvre petite liguain…

    Mais il faut l’admettre, ça serait pas mal de revoir la série A, parce que perso j’en ai ma claque, et je m’en bas les couilles avec une porte-fenêtre au verre pilé, de tous ces matchs de PL du type Aston Stokes, Fulham Everton…

  2. Les années 90 sont clairement italiennes, en ce qui concerne le foot.
    C1 C2 C3, comme le dit l’académicien, ils ont tout raflé. On retient que les victoires ,mais les presences en demis, ya un paquet aussi.

  3. Je suivrai de près cette académie comme Berlusconi suit de près les jeunes pucelles, ce bel homme.

  4. @Sebastiano: t’es trop laid, six petits mots contre un article solide, tu pèses pas lourd…

  5. Mon petit Roby, ton article est Duluquien, et il ne casse donc pas 3 genoux à un milaniste. Je n’irai pas jusqu’au « à chier » de Sebastiano, mais je suis plus d’accord avec lui qu’avec Totino la mafia, qui a volé ce nom à Seth Guex (bleeeeh !)

    Mais surtout, je me demande de quoi tu vas parler dans ton académie, puisqu’il y a déjà une académie Intériste, Napolitaine, ainsi que Berlusconiste. Vu que la Juve est un club de merde dont tout le monde se branle (je pèse mes mots), il te reste les romains qui ne font rien et les habituels Udine, voire Palerme…
    Sale !
    Je précise en passant que ton lien nous emmène vers un récap incomplet, et qu’il sera donc nécessaire de lire MON récap intériste ;-)

    ps : Chulo, t’es une star !
    ps : bientôt les primaires
    ps : On s’en bat les couilles sur un tapis de fakir rouillé de Rooney !!

  6. Marco, tu me fais de la peine, moi qui ai suggéré cette académie pour marcher sur tes traces :( :(

  7. Après relecture, il me semble que j’ai oublié plusieurs choses…

    Premièrement, bienvenue !
    Deuxièmement, je voulais tailler un peu, mais je n’ai fait que ça. Il ne s’agit pas de t’enfoncer dès le départ, je m’en excuse ;-)
    Troisièmement, je me présente, Marco Matrix, académicien Intériste, et donc je n’aime ni la Juve, ni Milan !

    Longue vie à ton académie, (plus longue que la mienne… mais pas que celle de Moké !)

    ps : je maintiens qu’il était maladroit de citer Rooney pour débuter la « Série A académie »… mais bon, chacun ses goûts !

    ath ne soit pas déçu. J’aime les académies rivales, qui pourrais-je tacler au genou si elles n’existaient pas ? ^^

  8. Merci Marco, et je sais qui tu es Banane, on a souvent discuté l’an passé sur le fil de l’Internazionale académie :p

    Pour Rooney, c’est surtout parce que son interview m’a fait plaisir. C’est un peu la même génération que nous (en général, entre 83 et 86), et je pense que nous sommes plusieurs à partager son ressenti, d’où l’ouverture que je lui accorde.

    Pour le reste, il me tarde de bosser en collaboration avec tous les autres académiciens Italiens, histoire de profiter de la notoriété d’HJ.net pour redorer le blason de la Série A à base de dossiers Dantesques.

    PS : Merci à tous pour votre accueil et votre soutien, j’essaierai de ne pas vous décevoir !

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