Bâti sur les bases de l’association omnisport « Cercle Amical Club » en 1910, l’A.C.A a donc plus de cent ans. Cent ans de hauts et de bas, cent ans de combats, cent ans de derbys contre le F.C.A, le G.F.C.O, le S.C.B, cent ans de matchs contre le H.M.S Carnavon, Corté ou encore l’Olympique de Marseille. Cent ans de joie, cent ans de peine, cent ans d’accessions, cent ans de relégations. Cent ans de trophées, cent ans de championnat de Corse, cent ans de Challenge Lelong et autres Coupes aujourd’hui disparus. Cent ans de joueurs corses, africains, brésiliens, européens. Cent ans de joueurs de légende. Bref, cent ans de football.

Amoureux du football corse et plus particulièrement du football ajaccien, il m’était nécessaire de retracer les joueurs historiques d’un club qui n’en est pas moins. Ainsi, à travers ce onze, j’espère rendre l’A.C.A plus accessible aux plus jeunes, aux plus curieux mais aussi aux réfractaires du football insulaire. J’ai passé plus d’un mois sur ce projet, j’espère donc avoir des réactions (positives ou négatives). Trop souvent mis à l’écart, trop souvent stigmatisé, trop souvent oublié, l’A.C.A mérite qu’on se penche sur son cas car il fait entièrement parti du paysage footballistique français.

Ainsi je divulgue ici même, l’équipe, toutes générations confondues, qui me paraît être la plus compétitive. Vous découvrirez ou redécouvrirez des joueurs dont vous ne saviez pas qu’ils avaient jouer à Ajaccio, des joueurs dont vous ignoriez l’existence mais vous découvrirez surtout des joueurs exceptionnels en tous points. Les joueurs sus-cités sont principalement des joueurs ayant évolués durant les deux périodes de professionnalisme, périodes qui ont vu les acéistes faire bonne figure en Division 1 ou en Ligue 1, c’est à dire entre 1968 et 1973 et entre 2002 et actuellement.

Ensemble, revivons donc l’histoire de l’A.C.A.

 La place des Diamants d’Ajaccio, lieu où se sont joués les premiers matchs d’Ajaccio.

Stade Jean-Lluis, reconnaissable par son petit cabanon en bois entouré de palmiers.

 

 

 

La Pietra dans la main:

Antoine Federicci : Formé dans le club ‘ennemi’ du F.C.Ajaccio, Antoine Federicci arrive à l’A.C.A à l’âge de 18 ans. A partir de ce moment, il ne quittera plus jamais son club, dédiant sa vie à celui-ci. Gardien de but à la carrure impressionnant, au style et à la plastique unique, il restera dans les annales du football corse en étant considéré comme le meilleur gardien insulaire de tous les temps. N’en déplaise à Pascal Olmeta. En plus d’avoir été un gardien talentueux, il fut un homme fidèle, restant au club plus d’une vingtaine d’années en tant que joueur. Surnommé « U Pichjatu », il ne quittera Ajaccio qu’à l’occasion d’un essai à Valenciennes. Pour l’anecdote, en arrivant dans le Hainaut, voyant le pays et le temps, il prit le premier train en direction du sud de la France pour rentrer. Toutes ces qualités conjugué à son professionnalisme, son humour légendaire et son goût du travail bien fait font de lui le gardien le plus emblématique de l’histoire de l’A.C.A. Son palmarès parle pour lui : quatre fois champion de Corse, deux fois vainqueur de la Coupe de Corse, une fois vainqueur de la Coupe Raoul-Bonan, de la Coupe Air-France, du Challenge Lelong. On peut ajouter à cela ses deux sélections en équipe de Corse, et ses multiples sélections dans la sélection ajaccienne. Joueur mythique, il sera par la suite directeur sportif du club dès 1959. C’est lui qui fit venir les plus grands joueurs du club tels que Vanucci, Marius Trésor et François M’Pelé. Rien que ça. Il connut donc l’âge d’or du club entre 1967 et 1973. Toujours présent dans l’organigramme du club dans les années 2000, il fit jouer ses relations avec l’A.S.Monaco pour faire venir Dado Prso à Ajaccio. Homme à multiples casquettes, il jonglera pendant toute sa vie entre différents postes, outre directeur sportif, il a été entraîneur intérimaire, dirigeant actif de la FFF, vice-président de la LFP, président d’honneur du club, arbitre officiel (lors d’un match de son équipe, alors qu’il était joueur). Il lança même l’idée d’une fusion de l’A.C.A avec le G.F.C.A afin d’avoir un grand club plus viable. Cette idée sera cependant vite abandonnée. D’autre part, il coulait une vie paisible en étant gérant du Dolce Vita, hôtel ajaccien aux quatre étoiles. Ami d’Eddy Barclay, les parties fines devaient être légion dans ce luxueux établissement. Il nous a malheureusement quitté en juillet 2009 à l’âge 89 ans. Une légende de l’A.C.A s’est éteinte, mais ce n’est pas pour autant que quelqu’un oubliera ce grand homme et cet immense gardien.

Dominique Baratelli : Exit Stéphane Porato et Stéphane Trévisan, le remplaçant numéro 1 au poste de gardien c’est bien Dominique Baratelli. Le petit gardien d’1m78 né à Nice débarque dans le port ajaccien à l’âge de 20 ans après avoir été remarqué au hasard par l’entraîneur de l’époque Alberto Muro. Il passe ainsi de la Division d’Honneur à la Première Division. Cependant, il débutera remplaçant, état qui va le suivre tout au long de sa carrière. Ses réflexes étonnants, sa vitesse pour sortir dans les pieds de l’attaquant adverse vont vite lui permettre d’intégrer l’équipe de France Espoirs. Mais, très vite, l’A.C.A devient trop petit pour son talent et il décide de repartir jouer pour le club de sa ville : l’O.G.C.Nice. D’ailleurs, si un jour, il existe une Aiglons Académie, le gardien aura sa place de titulaire dans le onze mondial historique de celle-ci. Peu après ce transfert, il aura l’honneur d’être appelé en Équipe de France, où il jouera la doublure de Georges Carnus. Celui qui se fait surnommer «  le tueur de pénalties » grâce à son remarquable sens de l’anticipation parviendra à être titulaire lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 1976. Malheureusement, comme s’il était maudit, il se fait dépasser dans la hiérarchie à l’orée de la CDM par Bertrand-Demanes. Son rôle de doublure ne cesse pas lorsqu’il signe au PSG, barré par l’éclosion de Dominique Dropsy, ni à l’orée de la CDM 1982 au Mexique où, après une engueulade avec Coach Hidalgo, il se voit devancer par Jean-Luc Ettori. Bref, une grande carrière tout de même durant laquelle il aura comptabilisé 21 sélections et 593 matchs de Division 1, soit un peu moins que…Ettori et Dropsy, comme un symbole.

Memo Ochoa : International mexicain (45 sélections) et véritable idole en son pays lors de son arrivée cet été, le portier fantasque ne déçoit pas et s’impose comme l’un des meilleur gardien de l’hexagone malgré un nombre important de buts encaissés (dû à une défense frileuse). Malheureusement nous ne verrons sans doute pas ses parades exceptionnelles et ses réflexes salvateurs pendant très longtemps, le gardien chevelu étant venu ici pour mieux se montrer aux ‘grands’ clubs européens. Comme un symbole de contrefaçons de cigares cubains, il est donc en transition dans le port ajaccien. Il restera tout de même la première « star » du football à avoir porté le maillot rouge et blanc ( enfin plutôt rose, or et bleu cette année ).

 

Les Brocciu sur un plateau :

Albert Vanucci : Lorsqu’à l’âge de dix ans Albert Vanucci signe sa première licence à l’A.C.A, personne ne se doute qu’il deviendra une légende du club. Ni lui, ni les autres. Et pourtant, le conte de fée débute en 1963 quand l’entraîneur Azzouz le lance en Division d’Honneur. A partir de là, il ne cessera de gravir les échelons. L’étape supérieure fut franchie lorsqu’Alberto Muro , son coach, le lança comme titulaire au poste d’arrière droit en 1967. Il a alors vingt ans et la Division 2 découvre son talent en même temps qu’il découvre son poste de défenseur, car avant de faire la rencontre de Muro, Vanucci jouait…attaquant. Mais tout cela n’est pas fini, il accède à la première Division dès sa deuxième saison de professionnalisme, et c’est là que son talent va éclater à la figure de tous. Défenseur hargneux, impétueux et vif, la pépite ajaccienne permet à son club de se maintenir dans l’élite grâce, en partie, à ses bonnes performances. On remarque aussi que la défense acéiste est moins efficace lorsque Vanucci est absent, comme un symbole. Ses bonnes performances alliées à ses qualités de vitesse et d’engagement le font vite découvrir la joie des convocations en équipe nationale. En 1969, il est appelé en Espoirs, puis en équipe de France B. Un peu plus tard, il est convoqué en équipe de France, où certains le désigne comme le successeur de Jean Djorkaeff. Albert Vanucci devient par la même occasion le premier joueur de l’A.C.A , formé au club à rejoindre les bleus. Une grande fierté pour le peuple ajaccien et pour le peuple corse. Cependant, il étrennera les couleurs de son pays qu’en 1974 lors de deux matchs amicaux. Infatigable dans son couloir droit, il sera un grand artisan de la bonne saison de son club en 1970/1971, saison au cours de laquelle il disputa tous les matchs. Lors de ses six saisons passées au club, il aura disputé 162 matchs dont 122 en Division 1. Ses trois buts inscrits restent anecdotiques. Au moment où il quitte son club de cœur pour rejoindre le F.C.Sochaux Montbéliard sur les conseils d’Antoine Federicci, il est considéré comme un taulier de l’équipe et comme le meilleur latéral du championnat de France. C’est à l’aube de la saison 1971/1972. Son ascension continue. Suivront des passages à Marseille et à Monaco où il connaîtra plus ou moins de réussite. Son île natale lui manque, c’est un fait, il décide alors de revenir donner un coup de main à l’A.C.A alors retombé dans les bas-fonds du football national. On est en 1978 et le « gamin » qu’Ajaccio avait vu partir non sans peine a laissé place à un joueur expérimenté. Mais cette expérience ne suffira pas et Vanucci préfère rejoindre les rangs du…G.F.C.O Ajaccio, club qu’il réussira à maintenir en Division 2. Il termine sa carrière en 1983. Sa rage de vaincre et sa capacité à défendre les couleurs de son maillot laisseront à jamais des souvenirs impérissables à tous les supporters de l’Ours. Et puis on sait d’où lui viennent ses qualités, son frère aîné est un ancien champion de … boxe !

Marius Trésor : On connaît tous Marius Trésor, mais lorsqu’il débarque à Ajaccio en 1969 en provenance de sa Guadeloupe natale, il est alors un parfait inconnu. On connaît tous Marius Trésor le défenseur, mais lorsqu’Ajaccio le recrute, il joue attaquant. C’est au coach de l’époque Alberto Muro, que l’on doit ce replacement en tant que défenseur central. En effet, mécontent du rendement offensif de son joueur, et voyant sa défense laminée, l’entraîneur argentin recule son joueur. Ainsi, après avoir été écarté du groupe professionnel plusieurs mois, le grand Marius est titulaire contre l’A.S.Monaco le 22 mars 1970 après avoir fait ses preuves lors d’un entraînement. Trois sélections en équipe de France Espoirs plus tard, il obtient sa première sélection dès le mois d’octobre 1971 à seulement 22 ans. La légende est en marche. Sans son transfert à Ajaccio et sans le flair de Muro, Trésor n’aurait sans doute pas connu la carrière qu’il a connu et il n’aurait sans doute pas fait vibrer les plus vieux d’entre nous en Équipe de France et en particulier lors de la mythique demie-finale du Mondial 1982 contre la RFA où il gratifia la France d’un but splendide (putain Thierry Rolland et Jean-Mimi étaient déjà aux commentaires…). Pour clore son chapitre Équipe de France, notons qu’il détient 65 sélections, dont 23 capitanats et quatre buts. Mais revenons à nos moutons ajacciens, lors de sa première saison il dispute douze matchs, ces chiffres vont aller crescendo puisque les deux années suivantes le défenseur guadeloupéen disputera 34 puis 38 matchs. Avec une technique et une adresse bluffante pour un défenseur central, celui que l’on surnomme « la garde noire » impressionne les observateurs mais aussi ses adversaires. Il quitte l’A.C.A en octobre 1972 du haut de ses 110 matchs et de ses deux buts sous les couleurs acéistes, pour rejoindre un club plus approprié à son talent, l’Olympique de Marseille. Un seul regret cependant, c’est qu’il ait quitté le club dans la polémique, en boycottant plusieurs entraînements, l’A.C.A n’étant pas d’accord pour le laisser partir alors qu’il avait sept ans de contrat. Malgré tout, Marius Trésor est une légende du football français et c’est l’A.C.A qui l’a lancé. On peut donc en conclure que l’A.C.A est une légende du football français. Dans une carrière qui le vit porter les vareuses marseillaises et bordelaises, il n’y a qu’une seule chose à lui reprocher, c’est sa chanson : Sacré Marius. Pourquoi Marius mais pourquoi ?

 

Sébastien Squillaci : Né et formé à Toulon, Sébastien Squillaci est corse d’origine, par sa mère. Et dès que cela lui a été possible, il s’est expatrié dans la plus belle ville de son île : Ajaccio. Prêté pour deux saisons dans le but de jouer et de s’aguerrir, il deviendra incontournable dans la défense acéiste. Son élégance, son jeu de tête impeccable, la propreté de ses interventions et de ses relances lui permettent de progresser à vitesse grand V. C’est d’ailleurs un de ses buts de la tête qui propulsera l’A.C.A en première division. Intraitable, Squillaci sera nommé joueur acéiste de l’année 2001, en 2003 il se classera troisième (derrière Trévisan et Regragui, et ouais). Dès lors, le natif de Ghisonaccia ne cessera d’évoluer, comme un symbole de Pokémon. Effectivement, titulaire à Monaco dès son retour il sera finaliste de la Ligue des Champions 2004 et il intégrera l’équipe de France, où il compte maintenant 21 sélections. Après quatre saisons à l’ASM et après avoir manqué de peu la Coupe du Monde 2006, il décide de s’exiler à l’Olympique Lyonnais. Là-bas, le défenseur central s’imposera tout naturellement et sera sacré champion de France à deux reprises. Une certaine lassitude s’installe chez lui, il déménage donc au F.C Séville où il formera une charnière centrale avec Julien Escudé. Le temps de remporter une coupe d’Espagne et celui-ci refait ses valises direction Londres et Arsenal pour y apporter son expérience. Malheureusement la concurrence et des blessures à répétition auront raison de lui et il en est réduit à jouer seulement la Coupe de la Ligue anglaise. Monde de merde. Colling, Givet, Cris, Escudé, Vermaelen, ça aussi c’est une putain de progression. Des débuts prometteurs, une confirmation mais pas une explosion, un palmarès bien rempli et une fin de carrière qui part en queue de poisson, voici le résumé de la carrière de ‘Toto’ Squillaci.

Nenad Dzodic : International serbe à 6 reprises, Nenad Dzodic arrive sur l’île de Beauté en 2004 en provenance de Montpellier (club où il retournera par la suite). Jouant 70 matchs en trois saisons, le défenseur a apporté sa puissance et son excellent jeu de tête à la défense ajaccienne permettant ainsi de stabiliser celle-ci et permettant au club de se maintenir en Ligue 1 dans un premier temps. Figure inoubliable du football français des années 2000, le Perfettu lui tire son chapeau pour l’ensemble de sa carrière. Cette place dans le Onze Historique de l’A.C.A marque un dernier hommage à celui qui a pris sa retraite il n’y a pas si longtemps, fatigué par ses blessures à répétition et son âge (34 ans).

 

Les Brocciu au frigo :

Rolland Courbis : Arrivé lors de l’intersaison 1972 à Ajaccio en provenance de l’OM et en échange de Marius Trésor, Rolland Courbis, avec deux ‘L’ pour mieux s’envoler, le libéro ne restera qu’une seule saison en Corse. Techniquement limité, pas très rapide mais guerrier comme personne il s’impose vite dans cette équipe et se fond à merveille dans la culture corse. Il faut dire que son caractère, son bagout et son style de vie l’ont bien aidé pour cela. Sa solidité dans les duels et dans les un-contre-un et sa rudesse lui ont permis de devenir un titulaire indiscutable. Disputant 28 matchs et marquant un but, il se voit contraint de quitter d’un A.C.A rétrogradé en Division 2 et sujet à de grosses difficultés financières et rejoint ainsi…l’Olympiakos. L’aventure ajaccienne a tourné court et à cette époque on est loin de se douter que celui-ci reviendra à l’A.C.A en tant qu’entraîneur. C’est ainsi qu’après une carrière de joueur qui l’a vu passé par Sochaux, Monaco, Toulon et même par l’équipe de France, il embrasse la carrière d’entraîneur. Et son plus grand succès il le trouvera, à notre plus grande joie, à Ajaccio. Arrivé à l’été 2001 après moults hésitations entre Monaco, Besiktas et l’A.C.A,il signe en déclarant que son « coeur est ajaccien ». L’histoire d’amour ne pouvait pas mieux commencer. Remplaçant de l’emblématique Batti Gentili, Courbis fait entrer dans son staff celui qui est l’actuel entraîneur, Olivier Pantaloni. Et on peut dire que le courant passe bien puisqu’ils réussissent à faire monter l’A.C.A en Division 1 pour la première fois depuis trente ans. Grâce à un pourcentage de victoires supérieur à 50%, Coach Courbis a réussi à faire de l’A.C.A le champion de France de Division 2, ses techniques d’entraînement, son recrutement judicieux et son caractère l’aidant grandement dans sa tâche. Et avec des joueurs comme Bécas ou Darbelet, ce n’était pas une chose facile. Symboliquement le titre de champion sera empoché suite à une victoire face au Nîmes Olympique. Après ce titre, Courbis resigne logiquement pour une année. Et la saison va mal commencer pour lui puisqu’il sera placé en garde à vue début juillet suite aux malversations lors de certains transferts qu’il a réalisé lors de son époque marseillaise. Début des emmerdes pour Courbis et début d’une saison compliquée pour Ajaccio. L’A.C.A perd beaucoup de points à domicile et ne parvient à se maintenir que lors de l’ultime journée. Rolland Courbis a réussi son objectif, faire monter l’A.C.A et le maintenir. Il peut alors fièrement annoncer son départ. Les joueurs, le public et le président peuvent le remercier pour le magnifique travail accompli. Il est remplacé par Dominique Bijotat. Mais l’histoire n’est pas finie et ne finira sans doute jamais. Le marseillais revient entraîné les acéistes fin 2004 en lieu et place de…Bijotat, après avoir été coacher aux Émirats et en Russie. Englué au fin fond du classement, il redressera la barre et sauvera le club, le plaçant à la 14ème place devant les rutilants Bordeaux et Nantes. Courbis a une nouvelle fois accompli sa mission avec brio en engrangeant 29 points lors des matchs retour alors que la phase aller n’avait vu l’A.C.A ne glaner que 16 points. Mais comme rien n’est jamais simple avec lui, l’intersaison va être mouvementée. Lassé de voir Ajaccio se faire « voler » par les arbitres il décide de quitter le club et de signer un pré-contrat avec Bordeaux. Le début de saison est en dent de scie puis le ressort se casse et Ajaccio s’écroule, Courbis à bout de force après tant d’efforts jette son tablier le 19 janvier 2006 suite à une défaite dans les arrêts de jeu contre Le Mans. L’emblématique entraîneur quitte le navire, remplacé par José Pasqualetti. L’A.C.A quittera aussi le navire de la Ligue 1 à la fin de cette saison avec une médiocre 18ème place. Rolland Courbis, par la suite, permettra à Montpellier de remonter en Ligue 1. Il est actuellement conseiller technique de l’équipe du Niger mais aussi animateur star sur RMC avec son émission « Coach Courbis » où il fait parfaitement bien le guignol. Consultant sur BFM et sur Cfoot, il est omniprésent dans les médias footballistiques. Bien que très occupé par ses multiples casquettes, Courbis a toujours eu des ennuis avec la justice. On notera notamment son implication dans l’affaire du baronnage de Palm Beach, dans l’affaire de la caisse noire du S.C Toulon, dans l’affaire Rutily et dans l’affaire des comptes de l’OM. Une carrière de joueur bien remplie, une carrière d’entraîneur pleine, un passage par la case prison, une carrière d’animateur/consultant bien garnie font de lui un homme à part, respecté, insaisissable. Grande gueule, Courbis restera une légende à l’A.C.A, et quelque chose me dit que tout cela n’est pas fini…

Xavier Collin : Latéral gauche estampillé Ligue 1, Xavier Collin a porté le maillot acéiste de 2002 à 2008. Du haut de ses 223 matchs disputés avec l’A.C.A, il était le chouchou du public de Timizzolu grâce à son esprit irréprochable, son engagement et son dévouement. Parrain du groupe de supporters ‘Orsi Ribelli’, le petit défenseur a été deux fois élu ‘joueur acéiste de l’année’ en 2003 et 2005 et ça, ça classe un homme. Et lors de son départ pour Montpellier en 2008, il a même eu droit à cette très belle vidéo (les fautes, c’est priceless). Xavier Collin a pris sa retraite sportive en juin dernier et est désormais entraîneur de Béziers. Une bien belle carrière en rouge et blanc pour un bien bel homme.

René Le Lamer : Le latéral morbihanais, formé à Nantes, reste et restera pendant très longtemps le joueur ayant disputé le plus de matchs de Division 1 sous les couleurs de l’Athletic Club Aiacciu à raison de 141 matchs. 141 matchs joués entre 1969 et 1973 lors de l’âge d’or de l’A.C.A. Joueur majeur de l’effectif à cette époque, il aura épaulé Vanucci, Trésor, Sansonetti et compagnie dans ce qui reste la plus belle saison du club corse dans l’élite française : 6ème du classement. Vous l’aurez compris, sa carrière n’a pas du tout un goût (L)amer. Il deviendra par la suite entraîneur de Istres, du Clermont Foot, et plus récemment du club le plus mal dirigé du football français, le F.C Gueugnon.

François Frigara : Partenaire sans peur et sans reproches de toute une génération de joueurs ajacciens de l’A.C.A ou du « Bistro » entre 1933 et 1945, Frigara fut un arrière énergique et tranchant. Devenu coiffeur par la suite (quelle drôle de reconversion), François se fit une bonne réputation de ‘Figaro’ à Montmartre avant de regagner Ajaccio, la plus belle ville de France.

 

Les figatellu sur la table :

Olivier Pantaloni : Né à Bastia, joueur au S.C.B, au G.FC.O.Ajaccio et à l’A.C.A, Olivier Pantaloni est attaché à sa Corse et cela se voit. Technicien adroit, il n’a cependant pas su briller lors de ses multiples saisons dans des clubs du continent ( Nice, Martigues, Saint-Étienne ). Il ne s’y est jamais imposé et ses piges en dehors de la Corse était toujours entrecoupées d’un retour sur ses terres natales. C’est toutefois à l’A.C.A que cet ailier gauche posera son empreinte durant 6 années. Pantaloni n’a jamais joué en première Division mais il a permis à son club de connaître trois montées successives, de National 3 à Division 2 (oui, à l’époque le nom des divisions était pourri). Il arrête sa carrière en 2000, après avoir contribué au renouveau et à la renommée de l’A.C.A. En effet, il y aura inscrit 37 buts en 146 matchs. Mais il va contribuer à tout cela d’une autre façon. Après une année de repos, il entre dans le staff technique du nouvel entraîneur Roland Courbis en tant que préparateur physique. Dès lors, il ne quittera plus Ajaccio. Tantôt préparateur physique, tantôt entraîneur de l’équipe réserve (qu’il a fait monter en CFA2), tantôt entraîneur intérimaire sur le banc de l’équipe première, il aura écumé tous les postes possibles. Olivier Pantaloni est désormais entraîneur de l’équipe 1 depuis qu’il a pris la succession de José Pasqualetti le 23 février 2009. Il a réussi l’énorme pari de refaire monter l’A.C.A en Ligue 1, son défi est maintenant de le maintenir. Mais quoiqu’il arrive, quelque chose me dit qu’il restera encore très longtemps au club.

Jean-Jean Marcialis : Se prénommer Jean-Jean et être une légende (de l’A.C.A, certes) c’est possible. Maître à jouer, doté d’une technique fantastique Jean-Jean s’imposera définitivement à 28 ans, lors de son troisième passage au club après des parenthèses à Sochaux, La Ciotat, au GFCO Ajaccio et à Montpellier. Passeur hors-pair, puncheur, et joueur plein d’enthousiasme, son entente avec Étienne Sansonetti fera un malheur en Division 1 comme le montre ce chiffre : 59 buts pour l’attaque ajaccienne lors de la saison 1967-1968. Ce binôme infernal aurait même pu sévir dans une Équipe de France en pleine reconstruction s’ils n’avaient pas été trop âgés pour le sélectionneur Louis Dugauguez. Joueur emblématique, il a été de tous les bons coups : champion de Division 2 (c’est même le premier à avoir porté le Trophée des Champions), premières saisons en Division 1, épopée en Coupe De France en 1965-1966 (éliminés en Quart par le F.C.Nantes de Suaudeau), inauguration du Stade de Timizzolu. Et puis c’est grâce à lui qu’Antoine (le mec qui fait la pub pour les LUNETTES) a fait cette chanson. Amoureux de l’A.C.A, il reviendra au club en 1972 à 35 ans avec une licence amateur à la demande des dirigeants de l’époque, englués dans de sérieux problèmes financiers. Bref, lé-Jean-Jean-daire.

François M’Pelé : Repéré par un intermédiaire corse posté à Brazzaville, l’attaquant congolais rejoint Ajaccio et l’A.C.A en 1969, année érotique. Connu dans le football africain, il est pourtant totalement inconnu en Europe et en France. Cela ne va pas l’empêcher de faire des débuts tonitruants sous le maillot ajaccien. Sa pointe de vitesse redoutable et son habileté font merveille dès son premier match face à Lyon le 19 octobre 1969. Porté par une amitié sur et dehors du terrain avec Marius Trésor (le congolais fut le témoin de mariage du guadeloupéen), les deux joueurs emmèneront leur club en haut de l’affiche. Lors de sa deuxième saison au club, il claque 13 buts en vingt huit matchs de championnat et permet à son club de se hisser à une historique sixième place, à un cheveu d’une qualification en Coupe UEFA. Son entente avec des joueurs comme Dortomb, Le Lamer, Le Roy et Baratelli fait des merveilles, c’est l’époque où l’A.C.A fait peur. « La Flèche noire » est encore le meilleur buteur du club en Division 1/Ligue 1 avec 71 buts inscrits. Et quelque chose me dit que ce record n’est pas prêt d’être battu. L’histoire retiendra en particulier son quadruplé contre Bastia à Furiani le 3 avril 1971, son doublé face à l’ASSE de Larqué, Sarramagna, Santini et Herbin et son but face à l’Olympique de Marseille du tout nouveau …Marius Trésor. A noter également qu’il remporta la Coupe d’Afrique des Nations en 1972 avec son Congo natal. Son histoire d’amour avec la Corse prend fin en décembre 1973 lorsqu’il rejoint le PSG, club tout nouveau tout beau qu’il veut aider à monter en Division 1. Son bilan à Ajaccio fait état de 121 matchs de Division 1 (149 toutes compétitions confondues). Après ses expériences à Paris et à Rennes, il comptabilisera 349 matchs en 1re division française pour 129 buts marqués. François M’Pelé, le canonnier. Il est aujourd’hui président de la fédération de football congolaise et entretient toujours des relations étroites avec la Corse comme en témoigne l’organisation d’un match amical entre la sélection Corse et la RD Congo en 2009.

 

Les figatellu pendus dans la cave :

Benjamin André : Né à Nice, Benjamin débarque à Ajaccio à l’âge de 15 ans. Titulaire dès l’âge de 18 ans, le minot enchaîne les matchs et compte déjà plus de 100 matchs sous le maillot ajaccien. Doué d’une bonne combativité, d’une certaine adresse il est capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain. Benjamin André est voué à un avenir très brillant, preuve en est ses convocations régulières en Équipe de France Espoirs. Il est le meilleur jeune sorti du centre de formation ajaccien depuis bien longtemps.

Cyril Granon : Débarqué de Mulhouse à l’été 98, Cyril Granon ne quittera Ajaccio qu’en 2004. Entre-temps, il aura eu le temps d’aider son club à passer du National à la 1ère Division, de jouer 177 matchs, de marquer 14 buts, de porter maintes fois le brassard de capitaine, d’être sacré champion de France de Deuxième Division et de recevoir la Médaille de la Ville d’Ajaccio. Vous aurez compris, le petit milieu de terrain a vécu six années bien chargées.

Claude Le Roy : On a tendance à l’oublier mais avant d’être consultant et sélectionneur, Claude Le Roy fut footballeur professionnel. Bon il n’a pas eu une carrière extraordinaire mais le blond a eu le mérite de bien figurer sous les couleurs ajacciennes. Formé à Evreux, puis passé par Rouen où il joue la Coupe de l’UEFA, il rejoint l’A.C.A lorsque le club de Haute-Normandie est rétrogradé administrativement en Division 2. Milieu de terrain offensif au sang chaud, Le Roy enchaîne les cartons et les accrochages mais aussi les bons matchs. C’est ainsi qu’il fera partie de la meilleure équipe d’Ajaccio de tous les temps en 1970/1971. Joueur décomplexé, technique et plutôt sûr de lui, il a disputé 101 matchs toutes compétitions confondues et marqué douze buts en trois saisons passées en Corse. Ne privilégiant pas le challenge sportif, il ira jouer dans des grands clubs tels qu’Avignon, Laval et Amiens. Chez les Tangos, il finira défenseur latéral où il réussira à se canaliser. A peine sa carrière de joueur professionnel terminée, il devient entraîneur. Avant d’être ce globe-trotteur que l’on connaît tous, il fut coach à Amiens et Grenoble. Après ces expériences en club il choisit vite de devenir sélectionneur et pire que le Guide du Routard, il sillonne les quatre coins du monde relevant des challenges singuliers : Cameroun, Sénégal, Malaisie, RD Congo, Ghana, Oman, entrecoupé de deux saisons à Strasbourg et Cambridge. Il est désormais sélectionneur de la République Démocratique de Congo, où il coache l’actuel ajaccien Christian Kinkela.

 

Les canistrelli en dessert :

Dado Prso : Après avoir connu la guerre dans son pays, Dado Prso débarque en France, à Rouen (pas de chance) à l’âge de 17 ans. Quelques temps plus tard, il décide d’arrêter le football ‘professionnel’ et part s’installer à Saint Raphaël où il prend une licence amateur et où il travaille comme aide-mécanicien. Repéré par la réserve de l’A.S.M, il sera prêté à l’A.C.A en 1997 histoire qu’il prenne ses marques dans le football méditerranéen. Dès sa première année au club, il prend la place de titulaire à Jean-Roch Testa et s’impose en attaque en formant un redoutable duo avec David Faderne. Et, grâce à son caractère de guerrier, son grand professionnalisme, son jeu de gaillard fringant et son bon jeu de tête, l’attachant attaquant croate deviendra la coqueluche des supporters ajacciens. Auteur de 21 buts en 53 matchs en deux saisons, ses talents de scoreur auront permis à l’A.C.A de monter en Division 2 et surtout de s’y maintenir. Devant tant de réussite, Monaco le rappela et il deviendra ainsi un immense buteur sur le rocher (49 buts en 5 saisons). En fait, ce solide colosse (1m90 pour 80 kilos) aura marqué, tant par ses buts que par sa personnalité, dans tous les clubs où il sera passé. Y compris aux Glasgow Rangers où il inscrivit la bagatelle de 42 buts en 3 saisons avant de prendre sa retraite. Excellent en équipe nationale (9 buts en 32 sélections), le Croate aura toutefois marqué toute une génération grâce à son quadruplé en Ligue des Champions contre La Corogne, frissonnez.

Dominique Gentili : Né en 1930, Dumè Gentili explose dès l’âge de 20 ans sous les couleurs blanches et rouge. Sa puissance et son habileté devant le but font de lui le principal acteur de l’équipe qui a remporté la Coupe de Corse, le Championnat de Corse et le Challenge Lelong la même année. De haut de sa double décennie, Dumè entre déjà dans l’histoire de l’A.C.A. Celui que l’on surnomme ‘Mimi Banana’ est sans doute le meilleur joueur de l’époque amateur de l’A.C.A, sa classe naturelle et son énorme esprit de gagneur firent le bonheur de son équipe pendant 22 ans. Car oui, en plus d’être un excellent joueur, Dumè était un homme fidèle, portant les couleurs acéistes de 1945 à 1967, sauf durant la saison 1950-1951 où il s’exila au Stade Français (oui oui c’était un club de foot). Un sacré bonhomme donc qui resta sourd aux appels répétés des clubs pros par attachement à sa terre natale. Son palmarès est très indicatif, vainqueur de quatre championnats de Corse, deux fois meilleur buteur de celui-ci, on se souviendra de Mimi grâce à ses multiples doublés, triplés et quadruplés. Il marqua même un septuplé contre Porto-Vecchio. Meilleur joueur corse de sa génération, il mit son talent à contribution lors de la finale 1950 du Championnat corse, où il marqua le but décisif de son équipe contre le S.C.Bastia. Le temps passant, la vieillesse se faisant, il se reconvertit défenseur, position dans laquelle il se montra très solide. ‘Banane’ (oui, il avait un sacré nombre de surnoms) entrera par la suite dans la cellule de recrutement en collaboration avec Pozzo Di Borgo (Jean, pas le mec qui a inspiré ‘Intouchables’). La fratrie Gentili a continué à frapper dans la ville ajaccienne puisque son frère, son neveu puis son cousin ont pris le relais, en tant que joueurs ou entraîneurs.

Etienne Sansonetti : Formé à l’Olympique de Marseille où il a passé neuf ans (et où il a marqué le premier but de l’histoire du club en Coupe d’Europe), Sansonetti découvre la Corse sous les couleurs de … Bastia en 1965 après des passages à Valenciennes et Angers. C’est alors qu’il prononça cette phrase qui résume à elle même la fierté d’être corse : « Corse je suis redevenu, et Corse je veux rester pour longtemps ». Revenant sur la terre de ses ancêtres, l’attaquant ne tarde pas à se mettre en valeur, et dès sa deuxième saison avec le S.C.B il devient meilleur buteur de Division 2 avec 24 buts. Sur cette excellente performance, il décide de rejoindre l’A.C.A, le plus grand club corse toutes époques confondues. Il a alors 32 ans, ce qui ne va pas l’empêcher de briller et de réussir une prouesse inédite, en effet il devient meilleur buteur de Division 1 avec 26 buts. Sanso’ est le premier (et unique) joueur corse à avoir terminé meilleur buteur du championnat tout en évoluant dans un club insulaire. Vous suivez ? Souvent blessé par la faute du traitement spécial que lui infligeait ses adversaires apeurés, il disputera moitié moins de matchs mais marquera tout de même 13 buts, finissant huitième meilleur buteur du championnat. Son entraîneur de l’époque Alberto Muro eut ce propos concernant l’adresse légendaire de son attaquant : « on lui attacherait une jambe qu’il trouverait encore le moyen de planter des pions ». Très vrai. Son entente avec Marcialis fait alors les beaux jours du club, son sens du but, son adresse, sa technique, sa ténacité et son esprit de gagneur font le reste. En 1969/1970, Sansonetti signe à l’A.S.Monaco en Division 2. L’aventure sur le Rocher ne durera qu’une saison et le natif de Marseille revient à Ajaccio, à 36 ans. Les ‘Forza Sanso’ et les ‘Allez Sanso’ fusent comme au premier jour, les supporters sont ravis de voir revenir cet élégant buteur. Car malgré son âge, Sanso’ continue de régaler, de déborder et de marquer, à vingt reprises en deux saisons. A l’intersaison 1972/1973, il quitte le club sans quitter la ville. Il signe en effet au Gazelec Ajaccio où il jouera pendant quatre saisons. Mais comme un symbole, il revient à l’A.C.A qui évolue alors en DH, en 1976. A 41 ans il boucle la boucle. Étienne Sansonetti termine une carrière bien remplie à l’Hôpital d’Ajaccio en 1979. Une seule déception dans sa carrière : il n’a jamais été convoqué par Louis Dugauguez (oui il a été sélectionneur de la France avant d’être le nom du Stade de Sedan), sans doute à cause de son âge. Ensemble, retenons le principal. 142 matchs pour 60 buts dont cinq dans le même match contre Rouen. Il vit désormais une retraite paisible, entre famille et amis à, je vous le donne en mille, Ajaccio. Décidément, entre Ajaccio et Étienne Sansonetti, c’est une grande histoire d’amour.

 

Les canistrelli dans leur sachet :

Jean Roch Testa : Formé au Sporting Club de Bastia, cet attaquant cervionais atterri à Ajaccio lors de la saison 96/97. Outre avoir le prénom d’un DJ français, Jean-Roch a participé à deux montées consécutives, de National 2 à la 2ème Division, marquant 21 buts en 30 matchs disputés lors de sa première saison. Il restera dans les annales corses grâce à son but contre Cannes qui a permit à son club de monter en National. La machine est lancée. Surtout apprécié pour son jeu de tête, il sera progressivement poussé sur le banc par Dado Prso. Il a somme toute eu la carrière honorable d’un joueur méconnu. A la fin de sa carrière, Testa deviendra entraîneur …des gardiens puis entraîneur de la réserve avec, à la clé, une belle réussite.

Martin Baretti : Lors d’un match contre l’unité de marine anglaise le H.M.S Carnavon, l’attaquant marque le seul but de son équipe. Les nombreux spectateurs présents scandent « Martin…Martin » puis : « A l’ours…A l’ours… » L’A.C.A a trouvé un emblème. Grand, costaud, l’oeil vif, Martin Baretti est un joueur d’une imposante stature. Un stature d’ours ! Il devient ainsi le symbole de toute une génération et de tout un club. Dès lors les Ajacciens deviennent les « Ours d’Ajaccio ». Quelques mois plus tard l’ours apparaîtra sur le maillot. Joueur de légende.

Réginald Dortomb : Acheté 24 millions de Francs par Bordeaux, l ‘attaquant est prêté à … Nîmes. Suite à des problèmes administratifs celui-ci ne veut pas rentrer en Gironde et signe à l’A.C.A pour… 5 000 francs. Titulaire lors de la magnifique épopée en 1ère Division en 1970-1971 avec Trésor, Baratelli ou M’Pelé, sa performance la plus remarquable restera à jamais son quadruplé contre Bastia lors d’une victoire 6-1 (oui, c’était l’époque où il y avait des buts en 1ère Div’). Actuellement, il est sur le podium des meilleurs buteurs de l’A.C.A en 1ère Division avec 27 buts inscrits. Régis reste malgré tout loin derrière Sanso’ et M’Pelé mais il n’est pas près d’être rejoint. A moins que Socrier..

Bernard Diomède : L’hésitation fut longue avant qu’il atterrisse ici lui. Onze anal ou onze mondial, telle était la question. Mais au vu du grand nombre d’attaquant déjà présent dans le Onze Anal, j’ai décidé de lui faire une place de choix ici. Et puis merde, c’est le seul champion du Monde qui ait jamais porté les couleurs acéistes ! Chaperonné par Guy Roux à l’AJA pendant neuf longues années, il forma une attaque de feu avec Stéphane Guivarc’h (putain c’est dur de dire ça), c’est ainsi qu’ils seront appelés tous les deux par Aimé Jacquet pour disputer le Coupe du Monde 1998. Lors du Mondial français il disputera un bout du huitième de finale contre le Paraguay, c’est ainsi que le 12 juillet 1998, il deviendra champion du Monde aux côtés de Zinédine Zidane, Fabien Barthez et Youri Djorkaeff. Deux années auxerroises et une expérience anale à Liverpool (4matchs en deux ans, aucun but) plus tard, le voici qui signe à Ajaccio. Le meilleur souvenir qu’il laissa en Corse fut son triplé mémorable lors de la dernière journée de Ligue 1 contre le F.C.Metz. Mené 1 à 0 et dans l’obligation de gagner pour espérer se sauver, Ajaccio vit son ailier gauche marquer à trois reprises. Épique. Malgré ses deux saisons passées au club entre 2002 et 2004, on ne le reverra pas évoluer au même niveau qu’à Auxerre, sa rapidité, son sens du but, son intelligence de jeu n’étant pas toujours au rendez-vous. Il faut quand même souligner que son expérience et toutes ses qualités ont aidé le club à se maintenir au plus haut niveau. Auteur de dix buts en quarante huit matchs disputés toutes compétitions confondues, le Guadeloupéen disputera ses derniers matchs de Division 1 à Ajaccio. Car oui, après, seul Créteil et Clermont Foot voudront de lui, en Ligue 2. Monde de merde. Il prend sa retraite en 2008, après un an d’activité. Diomède n’a peut être pas eu la carrière qu’il méritait dans en tout cas il fait le légende de l’A.C.A pour toutes les raisons évoquées auparavant mais aussi parce qu’il est le seul joueur ajaccien à avoir eu sa statue au Musée Grévin, non j’déconne.

Quoique…

Finissons sa description avec l’une de ses déclarations philosophique : «  Lorsque les girafes joueront au football, j’aurais beaucoup plus de difficulté à marquer de la tête ». Un champion que je vous dis.

 

Les chefs-cuistots :

Alberto Muro : Tout d’abord, avant d’être un entraîneur à succès du côté d’Ajaccio, Alberto Muro fut un joueur argentin plutôt talentueux. En atteste ses 129 buts en 269 matchs de première division française. Avant d’arriver comme entraîneur à l’A.C.A en 1965, celui-ci a arpenté les pelouses de Sochaux, Nice, Nancy, Cannes et Draguignan. Déniché par Federicci, il s’impliquera dès le début de son mandat en prospectant aux quatre coins de la côte afin de trouver un noyau à l’équipe (il ramènera Marcialis de Montpellier). A une époque où l’on peut accéder en deuxième division grâce à une demande à la Ligue, Muro prend un main une équipe une DH, il en fera une véritable armada en Division 2, déjouant toutes les prévisions. Son flair (c’est lui qui a lancé le jeune Vanucci), sa capacité à s’en sortir avec des moyens très faibles et sa débrouillardise permettent à l’A.C.A de se maintenir à une honorable quinzième place. Mais lors de cette première saison au poste sa prouesse fut d’emmener ses joueurs jusqu’en quart de finale de la Coupe de France, véritable institution à cette époque. Les acéistes seront seulement stoppés à ce stade de la compétition par le F.C.Nantes de Suaudeau et Budzinski. C’est un véritable exploit pour le club corse. Sa deuxième saison à la tête du club sera l’apothéose, il devient le premier entraîneur à porter un club corse dans l’élite du football français. Effectivement, l’A.C.A finit champion de France de Division 2. Après avoir réussi à faire monter son club, il réussit à deux reprises à le maintenir en finissant neuvième et seizième de Division 1. Le coach ajaccien a eu sous ses ordres les plus grands joueurs acéistes de tous les temps (Baratelli, Sanso’, M’Pelé, Marcialis), il érigea le club au Panthéon du football corse mais cela ne l’empêchera pas d’être limogé lors de la saison 1969/1970 suite à une série de mauvais résultats. Il sera remplacé par le touche-à-tout Antoine Federicci. Finissons son cas avec deux ou trois anecdotes. Ambianceur né, il émettait un rire entre le bêlement et le croassement. Son manque de force de caractère, lui a sans doute nuit, l’Argentin était trop bon. Et puis un jour, il eu cette phrase symbolique de son travail : «  Voyez, nous prenons des cadavres et nous en faisons des footballeurs débordant de santé ». Alberto Muro, un homme et un entraîneur hors du commun.

Ernst Stojaspal : Entraîneur-joueur du club seulement le temps de la saison 1962/1963, l’Autrichien n’a pas marqué le club plus que cela. En tout cas sur le plan des trophées, l’A.C.A finissant deuxième du Championnat de Corse derrière le S.C.Bastia. Mais Ernst Stojaspal fut le premier joueur de renommée internationale à signer à Ajaccio. Triple champion d’Autriche avec l’Austria Vienne, quintuple meilleur buteur de ce même championnat, son fait d’arme restera ses 15 buts en 32 sélections sous les couleurs de son pays. Il participa à la Coupe du Monde 1954 où son pays finira troisième. Il portera par la suite les couleurs de Strasbourg, Béziers, Monaco, Troyes et Metz. Entamée à l’A.C.A, sa carrière d’entraîneur ne sera qu’éphémère, son dernier club étant l’A.S Athus en 1970.

 

Les chefs de la paillote :

Michel Moretti : 1992-2008 : telles sont les dates du règne de Michel Moretti à la tête de l’A.C.A. Promotion d’Honneur B-Ligue 1 : tel est la progression du club sous son égide. Le président avait promis d’accéder en première division lorsqu’il a pris le club en main, il l’a fait. Impressionnant de charisme, le corse a tenu l’A.C.A d’une main de fer. Sa gestion humaine et financière fut exceptionnelle, réussissant à pérenniser un club mal en point malgré quelques petites erreurs de recrutement (les brésiliens notamment). Les exploits contemporains du club ont été faits sous sa tutelle, et c’est avec un grand malheur que la France du foot accueillit son suicide en mars 2008, à l’âge de 47 ans. Ce décès reste et restera sans doute la plus grande plaie du club ajaccien. Prochainement, en son hommage, le Stade sera renommé Stade Michel-Moretti. En attendant, un Tournoi de pré-saison porte son nom.

Jean Lluis : Comme vous l’avez remarqué plus haut, Jean-Lluis, c’est le nom du premier vrai stade de l’A.C.A. Mais avant cela, Jean Lluis fut l’emblématique président de l’A.C.A dans les années 20. Fraîchement élu au poste, Jean Lluis achète une parcelle de terrain avec l’aide de la mairie dans le quartier des Salines. Fini de jouer sur la Place des Diamants, place à un vrai stade de football. Inauguré le 8 octobre 1922, ce stade en aura vu passer des matchs, des affiches et des derbys. Celui-ci sera notamment le théâtre des exploits du gardien Antoine Federicci. Plus compatible avec le niveau de l’équipe cette enceinte mythique fermera ses portes lors d’un Ajaccio-Lyon (4-1) en 1968. Le Stade François Coty est construit, le Stade Jean Lluis est détruit en 1971, laissant place au jour d’aujourd’hui à … une grande surface.

N’oublions pas Louis Hon qui entraîna l’A.C.A lors de la saison 1970/1971 qui vit le club finir à une historique sixième place.

Il est aussi important de citer des joueurs importants de l’A.C.A, tels que Richard Bernaud, Jeff Rivière, Moise, Yohann Démont, David Faderne et plus généralement tous les jours qui ont eu l’honneur de porter le maillot rossobiancu. Une pensée à ceux qui ont émerveillé le football ajaccien, à ceux qui le font et à ceux qui le feront, ainsi qu’à ceux qui sont décédés. Si l’A.C.A est en Ligue 1 aujourd’hui, c’est grâce à vous.

 

Bonus chanson hommage à l’A.C.A :

http://www.ina.fr/sport/football/video/I00014921/antoine-le-match-de-football.fr.html

 

Bonus chanson d’un supporter du club :

http://www.youtube.com/watch?v=iGD9dt0rkoU&feature=relatedu

 

Bonus hymne de la Corse :

http://www.corsefootball.fr/

 

Bonus pour être complet sur l’A.C.A :

http://lamadjer.fr/labecedaire-de-la-c-ajaccio/

 

Mes sources :

 

Forza Aiacciu.

Perfettu Erignacci.

8 thoughts on “Le onze mondial historique de l’A.C. Ajaccio

  1. « Bâti sur les bases de l’association omnisport « Cercle Amical Club » en 1910 »

    On peut donc dire qu’en grandissant, le club a cherché à élargir le cercle de ses amis, CUS anal…
    Plus prosaïquement (mot compte triple), très beau onze !!!

  2. En tant qu’ex rémois, ça me fait une sorte de fussoir quand tu ne cites même pas Dominique Colonna comme gardien emblématique corse, même s’il a jamais joué à Ajaccio.
    Sinon gros boulot, j’ai (re-)découvert pas mal de monde, merci.

  3. Merci pour ces premières réactions.
    @Jacques: Squillaci est né à Toulon mais est originaire de Ghisonaccia. Ou alors il est vraiment né deux fois, ce qui expliquerait l’espèce de double de Squillaci jouant à Arsenal..

  4. Historique onze mondial historique.
    Passionnant.

    Me donne envie de faire celui du Sporting Club de Toulon et du Var, mais bon ça fait trop longtemps que je ne suis plus les (non) résultats.

    Courbis sera reconnu à sa juste valeur un jour, grand entraîneur pour sûr. La montée avec l’ACA en D1 c’est un peu Lazare ressuscité.

  5. Le Perfettu a effectué un travail énorme. Coup de chapeau à lui pour ce beau onze mondial. Dado Prso, ça claque !
    La bise anale

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