Le Portugais et le Tchèque.

Le Portugais avec le Tchèque

S’étaient qualifiés pour les quarts :

Aucun ne songeait à l’échec.

L’un d’eux disait : Messieurs, mon mérite et ma gloire

Sont connus en bon lieu, je peux connaître un départ.

Mais, si je pars, il reste dans mes tiroirs

Cette coupe que par le passé j’ai gagnée ; tant j’ai marqué,

Autrefois cette compétition relevée

Par un geste entré dans la postérité.

L’histoire plaît ; partant chacun l’entendit

Mais dans le jeu rien n’est fait, bientôt il sortit.

Le Portugais de sa part disait : Regardez de grâce,

Regardez, Messieurs. Je fais cent tours de passe-passe.

Cette Histoire dont on vous parle tant,

Le Tchèque, dans ses dires, l’a seulement ;

Moi, je l’ai dans le jeu : de tout temps,

J’ai eu des stars empilant les records

Capable à tout moment,

De faire basculer le score.

Celle d’aujourd’hui peut parfois exaspérer,

Mais quand elle joue, on la regarde ; elle sait dribbler,

Marquer des buts aventureux,

Toucher les montants ; mener l’équipe à la victoire.

Non Messieurs, si vous n’êtes pas satisfait,

Nous rentrerons à la maison sans trophée.

Le Portugais avait raison : ce n’est pas sur l’histoire

Que la qualification se fait, c’est dans le jeu :

L’un fournit toujours des choses agréables

L’autre en moins d’un moment laisse les regardants.

Oh ! Que de grandes équipes, au Tchèque semblable,

N’ont que l’histoire pour tous talents.

 

L’Allemand et le Grec.

Les Allemands marquent abondamment.

Un Allemand donc étant de sortie

Se pressa pour marquer, tellement

Qu’il faillit rater la demie.

Sa défense s’égara, se fit doubler sur un coté.

De malheur pour cet Allemand, qui venait d’encaisser,

Deux attaquants Grecs pas folichons

Entrent sur le pré pour marquer sans vergogne.

Voilà l’armada aussitôt en besogne.

Ils tentèrent, puis pour un si bon pion

Ils demandèrent leur qualification.

Votre qualification ? Dit l’Allemand

Vous riez, mon bon aventurier.

Quoi ! Ce n’est pas encore suffisant

D’avoir passé un but à votre portier

Allez, vous êtes un ingrat :

Et vous prendrez pleine mesure du résultat.

 

L’Espagnol se plaignant de la compétition.

L’Espagnol se plaignant de la compétition

Michel, disait-il, ce n’est pas sans raison

Que je me plains, que je murmure

L’équipe dont vous m ‘avez fait don

Déplait à toute la Nature ;

Au lieu d’un Allemand, robuste créature,

Joue un football aussi spectaculaire que parfait

Est lui seul l’honneur de l’été.

Michel répondit en colère :

Equipe jalouse, et qui devrait te taire,

Est-ce à toi d’envier le football de l’Allemand,

Toi que l’on voit réussir par tes catalans,

Plus de passes que n’importe quelle formation;

Qui gagne sans forcer, qui marche

Pour s’imposer face à des Français sans prétention

Et dont le monde copie la démarche.

Est-il quelque équipe, sur cette Terre

Plus que toi capable de plaire ?

Toute équipe n’a pas toutes propriétés.

Dans cet Euro, elles possèdent diverses qualités :

Les unes ont la grandeur et la force en partage :

L’Allemand est spectaculaire, le Portugais plein de courage ;

Le Grec efface sa mauvaise image,

L’Italien a toujours son expérience pour l’avertir ;

Tous sont contents de leur habit.

Cesse donc de te plaindre, ou bien pour te punir,

Je te sortirai en demi.

 

L’Anglais et l’Italien.

Maître Anglais, dans un match serré,

Tenait sa qualification par sa défense.

Maître Italien, par l’envie de se qualifier,

Lui tint un discours plein de sens :

Hé bonjour, Monsieur l’Anglais.

Que vous êtes joli ! Que de défenseurs parfaits !

Sans mentir, si votre portier

Se rapporte à votre défense d’acier

Vous êtes le vainqueur de cette compétition.

A ces mots, l’Anglais pendant les tirs aux buts;

Et pour montrer ses attributs

Fait le pitre, et ne tire pas avec détermination.

L’Italien se qualifie et dit : mon bon Monsieur,

Apprenez que tout flatteur

Vit aux dépens de celui qui l’écoute.

Cette leçon vaut bien une qualification, sans doute.

L’Anglais honteux et confus

Jura, mais un peu tard qu’on ne l’y reprendrait plus.

Just La Fontaine

 

Les images illustratives proviennent de l’album panini crée conjointement par le site oldschoolpanini et les cahiers du foot. Si tu n’as pas eu la présence d’esprit de la faire avant, il n’est pas en encore trop tard pour commencer ton album.

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