Les fables de Just La Fontaine
Quand la bise fut venue, l’anal en fut fort dépourvu.
Le Grec Et Le Tchèque
Le Grec ayant dépensé
Pendant un dizaine d’année
Se trouva fort dépourvu
Quand l’Euro fut venue.
Un seul petit point
Ne suffirait pas à aller loin.
Il alla chercher sa soupe
Chez le Tchèque dans son groupe,
Le priant de lui donner
Quelque point pour continuer
Jusqu’aux moments virils.
Je vous montrerai, lui dit-il
Avant la fin, foi d’hellène
Une tactique exogène.
Le Tchèque n’est pas prêteur ;
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez vous avant l’Euro ?
Dit-il à ce croqueur.
– Nuit et jour à tout venant
Je dépensais ne vous déplaise.
– Vous dépensiez ? J’en suis forte aise.
Eh bien gagnez maintenant. »
L’Élimination et le Portugais
Un pauvre Portugais qui avait bien commencé sa partie
Par deux pions plantés en première mi-temps
Se fit rattraper par des Danois entreprenant
Qui se félicitaient d’une telle repartie.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il se met à douter, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est à l’Euro ?
En est-il plus riche dans sa vitrine des trophées ?
Point de victoire et jamais de buts.
Ses joueurs, son sélectionneur, son statut,
Les poteaux et les occasions ratés
Lui font d’un malheureux l’aventure achevée.
Il appelle l’Élimination, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire.
C’est dit-il, afin de m’aider
A perdre ce match ; tu ne perdras guère.
La victoire vient tout guérir ;
Nous ne bougerons d’où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des Portugais.
L’Allemand et le Hollandais
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Hollandais galérait
A se qualifier dans un poule ostentatoire.
Un Allemand survient qui recherchait la victoire,
Et que la première place dans la poule attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon ouvrage
Dit ce teuton plein de rage :
Tu serais châtié de ta témérité.
– Sire, répond le Hollandais, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je vise une place sous votre croupe
Dans cet groupe
Pas plus de trois points en dessous de vous,
Et que par conséquent, en aucune manière,
Je ne puis troubler votre croisière.
– Tu la troubles reprit cette Allemand de son courroux
Et je sais que de moi tu m’as battu par le passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas qualifié ?
Reprit le Hollandais, je viens d’arriver dans cette galère.
– Si ce n’est toi c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point.- C’est donc quelqu’un avoisinant :
Car vous ne épargnez guère,
Vous vos Danois, et vos flamands.
On le l’a dit : il faut que j’assassine.
Là-dessus, au fond du pays polonais
L’Allemand l’emporte, et puis l’élimine
Sans autre forme de procès.
L’Espagnol et les Adversaires
Un Espagnol rempli d’humanité
(S’il en est de tels dans le monde)
Fit un jour sur sa supériorité,
Quoiqu’il ne l’exerçât que par nécessité,
Une réflexion profonde.
Je sui craint, dit-il et de qui ? De chacun.
L’Espagnol est l’ennemi commun :
Allemand, Anglais, Italiens s’assemblent pour sa perte.
Michel est là au haut étourdi de leurs cris ;
C’est pour ça que d’Espagnol la coupe d’Europe est déserte :
On y mit notre tête à prix
Il n’est d’équipe qui ne fasse
Contre nous telle défense édifier ;
Il n’est joueur osant pleurer
Que de l’Espagnol aussitôt la défaite le menace.
Le tout pour un trophée poussiéreux
Pour un prestige déjà acquis, pour quelque classement hasardeux,
Dont j’aurais passé mon envie.
Eh bien ne marquons pas plus de un but à chaque partie ;
Faisons match nul, défendons : mourrons d’ennui plutôt.
Est-ce une chose si cruelle ?
Vaut-il mieux s’attirer la crainte universelle ?
Disant ces mots il vit des Allemands dans l’Euro
Mètrent à leurs adversaires la pétoche.
Oh, oh, dit-il je me reproche
La manière de cette gent. Voilà ses finalistes
Jouant comme des spécialistes
Et moi, Espagnol, j’en ferai scrupule ?
Non, par tous les Dieux. Non ? Je serais ridicule.
L’Irlandais trépassera
Par quatre buts que je lui mette ;
Non seulement les meilleurs, mais celui que l’on rejette
Par deux fois marquera.
Cet Espagnol avait raison. Est-il dit pour principe
De ne pas faire exploser toute équipe,
En mettre le moins possible, et nous les laisserons
Développer leurs armes autant que nous le pouvons ?
Ils seront plus vaillants, moins fataliste ?
Adversaires, Adversaires, l’Espagnol n’a tort
Que quand il n’est pas le plus fort :
Voulez-vous qu’il vive en ermite ?
Just La Fontaine
Les images illustratives proviennent de l’album panini crée conjointement par le site oldschoolpanini et les cahiers du foot. Si tu n’as pas eu la présence d’esprit de la faire avant, il n’est pas en encore trop tard pour commencer ton album…
C’est beau comme du Bô de l’air
Delio Jaunisse, c’est toi ?
C’est beau, mais ça manque d’analité.
Bordel, voilà de la poésie,
tandis que les commentaires,
séparés l’année dernière
liés aujourd’hui, c’est le zbeul ici.
@ Bart : Non c’est Just !
Just est un beau prénom je trouve.
Juste un bravo à lui, enfin à l’autre Just, c’est du joli travail artisAnal.