Ligue des champions Concacaf : la Ticos Académie fait le point sur les quarts

3

En route pour la gloire.

Saluûûûûût mes mignons, comment allez-vous ?

Ca y est, je suis redescendue de vos montagnes, après ce stage nécessaire auprès de Monsieur Dupraz. Que voulez-vous, lorsque j’ai vu que mon Tejedounet se frigorifiait sur le banc de touche par des températures à ne pas mettre un civilisé dehors, mon sang n’a fait qu’un tour. La menace de se faire coincer les testicules sous une boule en pierre a convaincu l’entraîneur de laisser à Yeltsin la place qu’il méritait. Ma modestie m’empêche d’y voir un lien de cause à effet, mais tu conviendras que depuis mon dernier passage, les choses vont beaucoup mieux dans cette équipe.

Mais revenons plutôt à ce qui se passe dans mon pays, le plus beau du monde. Ces deux derniers jours, nos clubs jouaient les quarts de finale de la Ligue des Champions Concacaf. Ca n’a pas l’air de grand-chose pour toi, repu des exploits européens de Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et autres Jordan Ayew, mais nous devons bien reconnaître que, depuis une dizaine d’années, notre fédération continentale a fait le nécessaire pour rendre son avorton plus que présentable :

  • Place qualificative offerte au vainqueur pour la Coupe du Monde des clubs (2005), avec pour conséquence l’obtention d’une prime minimale d’1M$. Plus que le trophée continental, c’est la perspective de participer au Mondial des clubs qui motive l’ensemble des prétendants, ne serait-ce que pour des raisons financières (elle permettrait par exemple à la LDA d’éponger quasiment toutes ses dettes d’un seul coup).
  • Transformation de la coupe en « Ligue des Champions »  (4 groupes de 4, deux qualifiés ; 2008)
  • Passage à 8 groupes de 3, avec un seul qualifié par groupe (2012).

Conséquence heureuse de ces réformes, les clubs Nord-Américains ont cessé d’envoyer leurs équipes réserves et disputent désormais la compétition avec l’ensemble de leurs forces vives : avec l’apport des meilleurs clubs étatsuniens ou mexicains, le trophée ressemble enfin à quelque chose de sérieux. Conséquence malheureuse, les clubs costariciens ne sont pas parvenus à aller au-delà des demi-finales, et ce depuis la dernière victoire de Saprissa en 2005.

En route vers la gloire.

Pourquoi en parler cette année plutôt qu’une autre, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que, dans la lignée d’une coupe du monde qui aura vu passer plus de fluide entre mes grandes lèvres que dans le canal de Panamá, le Costa Rica se présente en force et voit ses trois représentants atteindre les quarts de finale, une performance inédite dans la jeune histoire de la compétition. Et après que les matches retour de ces quarts se sont disputés, ma foi, tous les espoirs restent permis : revenons donc sur les destins de Saprissa, Herediano et la Liga Deportiva Alajuelense.

Deportivo Saprissa

Qualifié en tant que vainqueur du championnat national, Saprissa est sorti de sa phase de groupe par un chemin plus étroit qu’une étudiante de première année à mon université (à égalité de points et de différence de buts avec Kansas City, Saprissa se qualifie au titre d’un but marqué à l’extérieur dans leur confrontation avec les Etatsuniens).

En quarts en revanche, la dilatation est totale, à l’image d’une étudiante de cinquième année à mon université. Accueillant les grands favoris mexicains du Club America, nos champions se procurent de très nettes occasions sans succès, avant d’encaisser trois buts entre la 79e et la 85e minutes. La confrontation pliée dès l’aller, le retour à l’Azteca s’apparente à une visite touristique, soldée par une nouvelle défaite 2-0.

Boule malmenée

CS Herediano

Parcours plus aisé pour les rouge-et-jaune, pourtant inscrits suite à un concours de circonstances qui ferait passer les olympiades du fist anal pour une aimable partie de colin-maillard. Initialement, la place en Ligue des Champions revenait de droit aux Belmopán Bandits. Or, bien que le nom de ce club représentât déjà en soi une sérieuse entaille au prestige de la compétition, c’est pourtant pour une raison logistique que les Béliziens se sont vus jetés comme des malpropres. En effet, leur stade n’était pas conforme aux standards de la Ligue des Champions, et il fut impossible de trouver au pays un autre stade qui pût satisfaire à ces critères.

Au Belize, ils ont des trous bleus mais ils n’ont pas de boules en pierres. Ni de stade.

La place allouée au Belize a donc été réattribuée à la fédération centroaméricaine la plus performante, c’est-à-dire nous, comme chacun le sait. La LDA et Saprissa étant déjà qualifiés par les voies naturelles, un savant calcul a permis de désigner le troisième représentant costaricien, une semaine avant le début du tournoi.

Voici comment, inscrit un peu par hasard, le CS Herediano s’apprête désormais à assommer du Mexicain en demi, après avoir passé la phase de groupes en se touchant les boules en pierre (3V 1N 0D) puis s’être amusés avec les Honduriens d’Olimpia (1-1 ; 2-0). Bon, d’accord, le quart retour d’hier soir a davantage sollicité nos sphincters que ce que je laisse entendre, puisque les deux buts costariciens ont été marqués plus ou moins contre le cours du jeu après une première mi-temps dominée par Olimpia. Mais baste, si l’atavisme homicide des compatriotes de David Suzealo les pousse à tenter d’exécuter des spectateurs plutôt que de cadrer les penalties qu’ils obtiennent, c’est leur affaire.

ATTENTION AU HONDUR… ah, finalement, non.

Nos nouveaux héros auront en demi la difficile tâche d’affronter à leur tour les ogres du Club America. Pour réussir l’exploit, il faudra faire preuve au moins de la même tendresse que celle montrée dans la vidéo ci-dessus au moment de réconforter le tireur hondurien.

 

LD Alajuelense

L’affiche académicienne des demi-finales à venir, puisque nos champions (qualifiés en tant que vainqueur du championnat d’hiver) affronteront l’Impact de Mauricio Vincello en fin de mois, du moins si ceux-ci atterrissent à temps de leur hélicobite inextinguible depuis leur qualification de la 93e minute contre Pachuca.

Après une phase de groupes peu enthousiasmante (1V 3N) mais suffisante pour passer devant les empotés de Cruz Azul, la LDA a ouvert les vannes en quarts de finale contre l’Oncle Sam avec un très joli 5-2 passé à DC United. Malgré une défaite 2-1 à la dernière minute lors du retour à Washington, les Costariciens passent sans trembler et abordent les demies riches de ce message de leur porte-parole: « Dans cette compétition, il ne nous reste que 180 minutes à jouer alors que pour le championnat, nous avons encore plein de dates devant nous. Donc : priorité à la Concacaf et on s’en bat les couilles du championnat puisque de toute façon on vient de se faire violer par Saprissa et on ne les reverra plus. » (la fin de la phrase est reformulée par mes soins, mais l’esprit est à peu près celui-ci ; ces propos ont d’ailleurs été très nuancés par le président du club le lendemain, devant la grogne des supporters.)

 

Le programme :

LDA – Impact Montreal : aller le 19 mars à Montréal, retour le 8 avril à Alajuela

CS Herediano – Club America : aller le 18 mars à Heredia, retour le 9 avril à Mexico.

Boules verdoyantes

Dernières nouvelles des héros :

  • Chez les Ticos en Angleterre, l’ambiance est morose : le beau Bryan Ruíz se morfond à Fulham comme un tigre dans une cage trop petite, après son transfert avorté à Levante. Bryan Oviedo se blesse en Ligue Europa avec Everton, tandis que Cristian Gamboa est purement et simplement ignoré à WBA (aucune entrée en jeu en 2015). Je crois qu’il ne me reste qu’à prendre un billet pour la perfide Albion et menacer Tony Pulis d’un plan à trois avec la mémé de Petit-Pont-Moulon et moi s’il ne rétablit pas les choses rapidement.
  • Cela va un peu mieux en Liga, où l’adaptation de Celso Borges au Depor se poursuit. Il en va de même pour Joel Campbell à Villarreal, dont nous espérons qu’il donnera maintes occasions à Monsieur Wenger de remâcher ses testicules en constatant ce qu’il a laissé partir. Quant à mon Keylorgasme, il attend qu’au Real le respect des anciens cède enfin la place à la recherche de résultats.
  • En France, mon Tejedounet prépare tranquillement son échange avec Alaixys Romao au mercato d’été, tandis que David Ramirez gagne quelque temps de jeu.
  • La Jup’ en avait déjà parlé : Oscar Duarte continue de se régaler avec Bruges, ce qui semble provoquer à distance des érections chez les dirigeants de Palerme, qui le verraient bien rejoindre (ou succéder à) Giancarlo González.

(sources de ces infos : nacion.com, Concacaf, UNFAUT, LaSele.com,…)

 

Allez mes tout jolis, je vous retrouve après les demi-finales, une fois que j’aurai consolé Mauricio de la défaite de l’Impact avec force baisers mouillés.

Bises mes amours,

Kimberly GutiérrezYigüirro

3 thoughts on “Ligue des champions Concacaf : la Ticos Académie fait le point sur les quarts

  1. Bien qu’en boulottage favorable, j’espère que Kimberly n’a pas déjà oublié le coup de rein de Frank.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.