Il est 18h, la nuit est tombé, la neige tombe avec abondance, les voitures avancent avec peine et les enfants, couverts d’écharpes et de bonnets tricotés par leurs mamans, jouent à se faire des balayettes. Les guirlandes de Noël illuminent joyeusement la rue, bien qu’une ampoule sur trois soit allumée, vu que la municipalité doit économiser.

C’est pas Épinal, c’est Saint-Ouen, et nous sommes devant une vieille bâtisse à l’aspect authentique appelée l’Olympic.

Entre Jean-Claude Pied, qui se découvre de son chapeau de Père Noël :
« Bonsoir. Oui, ça va bien et vous même ? Une pinte de votre plus mauvaise bière, sans vouloir vous commander. »

Il s’installe à une table, et s’adresse à la place vide en face de lui.

« Oui, je sais, je suis obligé de faire Père Noël au Lidl d’Aulnay, mais que veux-tu, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un CDI au Red Star. Oui, je sais, on pourrait croire qu’ils en distribuent à n’importe qui, mais en fait non. Ou alors il faut vraiment être du n’importe qui. Les victimes du doukantisme comprendront.
Quoi, comment ça je te raconte une histoire ? Je fais Père Noël, pas Père Castor, hein ! Bon d’accord, mais vite fait.

Il était une fois la première moitié de saison en L2 du Red Star. Tout commença en mai 2015, lorsque nos chers joueurs obtenurent la promotion en Ligue d’Eux, une seizaine d’années après l’avoir quitté; le tout assaisonné d’un titre de Champion de National, symbole d’avoir niqué tout les adversaires. Enfin, on quittait l’enfer des Chambly et autres Cherbourg, clubs de Charlatans jouant à Charlety et la Chatte à leurs mères.

(JC tient à témoigner ses respects à Dunkerque et Epinal, équipes les plus sympas du Natianal).

Bref, l’intersaison pouvait commencer. Notre recrutement me sembla trois étoiles, mais apparemment, du point de vue des bourgeois de la L2, c’était plutôt un recrutement à la Leader Price. Pas envie de m’étendre là-dessus, d’autant que je me souviens plus du détail. Disons qu’on laissa partir des joueurs importants (comme Ielsch à Amiens), des joueurs moins importants (comme Tinhan à Amiens), et des joueurs pas du tout importants (comme Agyiriba nulle part).

Nous conservâmes pas mal de joueurs au rôle majeur dans la montée, tels Lefaix, Planté, Sliti, Bouazza et Da Crouche (et d’autres bien sûr). Franchement le club fût sympa, il garda même Bellion, malgré ses problèmes de zizi tout mou. Enfin, nous recrutâmes d’expérimentés joueurs à divers postes, tels le gardien Balijon du Real Madrid (où il était connu sous le nom de Casillas), les arrières latéraux Palun de Nice et Rémy Van den Amieux du NAC Breda; et puis d’autres mecs au talent plus ou moins discret. Mais surtout, nous nous dotâmes d’un nouvel entraîneur, aussi mystérieux qu’intrigant, le senhor Rui Almeida, un coach Portuguiste au CV impressionnant, mais qui prenait le poste d’entraîneur principal pour la première fois de sa carrière. Un sacré pari, je te le dis.

Du reste, en matchs de préparations, on a défoncé à peu près tout le monde, que ce soit Auxerre ou la Foot Baise Académie ; ce qui m’offrit de sympathiques déplacements estivaux sur mes chères routes nationales en plein cagnard, et qui me fit descendre des litres de sangria discount. Mais il faut le reconnaître, nos adversaires de matchs amicaux m’ont semblé un peu faiblards pour une préparation à la L2. Notre adversaire le plus fort était Auxerre, en fait. Et à ce moment là, ils étaient bien nuls.

La saison tant attendue commençait enfin, et franchement, à Beauvais… Oui tu vois, ça m’a bien cassé les burnes, du coup au bout d’un moment j’ai arrêté d’y aller. En tout cas, d’un point de vue strictement terrainistique, ce début de championnat fût de la grosse merde. Non vraiment. De la défaite inaugurale contre les Crétins à la branlée reçue par les Valencienniens, on aurait pu croire qu’Almeida allait vite fait sauter pour un remplacement d’urgence et une saison qui s’annonçait noire.

Après ce choc, Mr Almeida fit des Choix. Notamment celui de changer de gardien titulaire, évinçant Planté – une des coqueluches de la montée – au profit de Balijon, qui s’est depuis installé comme titulaire indiscutable dans la cage. Faut dire, c’est un sacré symbole le choix du changement de gardien titulaire. A partir de là, on a fait notre chemin comme des beaux gosses, en remportant notre première victoire à la IKEA Arena du Havre, battant prêle-mêle Brest, Metz, Auxerre, Evian-Thonon-Brétigny et autres arrogantes équipes du monde d’en haut. On a même surtout bien niqué le PFC. Un sacré réveil après une grosse cuite, on est quand même passé de la 19ème à la 5ème place.

Voilà, ils vécurent heureux jusqu’à la fin de la saison, et vendirent tout leurs bons joueurs. Fin. »

Jean-Claude sortit un petit crayon de bois et commença à griffonner sur une serviette en papier : « Comment ? Oui, je t’écris mes notes de mi-saison. Un crayon Ikea ? Oui, je l’ai gagné au Havre. »
Il se lève, et salue la chaise vide en face de lui.

« Bon je me nachav, toujours un plaisir de vous voir cher Porthos. Dites bonjour à Mahmoud et Erwann de ma part. »

Les notes de mi-saison :

Gardiens de but :
– Arnaud Balijon, 5/5 : Excellente pioche de l’intersaison, un gardien très expérimenté en L2 (notemment à Laval), avec des réflexes incroyables, et des sorties aériennes très rassurantes. La panthère jaune du Red Star.
– Vincent Planté, 2/5 : Malgré son statut de taulier de National, un très mauvais début de saison lui coûta sa place, et la défaite en Coupe à St Malo ne parle pas en sa faveur.
– Bobby Allain, NN : Devait être prêté à Mulhouse (CFA, le seul vrai club d’Alsace), mais est très vite revenu la queue entre les jambes. Présent sur le banc parfois, et joue régulièrement avec la réserve (DSR..).

Défenseurs :
– Rémy Amieux, 3/5 : titulaire depuis la blessure d’Hergault, il se révèle tout à fait au niveau.
– Vitor Bastos, 0/5 : titulaire face à Valenciennes, ne devrait plus jamais jouer en équipe première. Un nouveau Ben Amor.
– Pierrick Cros, 4/5 : face à la concurrence de Jeanvier, il a fort à faire, et il le fait. +1 pour avoir marqué des nichons contre Auxerre.
– Rémi Fournier, 3/5 : chauve et solide, mais parfois nous fait peur avec de dangereuses relances. Heureusement, il fait de bons tacles. Qu’on m’a dit, je regarde que l’attaque.
– Jérôme Hergault, 3/5 : après un début de saison assez difficile, il s’est bien repris. Mais comme le destin est une grosse pute, il s’est encore cassé le bras.
– Julian Jeanvier, 4/5 : prêté par le LOCS, déjà double-buteur, ce jeune est une vraie bonne trouvaille, croisons les doigts pour qu’il reste parmi nous.
– Romuald Marie, NN : remplaçant, vu la concurrence on risque peu de le voir s’imposer. Mais sait-on jamais.
– Lloyd Palun, 4/5 : latéral très costaud, l’international Gabonais est un titulaire indiscutable. En plus il a trop la classe le gars.

Milieux :
– Alexandre Arenate, NN : arrivé de la CFA2 de Rennes, a joué environ une minute cette saison.
– Yann Boe-Kane, 3/5 : pas convaincant en début de saison, il s’est réveillé face à Auxerre, en souhaitant qu’il continue à monter en puissance.
– Xavier Chavalerin, 1/5 : ne plus jamais recruter à Tours. +1 pour sa coupe de cheveux toujours impeccable.
– Danilson Da Cruz, 5/5 : qui crut, lorsqu’il arriva dans notre effectif (avec des débuts trèèèès difficiles), qu’il hausserait autant son niveau de jeu ? Meilleur joueur de cette mi-saison.
– Kévin Diaz, 0/5 : ne plus jamais recruter à Tours.
– Ludovic Fardin, NN : n’a pas joué en L2, il aurait repris le boulot à la Poste. C’est sûrement pour ça que Rui Almeida ne reçoit plus son courrier, d’ailleurs.
– Younès Kaabouni, NN : quelques remplacements, son prêt par Bordeaux pour gagner du temps de jeu n’est pas une réussite.
– Florian Makhedjouf, 4/5 : +1 pour sa bonne bouille.
– Rui Sampaio, 2/5 : blessé actuellement, il ne s’est pas encore montré à la hauteur de son CV.
– Naïm Sliti, 5/5 : on ne pourrait pas s’en passer, c’est un sacré meneur de jeu, et en plus il est sous contrat jusqu’en 2018.

Attaquants :
– David Bellion, NN : trop mou pour jouer depuis début juillet, il ressemble actuellement à un Barbapapa.
– Hameur Bouazza, 4/5 : quand il est chaud, il marave n’importe quelle défense. Juste un peu plus de régularité et c’est parfait.
– Kévin Lefaix, NN : pas apparu en L2 depuis la déroute face à Valenciennes, il a quitté le club. Bonne route à toi !
– Anatole Guacamole, 3/5 : semble en général courir partout comme un petit poulet sans tête, un coup avant-centre, un coup ailier droit, un coup milieu défensif, il a le mérite d’avoir marqué dans le derby et d’avoir mis un doublé dans le Metz que un match.
– Ange-Freddy Plumain, 3/5 : joue assez peu, mais a néanmoins réussi à scorer. +1 pour son prénom super cool.

Voilà, il va y avoir un mercatal, on a déjà un départ (Lefaix), aucune idée des possibles recrues. Probablement qu’il nous faudrait un (bon) attaquant, mais c’est que l’avis de Jean-claude.

Aujourd’hui, dans Tout sur Porthos Molise : le saviez-vous ? Porthos aime beaucoup faire du scooter dans le Marais, le pull au vent.

Bonnes fêtes de fin d’année, et crevez tous la gueule ouverte,

Jean-Claude Pied.

7 thoughts on “Le Red Star en ligue d’eux : La Jules Rimet Académie fait un mi-bilan

  1. St-Denis est probablement jumelé à Dublin, vu qu’il y a un pub irlandais.

    Donc Dublin serait la fusion parfaite du déplacement de Natianal ? Le charme d’Epinal mêlé à l’air marin de Dunkerque.

  2. Attention je ne connais pas Dublin, seulement par oui oui dire. Par Molly Bloom qui dit oui oui.

    Un déplacement à Dunkerque ne vaut tout de même pas l’air pur des Vosges. Et puis, il y a de belles balades…

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