Rico Di Mecouille a vu OM-Bayern Munich
Sa couille sonne creux.
6 743 spectateurs au Stade Vélodrome pour cause de désamour. Désamour des supporters ? Pas spécialement, cependant les portefeuilles étaient plats et le football était morne. Un souffle de Waterloo soulevait les boucles de Labrune descendant les escaliers d’un pas de jeune biche vers la blonde déjà bien installée. Surtout le visage.
Tandis que la Renault 19 immatriculée 135 VD 75 est priée de se garer ailleurs urgemment, les hauts parleurs crachotent un « Jump » entre-coupés par les rayures d’un mauvais 45 tours, l’ambiance n’y était pas, un quart de finale après tout, dans la vie d’un club, qu’est-ce que c’est ?
Toujours est-il que le match se jouera, que le cœur y soit ou non. Seul français souriant dans les environs, Bixente Lizarazu qui s’est promené nu dans l’après-midi au Royal Campanile de la canebière, effrayant au passage bien des femmes de chambres comme un symbole de qui vous savez. Non, pas Moscato. Willy Sagnol, lui était absent, il faisait vérifier ses visas.
Dans la cabine des commentaires, Arsène Wenger a apporté une TV à Cristaux liquides pour vérifier que Milan prendrait bien une tannée contre Barcelone. Christian Jeanpierre, lui, a encore pris dix ans.
Dans les vestiaires les mines sont déconfites. Les esprits, encombrés par le doute, les déconvenues récentes, la loi Hollande et les émanations de la pipe d’Andrade sont éteints. Quelques échos de déchirants sanglots résonnent ça et là dans les couloirs froids et moites du Vélodrome, faisant frissonner d’effroi le patriote Kaboré. Morel passe un dernier coup de buvard sur son assurance-vie et son hypothèque, quant à Amalfitano, il finit de floquer son T-shirt de buteur. Est écrit dessus « on va tous crever ». Dans son salon, Souleymane Diawara se ressert un punch.
Didier Deschamps a choisi la stratégie dite de Dien Bien Phu, à savoir installer une cuvette instable sur les bords et attendre d’être noyé par la masse. Si un pont aérien pouvait s’installer sur un malentendu, il fallait tenter le coup, insista Guy Stéphan.
L’équipe marseillaise :
Andrade Morel-Nkoulou-Fanni-Azpilicueta Mbia-Diarra Amalfitano-Valbuena-Ayew Rémy
Côté bavarois, l’humeur est badine, Robben et Schweinsteiger comparent leurs plâtres, Franck Ribéry fait des mots fléchés de Claus Abitibol force 2, Daniel Van Buyten égalise ses cheveux et aiguise ses coudes. Quant à Mario Gomez, il crache sur un portrait du gardien marseillais. Jupp Heynckes insiste auprès de Robben : « Morel est leur point faible, tu le bouffes ». Se tournant vers Ribéry, le Néerlandais s’apprête à lui demander ce qu’est « un Morel »au juste quand il s’est souvenu qu’il faisait la tronche au Français.
L’équipe munichoise :
Neuer Lahm- J. Boateng H. Badstuber D. Alaba – Luiz Gustavo Kroos – Robben, Muller, Ribéry – Gomez.
20h44 : le coup d’envoi fictif est donné par Loana, comme un symbole de déprime. Bon anniversaire Steve Mandanda.
L’arbitre propose la courte-paille pour désigner le gagnant du tirage au sort à Lahm et Valbuena. Personne ne rit. Valbuena l’emporte.
20h45 : Le coup d’envoi est donné par les Allemands qui font circuler la balle extrêmement vite pour se la raconter.
20h48 : Peut-être qu’ils se la racontent mais c’est diablement efficace. Ayant bien percuté avec Müller, Robben sur l’aile décide de repiquer dans l’axe et tombe sur N’Koulou à l’affût, Marseille se relance, Heynckes soupire.
20h50 : M’Bia passe à Diarra qui cherche du soutien. Après trois hésitation, il redonne du gauche vers M’Bia, le Camerounais étant sous la pression de Kroos. Heureusement, Stéphane est patron et envoûte l’adversaire d’un sort subtile et peut passer vers l’avant.
20h51 : Combinaison timide entre les Marseillais trop statiques, Valbuena fait trois tours sur lui-même avant de ne trouver personne et recule vers Amalfitano.
20h52 : Morgan, l’œil en berne déchiffre les derniers billets du blog de Pierre Menès et se met à sangloter, le long de la touche. Azpilicueta dans son débordement le percute, Morgan trouve la vie injuste. Touche pour Munich.
20h55 : Voilà qu’il pleut sur Marseille, contrairement à ce que nous promettaient les rhumatismes d’autrefois nos aïeux et que me reviennent les époques rêvées lorsque le jeu marseillais était capable d’enchaîner trois passes. Sur ce coup de blues de votre serviteur, Morel se lobe. Corner.
20h57 : Robben sourit. Il vient de comprendre ce qu’était un « Morel ». Ce dernier, placé premier poteau, essaie de maintenir Andrade avec son bras gauche, le portier marseillais étant en pleine poussée. Le Néerlandais frappe fort au premier poteau, Morel le prend au visage et détourne le ballon dans ses propres filets, 0-1.
21h00 : Les supporters de l’OM s’en cognent, la direction aussi, Anigo nie toute crise dans le club.
21h01: Reprise du jeu à Marseille ou les phocéens ont définitivement la tête dans le sac. Sur une passe en retrait anodine de Diarra, Gomez, qui avait bien suivi, transperce l’axe de la défense et arme une frappe splendide. Andrade détourne grâce à une seringue, corner et balle neuve.
21h03 : Andrade est à présent à son pic de forme et harcèle tous les Bavarois dans la surface, Ribéry se plaint d’avoir été mordu, montrant son visage. Carton jaune de l’arbitre envers le
21h05 : Robben est de nouveau au corner et frappe de nouveau fort au premier poteau où il trouve Morel. Ce dernier parvient à dégager plein axe aux trente mètres. Luiz Gustavo, en équilibre parfait n’en demandait pas tant et reprend de volée, 2-0.
21h07 : Didier Deschamps scrute son portable espérant une offre rapide de l’Inter Milan voire pire, Blackburn pour retrouver Givet mais rien ne vient, comme un symbole de Loïc Rémy.
21h10 : Andrade balle en main dégage loin vers Andre Ayew, lequel parvient à remiser vers Rémy qui sert Valbuena qui s’arrête, mouille son doigt, tâte le terrain et donne finalement sur l’aile vers Azpilicueta en face à face avec son adversaire direct.
21h11 : L’Espagnol ouvre son pied à 19, 7° d’après un super ralenti, ce qui nous informe peu et trouve la tête de Rémy. La tête plongeante de l’international vient écraser le montant droit de Neuer qui semblait battu. Dans les tribunes des « Feignasses » retentissent.
21h16 : Frédéric Calenge est auprès du banc de touche olympien où il partage une pizza avec Cheyrou et Gignac. « La pâte est fine et croustillante » déclare satisfait et repus l’homme de terrain de la chaîne à tout vendre, étouffant un rire et un rot qui semblait gras. Amusement franc des deux compères.
21h19 : Mathieu Valbuena, capitaine d’un soir -une vanne de Diawara parait-il- demande à M’Bia et Diarra d’être plus haut derrière lui, plus en soutien. Sourires des défensifs, flash-back dans la tête de Mathieu qui se voit immédiatement à sa manière de loucher sur son nez.
21h23 Ayew récupère la balle et voit cet implacable équipe allemande disciplinée au possible. Dans cette forêt de piquets rouges oppressants on devine errantes les silhouettes des désespérés. Amalfitano parle au gazon, Valbuena est immobile, Morel est hors-jeu et N’koulou et Azpilicueta évoquent ensemble les bienfaits de la Catalogne.
21h27: Lahm récupère tranquillement et transmet vers Kroos qui relève Amalfitano avant de lancer Ribéry. Le milieu français se lance dans le dos d’Azpilicueta pour plonger vers la surface, Rod Fanni est sur le retour.
21h28: Penalty pour Munich, Fanni fauche Ribéry dans la surface alors que le contrôle du Munichois était trop long et filait vers Andrade, allongé dans la bonne position depuis sept minutes.
21h29: Ribéry qui n’a plus mal, place le ballon. M’Bia prodigue un massage cardiaque à son gardien qui revient à lui. Robben qui se met à réfléchir, se demande pourquoi il n’a pas taclé Ribéry lui-même.
21h30 : Arrêt d’Andrade. Alors qu’il semblait s’écrouler derrière sa ligne, le Brésilien parvient on ne sait comment à bloquer la puissante frappe à ras-de-terre de Ribéry d’une main solide. Malheureusement Morel a suivi le premier, 3-0.
21h31 : L’arbitre siffle la fin de la mi-temps sur un ballon lancé en touche par Morel qui cherchait Azpilicueta. Sur le banc, Deschamps se propose pour reprendre Al-Saad.
C’est la satisfaction du devoir accompli qui habite les Marseillais dans les vestiaires. Aux micros de TF1, Benoît Cheyrou explique cependant que tout le monde ne s’arrache pas forcément pour l’OM. Ayew, qui passait par là, lui donne un coup d’épaule avec beaucoup d’élan.
Chez les Bavarois, l’humilité est de mise, Heynckes expliquant que si l’OM semblait en mesure d’être rayé de la carte d’Europe, il ne fallait pas se déconcentrer tant que les Français n’avaient pas abandonné. « Leur tactique favorite » ajouta-t-il dans un rire.
21h45 : Retour des vestiaires et aucun changement de part et d’autres à la grande fureur d’Oliver Kahn qui trouve honteux que de tels connards aient le droit de porter le maillot de ce formidable club qu’est le Bayern, un club qui détient les meilleurs supporters donc, en tous cas un bon.
21h46 : Vincent Labrune avait encore invité Jean Dujardin mais il n’est pas venu. Puis, Vincent Labrune a essayé de proposer une place avec lui à Brahim Asloum. Puis à Margarita, mais elle en avait. Finalement, c’est René Malleville qui a décroché le précieux sésame et se ressert copieusement de champagne anisé. Et regarde le match dans le salon.
21h50: Didier Deschamps reçoit un SMS de Francis Gillot : « ptdr, tu veux Chalmé ? Lol;) ». Sur une radio pirate, José Anigo lance un appel aux supporters pour prendre le Vélodrome et la Commanderie d’assaut par ce message qui restera dans l’Histoire « On ne fait pas dans le cul de José », « Lucho à boire, la carabine passe » ou encore « Les Morpions blonds des pompons de l’OM, gèlent mon beurre d’une longueur et en tonnes ».
21h52 : Patrick Bosso, devenu conseiller en communication de l’OM vient apporter la triste nouvelle à la présidence. Labrune se défrise quand la blonde se déchire, intervention de la civière, rire gras chez les visiteurs mais moins que cette scène.
21h55: Diarra et M’Bia rient bêtement en voyant le spectacle offert en tribune. Kroos ramenant le ballon à leur niveau leur fait un double chat-bite avant de transmettre à Müller qui fait un une-deux avec Fanni. « Saleté de maillot rouge » se dit l’ancien Rennais mais il était trop tard, l’Allemand était décalé.
21h56 : Superbe Schumacher d’Andrade sur Müller, la jurisprudence Battiston fonctionnant à merveille, l’arbitre laisse jouer tandis que l’attaquant du Bayern reste au sol. Soupire de Stéphane M’Bia qui vient quand même le soigner.
21h58 : Contre attaque de l’OM qui joue à dix contre onze, et c’est un bloc entier qui y croit sur ce coup. Valbuena combine (ou conspire, si vous regardez Foot +) avec Amalfitano qui transmets vers Ayew.
21h59 : La passe trop haute d’Amalfitano oblige le Ghanéen à s’arracher le bras gauche et d’amortir dans un « très beau moulinet de chistera, ou d’hélicoptère ça dépend du lieu » dixit Lizarazu de l’épaule. Coup du sombrero sur Alaba, et après avoir attiré à lui Badstuber, il peut servir Rémy qui reprend de la cheville, 1-3.
22h02 : Oliver Kahn demande le licenciement sans condition de Manuel Neuer, un « sale traître venu d’un club de merde » souligne-t-il de son habituel parlé d’homme de lettres.
22h05 : Le soleil refait son apparition dans les cœurs du Vélodrome. Sur le banc, un souffle nouveau semble habiter les hommes de Deschamps. Un souffle chaud, enivrant, à la fois réconfortant et profondément désagréable à la fois. Vérification faite par Frédéric Calenge, c’était Gignac.
22h08 : Les Bavarois se contentent de faire circuler le ballon face à des Marseillais impuissants techniquement et physiquement. En pointe, montrant les dents, Loïc Rémy s’effondre. Brandao est prêt à prendre sa place, Gignac lui passe un maillot.
22h09 : Les médecins de l’OM annoncent une triple fracture pour l’attaquant marseillais qui aurait trop vite remonté ses chaussettes. Pendant ce temps, M’Bia, qui avait récupéré le ballon donne à Morel qui tente de dribbler Robben et Luiz Gustavo.
22h12 : Ballon perdu par Morel, Robben peut déborder tranquillement, et même à cloche-pied. Puis, centrant du gauche parce que M’Bia a envoyé Diarra qui a envoyé Morel se replacer, il prend le temps de trouver la tête de Gomez qui la pique parfaitement, 1-4, Andrade étant encore au sol.
22h13 : Deschamps procède à un changement entre Rémy et Brandao, Cheyrou rentre pour Amalfitano qui pleure. Cheyrou le nargue. Gignac entre pour Ayew qui jette son bras de dépit tandis que l’autre lui tire la langue. Patrick Bosso l’assure « le groupe cong, il vit bieng ».
22h14 : Ribéry choisit d’amorcer son attaque côté droit pour empiéter sur Robben, qui le prend très mal et décide de tacler le Français. Le Néerlandais se blesse gravement sur le tacle et prend cependant un carton rouge. Fanni applaudit, épaté.
22h16 : Heynckes ne procède à aucun changement «avec tout le respect que je dois à l’OM, ils sont à chier ». Cheyrou manque son contrôle, Gignac le prend en photo avec son portable. Ils rient.
22h18 : Kroos victime d’une crampe perd la balle dans les pieds de Valbuena qui se jette subtilement une peau de banane sous le pied au moment d’armer sa frappe. Le ballon termine évidemment sa course dans la lucarne de Neuer. Dans son salon, le goitre de Van Gaal s’agite de plaisir.
22h19 : A l’autre bout du terrain, Andrade est retrouvé mort, victime d’une overdose. A 1240 km de là, un blogueur espiègle fait une blague sur le triste sort du Brésilien et est aussitôt refroidi par le RAID. Sarkozy salue l’action des policiers face au dangereux terroriste qui voulut mettre la République à genoux.
22h20 : Stéphane M’Bia, qui a une formation d’enquêteur, retrouve les dernier shoot du Brésilien, parti avec le sourire. Après une courte prière, il bénit la surface une dernière fois en écartant Morel du bras.
22h21 : Bracigliano, sourire aux lèvres, fait son entrée glorieuse en Ligue des Champions. En croisant la dépouille, le portier numéro deux mais en fait numéro trois adresse un sourire dédaigneux et d’entre ses incisives serrées, lâche « bien fait ». Les oreilles de M’Bia s’allongent.
22h23 : Dos à l’action, Morel protège la balle. Robben s’approche sur la pointe des pieds, baisse le short du Marseillais en toute discrétion et fait éclater un ballon. Effrayé, l’ancien Merlu se retrouve au sol gigotant comme un poisson hors de l’eau. Premier sourire de Deschamps qui trouve une ressemblance avec Valbuena.
22h25 : Robben parti à droite à toutes enjambées repique dans l’axe comme presque toujours et défie N’Koulou. Ce dernier, invoquant l’esprit du Grand Patron reçoit une lumière venue d’au-delà de l’Everest entre autres pointes et, levant les mains vers le ciel, fait léviter le ballon avant de le propulser dans les filets de Neuer. 3-4.
22h27 : Protestations du camp allemand qui ne voit pas en quoi le but peut être mécaniquement valable. L’arbitre espagnol, fraîchement converti au Culte du Grand Patron, repousse les accusations.
22h29 : Les Allemands commencent à sérieusement douter de leurs capacités à franchir une nouvelle fois ce cercle mystique que composent M’Bia et N’Koulou. Tentant de passer par la droite, ils se heurtent à une défense marseillaise bien regroupée. Dans le doute, Lahm envoie le ballon dans la boite.
22h30 : Bracigliano sort comme on irait à Quevilly, comme une andouille donc et se troue. Heureusement Morel a suivi et peu dégager le ballon directement sur le grand crâne d’Alou Diarra qui revenait en marchant, 3-5.
Fin du match ici au Vélodrome dans l’indifférence générale, René Malleville est paisiblement assoupi, une bouteille de pastis dans les bras, comme un bébé cajole son précieux doudou. Sur le terrain, Gignac et Cheyrou s’échangent leurs maillots. Valbuena, qui demandait celui de Ribéry reçoit une claque sur le haut du crâne par l’international, le vrai. Didier Deschamps reçoit un SMS, il indique le numéro de Souleymane Diawara et dit : « Alors ? Combien ? ».
Rico Di Mecouille.
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Ahahahha j’allais être méchant avec Rom1 mais finalement c’est moi l’idiot, très drôle !
L’image du match en live OM-Bayern sur la page d’accueil de tf1.fr est elle aussi très suggestive.
Ah, mais oui. Merci Evariste. Je comprends mieux maintenant ceci.
http://www.tf1.fr/telefoot/news-football/om-remy-titulaire-face-au-bayern-munich-7096089.html
N’y a-t-il pas eu 4 changements pour Marseille?