Athletic-OM (1-1), La Canebière académie s’excite et exite

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Contre toute attente auteur d’une belle prestation, l’OM joue avec l’espoir comme un félin sadique : en le laissant assez vivre pour jouer avec, pour quand même finir par le tuer à la fin.

Aioli les sapiens,

Pas mal de modifications après le match aller : le retour de Mendy renvoie Manquillo sur son côté droit, alors que Rekik ressuscite au détriment de Rolando. C’est un 442 qui s’ébauche, avec l’association de Batshuayi et Fletcher. A droite, Cabella montre rapidement un placement assez libre, Nkoudou restant davantage fixé sur l’aile gauche.

Ne fais pas attention au placement des dix dernières minutes, c’était un peu le foutoir imposé par les circonstances.

Le match

Comme cela a déjà pu leur arriver en quelques occasions à l’extérieur, les Olympiens remettent en cause nos convictions sur leur médiocrité en montrant qu’ils savent parfois jouer au football, et assez bien en plus.

Le début de match voit les équipes s’observer et se tester par quelques duels bien appuyés. Si Rémy Cabella connaît quelques difficultés défensives sur son aile droite, il adopte un positionnement plus libre après une dizaine de minutes de jeu (Isla aidant plus souvent Manquillo sur le côté droit, qui voit également beaucoup Fletcher redescendre pour presser et récupérer). Marseille monte d’un cran et contrarie grandement les Bilboquais – c’est bien comme ça qu’on dit ? – par une organisation et un pressing sans faille.

Plusieurs séquences voient l’OM isoler le porteur du ballon pour récupérer aux abords de sa surface, et remonter le terrain par des contre-attaques aussi habiles qu’esthétiques. Aux 20e et 21e minutes, seule la finition manque pour que les actions concrétisent leur potentiel éjaculatoire.

N’ayant pas encore créé le gif de notre plus belle action, je te mets une photo de crapauds célébrant l’amour. Cela n’a pas grand chose à voir mais te permettra de patienter. (Maj : le gif de notre très belle action est ici)

Cette volonté de contre-attaquer vite et bien se traduit par une énorme occasion de Nkoudou, servi par un dégagement ultra-rapide de Mandanda suite à un corner. Se jouant des défenseurs, il crochète un gardien sorti comme un neuneu mais ne peut que rabattre la balle sur le poteau.

A la demi-heure de jeu, les duels se tendent entre des Basques compensant leur impuissance par leur expérience du haut niveau (i.e. : ils multiplient des coups de putes sournois) et des Olympiens moins vicieux mais parfois bourrins (Nkoulou passe près de son 2e carton rouge en une semaine après un coup de coude).

Gagnant en confiance et toujours aussi appliqués, nous intensifions notre pressing dans le camp adverse, sous l’impulsion de Diarrathon Man. Après avoir déjà conquis plusieurs ballons, Lassana presse un Basque déjà malmené par Cabella et, après un contrôle-élimination à faire bander un luthérien mort, lance la contre-contre-attaque à 30 mètres du but. Cabella envoie Nkoudou sur l’aile, qui attire les défenseurs avant de talonner pour Mendy. Libre de centrer, Benjamin vise parfaitement Batshuayi dans la surface, dont la déviation contrée par Laporte retombe à ses pieds. Ni une, ni deux, Michy a le réflexe d’envoyer une lourde transperçant Herrerin (0-1, 40e).

La mi-temps s’achève sur une domination méritée de notre part : non seulement nous avons su neutraliser totalement des adversaires toujours aussi empruntés qu’au premier match, mais nous proposons en plus des séquences de jeu tout à fait agréables.

Evidemment, la suite ne peut être que plus délicate : une baisse de régime physique est inévitable (courses de Fletcher, manque de rythme de Mendy…), et Bilbao ne peut tout de même pas montrer dans son antre 90 minutes d’une qualité de jeu à faire passer Pablo Correa pour le Rembrandt du football.

La seconde période se montre étouffante dès son entame, avec des Basques nous empêchant à leur tour de ressortir proprement le ballon. Nos offensifs sont ainsi privés de toute capacité à combiner et rendent la balle à nos adversaires à peine celle-ci transmise par notre défense. Pourtant, Nkoudou et Mendy parviennent une paire de fois à partir dans le dos des défenseurs, ce qui aboutit à un centre-tir de Benjamin sur la barre. Troisième montant touché en deux matches, la recette infaillible de toute bonne élimination-avec-les-honneurs qui se respecte, dans la plus pure tradition française.

Une tête juste à côté, un bel arrêt de Mandanda, une main de Rekik non sifflée devant la surface… les Olympiens tiennent tant bien que mal et reprennent même un peu de poil de la bête à un quart d’heure de la fin. Finalement, nous craquons tout de même : lassitude physique ou défaut de concentration, Cabella arrive un poil trop tard au pressing sur la droite, autorisant une passe vers Susaeta dans le dos d’un Mendy surpris pour la première fois du match. Le centre est repris par le nouvel entrant Merino, lui aussi disposant d’un temps d’avance sur Manquillo (1-1, 81e).

S’étant refusé jusqu’ici à procéder à un remplacement – pour préférer l’équilibre de l’équipe à l’apport de sang frais ? – Michel appelle dans les dix dernières minutes Thauvin puis Alessandrini : est-il utile de vous dire que ces deux entrants n’ont rien changé ? Nous sortons de la Ligue Europa avec-les-honneurs, sans trop de regret sur ce match : face à un Bilbao loin de l’ogre annoncé, c’est notre frilosité du match aller qui nous aura coûté la qualification. Voire, en remontant plus loin, cette phase de poules censée être franchie en tête une main dans le slip et finalement conclue à la gacha empega en une seconde position nous valant ce tirage délicat.

Nous en reviendrons au même constat qu’après les matches contre le PSG. Même si les équipes plus faibles sont pour nous plus difficiles à manœuvrer car regroupées, les qualités des actions produites par moments prouvent que notre équipe pourrait connaître une bien meilleure fortune. Si tant est que nos joueurs se sortissent un peu les doigts du cul, et que notre entraîneur montrât un peu plus de couilles au moment d’entreprendre les matches au Vélodrome.

 

Les joueurs

Mandanda (4/5) : Avant la tête imparable de Merino, Steve aura montré un bel arrêt, des sorties rassurantes, des dégagements pertinents et un énorme sexe. Bon, OK, il y a une des qualités que j’extrapole.

Nkoulou (3-/5) : Très correct dans le jeu à un duel aérien-baffe près : avec un arbitre compréhensif, ça passe, mais un Chapron aurait infligé le rouge avec le sourire aux lèvres et le short déformé par une turgescence. A ce propos, Nicolas vient de prendre trois matches dont deux fermes pour son chef d’œuvre de dimanche, ça lui laissera le temps de se rafraîchir la tête.

Rekik (4-/5) : Irréprochable, excepté une faute de main d’autant plus innocente qu’elle est passée inaperçue. Pour peu que les collègues autour sont au niveau, il est encore permis de l’espérer solide.

Alessandrini (87e) : Une coiffure audacieuse, une combativité indéniable, une inutilité totale. Bon, OK, il y a une des qualités que laquelle on n’a pas extrapolé.

Manquillo (3-/5) : Sur son bon pied et avec un ailier moins présent devant lui, Javier s’est un peu plus libéré, sa bonne participation au jeu enrichissant une défense toujours sérieuse. Après, l’ensemble reste assez peu décisif, et hélas terni par son retard sur le but de Merino. Ce type est un centriste : c’est pondéré, c’est équilibré, ça évite de verser dans l’excès d’un côté ou de l’autre. Et surtout, ça ne gagne pas.

Thauvin (84e) : N’a pas eu le temps de ne pas s’avérer insignifiant.

Mendy (3+/5) : Ô, combien de fois avons-nous voué ses aïeules à divers sévices pour ses défauts de suivi tels que celui qui nous coûte le but ce soir ? Cela étant, pour une reprise, Benjamin a immédiatement affiché son impact défensif comme offensif, passe quasi-décisive à la clé. On lui pardonnera donc son coup de pompe très compréhensible ; en attendant qu’il se chie contre le Gazélec, ce sont déjà trois jours de gagnés.

Isla (4/5) : Le juste placement, la juste passe. Si Diarra était un acteur porno, Mauricio serait celui qui gère l’éclairage : pas sur le devant de la scène, mais indispensable.

Diarra (4+/5) : On a demandé aux téléspectateurs Marseillais d’imaginer leur réaction si Scarlett Johannsson surgissait devant eux ce jeudi soir pour leur proposer une branlette espagnole. Leur réaction a été unanime : « Casse-toi, connasse, tu m’empêches de voir les dribbles de Diarra. »

Cabella (3+/5) : Parti avec ses insupportables dribbles à un contre huit, il s’est métamorphosé après le premier quart d’heure avec des dézonages intelligents et du jeu à une touche non moins adroit. Un gala qui n’a duré qu’une mi-temps hélas.

Nkoudou (3+/5) : Même genre de semi-satisfaction que pour le précédent, à ceci près qu’il n’a pas dézoné et a un plus joli prénom.

Batshuayi (4/5) : Sa frappe-réflexe le confirme : l’hypothèse d’un manque de confiance, on peut désormais se la monter en plug anal. Quand en plus la qualité dans le jeu et l’énergie au pressing sont présentes, on peut même croire au retour des beaux jours.

Fletcher (3-/5) : Enormes déplacements défensifs, grosse activité devant pour gagner des ballons et participer habilement au jeu. Steven serait du genre à se plaire sur un terrain de foot, si seulement le truc métallique blanc avec un filet n’était pas là à chaque fois pour le perturber.

N’ayant pas encore créé le gif de la plus belle action défensive de Steven, je te mets une photo de crapauds célébrant l’amour. Cela n’a pas grand chose à voir mais te permettra de patienter. (MàJ : le gif de la très belle action défensive de Fletcher est ici)

L’invité zoologique : Sabin Merinos

Il faut le tenir jusqu’à la fin de la tonte, sous peine de recevoir un coup de tête dans les génitoires. Têtu, le bélier n’avance que quand il a envie : il représente donc l’invité approprié pour évoquer ce match contre un adversaire récalcitrant, que nous avons longtemps cru maîtriser avant que nos espoirs ne s’avèrent (o)vains.

  • Les autres : Dites-donc, vous ne nous auriez pas un peu survendu votre Athlétic de Bilbao, là ? Et vicieux, avec ça, les bougres.
  • Le point : La vente du club, où en est-on ? Omforum fait le point sur cette Arlésienne (ou ce serpent de mer, si tu préfères les écailles aux varices).
  • Qui soutenir désormais ? Pour la suite des compétitions européennes, pas de consigne de vote mais une ligne claire.
  • Le concours zoologique : Il se déroule toujours sur Facebook mais aussi, désormais, sur le tout nouveau réseau socianal de ton site préféré. Communsymbole, c’est l’inévitable Padls qui inaugure.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter.

 

Bises massilianales,

Blaah.

12 thoughts on “Athletic-OM (1-1), La Canebière académie s’excite et exite

  1. C’est beau, mais une petite remarque M. Blaah pour éviter que nos lecteurs ne viennent me demander des modif, pouvez vous cohé la case pour que les lien s’ouvre dans un nouvel onglet.
    Merci

  2. Regrets et frustration, c’est tout ce qu’il me restera de ce match. Tout ce qui arrive à cet OM est mérité, les joueurs choisissent leurs matchs et la sentence n’en est que plus justifiée, amen. Et encore une fois nous subissons la pression de l’adversaire sur l’arbitre sans trop nous y opposer, un peu plus de vice aurait pu faire tourner cette rencontre en notre faveur. Il est clair que l’on nous avait sur-vendu cet Athletic Bilbao, leur prestation d’ensemble sur cette double confrontation était bien en deçà de la réputation qu’on leur accorde. Michel voulait faire un coup chez les basques pour marquer les esprits en Espagne et le miracle a faillit avoir lieu, mais non cette saison est vouée à n’être qu’un enchaînement de déceptions et de désillusions, nous n’avons jamais été aussi proches d’un supporter parisien des années 2000.

  3. Je ne suis absolument pas déçu de cette élimination. C’est là que je sais que c’est une mauvaise saison.

  4. Putain j’ai du boulot en ce moment. Entre mon profil qui ne marche pas sur le résosocianal et la pensée unique à molester…ok Blaah, je relève le défi.

  5. Assez d’accord avec toi, ce fut le meilleur match de l’OM cette saison (avec les matchs face au PSEG).

  6. Belle académie, mais une majuscule discutable sur l’adjectif « marseillais » qui suit « télespectateurs ». Merde, l’obsession du site pour les gentilés m’aliène.

  7. Vous n’avez pas lu jusqu’au bout la règle sur les gentilés, Môssieur : sachez qu’une majuscule à « Marseillais » n’est JAMAIS discutable.

  8. 20 propositions pour une qui passe. comme un symbole de Gimenez. Cet OM peut bien faire c’est sûr il y a une belle place européenne qui nous attend en fin de saison (oui oui) on aura tout le temps de faire la leçon aux Basques une autre fois

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