Aïoli les sapiens !

Autant que je te dise, mon vétérinaire m’a éloigné du Jardin des Plantes, sous le vague prétexte d’un surmenage dû à mes explorations incessantes en matière d’anatomie zoologique comparée. Je crois que ce brave homme s’est mépris sur l’origine des fissures anales qu’il a cru me déceler : eût-il regardé le match de Limassol, qu’il aurait tout de suite compris de quoi il retournait.

Or donc, passons sur la non-académie de la Ligue Europa, dont les plus pervers pourront trouver un rattrapage ici. Permets-moi juste de m’insurger contre l’excuse d’une « équipe de jeunes » : parmi les titulaires, seuls quatre sur sept pouvaient être qualifiés de jeunes espoirs (Omrani, Jobello, Abdullah, M’Bow), les autres joueurs étant censés avoir suffisamment de bouteille pour éviter une telle contre-performance, aussi dénué d’enjeu fût le match.  Pas d’académie non plus pour Lorient, étant entendu de l’avis général que le match se résumait à ce fait marquant :

Bref, l’ensemble des Marseillais se joint à moi pour souhaiter à Kaboré le même destin qu’un autre Charles à grandes oreilles, c’est à dire s’exiler quatre ans à Londres et nous donner quelques nouvelles par la radio de temps en temps. Ceci dit, n’en faisons pas une chèvre émissaire : au-delà des non-performances individuelles, c’est tout le collectif marseillais qui a confirmé une tendance inquiétante à s’effondrer dès que les circonstances se font défavorables.

Aussi le match de Bastia était-il attendu, l’enjeu étant soit de poursuivre le tour de montagnes russes que nous propose l’OM depuis le début de saison, soit de s’inscrire dans un cycle de contre-performances plus durable. En effet, après les déroutes subies contre Limassol et Lorient, certes très différentes dans leur contexte et leur contenu, l’OM se voyait de nouveau proposer un adversaire a priori bien peu effroyable, et qui plus est handicapé par l’absence de son public pour des raisons pyrotechniques.

L’ingestion par voies alternatives du plat de merlu sauce chypriote m’ayant immunisé contre de prochaines contre-performances, j’ai pu acquérir l’autorisation médicale d’académiser ce match, à condition d’y assister dans un bar civilisé au lieu et non depuis l’enclos des rhinocéros comme prévu : ce détail aura une importance par la suite. Place donc à l’affiche que Grégoire Margotton aurait aimé appeler le « Kalachniko ».

Les Bastiais ayant eu la gentillesse de ne pas brusquer notre équipe encore convalescente, l’OM a eu tout le loisir de dominer largement les débats en première période, inscrivant un but par un beau geste de Valbuena suite à un magnifique pressing de Fanni. Le début de la deuxième période, sans doute sponsorisé par l’amicale des clichés régionalistes, fut un hymne à la sieste, jusqu’à ce pénalty familial obtenu par le cadet des Ayew et transformé par l’aîné. Malgré une performance appréciable (bien que facilitée par la faiblesse des opposants), des fautes de concentration ont été perceptibles tout au long du match, dont l’une coûta un but et des frayeurs dont on aurait pu se dispenser. Malgré tout, l’OM reste sur le podium à l’issue de cette journée.

Pour ce qui est des notes, il est difficile de distinguer la performance propre des joueurs des facilités offertes par les faiblesses adverses. Ceci explique sans doute que les joueurs offensifs, au rendement plus voyant, paraissent mieux notés que leurs collègues, qui n’ont pourtant pas démérité.

 

S. Mandanda (3/5) : Pas grand chose à faire, à part encaisser le but syndical où, comme souvent, il n’pas grand chose à se reprocher.

L. Mendès (3/5) : Un match globalement maîtrisé face à des adversaires inoffensifs au possible.

N. Nkoulou (3/5) : Un match tout aussi maîtrisé face à des adversaires inoffensifs au possible, avec une tentative de tacle de taré en fin de match, pour la rigolade.

R Fanni (3/5) : Lorsqu’il passe sur l’aile droite après un match en défense centrale, il a l’enthousiasme d’un pensionnaire des Baumettes en permission : droit aux putes, avec une générosité offensive remarquable quitte à se relâcher un peu sur la prévention des miasmes adverses. Baup l’a sans doute couvert d’un latex à la mi-temps, d’où une suite de match moins flamboyante. Au bilan, un effort décisif pour le premier but, mais une montée à contre temps sur le but bastiais.

J. Morel (2/5) : Plus sobre que son camarade de l’aile opposée. Une participation offensive standard pour un bilan moyen, que ternissent une passe en retrait à la one again en première mi-temps, un tacle plus que douteux en seconde et une faute d’inattention sur le but bastiais.

J. Barton (3/5) : Tranquille. Sans faire d’éclat, il a joué son rôle de régulateur du jeu olympien. Trois sur cinq, mais c’est un bon trois (qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour éviter de mettre des demi-points…).

R. Abdullah (3/5, un bon trois aussi) : Rech. JH pour particip. club foot hist. du champ. fra. Débt. accept si sérieux et discipliné. Potentiel d’évolution intéressant. Ne pas être burkin. av. gdes oreilles serait un plus.

M. Amalfitano (3/5 mais pas mal quand même) : Un très bon début de match, avant que son jeu ne s’éteigne peu à peu pour devenir franchement insipide en seconde mi-temps.

M. Valbuena (4/5, mais un quatre moyen) : Son but a eu le mérite d’être très beau, et d’intervenir suffisamment tôt dans la partie pour décourager les Bastiais, dont la volonté de faire face à l’adversité évoquait ce soir davantage François Mitterrand que Danielle Casanova.

A. Ayew (4/5, quatre moyen ou moyen-moins ?) : Présent dans une grand part des attaques olympiennes, à défaut de toujours réaliser les bons choix A eu le mérite de conserver son sang froid au moment du pénalty alors que la moitié des acteurs présents sur le terrain étaient venus lui glisser un mot à l’oreille.

Jo le Sconse (4/5, un vrai quatre) : Toujours un rôle actif dans le jeu marseillais, avec des déplacements toujours aussi bien sentis (voire intelligents, je le répète et j’assume), alternant entre dézonage et appels résolument offensifs. Il manque encore de lucidité dans ses derniers gestes, mais après tout c’est aussi mon cas et ça ne m’a pas empêché d’avoir huit gosses.

 

Les remplaçants :

81e : L. Rémy pour M. Valbuena : Hein ?

85e : AP. Gignac pour A. Ayew : Rentrée encourageante : malgré ces quelques minutes sur le terrain il n’était pas loin d’inscrire un but.

 

 

L’invité zoologique du jour : Camarade Lézard

En ces temps de crise où la rigueur, le sérieux et la productivité sont synonymes de redressement national, le lézard, animal méditerranéen par excellence, passe son temps à glander au soleil le cul sur son rocher, en regardant les Parisiens courir aux vernissages des capitales euroméditerranéennes de mes couilles. Il était donc bien l’invité le plus approprié pour commenter avec moi ce match de la Méditerranée vraie. Voici les faits marquants sélectionnés par notre lacertilien :

–          L’académie participative : à la 67e minute est entrée dans le bar une ravissante espagnole dont les attributs ne pouvaient que confirmer, d’un point de vue étymologique s’entend, l’appartenance à l’ordre des mammifères ; tu connais le goût de ton dromadaire favori pour les beautés féminines du règne animal, fussent-elles incarnées par les Homo sapiens ; aussi ne seras-tu pas surpris que Blaah ait omis à ce moment là de noter l’auteur de la magnifique ouverture pour J. Ayew, qui occasionna le pénalty. Je te remercie donc d’accorder toi-même le bonus qui sied au joueur en question.

–          Les autres : ce qu’il y a de bien, avec les matches aller, c’est que chaque semaine tu te dis que tu es tombé sur le pire du championnat de France, et qu’à chaque fois tu trouves encore pire la semaine suivante (marche aussi au sujet de la pelouse).

–          La pelouse : des morceaux ressemblant vaguement à quelque chose et donnant à grand peine l’impression de former un ensemble cohérent (marche aussi au sujet des adversaires).

–          Le parking de Furiani : définitivement the place to be, hier soir. Le mois prochain, So Foot fait un article dessus, puis tous les hipsters parisiens feront la traversée pour s’y faire prendre en photo. Finalement, les supporters de Bastia ont peut-être trouvé le moyen de renflouer la SNCM.

 

Bises massilianales,

Blaah.

8 thoughts on “Bastia-OM (1-2) : la Canebière académie livre ses notes

  1. Je souhaite mettre fin à une légende urbaine. Kaboré a des petites oreilles. Décollées oui, bizarre également, mais certainement pas grandes.

  2. Qu’est-ce qu’un chameau dans un bar? un boit-sans-soif.
    Très bon résumé Blaah, tu nous a régalé avec ce Kalachniko.

  3. barton Abdullah , pour moi c le meilleur milieu possible
    barton > cheyrou et abdullah > kaborer
    apres j’aimerai bien voir andre ayew milieu relayeur un jour …. en faite c surtout que j’en peut plus de le voir ailier je trouve il a pas les qualiter pour et de marquer des buts j’ai l’impression c sa qui la rendu trop perso

  4. L’académie participative :

    C’est Joey qui fait la passe à Jo sur l’action du péno … Ça rappelle celle pour Valbuena qui entraine l’expulsion de mister semelle, alias Balmont !!!!

    Tu peux donc mettre 4/5 à notre combattant british …

    Blaahhhhhhhh

  5. Merci bien Matmaw, va pour le 4 à Joey. Merci de te concentrer sur les matches au lieu de t’intéresser aux seins de tes voisines de bar.

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