Hyères-OM (0-2) : La Canebière Académie fait le boulot

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Pas d’enfévé ni de martégalade.

Aïoli les sapiens,

Alors, on va faire court : perdre en trente-deuxième de finale de Coupe de France contre des Varois, c’est exclu. Il n’est même pas question d’évoquer des comparaisons avec l’Association sportive forézienne Andrézieux-Bouthéon ou de promettre un Monsieur Lapin aux proportions godzillesques en cas de défaite, puisqu’ontologiquement la défaite est inenvisageable. Elle n’existe pas. Le mot est rayé du vocabulaire. On ne perd pas contre des Varois, point.


Les Longorious Basterds 

Blanco
Bailly (expulsé, 14e) – Balerdi– Gueye
Kaboré (Mbemba, 20e) – Guendouzi – Veretout– Kolasinac
Ünder (Elmaz, 85e) – Sanchez (Rongier, 60e) – Dieng (Ben Seghir, 85e)



Au-delà du souhait de ménager certains cadres, l’OM est privé de ses latéraux à la suite du match contre Montpellier : Clauss, pour cause de légère blessure, et Nuno Tavares pour cause de débilité profonde (trois matchs de suspension, que l’on ne peut toutefois s’empêcher de trouver un peu cher payés pour un simple coup de pied de bourricot). L’équipe sent ainsi le bricolage, notamment à gauche où Gueye prend place en défense et Kolasinac en tant que piston.

Sur le plan du mercato, Gerson repart au Flamengo après quelques mois passés à méthodiquement détruire par son comportement de diva les promesses qu’il avait pu nous faire entrevoir. On lui souhaiterait bon vent si l’on avait encore quelque chose à cirer de son avenir : le tout est d’avoir réussi à faire en sorte que Flamengo consente à reprendre son canasson caractériel sans trop nous causer de moins-value financière. De son côté, Touré part en prêt à Auxerre : une bonne solution pour le voir s’aguerrir, quoique des questions demeurent quand au nombre de défenseurs disponibles compte tenu de notre propension à alterner dans ce secteur les blessures et les cartons rouges de mongoliens.


Le match

Peut-être perturbé par les changements du onze de départ, l’OM ne parvient pas à mettre en place son taper, taper, taper, avec monopolisation des seconds ballons et percussion constante dans le camp adverse. Le rythme démarre pépère, à peine marqué par plusieurs coups de pied arrêtés intéressants de Veretout, une chute gaguesque de Dieng alors qu’il était lancé face au gardien, et un carton jaune précoce de Balerdi.

Contre toute attente, ce n’est pourtant pas Leo qui commet le geste d’abruti propre à nous pourrir l’après-midi. Alors qu’il pouvait enfin espérer enchaîner les rencontres après sa succession de blessures, Bailly s’offre une demi-douzaine de matchs de suspension avec un somptueux pied haut d’enculé commis sur la poitrine du Hyérois Ndiaye. Alors que le stade Francis Turcan de Martigues avait l’occasion de retrouver le parfum du haut niveau ressenti il y a vingt à trente ans, on peut saluer ici l’hommage d’Éric aux esthètes de l’époque comme David Mazzoncini ou Henri-Claude Ferblantier. Pour le reste, l’arbitre ne peut que sortir le carton rouge pour ce geste aussi imbécile que gratuit, tandis que la victime sort sur civière.

Le coup du sort reste cependant gérable, puisque de toute façon Mbemba entre aussitôt pour assurer à la fois le poste de central droit et celui de latéral, une double fonction dont il s’acquitte une main dans le slip. Sur le plan du jeu en revanche, hormis un nouveau coup-franc de Veretout sur la barre, l’ensemble reste on ne peut plus laborieux. L’impact physique est nul, les combinaisons sur les côtés quasi-inexistantes, et les trois de devant paraissent incapables de se trouver. Dans ce contexte, les bons vieux longs ballons font merveille, à l’image de celui adressé par Guendouzi à Ünder en toute fin de première mi-temps. Cengiz contrôle, crochète, sent le pied du défenseur lui taper dans la jambe et s’empresse de s’écrouler en lui disant « merci, gros naïf ». Légère, la faute est néanmoins sanctionnée par l’arbitre d’un pénalty, transformé d’une panenka par Sanchez (0-1, 45e+1).


S’il n’y a vraiment pas de quoi se montrer fiers de cet avantage à la pause, il reste à espérer que l’OM achève au moins le travail avec sérieux. La reprise laisse émerger des craintes à ce sujet, tant  les Olympiens reviennent dans le match avec ce cocktail de désorganisation et de faiblesse dans les duels qui font la recette des plus beaux fists en coupe de France.

Après plusieurs alertes, le slipomètre vire à l’écarlate quand Gueye tacle à la one again dans la surface, en restant heureusement dans les limites de la régularité. Lancé par Ünder, Dieng manque le cadre alors que le gardien était pourtant sorti comme un niaï, avant que les vagues ne reviennent devant notre surface, où elles se matérialisent notamment par un tir sur le poteau.

Devant ce manque de maîtrise, Tudor sort un Alexis Sanchez visiblement peu ému par le charme de la Venise provençale, pour faire rentrer le Rongieur. L’ordre revient aussitôt au milieu de terrain, où Hyères, sans doute fatigué de surcroît, ne parvient plus à tirer profit de son avantage numérique. Mieux encore, une sortie de balle de Memba relayée ultra-rapidement par Guendouzi envoie une nouvelle fois Dieng face au but : cette fois, Bamba résiste admirablement à son défenseur avant de glisser la balle dans le petit filet (0-2, 71e).

Malgré quelques alertes, l’OM parvient à gérer la fin de rencontre sans trop de difficultés. Ünder puis Ben Seghir manquent chacun un face-à-face, ce qui n’empêche pas l’OM d’obtenir ce qu’il était venu chercher : une qualification sans la manière, mais sans finalement trop trembler. C’est finalement en championnat que e paiera l’énième geste d’idiot du village commis par l’un de nos joueurs, d’autant qu’en matière de suspension la FFF,qui régit la coupe de France  est réputée autrement plus sévère que la LFP.


Les joueurs

Blanco (3/5) : Gagne du temps de jeu dans le contexte bien moisi du « petit adversaire qu’a pas tant d’occasions que ça mais qu’est jamais loin non plus de nous faire claquer du slip ». Pas d’éclat, pas de dommage, une prestation sérieuse et honorable.

Bailly (0/5) : On a coutume de dire que les onco-pneumologues ont légèrement tendance à sur-réagir à la moindre imagerie suspecte, mais finalement ils auraient même l’air plutôt lents si on les compare à Éric Bailly qui procède à une exérèse trans-costale aux vissés de 18 à même la pelouse, après un quart d’heure de jeu.

« Alors Monsieur Ndiaye, j’ai le résultat de votre ana-path, je peux vous rassurer, c’était bénin. »


Balerdi (3+/5) : Très habile, ce carton jaune précoce : il nous a permis de faire de l’huile toute la partie pour finir par conclure au fait que ce garçon a su admirablement maîtriser ses nerfs pendant les 86 minutes restantes.

Gueye (2+/5) : Une après-midi de grosse galère à un poste qui n’est pas le sien. On rehaussera cependant l’appréciation à la lumière de ce tacle décisif en pleine surface. Si ça se trouve, le principal surpris de ne pas avoir vu l’action se finir par un pénalty, c’était Pape lui-même.

Kaboré (NN) : Sacrifié à l’expulsion de Bailly :Tudor avait certes prévu de ménager Mbemba, mais quand même moins que son ulcère.

Mbemba (20e, 3/5) : Une entrée un peu en dedans, moins tournée vers la recherche de flamboyance que par l’’application à ne pas commettre de connerie.

Guendouzi (3/5) : Moteur de l’équipe, tournant certes au mélange deux-temps.

Veretout (3/5) : Lui aussi plus régulateur que dynamiteur. La seule pyrotechnie qui n’a pas pris la flotte cet après-midi, c’était celle des tribunes, sans doute au grand plaisir de la commission de discipline.

Kolasinac (2+/5) : Toujours la grâce d’un parpaing de 60, avec une solidité à l’avenant.

Ünder (3+/5) : Toujours cette activité brouillonne qui laisse espérer autant qu’elle frustre. Il réussit cependant le geste parfaitement adapté au contexte, à savoir le vieux pénalty de ratasse qui vient conclure une première mi-temps d’escrocs.

Elmaz (85e) : Une entrée pour les statistiques.

Sanchez (2/5) : L’un des matchs les plus tristes d’Alexis, pourtant enfin associé à un attaquant de pointe dès le coup d’envoi. Lui aussi accomplit cependant le minimum, avec ce penalty transformé tout en sang-froid.

Rongier (60e, 3/5) : Sans totalement endiguer les assauts adverses, l’entrée du Rongieur a tout de même remis de l’ordre dans notre milieu de terrain.

Dieng (3-/5) : Se vautrer tout seul les gencives dans la pelouse alors qu’il était lancé seul face au gardien, je ne suis pas sûr que même Clinton Njie ait accompli un raté aussi ridicule. La différence, c’est que Bamba a fait le nécessaire ensuite pour que l’affaire passe relativement inaperçue au lieu de tourner pendant dix ans sur les réseaux sociaux.

Ben Seghir (85e) : Le gardien le prive d’un petit plaisir en remportant son face-à-face dans le temps additionnel.


L’invité zoologique : Bilel Anguille

Insaisissable, inclassable, mi-appétissante mi-repoussante, l’anguille est une bestiole dont il est difficile de se faire une idée arrêtée. L’attitude la plus raisonnable consiste donc à s’en méfier, ce qui en fait l’invitée appropriée pour évoquer ce nouveau projet de Mourad Boudjellal.

  • Les autres : Heureusement que Hyères n’a pas gagné, d’ailleurs, si ça avait été le cas on aurait pu se demander comment Boudjellal et l’entraîneur auraient pu continuer à chialer dans la presse, comme ils l’ont fait dans toute la semaine précédant le match.
  • Coming next : Petite semaine à deux matchs au programme, pour changer, avec le déplacement à Troyes mercredi suivie de la réception de Lorient dimanche.
  • Le carnet noir : On nous annonce malheureusement le décès de notre ancien milieu de terrain Modeste M’Bami. On ne peut ici qu’exprimer notre tristesse et nos condoléances à ses proches.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Olivier L. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah

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