Montpellier-OM (1-2) : La Canebière Académie vit une belle journée après dissipation des entrées maritimes sur le golfe du Lion.

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On n’a pas réussi à la gâcher cette fois.

Aïoli les sapiens,

Le calendrier toujours facétieux nous programmait ce lundi 2 janvier à 19 heures. Il paraît qu’il ne faut pas se plaindre, tiens, j’ai un collègue de bureau, par exemple, il était 10h45 un mardi, il a pris 5 minutes pour aller chercher un café à la machine, et paf, même pas il avait eu le temps de rentrer que la LFP lui avait programmé une journée de Ligue 1. Et ça encore, c’est rien, un jour j’ai mon beau-frère qui est venu me trouver tout affolé, il m’a raconté « je sais pas, il était 3 ou 4h du mat cette nuit, je me suis juste levé pour aller pisser, et là y a une notification qui sonne sur mon téléphone, c’est la LFP qui venait de me programmer une journée de Ligue 1 contre Angers, je sais pas comment je dois réagir. »


Les Longorious Basterds 

Lopez
Mbemba – Bailly (Balerdi, 65e) – Kolasinac
Clauss (Kaboré, 25e) – Rongier– Veretout (Gueye, 65e) – Nuno Tavares (expulsé, 86e)
Ünder– Payet (Guendouzi, 65e)
Sanchez (Dieng, 84e)

Samuel Gigot est forfait pour avoir voulu prendre l’avantage au concours de commotions cérébrales qui l’oppose à son frère treiziste. En revanche, Veretout revient à la titularisation, tandis que Guendouzi réintègre le groupe. Kolasinac reculant en défense, Nuno Tavares retrouve son poste.


Le match

Tous les adversaires de l’OM savent que les hommes d’Igor Tudor ne s’encombrent pas de préliminaires, et se mettent donc en devoir de nous rentrer dans le lard avec le même entrain. Ünder conclut ainsi une séquence de taper, taper, taper en tirant en angle fermé sur le gardien, avant que Savanier ne teste Memba avec une réussite mitigée (labourage de tibia au crampon de 16 et carton précoce pour notre défenseur).

Comme d’habitude, l’OM est aussi fort pour procurer des occasions débiles à ses adversaires, que pour annihiler ces mêmes occasions par des retours défensifs de l’espace. Côté offensif, l’ensemble est nettement plus laborieux que contre Toulouse, puisque seul un centre manqué de Clauss détourné sur la barre affole le slipomètre pailladin. Jonathan se blesse peu de temps ensuite et doit être remplacé par Kaboré, la seconde moitié de la première période se déroulant d’une manière des plus brouillonnes.


Et là, vous me direz, Mesdames, Messieurs : « le retour des Rongetout au milieu de terrain est-il étranger à ce retour de cette demi-domination mollassonne » ? C’est ici que je vous répondrai : « peut-être mais attention, car les Rongetout 2023 semblent avoir entrepris de bonnes résolutions : les Rongetout 2023 se projettent. Si. ». Après l’ouverture du score de Valentin au dernier match (dernier rappel ici pour l’académie correspondante, si vous n’avez pas envie de lire un but de Rongier à la réception d’un centre dans les six mètres, c’est que vous n’aimez ni le football ni le paranormal), c’est ici Jordan qui se porte dans la surface, à la réception d’un très bon centre plongeant d’Ünder. La tête de notre milieu de terrain est difficilement repoussée par le gardien sur Nuno Tavares qui voit la balle, la contrôle, crochète pour se placer sur son pied droit, et allume une sacoche hors de portée d’Omlin, soit environ 98 interminables centièmes de secondes pendant lesquels Nuno a adressé à son corps toute une série d’impulsions nerveuses toutes aussi judicieuses les unes que les autres. Après son but déjà empreint de lucidité face à Toulouse, cette réussite suggère qu’en ce début d’année le Portugais soit en train d’ébaucher une tentative de réconciliation avec son cerveau. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des développements ultérieurs de cette affaite forcément au long cours (0-1, 47e).

Seul a la réception d’un corner de Payet, Kolasinac a l’occasion de rapidement doubler le score, mais fait preuve d’une inhabituelle timidité au moment de catapulter la balle de la tête en faisant « groar ». Ou alors, chose qu’on avait pu apercevoir à Tottenham, les défenseurs olympiens sont moins motivés pour appliquer leur coup de tête quand ils n’ont pas au marquage un défenseur à terroriser. Prenez Mbemba par exemple : lui, à la réception du corner d’Ünder, il est bien marqué par Estève, et prend aussitôt et avec une gourmandise non feinte ce genre d’impulsion qui fait prédire au défenseur qu’il va recevoir un quintal de muscle et de bave sur la nuque sous moins d’une seconde. Le Montpelliérain ferme les yeux et baisse la tête en criant « maman », inscrivant au passage lui-même le but contre son camp (0-2, 61e).


Montpellier ne renonce pas et continue de tenter de nous déstabiliser, mais les quelques surnombres qu’ils parviennent à créer au milieu de terrain sont dissipés le plus souvent sans difficulté par notre arrière-garde. Au contraire, l’OM passe plusieurs fois près du troisième but, notamment quand Cengiz retrouve enfin ce fameux enroulé qui avait tant fait notre bonheur la saison dernière : manque de bol, Chotard se trouve sur la ligne pour dévier d’une manière incongrue qui n’est pas sans évoquer ce morse surgi le jour de l’an pour se branler sur une plage anglaise.

Il ne reste ainsi à l’OM qu’à gérer tranquillement les toutes dernières minutes. Sauf que, en écho à la maxime « on se reposera quand on sera morts », l’OM d’Igor Tudor répond « on fera de la gestion le jour où on sera experts-comptables ». Le ballon circule toujours aussi vite vers l’avant, ce qui n’est d’ailleurs pas un mal en soi puisque nous y disposons assurément de joueurs capables de l’y conserver. Nuno Tavares se débat ainsi dans la surface pour tenter de préserver la possession du ballon face à deux joueurs puis, n’y parvenant pas, expédie un coup de savate totalement gratuit sur Souquet. Le temps pour M. Buquet de se dépêcher d’aller vérifier les images avant que MTV n’en acquière les droits pour Jackass, et Neuneu Tavares gagne un carton rouge d’une débilité marquante, dans notre histoire qui en compte pourtant déjà un certain nombre.


Mais le plus gênant dans les accès de connerie chimiquement pure de nos joueurs, c’est quand ils commencent à devenir contagieux. Pourtant peu blâmable sous cet aspect, Lopez se met ainsi en tête de réaliser une sortie aérienne à l’extrême limite de sa surface sur une balle en profondeur, et, arrivant bien sûr trop tard, applique ses deux poings non pas sur le ballon mais en plein dans la gueule de Makouana. Savanier transforme pénalty sans trembler et laisse craindre une nouvelle fusion collective de cerveau à l’image de celle qui nous avait fait perdre deux points contre Strasbourg (1-2, 91e).

Le temps additionnel se déroule heureusement sans casse supplémentaire, si ce n’est pour Ünder qui se fait exploser l’arcade sur une ultime interception décisive : un moindre mal, tant l’Oma une nouvelle fois été près de magnifier sa propension au sabordage imbécile.


Les joueurs

Lopez (2/5) : Très belle imitation de Superman bourré, on imagine qu’il a bien fait rire les copains au réveillon, avec celle-ci.

Mbemba (4/5) : L’agilité d’un Peugeot 103 SP avec la puissance d’un porte-avions US.

Bailly (3+/5) : Une perte de balle slipométrique rattrapée aussitôt en plantant l’attaquant dans la pelouse. Si Balerdi avait fait la même, c’était le carton rouge dès le quart d’heure de jeu, mais Eric Bailly c’est une autre classe : on se replace ni vu ni connu et on oublie ce petit incident en passant le reste de la rencontre à maîtriser ses attaquants une main dans le slip.

Balerdi (65e, 3/5) : Eric ne pouvant pas encore passer plus d’une heure sur le terrain avant d’être enveloppé sous papier-bulle, Leo s’est efficacement chargé du relais.

Kolasinac (3/5) : L’hôtel de ville du Havre fait footballeur.

Clauss (NN) : Hello blessure musculaire, my old friend.

Kaboré (25e, 2/5) : Ne manque pas de bonne volonté, mais c’est balle au pied que les choses se compliquent.

Rongier (3+/5) : Notre barre de Tetris, toujours là où il faut pour boucher les trous.

Veretout (3+/5) : Un match honnête rehaussé d’une participation décisive à l’ouverture du score.

Gueye (65e, 3/5) : Peu de choses à signaler.

Tavares (2+/5) : Drame de la 85e minute quand, alors que tout semblait au beau fixe, Nuno retrouve ce message cruel : « Mon Nuno, je te quitte. Ne te demande pas ce que tu as fait de mal, tout viens de moi. Nous avons passé des merveilleux moments ensemble, contre Toulouse d’abord puis tout à l’heure sur ton but, mais tout cela est trop soudain. Je crois que je ne me sens pas encore prêt, tout cela est nouveau et me fait peur. J’espère que tu ne m’en voudras pas trop, mais pour le moment je crois que c’est mieux de remettre un peu de distance entre nous. J’ai besoin de temps pour moi, pour faire le point. Je suis désolé de te faire souffrir, en tout cas on pourra tout de même rester amis. Je reviendrai un jour, peut-être. Ton cerveau qui t’aime. »

Ünder (4/5) : Non seulement Cengizprend peu à peu ses aises dans le taper, taper, taper de Tudor, mais il retrouve aussi son caractère décisif.  Il faut juste qu’il apprenne à saigner un peu mieux, puisqu’apparemment l’arcade ouverte sur la longueur de 8 points de suture, ça ne suffisait pas à convaincre Ruddy Buquet d’appeler le soigneur.

Payet (2/5) : La Mosson n’a pas eu droit à l’un de ses gestes décisifs, on les gardera pour la galette ce week-end.

Guendouzi (65e, 3/5e) : Remonteur de ballons pour les contre-attaques de fin de rencontre.

Sanchez (2+/5) : Fait penser à ces cyclistes comme Van der Poel, Van Aert ou Luke Seafer qui, les jours où ils ne brillent pas, font un peu de cyclo-cross pour le plaisir de se débattre deux heures dans un mètre de boue au trou du cul des Flandres. Les psychiatres appellent ça du masochisme, les supporters nomme cela « le goût de l’effort ».

Dieng (84e) : Lui qui avait prévu d’entrer pour participer à une fin de match pépère et si possible coller un troisième but, il s’est trouvé aux premières loges pour apprécier la panique que nos poulets sans tête ont réussi à se causer tout seuls.


L’invité zoologique : Valère Germoule

Dépourvues de moyens de fuite et de défense, les moules et autres coquillages de l’étang de Thau ont recours à une stratégie imparable pour survivre aux fêtes : le virus qui donne la chiasse. Des animaux inoffensifs, donc mais à manipuler avec une certaine précaution en cette période.

  • Les autres : D’une impuissance quasi-totale à cadrer leurs tirs, alors même que l’égalisation de Valère Germain était inscrite en lettres de feu dans le Grand Livre du Destin.
  • Le classement : Sur le plan comptable, on n’est pas loin d’une grande, très grande première partie de saison. On peut juste se demander pourquoi nos adversaires, Lens en premier lieu, attendent précisément l’année où on cesse d’être nuls pour se mettre à jouer encore mieux.
  • Coming next : Rendez-vous à Martigues samedi pour le premier tour de Coupe contre Hyères, en tâchant d’éviter toute faute de goût qui plus est contre des Varois.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah

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