Lens-OM (1-3) : La Canebière Académie aime bien châtie bien
Savoir marquer des buts pour les nuls.
Aïoli les sapiens,
Le temps passe et il fait tourner la roue de la vie comme l’eau celle des moulins, bref on est déjà lundi matin et la Canebière Académie est pas encore là. Marchons.
Les Longorious Basterds
Rulli
Murillo– Balerdi – Kondogbia
Luis Henrique – Rongier (Nadir, 77e) – Højberg – Rabiot– Garcia
Maupay (Wahi, 92e) – Greenwood (honte à nous, Rowe, 82e)
On parle des minots lassés de leurs jouets de Noël le 6 janvier, mais l’OM qui chie en novembre sur ses recrues acquises à prix d’or au mercato d’août, c’est pas mal non plus dans le genre. Brassier est ainsi éjecté du groupe à coups de pieds au maffre, maffre qu’on peinait en effet à le voir lever aussi bien sur le côté que dans l’axe, reconnaissons-le.
Rongier, surnommé « le WD40 de la Ligue 1 » chez les connaisseurs, est rappelé à la titularisation pour dégripper le milieu de terrain. L’ensemble se présente dans un 352, prenant souvent la forme d’un 433 suivant où l’on place Luis Henrique.
Le match
Sous des conditions que je n’aurai aucun scrupule à qualifier de DANTESQUES, l’OM nous procure dès l’entame un slipomètre du même acabit : seul à la réception d’un centre après un dégagement anal de Balerdi, un Lensois rate ainsi la balle à un mètre du but. Voilà qui donne le ton d’une première mi-temps voyant l’OM piétiné par les Lensois aux quatre coins du terrain, excepté sur le panneau d’affichage.
Rulli est ainsi sauvé du pénalty par un hors-jeu préalable, avant une double parade sur un nouveau ballon en profondeur. On n’a pas encore joué la 7e minute que l’établissement a déjà consommé tout son budget slip de décembre. Il faut une erreur lensoise pour offrir à l’OM sa première occasion, qui s’achève par un tir hors cadre d’Højbjerg.
Aussi pathétique dans les duels que sans imagination dans le jeu, l’OM continue de subir et ne doit son salut qu’à des actions lensoises tellement finies à la pisse qu’elles pourraient être nommées au gouvernement Barnier. Surpris après un corner, repoussé par la défense, Rabiot voit ainsi surgir Medina derrière lui pour reprendre de la tête, une nouvelle fois avec une précision d’alcoolique, heureusement pour nous.
Un pressing sans doute fautif de Greenwood (honte à nous) offre bien à Maupay une situation idéale, mais achevée ici encore hors du cadre. Il faut finalement un nouveau face-à-face autoritaire de Rulli, après un ballon dans le dos de Balerdi, pour nous permettre de rentrer au vestiaire avec les valises vides.
Contre toute attente, la mi-temps marque la fin du calvaire, voyant revenir sur le terrain des joueurs animés d’intentions un peu plus ambitieuses que celle consistant à donner son cul pendant tout le match. Gros naïfs, les Lensois ne mettent pas cinq minutes à se faire piéger : un long ballon de Greenwood trouve Maupay, dont le contrôle orienté de la poitrine suffit à éliminer ce grand dadais de Kevin Danso. Grâce au quart d’heure ainsi gagné pour appliquer sa passe, Neal trouve ainsi Rongier, projeté si parfaitement dans la surface adverse que même lui sait terminer l’action une main dans le slip, d’un petit tir croisé (0-1, 49e).
S’il lui a fallu 45 minutes au bas mot pour se mettre en température, le concasseur Hojbjerg/Rongier/Rabiot est désormais pleinement opérationnel, et réduit en miettes les quelques velléités lensoises. Et pour mieux leur montrer comment on concrétise une domination, nos hommes offrent aux Lensois le bada : après un corner renvoyé par Balerdi, Rongier transmet à Greenwood (honte à nous), qui se charge de remonter tout le terrain. S’ensuit un trois-contre-trois géré à la perfection (à moins que nos adversaires soient juste des branques) : l’Anglais attire la défense sur lui avant de donner à Maupay, qui réédite l’action du premier but : fixation parfaite et passe idéale pour donner à Luis Henrique le temps de lire tout Marcel Proust dans la Pléiade avant d’ajuster le gardien (0-2, 57e).
L’OM gère ensuite tranquillement son avantage face à des Lensois écœurés, sans oublier pour autant de planter quelques-unes de ces savoureuses transitions qui nous mettaient tant en appétit en début de saison. De là à parler de fin des problèmes, il existe toutefois un gouffre, ce que notre défense se charge de rappeler à dix minutes de la fin. Après une montée de balle rapide des Lensois, Murillo rate ainsi son interception, ce qui surprend Balerdi auteur d’un dégagement en forme de pet foireux. Machado hérite de la balle et allume Rulli, puis se montre le plus prompt pour reprendre. Nouvelle parade de Geronimo mais dans le même temps Balerdi et Kondogbia s’étaient jetés pour tenter désespérément de contrer le tireur. Le temps pour eux de se relever, Fulgini a déjà suivi pour réduire Rulli à ne pouvoir faire autre chose que de hurler le cri de guerre ancestral de la confrérie des gardiens de but : « SUIVEZ LES TIRS BORDEL » (1-2, 80e).
Là où l’on peut saluer l’OM, c’est de ne pas se refaire plus cagueux qu’ils ne sont, et de tenter de maintenir le jeu dans le camp adverse à grands renforts de seconds ballons et de duels à l’épaule. Néanmoins, évidemment, quand ledit duel à l’épaule est tenté par Bilal Nadir face à un artésien vénèr d’un quintal, notre jeune revenant finit planté le nez dans la pelouse. La contre-attaque s’enclenche et, bien que notre défense ne soit pas particulièrement mise hors de position, Kondogbia laisse partir dans son dos Labeau-Lascary, qui se fait un plaisir de planter une grosse lourde sans contrôle en angle fermé. Nous n’avons pas le temps de nous lamenter sur cette égalisation bien mastègue-gonades (sauf Pancho Abardonado, lui a visiblement trouvé le temps de se lamenter puisqu’il reçoit un carton rouge après des mots que l’on imagine tendre auprès de l’arbitre) : la régie vidéo appelle M. Wattelier pour lui rappeler que, tant qu’à être sur la pelouse, autant s’en servir pour siffler des fautes grossières au lieu de jouer à Pokemon Go. Au tout départ de l’action en effet, la charge de Fulgini sur Nadir apparaît très nettement irrégulière : cohérente ou non, la règle de l’arbitrage vidéo est ce qu’elle est, et autant qu’elle nous profite un peu de temps en temps, pour changer. Voici donc l’égalisation annulée et transformée en coup-franc en notre faveur à l’entrée de la surface.
Visiblement l’émotion de ce coup de théâtre rend Brice Samba astigmate, avec un placement de mur d’une rare inefficacité. Højberg fait ainsi face à 5 colosses formant une muraille infranchissable devant la moitié du but, l’autre moitié se résumant à un trou grand ouvert surmonté d’un panneau clignotant : « c’est par là ». Pierre-Emile ne se fait pas prier et plie l’affaire d’une sèche droit devant à ras-de-terre (1-3, 89e).
Les joueurs
Rulli (4/5) : Les défenseurs ne manquent pas de reconnaissance à Geronimo de leur sauver les miches rencontre après rencontre. Après, les compliments c’est bien gentil, mais vous savez ce qui ferait vraiment, vraiment plaisir à votre gardien ? QUE VOUS SUIVIEZ LES TIRS BORDEL.
Murillo (2/5) : Il est chiant, que ses matchs soient bons, mauvais ou moyens, on peut jamais faire de vannes dessus.
Balerdi (2/5) : A l’image du boxeur qui se fait enchaîner pain dans la gueule sur pain dans la gueule pendant 2 rounds, on peut être pessimiste et se dire que c’est pas gagné pour la ceinture de champion du monde, ou être optimiste et souligner qu’il a réussi à en sortir vivant.
Kondogbia (2/5) : En fait c’est pas un chantier notre défense, c’est la Sagrada Familia réunies. Genre si on a de la chance, c’est nos petits-enfants qui verront ça fini.
Luis Henrique (3+/5) : La règle veut que quand l’OM joue mal, Luis Henrique soit franchement abominable. La première mi-temps n’a pas fait exception, avant sa spéciale : « ah tiens, pendant que j’ai la tête hors de l’eau, si j’allais me marquer un petit but, moi ? »
Garcia (2+/5) : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ». Alors faut que je vérifie, mais a priori comme « beau voyage » Joachim du Bellay ne parlait pas d’aller se geler les couilles à Lens fin novembre, donc ça ne doit pas être notre Ulisses à nous.
Højbjerg (4-/5) : En fait le seul truc qui manquait à Højbjerg et Rabiot, c’était un Rongier pour leur dire « maintenant vous arrêtez de vous renifler le cul et vous jouez ensemble ».
Rongier (4-/5) : Le Rongieur, c’est notre Joli Coco à nous. Il a simplement souri, et il a repris son envol. Parce qu’il est comme ça Valentin, il s’en branle de la reconnaissance et des honneurs. C’est le plus beau. Alors, la prochaine fois que tu le verras voler dans le ciel, tout rose comme une rose, tout rond et tout mignon, montre-lui un peu de respect, sac à merde.
Nadir (77e) : Enfin revenu après un an dans les limbes du ligament croisé. En bonus, une entrée qui influe directement sur le résultat, ce qui ne gâche rien.
Rabiot (4-/5) : Bref, en un mot comme en cent : y a comme une promesse
Greenwood (honte à nous, 3+/5) : Dans le genre « comportement déviant », admettons qu’il reste un petit joueur à côté de certains rugbymen. On ne peut ainsi s’empêcher de partager ce qu’on se disait en regardant le XV de France l’autre jour : on a affaire à des athlètes surentraînés, y compris et surtout du cerveau. Sinon comment ils feraient, face à deux mecs de 130 kg lancés pour les décapiter, pour imaginer en un centième de seconde la solution de jeu parfaite ? Vous allez pas me dire qu’il ne faut pas une intelligence supérieure pour arriver à mobiliser ses facultés aussi vite et aussi bien sous une telle pression ? Alors comment ça se fait, bordel de merde, que « on prend pas des seaux de coke, on frappe pas et on viole pas les femmes », ça, par contre, ça soit trop compliqué à imprimer ?
Rowe (82e) : Pas toujours très subtil ni efficace, mais l’impression d’un troupeau de bisons qui déboule sur le terrain à dix minutes de la fin, ça fait souvent son petit effet chez les adversaires.
Maupay (4/5) : Les deux passes décisives cliniques pour apprendre l’efficacité aux Lensois, plus le petit sourire satisfait sur la vidéo d’après-match, je comprends qu’il soit agaçant. Hein les Lensois, il vous agace, hein ? Hein ? (merci d’imaginer des petits coups de doigts dans vos côtes en lisant ce passage)
Wahi (92e) : C’était pour agacer un petit peu plus.
L’invité zoologique : Rémy Labeau-Lacarien
L’acarien s’agite et pullule sous tes yeux, mais finalement ne t’empêche quasiment jamais de faire ta vie comme tu l’entends. Il faut vraiment se pencher sur lui au microscope à balayage pour remarquer à quel point il est vilain, ce qui ne l’empêche pas de s’avérer un commensal très sympathique. Ou inoffensif en tout cas.
- Les autres : C’est eux les gentils. Et comme tous les gentils, ils sont naïfs et ils perdent à la fin.
- Le classement : Toutes les équipes du haut de tableau ayant gagné, cette victoire tombe à point nommé pour conserver notre troisième place.
- Coming next : Réception de Monaco, déplacement à Saint-Etienne, réception de Lille. On devrait arriver à Noël avec une vision un peu plus claire des choses (et encore un peu d’appétit, on l’espère).
- Les réseaux : ton dromadaire blatère surFacebook, Twitter et BlueSky. Didier A. remporte de nouveau le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
Je savais que tu étais d’une culture raffinée, mais la référence au joli coco est pépite !
Rien à dire sur les notes, je plussoie le + pour le 2 de Garcia. Pour l’analyse du match je dirais qu’on a mis 25 minutes à réussir à sortir du pressing de dingue de Lens, ou alors ce sont les lensois qui sont éjaculateurs précoces.
Très content de revoir le bilal que je trouve très bon à chacune de ses rares entrées.
Quant au Rongieur, c’était écrit : il est le Muad’Dib de la L1
Merci.
Connaissais pas le coco…