Montpellier-OM (0-5) : La Canebière Académie corrige
Straïque.
Aïoli les sapiens,
Le monde du football est parfois plein de surprises, dont la première ce soir est de ne pas avoir grand-chose à redire de l’arbitrage de Clément Turpin. Quant à l’OM, un rapide coup d’œil à vos gazettes du matin vous aura appris, si vous n’étiez pas devant vos liens moscovites hier soir, que l’OM s’est baladé à la Mosson une main dans le slip. Mais peste, n’y a-t-il donc absolument personne sur qui caguer ce matin ?
Restent cependant nos instances sportives et policières, sur lesquelles on peut heureusement toujours compter pour se rendre ridicules, avec une gestion des supporters à donner des masterclass dans toute l’Europe. Prenez un parcage arbitrairement réduit en-dessous des normes attendues (450 places ouvertes au lieu de 1000 théoriques), prenez des Marseillais jamais aussi forts avec les préfets qu’au « si tu veux jouer au plus con, tu vas pas gagner si facilement » et qui arrivent à 650, et voilà nos supporters refoulés 10 km avant l’arrivée, dans un climat totalement apaisé du point de vue de l’ordre public comme on s’en doute.
Sauf que, comme nous nous trouvons à Montpellier, le stade à moitié déserté la plupart du temps est clafi de sympathisants olympiens venus par leurs propres moyens, et avec lesquels vont naturellement s’engatser les plus énervés des Pailladins. En temps normal un dispositif est bien prévu pour éviter les troubles induits par le mélange des supporters : cela s’appelle le parcage, une zone sécurisée dédiée aux supporters visiteurs… et qui, si vous avez bien suivi, se trouve donc dans les faits être le seul endroit du stade absolument dépourvu de Marseillais.
Vous prenez toutes ces incohérences et absurdités, vous mélangez bien, et vous saupoudrez le tout d’un tweet indigné de Bruno Ratacouilles qui, bien que consacré à sa chasse aux sarrasins, aux hérétiques et aux sodomites dans son cosplay d’Heinrich Himmler vendéen, trouve le temps de réaliser la figure imposée de tout ministre de l’Intérieur qui se respecte : pleurnicher sur le comportement des mauvais citoyens au lieu de remettre en question son tas d’incapables payés pour assurer l’ordre public mais infoutus d’encadrer la moindre manifestation sans la faire partir en couilles tout seuls. Servez chauds, dégustez, place au foot.
Les Longorious Basterds
Rulli
Lirola (Murillo, 60e) – Balerdi – Cornelius– Garcia (Rongier, 78e)
Højberg – Rabiot Greenwood (honte à nous) – Harit (Sternal, 78e) – Rowe (Luis Henrique, 60e)
Wahi (Koné, 70e)
Merlin n’a pas fini de payer la trêve internationale précédente que celle d’octobre nous coûte Valentin Carboni, gravement blessé au genou, le deuxième de la saison dans ce cas après Moumbagna. Kondogbia est également absent mais pour une heureuse et paternelle raison, tandis que Mbemba est toujours invité à jouer à la belote chez lui les soirs de match. Maupay est quant à lui suspendu.
Le match
Avant la trêve, la trajectoire olympienne était passée d’un jeu séduisant et efficace malgré un déchet important et coûteux, à une attitude beaucoup plus prudente et finalement encore plus coûteuse en points. En d’autres termes, la sampaolisation de l’équipe était à craindre.
Un premier constat s’impose dès le coup d’envoi, persistant tout au long du match : sur le plan physique, cette pause internationale paraît nous avoir sacrément reposés. L’OM attaque la rencontre branché sur la fibre pendant que Montpellier est encore en train de télécharger sa défense sur le 3615 Ulla. Accélération de Wahi, décalage sur Greenwood (honte à nous), centre en une touche parfait pour la tête de Rowe au deuxième poteau, remise intelligente de Jonathan pour Wahi lancé comme un rhinocéros à l’entrée de six-mètres et qui catapulte la balle au fond dès la 45e seconde (0-1, 1re).
L’OM gère ce début de match plutôt tranquillement, s’appliquant surtout à tataner le plus souvent possible Téji Savanier, identifié comme étant le seul sachant à peu près jouer au football chez l’adversaire. De temps à autre, on n’oublie pas d’aller paniquer la défense, comme avec cette savoureuse ouverture d’Højberg sur Wahi, mis en échec par le gardien.
La détente serait totale si notre propre défense ne se laissait pas si souvent aller à des errements slipométriques, notamment sur son côté gauche où Garcia est fréquemment pris en profondeur. S’ensuit ainsi un centre sur lequel Rulli est devancé, la tête héraultaise passant de peu au-dessus.
L’OM se remet à produire de très appréciables mouvements collectifs, que l’on avait un peu perdus de vue dans les semaines précédant la trêve. Højberg conclut ainsi l’une de ces actions par un petit tir vicieux au ras du poteau. C’est cependant sur notre but que l’alerte rouge est déclenchée, avec un nouveau ballon dans le dos de Garcia. Balerdi revient trop tard et ne peut que dévier la frappe de Nordin, qui part en cloche et lobe Rulli. Géronimo réalise alors un geste exceptionnel, le genre qui, si on le tente, nous ferait finir à l’hôpital avec notre gainage à la Heineken (ça veut dire à la ouanegaine, mais en néerlandais) : d’une claquette à reculons, il parvient à dévier in extremis le tir sur la barre, Adams se chargeant ensuite de rater le cadre alors qu’il se trouvait seul à deux mètres. Dans l’analyse triomphale du match il conviendra de ne pas oublier ce moment, que le cliché peut qualifier aussi bien de tournant du match que de putain de miracle.
La sanction ne tarde pas à tomber pour Montpellier : Rabiot décale Garcia, dont le centre est manqué par deux défenseurs successivement. Amine hérite du ballon, profite de ce que ses deux opposants sont encore au sol après s’être jetés comme des brêles et allume plein axe (0-2, 36e).
Si les Montpelliérains nous mettent en difficulté sur quelques transitions rapides, en revanche dès que le ballon traîne un peu trop au milieu de terrain, Rabiot et Højberg se chargent de les concasser. Pierre-Emile martyrise ainsi un dégun qui portait un peu trop le ballon à son goût, et enclenche une contre-attaque en hypervitesse. Harit profite lui-même d’avoir passé son temps à la salle ses quinze derniers jours pour résister à l’épaule et accélérer, avant un décalage à gauche pour Greenwood (honte à nous). Toujours juste, l’ailier remet au Danois à l’entrée de la surface : c’est un nouveau tir de vieille dont nous gratifie Pierre-Emile, mais cette fois-ci diaboliquement placé (0-3, 40e).
La mi-temps se conclut sur une lourde de Rowe, bien parée par le gardien, et un OM qui domine sans forcer un MHSC à la dérive. L’occasion pour les Héraultais de prendre leur revanche sur la remontada légendaire d’il y a 25 ans ? Pour cela, il faudrait que leur avant-centre ne joue pas torché au Jack Daniels, Adams ratant une nouvelle fois l’occasion de convertir un ballon mal repoussé par Rulli.
Balerdi s’offre ensuite une charge dans le camp adverse : Wahi se bat comme un beau diable pour attraper le ballon qui traîne et, d’un tir en taclant, trouve le poteau. La combativité d’Elye s’illustre ensuite après un corner défensif : récupérant la balle, il joue des épaules pour la conserver et porter la contre-attaque dans le camp adverse, concluant son effort par un extérieur du pied judicieux pour Greenwood (honte à nous). La passe n’est certes pas parfaite, mais vu le niveau de l’Anglais, « pas parfait » est largement suffisant : fixation du défenseur, accélération, sacoche croisée petit filet. S’il était aussi fort en respect du consentement féminin qu’en football, notre recrue écrirait des tribunes chaque mois dans la Déferlante (0-4, 58e).
Comme tout bon gouvernement d’extrême-centre, Montpellier passe par les trois stades de l’incompétence : l’échec – la dérive – la violence. Entré en jeu quelques minutes plus tôt à peine, Dzodic ne trouve rien de mieux à faire que de savater par derrière Harit, lancé dans une nouvelle chevauchée énergique. L’hippopotacle est sanctionné d’un rouge direct.
L’enjeu de la dernière demi-heure se limite dès lors à éviter les buts, les blessures et les cartons à la con, et accessoirement continuer à faire glisser les pions du baby-foot. Pour cela, les remplaçants sont à l’honneur : lancé à gauche par un amour d’ouverture d’Harit, Murillo voit son centre dévié jusqu’au deuxième poteau, où Luis Henrique pladupiésécurise de près (0-5, 73e).
Si une finition parfois un peu brouillonne nous empêche d’alourdir davantage le score, cette soirée sans accroc reste la performance dont nous avions besoin. L’équipe semble avoir retrouvé une fraîcheur physique certaine, et avec elle son allant offensif. On se préviendra de tout triomphalisme en rappelant la nullité abyssale de l’adversaire, et le fait qu’il nous ait quand même fait trop souvent suer de la raie devant notre but. Néanmoins, on ne voit guère ce que l’on aurait pu demander de plus à la soirée d’hier (à part donc que les forces de l’ordre se montrent compétentes et que Bruno Ratacouilles ferme sa gueule, mais bon, sachons maintenir nos attentes dans les limites du réaliste, voulez-vous).
Les joueurs
Rulli (4-/5) : Exceptionnel dans les face-à-face, monstrueux sur sa détente en arrière, surnaturel dans la chatte faisant en sorte que même sur ses ratés, les attaquants manquent le but vide. Faut croire que les arrêts de Martinez à la dernière coupe du monde ont fait naître un complexe du gardien argentin chez les attaquants de Ligue 1.
Lirola (3/5) : Un campeur de jeu vidéo, ultra-discret mais finalement efficace.
Murillo (60e, 3+/5) : Entré à la journée portes-ouvertes, il n’a pas manqué de piller le buffet.
Balerdi (3+/5) : Les 30 degrés fin octobre, les pluies de mousson, à la rigueur, mais Leonardo Balerdi qui dévie un tir sans que ça finisse dans le but, ça c’est vraiment le preuve que la planète est bouleversée.
Cornelius (3/5) : Honnête performance qui ne dissipe pas tous les doutes, à commencer par le principal : dans un film policier hollywoodien, avec un nom comme ça, il jouerait le grand méchant ou le commissaire irascible ?
Garcia (3/5) : Impression mitigée, tant la quasi-totalité des occasions adverses sont venues de son côté, où il a paru l’un des seuls olympiens plus lent que son vis-à-vis. En attaque en revanche, Ulisses s’est joint aux agapes comme un gros galavard.
Rongier (78e) : C’est sûr que présenté comme ça, les places au milieu de terrain vont être dures à reconquérir.
Rabiot (3+/5) : La montée en puissance risque d’être encore un peu juste face au PSG, mais pour ce qui est de martyriser du fond de cuve de ligue 1, la doublette Rabiot-Højberg semble avoir des armes déjà bien affûtées.
Højberg (4+/5) : On l’avait quitté en petite forme face à Angers, mais nous retrouvons The Wolf au meilleur de lui-même après la trêve internationale. Ça doit être les harengs au vinaigre au petit déjeuner qui lui manquaient, on n’en trouve pas facilement en dehors du Danemark, de ça (remarque, je vais fermer ma gueule, s’il y a des hipsters qui nous lisent c’est un coup à se retrouver dès demain avec un nouveau gentrify-café à Notre-Dame-du-Mont où tu pourras tremper des rollmpos dans ton café pour 15 euros).
Greenwood (honte à nous, 4/5) : Précis, en effet. Percutant, assurément. Impressionnant, certes. Efficace, c’est indéniable. Bref, il est excellent, on serait idiots de le nier. Par contre, « la grande classe », il y a des termes qu’on va peut-être éviter, Messieurs les journalistes.
Harit (4+/5) : Je ne sais pas par quel tour de magie on est passé de « Calimero perdu » à « J’irai niquer vos mères jusqu’au tréfonds de l’enfer si ça me permet de conserver la balle », mais on n’espère qu’une chose, c’est que cela reste ainsi.
Sternal (78e) : De Zerbi l’a fait entrer à 0-5 comme la lionne livre à ses petits le buffle à qui elle vient d’arracher trois pattes et les couilles. L’apprentissage du cycle de la vie.
Rowe (4/5) : Venu de 2e division anglaise, la comparaison avec les débuts d’Illiman Ndiaye l’an dernier illustre les principes de vie que nous martelons à Dromadine et Dromadette : bon ou pas bon, quand tu dois faire un truc, tu commences pas par te prendre le teston, tu fais les choses et après on voit. Bah lui, il fait les choses.
Luis Henrique (60e, 3+/5) : Un p’tit but facile pour se remettre dans le bon sens, faut prendre ce qui se présente.
Wahi (4+/5) : Il a mis le wahi, wahi, wahi partout. Autant c’est comme Højberg avec le Danemark, il fallait juste qu’il se ressource sur ses terres d’origine (ah merde, j’aurais pas dû le dire, autant dès demain ya un hipster qui ouvre un concept-bar rue des Trois Frères Barthélémy avec son cocktail mojito-brasucade de moules – 17,5€ en happy hour).
Koné (70e) : Une entrée des plus anonymes.
L’invité zoologique : Phalène Sacko
La phalène est cet insignifiant papillon nocturne dont l’on ne prend conscience qu’au moment où il vient s’empaler sur la lampe à moustique en faisant bzzt. Voyons les observations de cet animalcule voué à l’insignifiance.
- Les autres : maladroite en attaque, dépassée dans les duels, ridicule en défense, et désormais privée de son entraîneur lourdé hier soir en direct dans la plus pure élégance de la dynastie Nicollin, on a du mal à voir dans cette équipe autre chose que de la chair à Ligue 2.
- Le classement : Nous revoici à trois points du PSG, avec les espoirs qui vont avec. Le Destin est déjà en train d’armer sa plus belle baffe.
- Coming next : Voici donc que se profile la réception du PSG, match tellement spécial qu’il sera peut-être aussi pauvre d’enseignements que celui d’hier soir. Plus anodins mais tout aussi importants, voire plus, suivront les rencontres contre Nantes et Auxerre avant – devinez quoi ? – une trêve internationale.
- Les réseaux : ton dromadaire blatère sur Facebook, Twitter et BlueSky.. Didier A. réussit le doublé au concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
Alors pardon Blaah, mais on dit Brasucade de moules.
Damned, merci.
Ah pardon à nouveau, on écrit cafi.
Mot pas appris au dernier café à la mode rue consolat » L’apéro -dico »
Merci d’être toujours là
Ah celui-là je valide pas, les deux se disent. C’était un Motchus du début de ce mois-ci d’ailleurs.
Arf, détcholé…
Hola,
Estimado Camelius,
Me presento, soy la madre de Leo Balerdi.
Tengo una peticion. Hoy que juega bien, podria usted decir a mi querido hijo que ya no tiene que seguir el consejo que le dio la aficion durante de años? Recuerdo que este consejo era de « ir a follar a su madre ». Caramba.
Se le agradeceria, jovencito, pasar el mensaje, ya que usted me es muy simpatico y que tiene gran audiencia dentro de la aficion del Olympique.
Atentamente,
Maria Fatima de Lourdes de la Resurrecion de la consecion petrolifera.
Y a pas que Greenwood qu’on peu pas dire qu’il a la classe.
Pour rester dans l’orthographe, ça s’écrit hojbjerg non ?