Montpellier-OM (2-3), La Canebière académie est renversante

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Nouvelles têtes, nouveau style.

Aïoli les sapiens,

Nouvelle saison, nouvelle année-zéro pour le Projet® olympien. Florian Thauvin est parti se faire humilier à Tokyo avant d’éprouver la patience des supporters mexicains, et plusieurs boulets certifiés – ne serait-ce que sur le plan financier – nous ont également quittés. Depuis le récapitulatif de la saison dernière, on enregistre également le départ de Lucas Perrin à Strasbourg, de même que quelques départs de jeunes et retours de prêts. Longoria a pour tâche de reconstituer une équipe première digne de ce nom avec plus d’astuce que de moyens.

Le Pablo’s Eleven qui se dessine présente tous les aspects d’une bande de revanchards, prêts à montrer sous la houlette de Jorge le dingue ce que signifie vraiment « jouer au football », sans oublier de mettre quelques tartes au passage quand la pression s’élève. Luan Peres, Gerson, William Saliba, Cengiz Ünder, Pau Lopez, Matteo Guendouzi s’apprêtent à revêtir le maillot olympien, sans oublier ce blaze à côté duquel George-Kevin Nkoudou ou André-Frank Zambo Anguissa passent pour des patronymes anodins, à savoir KONRAAAAAAAAAAAD DE LA FUENTE.


Finissons ce tour d’horizon en évoquant Arkadiusz Milik, qui a connu la mauvaise nouvelle pour lui (moins pour nous) de se trouver blessé avant l’Euro : l’attaquant polonais reste donc à l’OM et devrait se trouver disponible dans un mois et demi. Le cas Lirola est quant à lui en suspens : à en croire la rumeur depuis quatre semaines, les discussions progressent et il ne reste plus que quelques détails à régler, d’où l’on déduit que les médias ont la même conception de la notion de détail que Jean-Marie Le Pen. Du côté des départs, rien de nouveau pour les deux principaux joueurs concernés, Kamara et Caleta-Car.

Du côté de la Canebière Académie, on rappellera les objectifs assignés à l’équipe pour cette saison, guère différents de ceux de la précédente foirés dans les grandes largeurs :

  • se qualifier en Ligue des Champions (malgré le désintérêt croissant que nous procure le football de l’élite, il faut bien le reconnaître) ;
  • gagner un truc, n’importe quoi mais un trophée officiel quelconque ;
  • bien figurer Ligue Europa, a minima en passant les poules ;
  • gagner à Bordeaux, en tout cas s’ils existent encore ;
  • arrêter de se faire taper comme des merdes par des clubs amateurs ;
  • adopter un jeu qui évite de pousser les téléspectateurs au suicide ;
  • retrouver une ambiance au Vélodrome en espérant que finissent vite ces putains de huis-clos.


L’équipe

Mandanda
Saliba – Balerdi – Luan Peres
Kamara – Gueye – Guendouzi
Ünder (Luis Henrique, 86e) – Gerson (Benedetto, 63e) – De La Fuente (Dieng, 89e)
Payet

Pau Lopez est à la fois blessé, suspendu et positif au Covid-19, c’est ce qui s’appelle rentabiliser ses absences. Hormis notre nouveau gardien n°2 (ou n°1 bis, on sait pas encore), les recrues sont sur le pont. Après ses longues absences de la saison dernière, Jordan Amavi est bien disponible mais reste sur le banc, au nom de l’opération « mes couilles les latéraux, mon vier l’avant-centre » initiée par Sampaoli. Payet et Gerson doivent s’accommoder tant bien que mal de leur position plus avancée qu’à l’ordinaire.


Le match

Comme le dirait notre consultant cycliste Luke Seafer, les baroudeurs attaquent dès le kilomètre zéro. Payet et De La Fuente ne tardent pas à se mettre en jambes et dès la 3e minute, un double une-deux de toute beauté envoie Dimitri marquer le premier but, refusé pour hors-jeu.

Tout à l’attaque, tout au spectacle, tout à la glisse : l’OM fait plaisir à voir mais sa domination se paie de plusieurs moments de flottement slipométriques au quart d’heure de jeu. Pour autant les Olympiens ont le ballon, pressent, combinent, obtiennent des corners et tirent au but mais rien n’y fait : nous souffrons d’un manque complet de réussite, pas arrangé par le manque d’attaquant de pointe.

La plus belle occasion provient d’un corner d’Ünder dévié par Guendouzi et manqué de justesse par Saliba au second poteau. Juste après, une interception de Gueye relayée par Payet envoie Ünder au tir, bloqué par le gardien. Sur la relance, les Montpelliérains parviennent sans trop d’opposition sur notre côté droit, d’où Delort peut envoyer un centre plongeant une main dans le slip. Pressé par Laborde, Luan Peres ne peut que dévier ce ballon vicieux au fond des filets (1-0, 30e).

Immédiatement ensuite, la défense flotte toujours un peu après avoir renvoyé un corner. Laborde est décalé à l’angle de notre surface ; insuffisamment pressé, il expédie (volontairement ?) un superbe enroulé, poteau rentrant dans la lucarne d’un Mandanda perplexe comme un morse devant les dernières nouvelles sur le basculement du Gulf Stream (2-0, 33e).

Alors que Dame Fortune nous a sauvé les miches à plus d’une occasion pendant nos matchs ignobles sous Villas-Boas, visiblement ce serait trop demander de bénéficier d’un petit coup de chance maintenant que l’on joue bien. Rageant, le score à la mi-temps punit sans pitié nos erreurs, mais dans le jeu les promesses sont réelles.


La deuxième mi-temps repart sur le même rythme, avec des Olympiens volontaires et des Montpelliérains prompts à exploiter les espaces qu’on leur laisse. Heureusement pour nous, leur réussite insolente commence à les fuir, quand par deux fois Wahi fait danser nos défenseurs mais croise trop son tir.

Après un nouvel échec d’Ünder face au gardien, Sampaoli décide de passer à la vitesse supérieure une fois l’heure de jeu atteinte. Sans avoir démérité mais pas à son poste, Gerson laisse la place à Benedetto. L’OM joue ainsi avec un attaquant de pointe, et surtout un Dimitri Payet en réel meneur de jeu : c’est le moment du feu d’artifice.

Arrêté face à deux défenseurs, Konrad De la Fuente tiene el fuego dans les gambettes et dépose yceux, non sans avoir pensé à lever la tête au préalable : son centre à ras de terre est parfait. Au second poteau, Ünder met une application infinie à conclure, comme un élève à qui l’on aurait dit que son nouveau prof est une peau de vache : à la rentrée, c’est double soulignement de la date à la règle, sauts de lignes et pomme sur le bureau de l’instit. Bref, un plat du pied scolaire qui nous permet de revenir à 2-1 (68e).

Dans la foulée, Saliba sort de plus en plus de la défense pour aller proposer des combinaisons et dédoublements. Si, devant leur télévision, Rudi Garcia et André Villas-Boas font des AVC, du côté des supporters on en serait plus à aller racheter du Sopalin. Une combinaison Saliba-Kamara-Ünder envoie Cengiz se faire descendre à l’entrée de la surface. Trop confiants dans l’incapacité notoire de Payet à planter un coup-franc direct, les Montpelliérans lui opposent un mur en papier crépon. Fatale erreur : le coup-franc de Dimitri traverse et surprend le gardien (2-2, 74e).


Payet ne s’arrête pas en si bon chemin et passe la fin du match à pisser en hélicobite sur la Mosson. Saliba, lui, se mue en ailier et, lancé par Ünder, réalise un festival dans la surface adverse pour un centre en retrait que Benedetto ne parvient pas à reprendre correctement.

Pour les Héraultais, tenter de ressortir la balle équivaut alors à participer à un plan à trois avec Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou : on peut, mais il vaut mieux être armé pour. Ils explosent ainsi face au pressing de Luan Peres, ce qui permet à Gueye de lancer immédiatement Payet dans la surface. Trois défenseurs entourent Dimitri ? Ce n’est pas assez (2-3, 80e).

Jugeant qu’ils ont eu trop d’occasions de se rendre au stade ces derniers temps, les supporters pailladins s’empressent de justifier un nouveau huis-clos en arrosant le bord du terrain de projectiles, éclatant la lèvre de Valentin Rongier au passage. À la deuxième séance de ce type, l’arbitre interrompt le match pendant quelques minutes : pas de quoi déconcentrer nos joueurs, qui opposent un bloc remarquable aux dernières tentatives adverses. Clairement, les Olympiens auront du mal à tenir la distance s’ils doivent dépenser une telle énergie à chaque rencontre, mais à tout prendre, on préfèrera toujours trembler du fessier sur ce genre de scénario que pour défendre un 1-0 acquis sur notre seul tir cadré du match.


Les joueurs

(avertissement : les notes individuelles traduiront mal la manière dont notre milieu a souvent été transpercé et notre défense ballotée : on mettra en effet ces failles davantage sur le compte des déséquilibres collectifs qu’exige le jeu sampaolien que sur de réelles défaillances individuelles)

Mandanda (2/5) : Les relances de Steve c’est comme les jupes : plus c’est court, plus ça fait battre vite le cœur de ceux qui les regardent.

Saliba (3+/5) : La note n’aurait sans doute pas été la même si la séance de tango que lui a infligée Wahi s’était soldée par le but du 3-0. Il n’en a rien été et l’on retiendra donc plutôt les tacles de classe, l’allant offensif et la justesse des passes. Que les camarades des autres académies se rassurent : votre Saliba, on va en prendre soin comme vous n’avez pas été foutus de le faire.

Balerdi (3/5) : Chaque match sans craquage monumental est un pas de plus sur la route qui mènera Leo au statut de grand défenseur.

Luan Peres (3-/5) : Des débuts que l’on n’aura pas peur de qualifier de calamiteux, avec une occasion concédée après s’être arrêté pour réclamer une faute, un CSC et un carton jaune pour une belle semelle. Une différence notable cependant par rapport à quelques branquignols mémorables de notre histoire : Luan s’est décidé à ce que cette période difficile dure 45 minutes et pas 45 matchs. Dès le retour des vestiaires, on a revu le patron entraperçu au cours des matchs de préparation, tout en tacles autoritaires et impact au pressing.

Kamara (3+/5) : « Mais non, il n’est pas flou, ton rôle sur le terrain. La consigne est on ne peut plus claire, ce que tu as à faire, c’est : tout. »

Gueye (4/5) : Une caravane du Tour de France à lui tout seul : ça distribue des cadeaux dans tous les coins, sans relâche et avec le sourire.

Guendouzi (3/5) : Relais infatigable et orfèvre de la faute utile.

Ünder (4/5) : Un déchet qui s’avèrera sans doute agaçant à la longue mais pour l’heure, avec un tel volume d’occasions produites, on n’a pas trop à fouiller pour trouver de très bonnes choses.

Luis Henrique (86e) : « Je vais te me faire entrer deux attaquants dans les 5 dernières minutes, on verra encore si tu nous parles de rétractation gonadique, cabrón. »

Gerson (2/5) : Seule réelle déception individuelle du match, et encore, avec beaucoup de circonstances atténuantes. On attend de voir ce que ça donnera derrière un attaquant de pointe.

Benedetto (63e, 2/5) : Pas en réussite avec notamment une grosse occasion loupée, mais sa seule présence en pointe a immédiatement bonifié le collectif. Et puis des ailiers qui lui font des passes, Dario avait perdu l’habitude, il faut le temps que ça revienne.

De La Fuente (4/5) : Comme quoi le « scouting » c’est important. On a juste entré comme critères « ailier sur son bon pied qui déborde vite et centre juste » au lieu de « type en faux-pied qui fait quatre dribbles dont trois sur lui-même avant de perdre la balle en faisant ‘aaaaaaah’ », et paf, la vie est tout de suite plus belle.

Dieng (89e) : Entré à un moment critique avec, l’air de rien, une défense solide en pleine surface là où a déjà vu des attaquants plus expérimentés commettre des fautes de gros benêts.

Payet (4+/5) : Certes, c’est le genre de match qui fait d’autant plus regretter son inconstance. Mais dites-vous bien que si Dimitri était régulier à ce niveau, il serait depuis belle lurette en train de compter ses Ligues des Champions avec le Real au lieu de jouer chez nous.


L’invité zoologique : Léo Leroitelet

Le roitelet est un petit oiseau charmant, qui suscite l’admiration des esthètes. Cette unanimité le dote légitimement d’une remarquable confiance en soi qui, s’il en abuse, le pousse parfois à des audaces regrettables, du genre aller faire des doigts d’honneur au milieu d’une bande de chats de gouttière. Il s’agit donc de l’invité approprié pour évoquer ces Pailladins enthousiastes mais bien frêles.

– Les autres : Dans la continuité de la saison passée, on sent chez eux une propension à faire le spectacle pour le meilleur comme pour le pire. On se revoit au Vélodrome pour le 6-5 du match retour.

– Le coup de vieux : Après avoir mis à la retraite le seul joueur de Ligue 1 plus âgé que nous, le MHSC récidive en faisant entrer Léo Leroy, fils de Jérôme. Non mais c’est bon, vous pouvez arrêter, les gars, on l’a compris, qu’on était vieux.

– Le classement : Voilà, on est sur le podium, le plus dur est fait, il ne reste plus qu’à y tenir.

Coming next : Place à la réception de Bordeaux, alors que tout concorde à leur infliger une boucherie d’anthologie. Rappelons néanmoins que l’an dernier, on disait plus ou moins la même chose avant la réception de Saint-Étienne avec les suites que l’on connaît.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Shaï M. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

8 thoughts on “Montpellier-OM (2-3), La Canebière académie est renversante

  1. @Blaah : d’après toi, il faut en faire quoi de Kamara ?
    Moi c’est simple, un bon joueur qui plus est formé au club et encore très jeune. Je le signe sur le long terme, rien à foutre de 20 patate qu’on va dépenser comme des viés

  2. Et ben ça part bien. Blaah, vous faites mon petit bonheur hebdomadaire. J’aimerais vous filer des thunes.
    Je vais voir comment on fait

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