OM-Amiens (2-0), La Canebière académie a fait le tour de la question

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Marchepied to heaven.

Aïoli les sapiens,

L’OM a entamé sa reconquête du podium en adoptant la même stratégie que les boxeurs professionnels : enchaîner les victoires contre des videurs alcooliques en espérant engranger assez de confiance avant de rencontrer enfin des adversaires qui tapent fort. Après avoir dominé Gigi « Stilnox » Debordeaux par jet de l’éponge dès la première reprise, après avoir mis KO le redoutable DFCO dit « frappe de mollusque », nous nous frottions ainsi à L’Amiens Sporting Club, surnommé dans le milieu « la terreur des betteraves ».

Mission accomplie : la troisième victoire de suite est dans la poche, et ce sans trembler du slip. À l’aube de rencontres successives contre Rennes, Saint-Étienne, Nice et le PSG, les certitudes s’accumulent enfin ; en espérant qu’elles ne se transformeront pas en excès de confiance face à des rivaux qui seront bien plus prompts à nous maraver la gueule.

L’équipe

Mandanda
Sakai– Kamara – Caleta-Car – Amavi
Thauvin (Sarr, 83e) – Lopez (Payet, 89e) – Sanson– Ocampos
Germain – Balotelli (Luiz Gustavo, 71e)

Nous débuterons ce paragraphe par une minute d’hommage aux Suisses-Allemands. Découvrez-vous je vous prie.

Merci. Accepter de prendre en pension Grégory Sertic, quoique pour une durée déterminée hélas, méritait bien cette pensée émue à nos désormais indéfectibles amis zurichois. Pour ce qui est de la réception d’Amiens, seul manque Strootman, légèrement blessé face à Dijon. Payet et Rami sont en phase de reprise, et devront de toute façon cravacher s’ils veulent reprendre leurs places aux jeunots qui les occupent désormais. Luiz Gustavo étant également convalescent, c’est un 442 étonnant de cohérence qui est aligné.

Le match

L’OM met quelques minutes à prendre la mesure du pressing des Amiénois, entrés dans le match avec une grande intensité physique. Bien qu’ayant du mal à conserver le ballon, nous nous émouvons peu de nous voir ainsi dominés : nous sommes bien placés pour savoir que cinq bonnes premières minutes n’ont jamais empêché quiconque de faire de la merde les 85 restantes. Du reste, un amour de contre-attaque menée notamment par Sanson sur le côté gauche aboutit à un centre de Morgan pour la demi-volée d’Ocampos, de peu à côté.

Notre milieu de terrain Lopez-Sanson se démultiplie, Ocampos et Thauvin permutent, et même Amavi y va de sa lourde au ras du poteau : tous les signaux sont au vert. Même les inévitables autoroutes ouvertes dans le dos de Jordan ne causent d’autre dommage qu’une légère élévation du slipomètre.

Amiens fait beaucoup pour rendre ce match agréable, montrant à toute la France du football et notamment celle des bords de Gironde que l’on peut être absolument nuls mais ne rien céder à son ambition de produire du jeu. En témoigne ainsi cette remarquable sortie de balle depuis leur propre camp, sous un pressing olympien pourtant intense : une fois nos joueurs offensifs éliminés, les Amiénois étaient tout près de déployer une contre-attaque fulgurante. C’était sans compter sur Boubacar Kamara, qui brise sans pitié les rêves des paysans d’une intervention bien sentie au milieu de terrain. Une talonnade de Balotelli plus tard, Lopez lance Thauvin à qui la défense a laissé un boulevard, le genre de cadeau que Florian n’a pas l’habitude de laisser passer (1-0, 20e).

Après des mois passés à nous lamenter de longues séquences de possession plus stériles qu’une réflexion de Raphaël Enthoven, nous constatons enfin que l’OM sait produire des actions offensives sans avoir besoin de se tripoter la nouille pendant 110 ans. Preuve supplémentaire cinq minutes plus tard, avec cette action à une passe consistant en un dégagement de Mandanda, prolongé de la tête par Ocampos dans les pieds de Balotelli. Là où n’importe quel autre de nos attaquants aurait d’abord écrit à sa maman, consulté son psychanalyste, son avocat et son confesseur avant de déclencher un tir contré ou une passe foireuse, Mario met un dixième de seconde à contrôler, se retourner et envoyer une sèche dans la cage de Gurtner qui n’avait rien vu venir. Ce que l’on appelle un buteur, en quelque sorte (2-0, 25e).

À l’exception de quelques moments plus ou moins affolés qu’un de nos défenseurs parvient toujours à endiguer, l’OM n’a guère d’opposition et ne peut que regretter les occasions manquées qui s’ensuivent. Maudit, Jordan Amavi est tout près de réussir son premier centre décisif depuis le sac de Rome, mais Germain décroise trop sa reprise. Valère, en revanche, exploite à merveille un pressing haut d’Ocampos pour servir Lopez dans un fauteuil, mais Maxime commet son premier et dernier mauvais choix de la soirée en refusant inexplicablement de tirer.

Finalement, la seule fausse note vient comme trop souvent des adipocytes de Mandanda : alors que la passe en profondeur aurait dû laisser à notre gardien le temps de visionner l’intégrale de la campagne « Comme j’aime » avant de capter le ballon, Steve traîne péniblement sa cellulite jusqu’à se laisser devancer par l’attaquant, qu’il percute lamentablement. L’arbitre juge le choc comme un accident de jeu et non comme une charge en retard, à raison semble-t-il : pour une fois, Steve s’en sort sans pénalty.

La deuxième mi-temps est nettement moins séduisante, et marquée ici encore par une meilleure entrée en matière des Amiénois. Amavi sauve ainsi sur la ligne un tir consécutif à un coup-franc qu’il avait lui-même concédé, avant que l’OM ne se mette à dominer plus sereinement les débats. À l’heure de jeu, Mandanda doit néanmoins se jeter dans les pieds d’un attaquant pour éviter la réduction du score, après une couverture de hors-jeu particulièrement anale de notre part. Balotelli met un terme à l’incertitude, en claquant derrière la ligne de but un coup-franc dévié au premier poteau par Ocampos puis par un défenseur. Alors que le ballon est déjà sur le point central pour la remise en jeu, l’arbitre reçoit un pigeon voyageur adressé par son camarade de la vidéo, remplit le formulaire Cerfa n°1058-44 relatif à l’usage des images footballistiques, convoque un grand débat national sur l’opportunité de revoir lesdites images, prend acte du fait que les différentes parties prenantes ont épuisé les voies de recours gracieux et contentieux, décide d’un transport sur les lieux et, en compagnie de son assistant dûment mandaté, regarde enfin son putain d’écran pour vérifier si oui ou non, bordel de merde, Mario était hors-jeu au moment de la déviation d’Ocampos. La réponse est oui, et le geste du défenseur n’était pas de nature à remettre notre buteur en position licite : encore une grande victoire de l’arbitrage vidéo, le but est refusé après cinq bonnes minutes d’atermoiements.

C’est ensuite au tour de la barre transversale de dénier le troisième but à Jordan Amavi, sur une nouvelle frappe de loin. Vu cet entêtement du destin à ne pas nous laisser inscrire ce pion supplémentaire, l’OM décide fort légitimement de ne plus se faire chier et d’attendre la fin du match en gérant les quelques soubresauts picards une main dans le slip. Nous venons d’achever le mode « facile », il nous reste maintenant à lancer l’opération reconquête en mode « compétitif ».

Les joueurs

Mandanda (2+/5) : Saluons les efforts diététiques de Steve, qui ne met plus de sauce blanche sur ses kebabs. Il a ainsi gagné sur ses sorties en retard un dixième de seconde particulièrement précieux pour défoncer l’attaquant sans concéder le pénalty.

Sakai (3/5) : Manque de concéder un but en se faisant enfumer sur un bête crochet, sans doute parce qu’il avait envie de voir ce que cela faisait d’être Jordan Amavi. L’expérience n’a pas dû lui plaire, vu la suite de son match aussi sobre qu’efficace.

Kamara (4/5) : Pour la première fois dans l’histoire de la Picardie, un enfant a infligé des sévices à des adultes.

Caleta-Car (4/5) : Encore un match séduisant, qui nous laisse d’autant plus impatients de voir cette charnière enfin à l’épreuve contre de vrais footballeurs.

Amavi (3/5) : À l’instar du Schpountz déclamant sur tous les tons « tout condamné à mort aura la tête tranchée », chaque match de Jordan nous permet de décliner « putain, mais il est quand même extraordinaire lui » en y faisant passer toute la variété des émotions humaines.

Thauvin (3+/5) : Un match idéalement lancé par une grande activité ponctuée d’un but, puis il s’est dit qu’un nouveau triplé inciterait notre service communication à produire de nouvelles vidéos ridicules. Sagement, il a préféré rater ses autres occasions, ce pourquoi on ne peut guère lui en vouloir.

Sarr (83e) : Entré dans un contexte gestionnaire et donc peu propice aux cavalcades effrénées en contre.

Lopez (4/5) : Avec lui, le jeu devient aussi propre que l’appartement d’Alexandre Benalla avant une perquisition.

Payet (89e) : Brève remise en jambes, avant très probablement de compter à nouveau sur lui dans un système qui reste à définir.

Sanson (4/5) : Bruno Génésio a bien raison, l’horaire de la collation est déterminant pour la réussite d’un match. Morgan Sanson, par exemple, il a suffi de le nourrir après minuit pour qu’il se transforme de rongeur insignifiant en monstre inarrêtable.

Ocampos (4/5) : Sa combativité impressionnante excuse très largement ses choix funestes commis sur des actions cruciales. Je sais, c’est aussi l’argument des défenseurs du maréchal Pétain.

Germain (3/5) : Finalement, peu de choses ont changé sur ses performances proprement dites, qui oscillent toujours entre efforts défensifs intenses, décrochages incessants et finition d’épileptique. Sauf que cette fois, avec un autre attaquant devant lui, il sert à quelque chose. La nuance est de taille.

Balotelli (4+/5) : Un presque doublé, des déviations innombrables et toujours astucieuses, une vision du jeu parfaite, et le tout avec le sourire. Je suis curieux de voir ce qu’on va bien pouvoir trouver pour gâcher tout ça.

Luiz Gustavo (71e) : Une entrée d’autant plus solide que le Brésilien n’a pas hésité à jouer et presser en avançant, à l’opposé des rétractations gonadiques vécues par le passé lors de changements similaires.

L’invité zoologique : Régis Gurtnerfdeboeuf

Animal placide et débonnaire, le bœuf n’a d’utilité, pour ainsi dire, qu’en pièces détachées. Une fois l’animal sans défense découpé et le nerf en question séché et tressé, le boucher peut se sentir armé pour affronter le monde. Le bœuf était bien l’invité approprié pour nous livrer ces observations sur cette boucherie.

– Les autres : Un esprit joueur doublé d’une propension très ennuyeuse à foirer lamentablement leurs belles situations: de quoi nous inciter à ne pas nous voir trop beaux, une équipe dotée de joueurs offensifs digne de ce nom n’aurait pas manqué de nous coller au moins un but.

Le classement : En tout cas, rosser des nuls a du bon : l’OM se trouve à la 4e place, à 6 points du podium. Nous reparlerons de tout ceci plus sérieusement dans quatre journées.

– Les boutons : lecteur, tu remarqueras quelques lignes ci-dessous de nouveaux et beaux boutons intitulés respectivement « faire un don » et « rejoins-nous ». Comme leur nom l’indique, tu es cordialement invité à cliquer sur le premier si tu souhaites nous aider à pérenniser le site, et sur le second si tu souhaites toi aussi écrire une académie sur ton club de cœur.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Dromadame remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Amiens (2-0), La Canebière académie a fait le tour de la question

  1. Pétain avait été très combatif au match aller, avait fait ses choix funestes au match retour. Ocampos fait tout dans les mêmes 90min!

  2. Merci Blaah!! Voici deux ou trois académies que je note un regain de drôlitude. Je vais devoir revoir les lieux et moments de lecture…

  3. je note que t’as pas cité Garcia (dehors) une seule fois, est ce que tu ne savais quoi en faire?
    ps : moi je garde les « dehors »pour lui dans mes tweets même si on décroche la 3 ème place

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