OM-Annecy (2-2, 6-7 t.a.b) : La Canebière Académie s’est rendu le match facile

4

On n’apprend rien de rien, mais on ne s’habitue pas non plus.

Aïoli les sapiens,

La Canebière Académie a traversé le terrorisme, les burn-out, Emmanuel Macron ministre, le cancer, Emmanuel Macron président, sans jamais cesser de livrer ses rituelles insultes et calembours slipaux une ou deux fois par semaine. Dix ans de claques diverses et de joies rares, jalonnées de temps à autre d’une question apparaissant et repartant, sans que son absence de réponse ne pose problème jusqu’à ce soir : pourquoi ?

On pourrait répondre, comme Robert DeNiro dans « Heat » : parce que je sais rien faire d’autre. Ou, justement, parce que notre OM a vu passer assez de tocards chiant sur le club et sur la ville pour ne pas, à notre microscopique échelle de troubadour dérisoire, tenter de donner le meilleur de nous-mêmes dès lors qu’il est question de l’Olympique. Et surtout, surtout, parce que l’OM est comme pour beaucoup d’autre exilés en France et dans le monde le seul lien qui nous rattache à Marseille. À s’amputer de l’OM, on s’économiserait beaucoup de soucis sans guère de risque de rater le bonheur : voilà qui est tentant, mais on s’ôterait aussi une partie de soi-même.

Même nés à Marseille, il doit sans doute y avoir plusieurs milliers de supporters qui se posent la même question ce soir. Ils étaient plus de 61 000 au stade, rassemblés pour une affiche tout sauf prestigieuse dans l’unique envie de faire la fête. Une nouvelle fois ce vœu de bonheur simple a été anéanti comme chaque année par un ramassis de traîtres, toujours renouvelés mais invariablement décevants. Pourquoi leur consacrer autant de cette énergie qu’ils ne méritent pas ? C’est qu’on ne la consacre pas aux joueurs : on la consacre à Marseille, cette ville que nous faisons et qui nous fait. Et que si la vie cette pute n’est jamais avare de galères, celles que nous laissons volontiers nous rajouter l’Olympique ont au moins une vertu : on les vit ensemble. Combien de temps ce club continuera à nous caguer dessus avant que la lassitude n’ait consumé toutes les troupes, et ne nous ravale définitivement au rang des vieilles gloires racornies comme Saint-Etienne ou Reims ?  Aucune idée, mais une chose est sûre : tant qu’au soir de défaites comme celles-ci les foyers olympiens seront nombreux être emplis de dépressions, de souhaits d’incendies de cyprès et de kidnappings de joueurs dans les coffres de voitures, c’est que l’amour sera toujours là.

Les Longorious Basterds 

Lopez
Mbemba – Balerdi – Kolasinac (Ounahi, 56e)
Kaboré (Nuno Tavares, 56e) – Guendouzi – Veretout (Mughe, 92e) – Clauss
Malinovskyi (Vitinha, 67e) – Payet (Rongier, 56e)
Sanchez

Gigot toujours blessé, Tudor remanie le 11 de départ sans que l’on puisse parler d’équipe bis. Nuno Tavares et Rongier sont économisés, tandis que Payet fait un retour remarqué en tant que titulaire.


Le match

L’OM entame tranquillement la rencontre, sans que l’on puisse cependant parler de faux rythme : le taper, taper, taper est bien réel, et l’OM alterne entre longs ballons et passages par les ailes pour contourner le blocquéquipe d’Annecy.

Un hors-jeu savamment joué nous prive de plusieurs occasions, dont un but refusé à Clauss sur un beau service de Malinovskyi. A force de récupérations hautes, le ballon échoit à Sanchez qui transmet rapidement plein axe pour Clauss. Jonathan résiste au défenseur, et s’efface devant Veretout qui se charge de pladupiésécuriser son face-à-face avec le gardien (1-0, 29e). En fin de première période, Malinovskyi nous gratifie de sa fameuse slava lourdenko sur un coup-franc excentré, qui fracasse la barre transversale.

Côté défensif, l’OM connaît certes ses fameux trous de pressing, qui s’avèrent cependant bien plus facilement rattrapables contre Annecy que face au PSG. Aussi, si l’OM ne force pas, tous les signaux sont au vert à la pause, pour peu que l’équipe fasse montre du même sérieux en seconde mi-temps.


Sauf que l’on parle de l’OM et que, même si l’entraîneur et les deux-tiers de l’effectifs ont changé à l’intersaison, le collectif n’en a pas moins conservé son identité de fieffés connards. On avait fini par croire que le club avait changé, avait franchi un palier ? Eh bien en quatre jours l’OM s’est empressé de revenir aux fondamentaux en salopant toutes ces belles promesses, pour devenir ces trous du culs enchaînant rouste en championnat contre le PSG et élimination humiliante en coupe contre une équipe largement à leur portée.

Pourtant, l’OM domine et presse haut, monopolise les seconds ballons et accule Annecy dans son camp. Evidemment, le bloc adverse ne s’en trouve que plus regroupé, nous faisant commettre des pertes de balle bien compréhensibles à l’heure de la dernière passe. Ce qui est moins excusable en revanche, c’est qu’après avoir subi une telle interception, Veretout encaisse un petit pont qui ouvre grand les portes de la contre-attaque. Alors que l’attaquant approche, Balerdi nous fait regretter les dernières-dernières-dernières-dernières chances qu’on a pu lui octroyer par le passé, en défendant comme un authentique ahuri. Laissant Sahi se recentrer et tirer du gauche sans lui opposer la moindre pression, Leonardo voit le ballon se loger dans la cage d’un Pau Lopez impuissant (1-1, 53e). Une interception de Clauss manque aussitôt après de remettre les choses dans l’ordre, mais le tir de Sanchez servi par Payet s’avère trop croisé.

Tudor pète alors un câble en procédant à un triple changement, faisant intervenir Rongier (en sorte de millieu-arrière-gauche), Ounahi et Nuno Tavares, suivis peu après de Vitinha, dont l’on peut raisonnablement dire sans trop anticiper la fin de ce résumé qu’ils se sont montrés quasiment tous nuls à chier pendant leurs 40 minutes de présence. En bon capitaine, Valentin est d’ailleurs présent aux côtés de Balerdi pour ne pas laisser ce dernier endosser seul la défense de pitres qui permet à Mouanga de décroiser sa tête sur corner (1-2, 59e).


Tétanisé, l’OM ne presse plus, ne joue plus ensemble, bref nous rejoue la partition habituelle de ces abrutis qui passent sans transition de connards suffisants à serpillières tremblantes. Le taper, taper, taper, toutes les promesses du début de saison, la débauche d’efforts physiques, la volonté sans faille, l’ambition offensive, tout ça s’est évaporé. Plus rien. On s’est encore fait escroquer par le prince charmant qui se transforme en Robert Bidochon sitôt le mariage conclu, et nous, en bonnes pétasses, ça fait des années qu’on se fait avoir et qu’on en redemande encore et encore. All OM-men are trash, comme on dit.

Par mégarde, Veretout oublie pour une fois de tirer un corner comme une merde, ce qui aboutit à une tête de Mbemba sur le poteau. Fort heureusement, pareille erreur ne se reproduit plus et tous les coups de pied de coin restants sont dûment tirés soit au pied du premier poteau soit droit sur le gardien.

Même l’arbitrage ne nous est d’aucun secours pour ce qui est de nous procurer des excuses faciles, puisque Benoît Bastien et ses assistants vidéo nous accordent un pénalty après un cafouillage on ne peut plus confus. Alors que nous considérions un coup de pied sur Veretout, c’est apparemment une faute de main qui est signalée, enfin bref, Alexis Sanchez pose le ballon et frappe comme il faut pour que nous passions une bonne soirée de merde : sur le côté choisi par le gardien, et pas assez fort.

Le temps additionnel est marqué par l’entrée du jeune François-Régis Mughe, dans le contexte le moins approprié du monde pour étrenner son nouveau maillot. D’ailleurs, ça ne rate pas, à la réception d’un centre de Nuno Tavares dévié par Vitinha, François-Régis tente de centrer à son tour et rate son geste. Néanmoins, le ballon décrit une courbe gracieuse et vient se loger dans le petit filet opposé : non seulement on a les arbitres, mais en plus on a la chatte, un paramètre assez indispensable pour la séance de tirs au but que nous décrochons par miracle (2-2, 96e). Nous avions TOUS LES SIGNAUX POUR NOUS, bordel.


Si nos adversaires visaient sans doute le match nul, ils n’avaient sans doute pas prévu que ce fût par le fait d’avoir encaissé une égalisation totalement anale à la 96e minute. Du reste, leur premier tir détourné par Pau Lopez nous laisse l’espoir de les voir déstabilisés. Hélas il n’en est rien, et si une prolongation nous laissait sans doute de grandes chances de nous qualifier, le changement de règles consistant à passer directement du temps réglementaire aux tirs au but représente plutôt un avantage pour Annecy. Les Annéciens exécutent ainsi leurs tirs suivants à la perfection, tandis que nous, eh bien nous trouvons que c’est une bonne idée de faire tirer Nuno Tavares. Notre recrue à 32 millions, espoir du Portugal et successeur de Papin ? Pas dans les cinq tireurs. Valentin Rongier et son brassard de capitaine ? Pas davantage. Chancel Mbemba, le papa, le tonton, le patron ? Bah apparemment « on est obligés », mais pas pour les tirs au but. Ainsi, quand Guendouzi, Sanchez, Clauss et Ounahi réussissent tous un contre-pied, Nuno placé en troisième tireur ne surprend personne en exécutant la figure-type du loser :  course d’élan d’ivrogne, tir mou à mi-hauteur et mi-largeur repoussé une main dans le slip. Trois tirs au buts supplémentaires sont nécessaires pour nous départager : si Rongier et Vitinha retrouvent enfin leurs gonades, ce n’est pas le cas de Mbemba. C’est donc Leonardo Balerdi qui s’avance pour le septième tir, avec l’avantage de nous éviter une crise de nerfs trop soudaine, puisque la conclusion était déjà écrite dès moment de son premier pas vers le point de pénalty.


Les joueurs

Lopez (2/5) : On ne peut pas dire qu’il ait totalement mandandé sa séance de tirs au but, mais la vérité du terrain est là : avec un arrêt de plus dans le match ou dans la séance, on passait.

Mbemba (0/5) : Un quintal de muscles mais des couilles en papier crépon. Heureusement que Balerdi a tiré à côté, encore, sinon il aurait été obligé de se planquer en onzième tireur derrière Pau Lopez et François-Régis Mughe.

Balerdi (0/5) : On ne se laissera plus abuser par les promesses de rédemption qu’il peut nous servir certains soirs de pleine lune. Leonardo est un boulet définitif, sa place est loin de Marseille et toute assertion tendant à exprimer le contraire ne conduira qu’à nous faire souffrir plus longtemps. Je le hais désormais.

Kolasinac (1/5) : N’a rien raté, parce qu’en fait il n’a rien tenté de bien particulier.

Ounahi (56e, 1/5) : Mais Tudor compte l’intégrer dans le jeu collectif à un moment, ou le but c’est de le laisser tripoter la balle en priant pour que quelque chose se passe ?

Kaboré (3/5) : Une première mi-temps d’honnête homme, et vu que Tudor le sort avant que l’équipe ne fasse totalement de la merde, il n’y a pas de raison de le mettre dans le même sac lesté de pierres que les autres chatons.

Nuno Tavares (1+/5) : Que lui dise « je veux tirer, je le sens bien », ça se conçoit, on sait que Nuno n’a pas les deux pieds dans la même réalité que nous. Que douze de ses coéquipiers ne lui aient pas aussitôt sauté dessus pour le ligoter, c’est en revanche incompréhensible.

Guendouzi (1+/5) : Alors Igor, on avait pourtant une preuve absolue que mettre Guendouzi au milieu à la place d’un Rongetout, c’était certainement pas une bonne idée : on le réclamait en début de saison.

Veretout (2/5) : Une première mi-temps de qualité ponctuée d’un but, un corner quasi-décisif pour Mbemba et un pénalty obtenu. Pourquoi alors faut-il que ce foutu petit pont encaissé ait représenté un doigt dans le cul du Destin, avec ses conséquences en cascade.

Mughe (92e) : La loterie ce n’était pas les tirs au but, c’était son égalisation.

Clauss (3-/5) : Auteur d’une grande première mi-temps à gauche, toujours dans le coup à droite en seconde, et en réussite sur son tir au but. Pas grand-chose à lui reprocher finalement ; si sa mère finit insultée, c’est uniquement au titre du collectif.

Malinovskyi (2+/5) : Une première mi-temps ponctuée de beaux gestes, quoi qu’un peu trop dans la facilité : on peut supposer qu’il serait devenu une flaque de pus comme les autres en seconde, mais son remplacement précoce n’a pas permis de le confirmer.

Vitinha (67e, 1/5) : Perd un mètre à la course contre son défenseur dès son premier ballon. Sans en tirer de conclusions définitives, il faudrait assez vite donner à la presse de quoi l’appeler « le n°9 de l’OM » et pas « Monsieur 32 millions ».

Payet (2/5) : Même pas je réfléchis à son match, Dimitri est de toute façon un porte-poisse qui nous attirera la scoumoune aussi longtemps qu’il sera présent (fonctionne aussi avec votre dromadaire, arrivé sur Hors-Jeu 7 mois après notre dernier trophée). On peut éventuellement profiter de la visite du Pape en septembre pour procéder à un exorcisme.

Rongier (56e, 0/5) : Alors, toi, toi, TOI. La « loterie des tirs au but », et en tant que porteur du brassard de surcroît. Non non, en ayant laissé Nuno Tavares tirer à ta place, c’était pas une loterie, les tirs au but, c’était une roulette russe à six balles. Une fois pour toutes, bande de saloperies de limaces centristes : quand vous parlez de « loterie » des tirs au but, ça ne prouve qu’une chose : que vous ne les bossez pas.

Sanchez (1+/5) : Alors rien à redire sur l’engagement, ça court partout, ça se bat comme un chien, aucun souci. Juste, je me disais que le moment serait pas mal choisi pour se remettre à réussir des trucs, en fait.


L’invité zoologique : Monsieur Lapin

Je ne demandais pourtant qu’à vous aimer. Enculés.

Les autres : ils ne se prennent pas pour d’autres, eux.

Coming next : Déplacement à Rennes pour savoir si on peut continuer à viser la deuxième place ou bien si on décide de faire une fin de saison de merde pour bien continuer à tout gâcher.

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter.

Bises massilianales,

Blaah

4 thoughts on “OM-Annecy (2-2, 6-7 t.a.b) : La Canebière Académie s’est rendu le match facile

  1. Payet c’est notre malédiction à nous, tant qu’il sera au club on ne gagnera rien.

    Loin d’être ton cas ami dromadaire, après un lendemain de désillusion que l’on connait si bien, nous avons besoin de lire l’académie. La seule valeur sûre marseillaise !

    Puis on va pas se mentir, on a tous compris lors de l’égalisation que l’on allait vivre une soirée pourrie.

  2. Je me demandais avec inquiétude quand nous reverrions Monsieur Lapin, ne le voyant pas dès l’intro… Rassuré, en fait il gérait le bouquet final.
    Presque trop gentil pour la déception : saloper à ce point un statut de favori, même en étant habitué, ça fait toujours mal au c… Et même s’ils arrivent à finir deuxième, je m’en cague.

    Merci pour le (demi) sourire quand même !

  3. Mais moi je vous aime, Camelius, on vous aime tous un peu, sauf Darmanin le gros fils de p**e.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.