OM-Bordeaux (0-0), La Canebière académie patientera

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Pourtant, avec la même chose contre Paris ça criait au génie.

Ne vous inquiétez pas pour Frank McCourt, s’il avait préféré les sports de merde où l’on marque des points à foison, il en serait resté aux sports US.

Aïoli les sapiens,

Même la cravache magique de Jacques-Henri Eyraud ne peut pas faire de miracles. Le changement d’entraîneur, le recrutement d’un directeur sportif, une communication professionnelle, le ramonage en cours des conduits les plus encrassés de notre organigramme, tout ceci marque déjà de belles avancées en moins de 15 jours. Si en plus nos joueurs s’étaient transformés en ballons d’or du jour au lendemain, Franck Mc Court n’aurait plus eu matière à investir ses 200 millions d’euros, tout le monde se serait ennuyé, et tous les journalistes de la presse mercato se serait suicidés devant l’effondrement des perspectives de transfert qui auraient pu nourrir leurs torchons de rumeurs en pagaille, d’animer leurs comptes Twitter de concours de bites façon « ma source est plus grosse que la tienne » et d’ouvrir en grand ce robinet à merde cathodique qui permet aux émissions de football de ne pas laisser Cyril Hanouna seul sur le marché du cancer télévisuel. Le comité de vigilance médiatique serait amputé de la moitié de sa production, laissant les gros membres sombrer dans l’oisiveté et l’alcoolisme. Ce serait le chaos.

Grâce à Dieu, les joueurs ne se sont pas transformés subitement, leurs limites personnelles demeurent et de ce fait, les matchs de qualité douteuse aussi, les prochains mercatos seront donc cruciaux, ce qui autorisera journalistes, experts et consultants (je vous livre ici plusieurs paires de guillemets, placez-les autour des termes de votre choix : «  » «  » «  » «  » «  » «  ») à dire de la merde, ce qui garantira la pérennité du comité de vigilance médiatique, laissant les gros membres demeurer dans l’oisiveté et l’alcoolisme. Tout va pour le mieux.

Au demeurant, ce 0-0 pour décevant qu’il soit n’était pas non plus si dégueulasse, si ce n’est pour Basile Boli et ses rêves de qualification en Ligue des Champions.

 

L’équipe

En l’absence de Vainqueur, Garcia reconduit la paire Machach-Lopez devant Diarra. Bedimo revient, tandis que Rod Fanni revient au poste de latéral avec l’ardeur du septuagénaire retournant au bordel de ses vingt ans sans se rendre compte qu’il aura désormais un peu plus de mal à assurer sans Viagra. Devant, Sarr, Thauvin et Gomis restent titulaires dans ce 433.

 

Le match

Bien organisés, les Bordelais nous empêchent de combiner dans leur camp. Notre possession est le plus souvent stérile, les Girondins nous menacent de temps à autre sans pour autant nous coller une pression offensive monstrueuse, si bien que l’attraction principale du premier quart d’heure consiste en la blessure de l’arbitre principal et son remplacement.

Malgré un Thauvin intenable, l’OM est le plus souvent impuissant. Les Bordelais, eux, provoquent à plusieurs reprises notre défense soit en exploitant des relances anales de notre part, soit en adressant des balles longues. Pour autant, leur finition garantie par les établissements Samsung nous évite tout tracas.

Il va vraiment falloir qu’EA sports corrige ces bugs, c’est n’importe quoi Fifa 17.

 

L’OM hausse le rythme en seconde période, à l’image d’un Diarra inexistant jusqu’ici mais enfin concerné. Blessé dès la demi-heure de jeu, Gomis sort enfin à la 53e à la façon d’un Rocky Balboa exténué d’avoir tout donné alors qu’il aura seulement contribué à handicaper l’équipe pendant 20 minutes. Peu après, Cabella remplace Machach et donne un nouveau souffle au jeu olympien. C’est pourtant Maxime Lopez qui, après l’heure de jeu, marque le début d’une nette domination marseillaise d’un amour de passe pour Thauvin. Celui-ci donne en retrait pour Iseka Leya, qui rate de peu l’occasion de se dépuceler sous nos couleurs. L’indulgence pour la jeunesse d’Aaron n’occulte pas le fait qu’une paire de baffes n’a jamais nui à l’éducation d’un adolescent, quoi qu’en pensent les pédagogues.  Nul ne niera ainsi que Françoise Dolto elle-même n’aurait pas hésité à user de la schlague quand, cinq minutes plus tard, notre attaquant salope d’un plat du pied bakayokesque une superbe combinaison initiée par Cabella et Bedimo.

Notre pression s’avère finalement infructueuse, y compris quand Florian Thauvin se voit privé d’un pénalty à trois minutes de la fin. Litigieuse tant dans le geste que dans son emplacement, la « faute » et la décision arbitrale qui s’ensuit ne méritent assurément pas un scandale ; gageons cependant qu’au moment où notre président aura pris l’habitude d’enduire de miel les chibres adéquats à la Ligue professionnelle de football, notre équipe saura alors tirer de ces phases de jeu les pénaltys dus aux vrais experts.

De notre côté, nous aurons eu l’ultime satisfaction de ne pas vivre en fin de match ces si exaspérants slipo-times, quand bien même notre sérénité défensive en serait moins responsable que l’analité ultime des Girondins en contre-attaque.

 

Les joueurs

Pelé (2/5) : Le drame d’un homme politique sans guerre, c’est que l’histoire est obligée de le juger sur des contingences futiles, le chômage par exemple. Yohann c’est pareil, quand les adversaires cadrent si peu, on est bien forcés de parler de son jeu au pied.

Rolando (3-/5) : Un peu lourd, mais assez leste pour combler ses retards d’une intervention autoritaire voire d’une faute de brute.

Doria (3-/5) : Des relances assassines mais des tacles salvateurs. Avec un bon logiciel de montage vidéo, ça peut faire un transfert en Angleterre pour 70 millions d’euros.

Fanni (3/5) : Que Bouteflika se représente en 2019, je veux bien. Que Jean-Claude Gaudin inaugure la Capitale du Sport 2017 en courant un Marseille-Cassis, à la rigueur. Mais prétendre que Fanni puisse rejouer latéral comme au premier jour, c’était un peu gros. Ce qui impose un regard bienveillant sur sa performance, pas si immonde finalement.

Bedimo (2/5) : Comme le soulignait un commentateur de cette académie, il a jusqu’ici échappé à la vindicte grâce à la seule présence d’équipiers plus nuls que lui à ses côtés. Avec l’affaiblissement bordelais en fin de rencontre, sa prestation a fini par devenir assez passable, ceci dit.

Diarra (3-/5) : En première mi-temps, il était plus difficile à trouver sur le terrain qu’un enfant d’élu marseillais dans une école publique. Il a davantage pris ses responsabilités en seconde : en tenant compte de l’enchaînement des matchs et de son retour de blessure pas si éloigné, ce n’est pas si mal.

Lopez (3+/5) : Un peu effacé à l’entrée de Cabella, très peu effacé le reste du temps si ce n’est derrière sa paire de couilles d’un beau gabarit pour son âge, ma foi.

Quelle pression ?

Machach (2+/5) : Pas dégueulasse, loin de là, mais il finissait par avoir besoin de souffler. En tout cas, entre lui et Lopez, Vainqueur n’aura pas sa place de titulaire chauffée d’office à son retour : une émulation bienvenue.

Cabella (59e, 3/5) : Oui, il gâche par excès de stupidité la dernière action de la partie. Mais est-ce qu’on résume la carrière de Marlon Brando à l’Île du Docteur Moreau ?

Thauvin (4+/5) : Se pourrait-il qu’il ait… mûri ? Genre, qu’il lui ait poussé des poils, des gonades et de la lucidité tactique ? C’est qu’il en deviendrait presque séduisant, l’ancien boutonneux exaspérant.

Sarr (2-/5) : Dans un orchestre symphonique, il jouerait le rôle du schtroumpf qui fait «pouêt ».

Alessandrini (85e) : peu de temps pour s’illustrer, si ce n’est par un centre de volée joué si fort qu’il finit en touche au milieu de terrain.

Gomis (1/5) : Blessé, il est resté sur le terrain en se sacrifiant pour l’équipe, comme un ancien président cramé jusqu’à l’os sollicite un nouveau mandat « car la République l’exige » : dans un geste supposément noble, mais en réalité égocentrique, suicidaire et qui fait chier tout le monde. Et en bon Français, Rudi Garcia l’a gobé. Cette fois.

Iseka leya (53e, 2/5) : Pas très serein au moment de conclure, c’est juste si l’on n’entendait pas le présentateur du challenge Wanadoo lui crier « vas-y petit, t’as que 55 000 personnes qui te regardent. »

 

L’invité zoologique : François Kamanophèle.

Ce n’est pas qu’ils soient impressionnants, mais ils nous pompent et faute de les écraser à temps, ils peuvent nous faire vivre des déconvenues sérieuses. Voilà pourquoi nous avons convié un anophèle à nous parler de ce match de retour de vacances en Vaucluse (à Lapalud, bien évidemment).
Les autres : Courageux et collectivement organisés, mais pénalisés par une maladresse technique presque touchante. Tiens, ça me rappelle quelqu’un, ça.
Le classement : Techniquement, dixièmes c’est le haut du tableau. Alors hein, s’il vous plaît.
Les images : Un 0-0 oui, mais avec des tirs.
Les aventures managériales de Jacques-Henri : Toujours actif, Jacques-Henri s’est attaqué au cas de José Anigo. Une situation épineuse qu’il a su dénouer avec brio et humanité.
Les aventures managériales de Jacques-Henri (bis) : José Anigo enfin débarqué, l’autre tâche qui attend M. Eyraud est d’améliorer les relations avec l’association OM, présidée par Jean-Pierre Foucault et qui contrôle notamment le centre de formation. Nul doute que Jacques-Henri saura remplir sa mission et en rendre compte, avec la manière comme toujours.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

9 thoughts on “OM-Bordeaux (0-0), La Canebière académie patientera

  1. Outre la dernière action, la rentrée de Cabella n’a pas été si bonne : certes il a su amener de la percussion mais qu’est-ce qu’il ralentit le jeu… C’est vraiment pénible parce qu’il pourrait être bon s’il réfléchissait un peu.
    À part ça, il serait temps d’envisager sérieusement une récompense type micro de plomb pour Stéphane Guy.

  2. En écoutant les commentaires des uns et des autres, je me rends compte qu’il y avait plein d’autres raisons à ce match terne, mais ce qui m’as obnubilé tout au long du match (du moins j’ai quand même du faire des pauses pour calmer mon niveau d’exaspération) c’est le fait que Thauvin et Sarr aient passés tout la partie respectivement sur le côté droit (en rappelant au besoin que Thauvin est gaucher) et côté gauche (réflexion idem pour Sarr qui est droitier). Contre Clermont, je les aient vu permuter régulierement ,Thauvin faisant une passe depuis le coté droit (de son pied gauche biensur) pour la remise de la tête de Gomis pour la reprise de Machach et plus tard faisant une ouverture coté gauche par trop loin de la ligne médiane pour le second but de Gomis…
    Cela à t’il été noté également par quelqu’un ?

    1. Oui, tout à fait. Mon hypothèse, qui vaut ce qu’elle vaut, est que d’un match à l’autre, Garcia a voulu consolider la très bonne entente entre Thauvin et Lopez sur le côté droit. Du coup, si les deux ailiers avaient continué à permuter, je ne suis pas certain qu’on y aurait beaucoup gagné.

  3. Oui j’ai également noté le fait que Thauvin souhaitait éventuellement être du même coté que Lopez . J’ai, d’ailleurs, en voyant Lopez,lui pour le coup, permuter à un moment de la première mi-temps avec Machach, désespérer de ne pas voir Thauvin lui emboîter le pas. Mais, en effet, impossible d’affirmer que cela aurait influé positivement sur le match. Sur mes nerfs, cela aurait fait un bien fou,c’est sur en tout cas.

  4. Perso ce qui me lourde un peu chez Bedimo c’est surtout qu’à aucun moment il « dépasse son poste ».
    Jamais il va aider son DC ou son milieu en prenant le joueur central adverse si le latéral opposé n’est pas monté dans son couloir.
    C’est un peu dommage de se contenter de jouer dans son couloir quand il pourrait « glisser » latéralement sur Diarra pour permettre un pressing plus important dans l’axe, je suis surement pas un spécialiste tactique mais je pense que tonton Bielsa se serait arraché les quelques cheveux restant s’il avait tenté de le faire jouer dans son 3-3-3-1.
    Enfin bref, je veux surtout pas laisser penser que je l’apprécie pas dans son rôle de DG, après des années de Morel je suis plutôt rassuré de voir quelqu’un qui revient défendre autrement qu’en trottinant

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