Par-dessous la jambe.

Aïoli les sapiens,

Une fois n’est pas coutume, c’est en différé que j’ai dû regarder la rencontre, n’ayant pu suivre son déroulement qu’à la radio. C’est en m’efforçant de me dégager de toute influence que je me suis donc mis en devoir d’analyser les images du match, en faisant abstraction de tout ce qui pouvait fausser mon jugement : ni la connaissance du résultat, ni une foi en l’espèce humaine sévèrement entamée par ces deux heures d’écoute d’RMC, ni l’interview de Rudi Garcia une nouvelle fois toute en défausse, ni celle de Jacques-Henri Eyraud commençant déjà à rétropédaler sur les ambitions de l’OM cette année (la 5e place n’est pas un objectif crucial ? allons) et l’an prochain (on ne viserait que la 4e place ? allons), ni la transformation du Parc Chanot en rue Curiol pour étudiants d’école de commerce à l’occasion du meeting d’Emmanuel Macron, non, aucune de ces petites contrariétés n’est parvenue à instiller ne serait-ce que l’ombre d’un a priori négatif au moment d’appuyer sur « lecture. »

C’est donc avec une impartialité absolue, le regard sévère mais juste de l’analyste, l’exigence morale de s’élever au-dessus du tourbillon médiatique, que je puis enfin vous livrer cette contribution que vous attendiez tant : en effet, OM-Dijon, c’était bien de la merde.

 

L’équipe

Gomis est de retour. A part ça ? Rien.

 

Le match

Au (sur)lendemain d’un Lille-OM rendu sinistre par notre manque d’ambition, l’OM se montre poussif, certes volontaire mais sévèrement entravé par des Dijonnais réussissant sans peine à gêner notre relance. Le ballon circule plus que de raison entre Sertic, Rolando et Pelé, s’obstinant à jouer court sans qu’aucune solution ne soit jamais trouvée. Malgré toute la sympathie que j’éprouve pour Rudi Garcia – et encore celle-ci commence-t-elle à s’écorner – si ce problème récurrent n’est pas un souci tactique, je ne sais pas ce que c’est. Une nouvelle fois, si la seule solution du coach est de ne rien changer en attendant que Rolando se transforme en Bonucci, je crains que la fin de saison s’avère plus ardue qu’escompté.

Quand il parvient à franchir le premier rideau bourguignon, l’OM se procure cependant quelques occasions. Un tir de Payet est ainsi dévié par la main d’un défenseur : si dans le département du Rhône ce délit est passible d’un pénalty assorti de l’expulsion et de l’amputation du fautif, la justice méditerranéenne se veut plus tolérante et l’arbitre laisse le jeu se poursuivre.

Quelques actions mal conclues de part et d’autre meublent la première période, jusqu’à ce dernier corner dijonnais tiré par Abeid. Le ballon échoue à l’entrée des six-mètres où Grégory Sertic, Girondin de cœur et épileptique de vocation, le propulse dans la cage d’une très belle volée (0-1, 45e+1).

Fort heureusement notre autre recrue hivernale, Dimitri Payet, n’attend guère pour à son tour réaliser ce qu’on attend de lui. L’une des rares percées de Maxime Lopez lui procure un coup-franc à 28 mètres, qu’il convertit d’une frappe orgasmique (1-1, 48e).

S’ensuit le meilleur quart d’heure olympien, ponctué par une déviation de Thauvin sur le poteau. Deux tirs de Gomis puis Vainqueur à dix minutes de la fin, toutes deux détournées par Reynet, échouent à forcer la décision. Au contraire, ce sont les contres dijonnais qui se montrent les plus menaçants en toute fin de match, et demandent à Pelé de s’employer pour préserver ce triste match nul.

Les joueurs

Pelé (4-/5) : Malgré la constance de ses équipiers à éprouver son jeu au pied slipométrique, Yohann a répondu présent. Irréprochable sur sa ligne.

Sertic (1+/5) : Après plusieurs matchs corrects mais souvent entachés d’une énorme connerie sans conséquence, Grégory a fini par commettre la bourde fatale. Peut-être devrait-on nous venger des Bordelais en leur envoyant Rod Fanni, un peu comme les Schtroumpfs avec Gargamel, à la fin de La Schtroumpfette.

Rolando (2+/5) : Autorisons-le sans plus attendre à envoyer des parpaings de 60 mètres. Le voir chercher à relancer proprement sans solution a quelque chose de pathétique. Quand les Juifs fabriquent un Golem, ce n’est pas pour lui faire broder des napperons, bordel de merde.

Bedimo (2-/5) : Une relance slipocide qui présente le mérite de pouvoir faire parler de son match.

Sakai (2+/5) : Un match de 4L Trophy, à la combativité inaltérable mais avec un peu de jeu dans les rotules.

Vainqueur (2/5) : Il a eu autant d’influence sur le match que moi sur la sexualité de Valérie Boyer. Ce qui n’est pas une raison pour ne serait-ce qu’évoquer la rumeur d’une supposition que Cabaye puisse un jour effleurer l’idée d’être recruté à sa place (la place de Vainqueur, pas celle de Valérie Boyer).

Njie (89e) : Bien tenté.

Sanson (3-/5) : Un rôle essentiel dans la verticalité du jeu, parce que j’aime bien parler comme quelqu’un qui s’y connaît, mais révélé hélas par intermittence.

Lopez (2/5) : Avant de regarder le match, je craignais le pire à la lecture des commentaires. Finalement, il ne m’a pas semblé si anal, d’autant qu’il provoque le coup-franc décisif (et qu’il aurait pu, lui aussi, obtenir un pénalty). Reste que, depuis la réorganisation de l’effectif, il a toujours autant de mal à trouver sa place. Soit un nouveau problème tactique que l’on voit se reproduire de match en match sans qu’aucun correctif ne semble y être apporté.

Cabella (76e) : Il aurait peut-être été intéressant de le voir entrer plus tôt.

Payet (3+/5) : Des lueurs intermittentes, mais quelles lueurs ! Un tir qui aurait dû conduire à un pénalty, un superbe but, quelques frappes intéressantes. Pas une énorme performance d’ensemble, donc, mais puisque les dirigeants nous invitent à nous contenter de peu…

Thauvin (2/5) : Foutue trêve internationale qui épuise nos meilleurs joueurs.

Zambo Anguissa (83e) : Sa traditionnelle apparition hygiénique, sans tache ni éclat.

Gomis (2-/5) : La condition d’un anémique en vacances à La Paz. Forcément, il va lui falloir encore un peu de temps pour se rétablir pleinement.

 

L’invité zoologique : Mehdi Abeille.

Peu exubérante mais travailleuse, et potentiellement douloureuse pour qui ne se méfie pas, l’abeille est un auxiliaire indispensable de l’écosystème même si, de temps à autre, on lui lâcherait bien un coup de glyphosate dans la figure pour lui apprendre à gâcher nos pique-niques. L’hyménoptère est donc bien l’invité approprié pour livrer ses observations sur ce match.

– Les autres : Appliqués, cohérents, sans juste ce soupçon d’adresse que leur manque à la fin des actions pour obtenir un meilleur classement.

– Les images : Voilà, avant de passer à autre chose.

– Le classement : Bordeaux perd à Nice comme prévu, mais semble-t-il en montrant un niveau plus intéressant que le nôtre. D’où le regret de perdre des points aussi bêtement, d’autant que les Lyonnais ne sont pas, eux non plus, sur une dynamique extraordinaire.

– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Diot-Maid ressuscite pour remporter le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

5 thoughts on “OM-Dijon (1-1), La Canebière académie bâcle

  1. Ta sortie sur le Golem me fait penser au film « la forteresse noire » de Michael Mann.
    ca me donne envie de boire pour oublier (excuse facile mais excuse quand même) le match+le film

  2. « Quand les Juifs fabriquent un Golem, ce n’est pas pour lui faire broder des napperons, bordel de merde. »

    Putain tu as fait ma semaine ?

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