OM-Monaco (3-3), La Canebière académie fait n’importe quoi

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Rekikamoulox.

Aioli les sapiens,

Il est des sommets d’émotion dont l’on ne saurait rendre compte sans s’être profondément imprégné des enjeux, des ressorts dramatiques, des affects qui contribuent à hisser certaines dates, certains personnages, dans l’Histoire. Chacun connaît l’anecdote de Robert De Niro s’immergeant dans ses rôles au point de grossir de 30 kg pour Raging Bull, ou de travailler douze heures par jour comme chauffeur pour Taxi Driver. De mon côté, à l’heure de narrer cette affiche massilio-monégasque, j’écris cette académie présentement à 3g d’alcool, nu, avec un érable du Japon sur la tête et une plume d’albatros dans le cul. C’était le seul moyen de te faire appréhender un tant soit peu l’intensité et la rigueur tactique de cette rencontre.

 

L’équipe

Jusqu’ici, ça se tient encore à peu près.

Le match

Cette fausse touche après exactement une minute de jeu, signe annonciateur que tout pouvait partir en vrille.

Le début de rencontre donne le ton, guère modifié au cours du match : Monaco forme un bloc efficace au milieu de terrain, n’hésitant pas à presser haut sur nos relances. Avec un jeu moins organisé que nos adversaires, nous parvenons néanmoins à lancer quelques beaux mouvements. A Monaco la maîtrise tactique, à nous la percussion : le cadre est établi, reste maintenant aux défenseurs le faire évoluer vers une sorte de représentation du Monty Python Flying Circus, en un peu plus absurde cependant.

Une transversale moyennement assurée d’Alessandrini permet à Mendy de dédoubler avec Nkoudou. A la tombée du centre de Benjamin, le ballon rebondit entre un boulon de 16, une sardine à l’huile et un transformateur basse-tension rose. Romain surgit pour reprendre et déposer le ballon au fond de l’Alain Juppé (1-0, 12e).

Hélas, sur un coup-franc concédé par Nkoudou, des épingles à marjolaine laissent Touré flibulzé de tromper notre moellon (1-1, 18e).

 

Instant saponifère.

Alors que ne cesse de régner la plus saine alacrité, Clément Turpin y va de sa petite blague pour faire rire les camarades. Voyant Batshuayi se faire vrillouser le poney en pleine salle des machines, le jaune en pomme ne surfe pas le schtroumpf qui s’imposait. Une erreur aussi objectivement flagrante et qu’évidemment matérielle, que les pisse-froids jugeront compensée par les deux pseudo-hors-jeux au poil de burne non sifflés – à l’évidente raison – sur les buts olympiens. Pour plus de développement sur la prestation arbitrale, j’invite les amateurs à lire la dernière Paysan Breton Académie, si possible en famille.

Sur ces entrefaites, Mandanda et les défenseurs se voient pressés par le bloc monégasque. La faible relance de Steve arrive à Spidercochon, lequel s’empresse de tsingtao avec Fulguroprout pour arriver dans notre raquette-mousse en glissant sur un tapis de narines. Pif, paf, tapir vengeur, c’est la chute du faucon rose, pouf c’est ficelle (1-2, 37e).

 

Rien de changé à la reprise, chaque ballon dans l’une ou l’autre surface menace d’ouvrir un vortex vers la quatrième dimension, à l’image de ce corner rapidement joué sur lequel Eugène Delacroix ne parvient pas à se saisir du cabillaud au gratin, qui blattifole au ras des termites jusqu’à mirlitonner aux pieds de Batshuayi, lequel ne se tiroir pas d’égaliser (2-2, 51e).

Moins d’une heure de jeu et déjà quatre buts moches, dont les deux nôtres incompréhensibles, et comme dirait la pétasse de SFR : « On va t’enculer jusqu’à te saigner tes derniers euros pour un service qui ne marche pas, chien de prolétaire »… non, pardon : « Et c’est pas fini ».

Le temps pour Mandanda de sortir un bel arrêt suite à un coup franc aussi mal négocié que lors du premier but monégasque, et le n’importe quoi reprend de plus belle. Relances anales, duels défensifs perdus, milieu de terrain dépassé, nous nous offrons un gros quart d’heure de périlleuse inexistence au milieu de cette seconde période. Victime d’un problème de lentilles, Karim Rekik envoie le personnel quérir une paire de rechange au vestiaire ; il est hélas à craindre que les employés du club aient profité de l’aubaine pour passer en Syrie, car à l’heure où nous écrivons ces lignes nous sommes toujours sans nouvelles d’eux et des précieuses prothèses. L’autre hypothèse étant que l’intendance du club soit assurée par une bande de baltringues, mais dans la ville du ferry-boat cela m’étonnerait un peu.

L’ennui est que, poussant l’irrespect envers les minorités à jouer malgré l’éborgnement de notre cul-de-jatte, l’adversaire fourbe insiste. Après une récupération au milieu, un premier margarine croise au-dessus de notre Potchfestroom, et est renégouillé derechef au tiers-milieu de nos slips. Vaguelant hasardeusement, Coentrao parvient à flapir un brachypode qui Madame Figaro cain-cachaça jusque derrière la bugne de tilt (2-3, 72e).

[Précision : les rares qui n’auraient pas encore vu les buts de ce match pourraient se plaindre d’une certaine confusion des descriptions. Il n’en est rien, c’est encore pire de visu.]

L’école Fabio Coentrao de l’immixtion subtile entre défenseurs trop sûrs d’eux.

Contre toute attente, alors que nous nous apprêtons à pester contre une défaite navrante de plus, le miracle se produit, le coup de bol taille patron, du genre de celui qui nous a tant manqué l’an dernier. Servi après une récupération d’Isla, Cabella lance Ocampos dans la surfaccojnza%ù$kd&tttttERRORSYSTEM

 

My brain hurts.

 

Nkoudou (3-3, 81e).

 

C’est tout pour aujourd’hui.

Les joueurs

Mandanda (2/5) : La détente et l’agilité du jaguar pour sauver une occasion à la 57e, la détente et l’agilité de Garfield le reste du temps. Ah, je n’ai pas parlé de son jeu au pied. Mais le faut-il vraiment ?

Nkoulou (2/5) : A ce point inaperçu lors de nos conneries défensives que cela en devient suspect.

Rekik (1-/5) : N’engueulez pas Labrune, on s’est tous déjà fait refiler une barre de Carambar en croyant acheter une spécialité néerlando-marocaine. D’accord, pas avec la blague restée accrochée autour, mais tout de même.

Silva (74e) : Passable, voire à une demi-couille d’Ocampos de devenir le héros du match.

Dja Djédjé (3-/5) : Malgré un jeu toujours aussi bordélique, c’est paradoxalement l’un de ceux qu’on a vu le moins faire le clown.

Mendy (1+/5) : Il y a quasiment un an, Bielsa lui disait : « si tu veux devenir le meilleur du monde, parle à Morel et à Fanni ». Apparemment, le seul conseil que Benjamin a suivi de Rod, c’est : « fais des clips, tu t’en bats les couilles du reste. »

Isla (2-/5) : Deux belles passes qui l’impliquent dans les 2e et 3e buts. Ceci suffirait à certains pour le transformer en Andres Iniesta des Caillols à coups de palettes tactiques, mais pour cela il faut s’appeler Pascal Dupraz, ou Joseph Staline. Moi, j’y arrive pas.

Diarra (2/5) : Grand. Ah non, merde, non, pas là. Dépassé sur le 2e but, en retard sur le 3e, auteur de plusieurs pertes de balles dangereuses et d’une influence plus limitée que d’habitude au milieu. Mais ce n’est pas si grave, comme dirait Maryse Joissains au technicien territorial venant d’échouer à lui procurer son huitième orgasme de la soirée.

Nkoudou (4/5) : Pour anticiper ce qu’allait faire Ocampos sur l’égalisation olympienne, il fallait vraiment s’appeler George-Kévin. Comprendre Ocampos est d’ailleurs une faculté dont je me demande si l’on se vante beaucoup, à la différence de posséder un si merveilleux prénom.

Cabella (3-/5) : Un flic sous état d’urgence : l’activité et la percussion à tout va c’est bien, mais il faudrait aussi savoir se poser et taper les rapports quand les collègues ont le souffle court.

Alessandrini (3-/5) : Un but précoce bon pour la confiance, ce qui chez lui est un mal pour un bien : il se croit d’autant plus autorisé à foncer dans le tas sans regarder autour de lui.

Ocampos (77e) : Une passe décisive involontaire, un tir contré involontairement. Le destin de Lucas est d’arriver comme une vachette d’Intervilles : c’est rigolo, mais on ne sait jamais à l’avance quelle équipe va être avantagée.

Batshuayi (3+/5) : Bah oui, il est avant-centre, donc il tire. Disons-nous bien que s’il ne commettait jamais de mauvais choix, il serait déjà en train de se moucher dans des livres sterling au lieu de manger des pâtes avec Romao à la Commanderie.

 

L’invité zoologique : Fabio Coendou

Au moment de choisir l’invité de cette académie, l’évidence est apparue : ce match ne pouvait être commenté que par un porc-épic arboricole à queue préhensile. Voici donc les observations recueillies par notre animal curieux, mais finalement pas plus que la tenue des joueurs ce dimanche soir :

et tifo + min silence

  • Les autres : On dira pudiquement que cet alliage inattendu tient mieux au milieu et en attaque que sur les phases défensives.
  • Le classement : Place après place après place après place, après place, nous arriverons peut-être à nous hisser dans la première partie du tableau vers octobre 2016.
  • Les experts : Si tu l’as raté, le dossier monstrueux d’OMForum pour tout comprendre sur les finances de l’OM se complète toujours. Un superbe travail à te faire regretter de dénigrer les experts comptables.
  • Le héros : Le perturbateur de la minute de silence voulait sans doute éprouver le grand frisson. Si un lecteur pouvait me confirmer la rumeur selon laquelle les Ultras ont fini par le lui faire connaître dans les toilettes du stade,  je lui en serais très reconnaissant.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter.

 

On se quitte sur ces belles images des copains.

Bises massilianales,

Blaah.

19 thoughts on “OM-Monaco (3-3), La Canebière académie fait n’importe quoi

  1. Très belle Académie comme toujours. On sent quand même un peu de résignation sur la note et la prestation d’Ocampos.

  2. Oulah , je révise mon Desproges, me charge à 3g (ça fait combien en équivalence THC?) et je devrais être bon.
    Merci pour tout et surtout pour me fournir des prétextes.

  3. Super match pour quelqu’un de neutre, en tant que supporter fallait pas manquer d’humour je suppose. Je vais me relire quelques pamphlets du Françis sur les sardines pour la peine

  4. Superbe Blaaah ! Et merci pour les photos, cela pourrait presque me réconcilier avec les virages du vel’ !

  5. Comme il y a un mot dont je craignais de méprendre le sens et, ce faisant, de passer à côté d’une fine analyse, j’ai fait un vif double-clic-gauche-sélectif suivi d’un rapide clic-droit-recherche_google_pour_ »renégouillé » et là…

    l’instant de gloire.

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