OM-Nice (2-0) : La Canebière Académie est solide sur ses appuis

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Un plan sans accroc.

Aïoli les sapiens,

Si l’on se met à gagner des matchs normaux, sans émotions superflues, juste parce qu’on est plus forts que l’adversaire, voilà qui va compliquer l’écriture de nos introductions académiques. Après pour l’académie je ne dis pas, mais pour ce qui est de la bonne marche d’une équipe de football, l’absence de fantaisie peut avoir un côté reposant aussi, parfois.

Les Longorious Basterds

Rulli
Rongier (Lirola, 73e) – Cornelius (expulsé, 74e) – Brassier – Murillo
Kondogbia – Højberg
Greenwood (honte à nous, Meïté, 90e) – Harit (Koné, 72e) – Luis Henrique (Garcia, 82e)
Maupay (Rowe, 73e)

La trêve internationale est fatale à Merlin et à Carboni, absents pour blessure. Balerdi et Wahi sont eux-mêmes jugés insuffisamment aptes à participer. Singulièrement déplumé, l’effectif doit donc recourir aux indésirables de l’été que sont Lirola et Garcia. Le Rongieur doit quant à lui dépanner au poste de latéral droit.


Le match

Ce week-end à Venelles on faisait le Happy Festival, et j’ai été impressionné par le débit des buvettes en période de haute fréquentation : quand faut nourrir un public affamé t’as pas le temps de pinailler, t’empales le pain sur le pic à hot-dogs, tu fourres la saucisse, oignons, ketchup, bam, au suivant. Et à l’OM, dieu sait qu’après l’an dernier le public est particulièrement affamé, aussi Højberg n’attend-il pas cinq minutes avant d’ouvrir en deux le milieu niçois et de lancer Luis Henrique pour insérer la première knack dans la défense : habile et tranchante, l’action est cependant avortée par le gardien.

Par la suite, l’OM conserve une possession relativement stérile, quand Nice se montre menaçant par épisodes. Les deux équipes manifestent une certaine envie mais s’opposent mutuellement des blocs bien mastoc bien gaufre triple-épaisseur à la farine complète. Il faut ainsi attendre les dix dernières minutes avant que le match ne s’emballe réellement.

La première alerte sérieuse est lancée par Bard, qui claque sur le poteau une jolie volée en angle fermé à la réception d’un centre venu de notre côté gauche. Aux Niçois l’esthétique gratuite, à nous les actions à la zob qui se terminent par un but : après un corner repoussé par la défense, la bromance Luis Henrique / Højberg se poursuit pour aboutir à un centre dévié. Le ballon part en cloche, ce qui plonge dans la perplexité des défenseurs et gardiens niçois aussi déboussolés que des ingénieurs de Boeing essayant de se rappeler comment on fait un atterrir un avion sur ses roues. C’est tout juste si l’on ne voit défiler derrière leur regard perdu des équations pleines d’intégrales et de cosinus pendant que le ballon retombe. C’est couillon pour eux : s’ils voulaient savoir où allait retomber le ballon, il leur aurait suffi de regarder où se trouvait Maupay. Neal se glisse en effet dans le dos de son défenseur, pile où il faut être pour placer une petite tête de filou qui laisse le gardien comme un stassi (1-0, 40e).


À la reprise, Nice s’essaie à son tour aux buts de zguègues, sans plus de succès : un coup-franc direct de Boga est moyennement négocié par Rulli, qui se rattrape cependant en déviant du cul la reprise de Rosario. Poteau, le ballon revient dans les gants, cherchez pas c’est un art. Tiens, d’ailleurs, après vous avoir montré comment on marquait des buts moches, on va vous faire une petite démonstration de beaux buts, tiens, vous repartirez moins bêtes ce soir. Ainsi, Clauss se fait bouffer le ballon par un pressing conjoint de Murillo et Kondogbia. Luis Henrique en profite pour récupérer sur l’aile gauche, se recentrer d’un crochet en pissant un petit coup de plus au passage sur notre ex-latéral, pour le plaisir, et de solliciter Harit à l’entrée de la surface. Instinctivement, Amine effectue la remise en une touche parfaite pour Luis, qui sans contrôle nous balance des seize mètres et tout en décontraction le petit plat du pied en lucarne qui va bien, comme ça, une main dans le slip, comme s’il avait réussi ça toute sa vie (2-0, 53e).

L’OM pose ainsi sa main sur la rencontre comme on pose un œuf sur le gros crâne chauve d’Éric Ciotti : avec autorité. Peu après l’heure de jeu cependant, les Niçois paraissent en mesure d’inverser le rapport de force, sur le plan physique notamment : dépassés, Cornelius puis Rongier commettent ainsi deux fautes valant avertissement. L’OM s’en sort cependant sans trop faire monter le slipomètre.

Tous les curseurs sont au vert, le jeu de l’OM est un solide composé de séquences construites et de gestion maîtrisée, l’efficacité est au rendez-vous, bref nous commençons à plaire. Et un OM qui commence à plaire, visiblement, ça enclenche le mode d’urgence « Bielsa 2014 » dans le cerveau de certains arbitres. Alors que Cornelius réclame pour jouer son coup-franc défensif que les adversaires se placent à distance réglementaire, Benoît Millot pète un câble et lui adresse sans préavis un deuxième carton jaune pour gain de temps.


Le dernier quart d’heure doit donc se jouer en infériorité numérique : l’OM a beau subir, le collectif ne panique absolument pas, bien aidé en cela par Moukoko qui rate une occasion éléphantesque de réduire la marque, juste après le carton rouge. Servi seul à six mètres du but, le Niçois trouve le moyen de rater la cage grande ouverte : nos adversaires ont beau réclamer un pénalty au passage après une hypothétique faute de Greenwood (honte à nous) au début de l’action, l’arbitre leur fait savoir qu’il n’y a pas non plus écrit « Armée du salut » sur son front.

Le reste des occasions niçoise est annihilé sans trop de peine par des interventions de Brassier, Højberg ou Rulli, pas toujours canoniques mais assurément efficaces. Le CU 84 peut donc attendre sereinement la 84e minute pour fêter comme il se doit son quarantième anniversaire, avec cinq minutes d’un impressionnant festival pyrotechnique embrasant le Virage Sud. Toujours aussi pisse-froid que faux-cul (ainsi qu’incompétents, mais ça c’est une autre histoire), les pontes de la Ligue Professionnelle de Football ne manqueront pas d’infliger une lourde suspension au virage tout en incluant les images de l’événement à leurs vidéos de promotion du produit. Un enjeu dont le CU84 se bat absolument les couilles pour des motifs que l’on ne peut ici qu’approuver :

1°) la LFP on l’emmerde
2°) Suspension ou pas, de toute façon ça les valait, on n’a pas tous les jours 40 ans bordel de chiotte.

En outre, le match ne souffre guère que d’une interruption de quelques minutes, qui ne perturbe aucunement nos Olympiens, bien au contraire. La fin de match est gérée une main dans le slip, et conclue par une jolie ouverture de Koné pour Rowe, qui prend de vitesse le gardien mais rate le cadre au moment de conclure. Après de premiers matchs perfectibles mais convaincants contre des équipes de viers marins, l’OM franchit ainsi un niveau en offrant une prestation sans exubérance mais excessivement solide et efficace face à des gus qui ne sont pourtant pas supposés être les premiers tocards venus.


Les joueurs

Rulli (4/5) : Le genre de gardien énervant (pour les adversaires) qui finit par récupérer le ballon dans les mains après 18 rebonds entre ses couilles et le poteau, et qui te fait un clin d’œil en disant : « hé ouais minot, c’est pas de la chance, c’est du talent ».

Rongier (2+/5) : Barré pour l’instant par la doublette Højberg-Kondogbia au milieu, le Rongieur reste devant Pol Lirola dans la hiérarchie des latéraux. Maigre consolation, mais en joueur de devoir Valentin fait le boulot sans se plaindre.

Lirola (73) : Autant ça va être comme Luis Henrique, baladé de prêt en prêt puis soudain le vilain petit canard devient un grand cygne, majestueux et tout et tout. Non, je sais, on n’est pas à Disneyland ici, mais bon, en même temps on ne serait plus à un miracle près.

Cornelius (expulsé 74e, 3-/5) : Apprend à ses dépens qu’il ne faut pas jouer au plus con avec un arbitre de Ligue 1, c’est jamais toi qui gagnes. Sa suspension s’ajoutant aux blessures, Benatia va devoir se résoudre à l’inimaginable pour pouvoir la défense centrale, appeler un banni définitif du genre Manuel Valls, Carl Oberg ou Chancel Mbemba.

Brassier (3/5) : Bah écoutez, on sait pas comment ça tient, mais pour l’instant ça tient.

Murillo (3/5) : Au Panama on est habitués à cacher les choses en toute discrétion. Bah Amir, il a escamoté les attaques niçoises, c’est déjà pas mal.

Kondogbia (3+/5) : Si Højberg est le mafieux en costard classe, Geoffrey joue le rôle de son porte-flingue Luigi Testadicazzo, l’indissociable brute épaisse chargée de faire comprendre les choses à ceux qui n’entendent pas bien quand on leur parle doucement.

Højberg (4/5) : Encore une journée ordinaire pour The Wolf : ça fait la tournée des affaires, ça relève les compteurs, ça règle les différends, ça colle une balle entre les deux yeux les fois où c’est nécessaire. Ça résout les problèmes, quoi.

Greenwood (honte à nous, 2/5) : J’avoue, faut qu’on arrête d’en faire trop avec Mason Greenwood, on ne peut pas attendre de chaque joueur de foot qu’il se comporte comme l’Abbé Pierre non plus. Ou l’inverse, je sais plus.

Meïté (90e) : Entré juste pour inhaler quelques fumis et gagner des points pour maladie professionnelle.

Harit (3+/5) : Je ne dis pas que Roberto De Zerbi fait des miracles, je dis juste queJ’ai vu un international marocain lâcher sa balle en première intention.

Koné (72e) : Après quelques pépins physiques, Ismaël Koné fait enfin ses premiers pas  – prometteurs – au Vélodrome.

Luis Henrique (4/5) : Normalement quand on devient père de famille on gagne 10 kilos, deux mentons et une calvitie. Luis Henrique lui il a seulement gagné le droit de se mettre à marquer les mêmes buts que Lionel Messi, la vie est injuste.

Garcia (82e) : Intègre la caste de nos joueurs-jokaris, ceux qu’on expédie le plus loin possible à grands coups de raquette dans la gueule, mais en les gardant quand même attachés à un élastique, au cas où.

Maupay (3+/5) : On en a tellement fait sur sa réputation de petit malin capable de faire dégoupiller n’importe quel défenseur, qu’on a négligé sa capacité de petit malin capable de marquer des buts de filou.

Rowe (73e) : Rentre comme d’habitude avec l’accélérateur collé au plancher. Il aurait suffi qu’il relâche un tout petit peu avant de conclure, et on avait droit à une entrée parfaite.


L’invité zoologique : Lente Bonfim

Ce qu’il y a avec les poux, c’est qu’on ne sait jamais à l’avance si l’on va avoir affaire à une minusculerie insignifiante ou à une saloperie indécrottable. Dans le doute, on mobilise les moyens.

  • Les autres : Manquer de réussite, foirer des occasions plus grosses que nous et perdre sur des buts improbables, à la base c’était notre créneau à nous, bandes de plagiaires. Vaï, on n’est pas rancuniers, on vous le laisse si vous y tenez tant.
  • Le classement : Toujours deuxièmes derrière le PSG, en compagnie de Monaco.
  • Coming next : Deux déplacements nous attendent à Lyon puis Strasbourg, avant la réception d’Angers.
  • Les réseaux : ton dromadaire blatère surFacebook, Twitter et BlueSky. Rémy B. remporte une nouvelle fois le concours zoologique.

Bises massilianales,
Blaah.

2 thoughts on “OM-Nice (2-0) : La Canebière Académie est solide sur ses appuis

  1. Allez c’est bon… ça sera desormais sans moi… c’est au delà du harcèlement sur Greenwood…
    Y’a pas moyen de faire revenir marseille vu du ciel?

  2. « Manquer de réussite, foirer des occasions plus grosses que nous et perdre sur des buts improbables, à la base c’était notre créneau à nous, bandes de plagiaires »
    Exactement , comment ne pas penser au but de Bilal Brahimi ?

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