OM-Qarabag (3-1), La Canebière académie fait le travail

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Faudrait pas croire ça déjà bouclé.

Aïoli les sapiens,

Oui l’adversaire du soir est insignifiant. Oui cette Conference Ligue peut être rebaptisée « Coupe des losers ». Il n’empêche qu’il s’agit-là de la dernière ocasion pour nous d’accomplir ce qui représente l’objectif principal du football : gagner des trucs et se jeter en slip dans le Vieux-Port. Finir le championnat de France à la deuxième place est assurément une belle performance, sans doute vitale pour la comptabilité, mais ce n’est pas cela qui nous fera ferait sortir les fumigènes. Nous vivotons depuis des années entre qualifications péniblement arrachées en Ligue des Champions, suivies l’année suivante d’une humiliation en bonne et due forme dans ladite Ligue et une ou deux années de médiocrité sportive entrecoupes de crises diverses. Cela fait dix ans que ce cycle morose n’a jamais pu être brisé, les principales occasions se résumant à des claques reçues en finale de coupe de France, de Ligue Europa, et même du purement symbolique Trophée des Champions.

Depuis 2012, même Guingamp, Bordeaux ou Nancy ont ajouté des lignes à leur palmarès. Même Rennes a fini par abandonner son image de parangon de la lose. En cette rare année où la coupe de France n’était pas cannibalisée par le PSG, nous nous sommes vautrés à la première marche un peu relevée. Autant dire que dans cette dernière compétition au plateau dépourvu de toute terreur,  opposer l’argument « on va pouvoir se concentrer sur le championnat » à une élimination précoce mériterait de repartir à la Commanderie avec les bombes de peintures. Ou alors, c’est que nous avons oublié pourquoi on encourage l’OM.

Mas tout ceci n’est qu’hypothèse, bien sûr, puisque cette Conference Ligue, nous allons la gagner. Nul ne doute qu’il s’agisse d’un objectif majeur, en témoigne la grosse équipe alignée ce soir pour vaincre le modeste Qarabag.


Les Longorious Basterds

Mandanda
Lirola– Balerdi – Alvaro –Luan Peres
Kamara – Gueye – Gerson (Guendouzi, 68e)
Ünder (Dieng, 68e) – Milik (Payet, 68e) – De La Fuente (Bakambu, 68e)


Non, je déconne, bien sûr qu’on aligne une équipe bis, faut reposer les forces vives pour Clermont ce week-end. La seule absence concerne Rongier, suspendu. Mandanda retrouve du temps de jeu, et le capitanat au passage. La charnière est mise au repos au profit de Balerdi et Alvaro. Lirola retrouve son vrai poste de latéral droit, Luan Peres conserve son vrai-poste-de-latéral-gauche-qui-n’est-pas-le-sien. Gueye est positionné en sentinelle, Kamara et Gerson devant animer un 433 dans lequel de vrais ailiers, Ünder et De La Fuente, permutent pour alimenter Milik.

En toute honnêteté, si l’on peut regretter ce bricolage s’agissant d’une échéance à ne surtout pas manquer, reconnaissons que la modestie de l’adversaire représente une bonne occasion de faire tourner l’effectif : le tout est de ne pas se rater.


Le match

Sans surprise, ce 433 sans meneur de jeu attitré peine à fonctionner. Malgré quelques percussions intéressantes en tout début de rencontre, les joueurs manquent de repères et ne parviennent pas à compenser ce handicap en pressant haut et groupés. Les Azerbaïdjanais déploient leur jeu, et il faut bien reconnaître que celui-ci n’est pas dégueu. Mandanda doit parer un tir excessivement dangereux dès leur première combinaison sur corner, avant que Balerdi ne s’oppose à un tir consécutif à un débordement sur Alvaro.

Sans méchamment nous presser, Qarabag guette nos (nombreuses) pertes de balle pour déployer des offensives toujours justes qui nous obligent à quelques tacles in extremis. L’écart de niveau commence cependant à se faire sentir en début de première mi-temps, quand nos adversaires se mettent à perdre le ballon bien plus rapidement. Jouant plus haut, nos Olympiens peuvent alors se rendre compte que la défense azerbaïdjanaise n’est pas aussi séduisante que leur milieu. Quant à leur gardien, c’est carrément Aurore Bergé à l’Assemblée nationale : au sein d’un ensemble pas toujours brillant, il arrive quand même à faire tache.

Ledit gardien savonne ainsi un coup franc pourtant mal tiré par Ünder, offrant à Kamara un tir que la défense dévie de justesse. S’ensuivent deux corners : le second, tiré par De La Fuente, voit le gardien hésiter un quart d’heure et ne quitter sa ligne qu’au moment précis où il sera certain de se faire pourrir : Milik voit sa tête repoussée sur la ligne puis conclut de près (1-0, 41e).

Peu après, Luan Peres réussit l’un de ses seuls débordements mais voit son centre intercepté. La défense exécute alors un amour de relance dans l’axe que Gueye se montre le plus prompt à récupérer. Passé le temps d’hésitation né de la vision de Milik en pleine surface sans défenseur à moins de deux mètres, Pape vérifie qu’il n’a pas la berlue et transmet donc à Arek, non marqué et de surcroît largement couvert, et qui y va donc de son doublé une main dans le slip (2-0, 44e).


Une équipe valeureuse torchée par un réalisme écœurant dû au talent individuel du grand attaquant adverse : y a pas à dire, ça fait beaucoup de bien quand c’est aux autres que cela arrive. Reste qu’après la pause, l’OM nous gratifie de sa spécialité aussi incompréhensible que trèèèèèèèèèès agaçante, genre à la limite du Monsieur Lapin gratuit : le refus total de jeu et la motivation rendue à un adversaire qui n’en demandait pas tant.

Un joker nous est offert à la 50e quand un une-deux disperse Lirola, Balerdi et Gueye, aboutissant à un centre en retrait puis une lourde sur l’équerre. Dix minutes après la pause, un mouvement Gerson-Milik-De La Fuente sert Gueye à l’entrée de la surface, qui oblige le gardien à une RAIE : il s’agit-là de notre dernière occasion – et même de notre dernière séquence un peu construite – avant de longues minutes de néant total.

Deux pertes de balle coup sur coup obligent Mandanda à une première sortie qui dément définitivement les rumeurs sur sa condition physique, aussitôt suivie d’une envolée sur un tir de loin. Le slipomètre est activé, y compris chez Sampaoli qui remplace quatre joueurs d’un coup : les ailiers décevants, Gerson qui a fait ses trucs mais bof, et Milik pour ne pas qu’il prenne trop l’habitude de coller des triplés non plus.


Le replacement de Kamara en centralinelle (oui oui, une sentinelle qui recule dans la défense) nous rassure un peu, tandis que Guendouzi et Payet nous aident à un peu mieux tenir la balle. Pour autant, la menace demeure et Steve doit encore s’opposer à une talonnade de près, consécutive à un tir foireux transformé en centre. L’OM ne tient pas compte de l’avertissement né de cette phase de jeu, qui se reproduit quasiment à l’identique quelques minutes plus tard. Notre défense supposément de grognards montre plus de nervosité qu’une patineuse russe de 15 ans à qui les entraîneurs ont promis 30 ans de goulag si elle se foire : nous sommes débordés à gauche et le centre, légèrement dévié, parvient dans la surface où les attaquants, en toute lucidité, décalent l’un des leurs seul à droite. Celui-ci ferme les yeux et frappe très fort en espérant que cela donne quelque chose, et en l’occurrence cela donne un centre repris de près par Kady (2-1, 85e).

Fin du but à l’extérieur oblige, cette réduction du score est d’autant moins dramatique que, même à 2-0, la qualification n’était pas davantage assurée avant le retour. Le tout est de passer la fin de ce match aller sans se faire remonter davantage, ce qui n’est pas gagné d’avance vu les rapports de force à ce moment précis. C’est alors que, de la même manière que Milik en première période, Payet fait parler le talent individuel : il perce et obtient un coup-franc qu’il tire lui-même, le gardien parvenant à détourner en corner. Dimitri joue ce corner sur la tête d’Alvaro, qui trouve la transversale. C’est enfin un Dieng très remuant qui sollicite le une-deux avec Guendouzi, qui lui rend le ballon à gauche de la surface. Cheikh fait mine de centrer du pied droit et, d’un crochet sur la ligne de sortie de but, envoie son défenseur glisser jusqu’aux Goudes. S’ensuit un petit centre pied gauche sur lequel le gardien fait admirer sa détente de phacochère, et une réception de Payet qui pladupiésécurise au second poteau (3-1, 92e).

Malgré le jeu médiocre produit par une équipe remaniée, l’OM fait ainsi parler sa différence de niveau individuel pour se procurer une avance certainement pas décisive, mais en tout cas relativement confortable. On ne demande pas mieux pour le match retour, en réservant nos envolées épiques pour les tours suivants face à des équipes plus relevées.


Les joueurs

Mandanda (4+/5) : Si son jeu au pied l’enracine définitivement dans l’ancien monde, Steve a montré qu’on pouvait toujours compter sur lui, à coups de parades-réflexes et sorties énergiques. Pour tout dire, il a même paru plus affûté que lorsqu’il était un pilier indéboulonnable de l’équipe.

Lirola (2-/5) : moins de débordements que dans un congrès de comptables luthériens.

Balerdi (3/5) : pas déstabilisé par le fait d’affronter le sosie d’un joueur du Bayern (Boune Sarr), Leo a résolu de justesse quelques situations compliquées

Alvaro (2+/5) : n’a pas surjoué l’identité marseillaise en allant brandir un portrait de Valérie Boyer sous le nez des Azerbaïdjanais, partant de là on peut dire qu’il n’a pas commis de grosse erreur.

Luan Peres (2/5) : Derrière Alvaro dans la hiérarchie des centraux mais devant Kolasinac dans celle des latéraux : le cul entre deux chaises, et les ailiers qui s’engouffrent dans l’espace.

Gueye (3+/5) : Notre abandon du jeu aux adversaires empêche de trop s’enthousiasmer, mais Pape nous a offert du bien costaud, qui plus est en se projetant devant davantage que ses compères du milieu.

Kamara (3-/5) : Complètement largué dans une position plus avancée que d’habitude, avant de redevenir dans une position où il s’épanouit totalement et fait enfin du bien à tout le monde. Un peu comme Jean-Claude Gaudin quand il est passé du quai du Port à Saint-Zacharie, quoi.

Gerson (1+/5) : Dépositaire du jeu, faute de Payet ou d’Harit. Or donc, grand pouvoir, grandes responsabilités, tout ça, bref il aurait fallu faire plus de trucs.

Guendouzi (68e) : Le tour de vis qui stabilise l’ensemble branlant.

Ünder (1/5) : Mis à part le fait de rencontrer enfin des adversaires qui le comprennent quand il les insulte en turc, Cengiz à trouvé bien peu de satisfactions dans ce match.

Dieng (68e) : Si ce garçon se met à retrouver de la lucidité dans la surface, l’avenir lui appartient.

De La Fuente (1+/5) : Rate la chance de se rassurer face à une défense en mousse.

Bakambu (68e) : Plein de bonne volonté mais parfois trop pressé d’aller attaquer les boulevards en contre-attaque, au point de se précipiter et de causer des pertes de balle parfois slipométriques.

Milik (4+/5) : Promet une fin de saison parsemée de pétales suaves et parfumés.

Payet (68e) : Nous empêche de finir la soirée sur un petit arrière-goût de caca, grâce lui en soit rendue.


L’invité zoologique : Filip Ozobique

Vaillant, la biquette s’est battue, battue, e piei lou matin lou loup la mangé, enfin rien de bien nouveau, quoi.

– Les autres : Qu’est-ce que c’est que ces équipes qui misent tout sur la possession mais qui sont infoutues de se procurer des occasions et font des erreurs plus grosses qu’elles en défense ? Hein ?

Coming next : La tournée des viers marins se poursuit dimanche contre Clermont, jeudi avec le retour en Azerbaïdjan et le dimanche suivant à Troyes. En profiter pour écquérir quelques certitudes serait de bon aloi, avant un mois de mars plus corsé (Monaco et Nice, entre autres).

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Max von Thb remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

2 thoughts on “OM-Qarabag (3-1), La Canebière académie fait le travail

  1. Vu du stade, on a pas eu la possession du ballon et on a subi. C’est notre défense qui nous fait gagner , avec Gueye et Kamara qui ont eu une énorme débauche d’énergie. J’ai trouvé Alvaro très impliqué et toujours aussi agressif et flippant pour les attaquants adverses.

  2. Toi aussi deviens entraîneur professionnel :
    – mets plusieurs mois a trouver une formule qui marche du tonnerre (deux attaquants)
    – ne la ressorts quasiment jamais !

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