Reims-OM (1-2) : La Canebière Académie passe la motion de sangsue
« La logique on s’en fout, l’important c’est qu’on nique tout. »

Aïoli les sapiens,
S’il faut bien reconnaître une chose à cette équipe, après la lamentable fin de match strasbourgeoise, c’est qu’elle ne lâche rien, comme on dit trivialement. Malgré des contre-performances à se mastiquer les gonades de rage, voici notre OM les crochets fermement plantés dans le cul du PSG, prête à se repaître du moindre signe d’anémie. La saison peut se terminer en apothéose comme dans le fiasco le plus total, mais une chose est certaine : cette équipe sait faire des choses bien. Et ces choses bien, comme on le pressentait, elle sait les faire lorsqu’elle ne renie pas sa manière : sale, mal dégrossie, mais avant tout généreuse, à l’image de de vieux pays, la France, un pays qui n’oublie pas et qui sait que les plus grands acquis sociaux de son histoire se sont gagnés à coups de pavés dans la gueule.
Les Longorious Basterds
Lopez
Clauss (Kaboré, 63e) – Mbemba – Gigot – Nuno Tavares
Guzendouzi – Rongier – Veretout
Ünder (Bailly, 89e) – Sanchez– Malinovskyi (Ounahi, 63e)
Leonardo Balerdi est suspendu suite à son expulsion du match précédent, ayant d’ailleurs donné lieu aux abords de la Commanderie à quelques excès qui nous appellent ce matin à certaines précisions. Oui, dans l’espace d’analités que représente cette académie, nous haïssons Leonardo Balerdi. Mais nous le haïssons avec bienveillance voire affection, pour sa condition de grand couillon qui nous torpille régulièrement les matchs, certes, mais avec une bonne volonté indéniable. Un peu comme le « Régis est un con » des Nuls, en quelque sorte. Tout ça pour dire que c’est toujours avec la distance du second degré et de l’exagération carnavalesque qu’il faut considérer l’expression de cet agacement, qui ne saurait aller jusqu’à des phrases aussi violentes que « je te hais et je peux plus voir ta gueule de lavement », « je suis prêt à faire la grève de la faim jusqu’à tu te casses en Argentine », « on va faire tripler ta prime d’assurance habitation », « j’ai pris un abonnement illimité chez le rémouleur » ou encore « je ne demande qu’une chose à Dieu, c’est de vivre assez vieux pour pisser sur ta tombe », enfin toutes ces méchancetés que l’on entend parfois à l’encontre d’Emmanuel Macron et de ses députés ou militants, et que nous condamnons avec la plus grande fermeté, cela va de soi.
Kolasinac est quant à lui blessé, ce qui oblige à quelques remaniements défensifs. Ne vous fiez d’ailleurs pas outre mesure au schéma mentionné ci-dessus, puisqu’à tour de rôle les Rongetout ne se sont jamais privé de descendre occuper la fonction du troisième homme en défense.
Devant, pas grand-chose à signaler à part la dépression nerveuse du comptable calculant jour près jour l’amortissement du transfert de Vitinha.
Le match
Généreux, Reims l’est également, les 19 adversaires qui se sont succédé sans parvenir à les battre peuvent en témoigner. Entre deux équipes maladroites mais pas avares d’efforts, nanties d’une bonne volonté offensive et de beaucoup de courants d’air en défense, le spectacle ne met pas longtemps à devenir aussi plaisant que foutraque.
A ce jeu, c’est l’OM qui craque le premier, après une première alerte repoussée par Lopez. Sur notre côté droit, Veretout se troue comme un plaqueur anglais contre le XV de France et laisse Munetsi bonifier sa vieille feinte de corps en raid dans la surface. A l’arrivée, son centre en retrait trouve Balogun qui conclut une main dans le slip (1-0, 13e).
Dans la minute qui suit, Ünder est lancé vers le but mais se fait déboîter par un amour de coup de cul de De Smet. La présence d’un second défenseur autorise l’arbitre à ne pas considérer malgré l’évidence qu’une occasion de but est ici anéantie : le Rémois est récompensé de sa tricherie par un simple carton jaune, à mettre en perspective avec le rouge reçu par Balerdi la semaine dernière pour dix fois moins grave (mais en tant que dernier défenseur, certes). En tout cas, ce qui est bien, c’est que cet OM n’est pas du genre à Vercourtrer ces matchs (vercoutrer : v.t., du nom de l’ancien gardien Rémy Viercoutre, signifie : face à toute injustice et coup du sort, se mettre immédiatement à chialer sur les coupables en oubliant d’essayer de gagner le match). Rouge ou pas rouge, Alexis Sanchez a la lucidité de s’en battre totalement les couilles et de ne se concentrer que sur le coup-franc idéalement placé, qu’il convertit d’un délice d’enroulé poteau rentrant (1-1, 16e).
Le joyeux bordel se poursuit par une grosse occasion rémoise, avec notre spécialité « je fais le marquage à deux sur le porteur en laissant un mec libre derrière ». S’ensuit un centre que Clauss dégage en catastrophe.
Peu après, Gigot est victime d’une blessure anodine (anodine pour lui, pour n’importe quelle personne normalement constituée c’est six jours aux urgences). Après un bref arrêt de jeu, le ballon est rendu à Lopez, qui en profite pour téléguider une passe à travers tout le terrain. Le temps qu’Abdelhamid dise « Hein ? Quoi ? », et Sanchez est déjà parti dans le dos du défenseur central pour aller ajuster le gardien (1-2, 29e).
Cet avantage inespéré après un début mal embarqué se complète d’une constatation réjouissante : on retrouve de vrais morceaux de « taper, taper, taper » en cette fin de mi-temps. Pas toujours adroits, les Rongetout multiplient néanmoins les efforts pour étouffer l’adversaire et les ballons sont récupérés de plus en plus haut. Si les combinaisons offensives sont laborieuses entre des joueurs qui paraissent souvent peiner à se comprendre, nous infligeons une pression qui éloigne le danger de notre but tout en nous procurant quelques occasions (lancé par Sanchez, Ünder tire en force sur le gardien). Nous restons néanmoins menacés par une tête d’Abdelhamid, de peu à côté.
Rien de notable ne se produit au début de la seconde période, l’OM paraissant afficher une maîtrise relative des débats. Nous savons bien entendu que ce calme n’est en rien une garantie, et le brutal passage du slipomètre à l’écarlate nous le rappelle dès l’heure de jeu. Un centre dévié depuis notre côté droit parvient à Munetsi, qui face au but grand ouvert ne parvient qu’à placer sa reprise à la base du montant. Dans la foulée, Malinovskyi concède un coup-franc, qui oblige Lopez à une jolie RAIE sur la frappe de Flips. Ruslan, justement, peu inspiré et au bord du rouge pour accumulation de fautes, est rapidement sorti au profit d’Ounahi (Kaboré entre également en jeu).
S’ouvre alors une séquence voyant Reims presser de plus en plus, mais également laisser des espaces de plus en plus béants en contre. Ünder puis Tavares ne profitent pas de telles contre-attaques, tandis que Lopez bloque sereinement deux frappes des 16 mètres. Attaques et contre-attaques s’enchaînent, et nous constatons avec plaisir que Samuel Gigot se montre dans les deux cas. Nous retrouvons ainsi le spartiate d’Avignon jusque dans les six-mètres adverses, plaçant sa tête (hélas à côté) en conclusion d’un beau mouvement Ounahi-Guendouzi-Kaboré.
Cependant, la rechute de couillemollisme nous guette toujours, comme en témoigne dans les cinq dernières minutes cette incapacité notoire à monter sur le centreur : dans la mesure où Pau Lopez est aussi bon sur sa ligne qu’il est incapable de tenter une sortie aérienne lui demandant plus de deux pas, laisser les Rémois centrer dans un fauteuil ne ressemble pourtant pas à l’idée du siècle. Mais voilà, cette fichue peur nous tétanise, nous laisse recroquevillés dans la surface et nous empêche de sortir au pressing, quand bien même nous savons d’expérience que refuser le désordre est le meilleur moyen d’obtenir le chaos (toute ressemblance avec l’Assemblée nationale en ce lundi 16 mars serait totalement fortuite, cela va de soi).
En l’occurrence, la suite est inévitable : l’affaire se finit au sur le poteau. Centreur libre, gardien tanqué sur la ligne, le ballon navigue une fois de trop dans nos six mètres et, après une remise de la tête, Balogun tire en ne trouvant que le montant. Bah oui, c’est pas de chance camarades, mais c’est pas à nous qu’il faut en vouloir, ce sont les Strasbourgeois qui ont piqué tout le stock de chatte disponible contre nous.
Ce stress du temps additionnel est néanmoins contrebalancé par un enseignement que Tudor semble avoir tiré des dernières tartes que nous avons prises dans la gueule : avoir sur le terrain des joueurs qui tiennent le ballon, c’est parfois plus sécuritaire qu’empiler des défenseurs. Sanchez et Ounahi se chargent ainsi d’escamoter la balle et de faire défiler le chronomètre, si bien que Monsieur Lapin peut pour cette fois-ci rester loin du stade et se concentrer sur des activités d’intérêt général…
… ce qui nous amène à l’opération « LAPIN SOLIDAIRE », lancée en soutien aux grévistes. Nous liquidons ici notre stock d’autocollants Monsieur Lapin, d’un format de 110×75 mm et dont la colle garantit une tenue parfaite sur de multiples surfaces (porte d‘entrée, lampadaire, casque de poney, affiche d’Eric Zemmour, permanence parlementaire, bouclier de CRS…). Le prix minimal conseillé est de 8€ les 10 ou 14 € les 20. Une fois les frais d’expédition et d’impression déduits (3€/commande), la somme sera reversée à https://caisse-solidarite.fr/. Les commandes se font par message sur les réseaux sociaux ou à camelusblaah@gmail.com.

Les joueurs
Lopez (4-/5) : On ne va certes pas cracher sur une performance qui compte pour beaucoup dans la victoire du soir, en revanche le voir faire sa tronche d’Olivier Dussopt quand les missiles se succèdent au-dessus de la surface en fin de rencontre n’est toujours pas de nature à nous rassurer.
Mbemba (3/5) : Pas de débordement, une autorité sans violence, un usage de la force strictement proportionné à la situation, bref aucune chance de passer l’examen de police mais pour notre défense c’est parfait.
Gigot (4/5) : L’Ecosse a William Wallace, l’Irlande a Jonathan Sexton, la place de la Concorde a Denise (82 ans, 645 manifestations et 42 gardes à vue depuis mai 68), l’OM a Samuel Gigot : ce genre de guerrier pour qui un match sans commotion cérébrale est un match raté.
Rongier (4/5) : « Mais c’est quoi, le poste de Valentin Rongier, en fait ? – Le poste de Valentin Rongier, Môssieur, c’est là où il faut. »
Veretout (3-/5) : Entre erreurs suicidaires et récupérations autoritaires, son match était un peu le gros bordel. Il était donc bon.
Clauss (2+/5) : Un match plutôt fade, encore compliqué par sa relation difficile à lire avec Ünder. On dirait deux aimants de même polarité, ou le PSG et la Ligue des Champions : à chaque fois qu’ils s’approchent, ils se repoussent.
Kaboré (63e, 3-/5) : Un match très correct, même s’il participe à la rétractation gonadique généralisée de fin de rencontre.
Nuno Tavares (2+/5) : Une manière objective de noter Nuno consiste à compter le nombre de « ah oui, c’est bien, ça » prononcés avant « mais qu’est-ce qu’il fait ce con ? ». Là par exemple, on est sur une moyenne de 2, donc pas trop mal : « ah oui c’est bien ça, c’est pas mal du tout même, MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT CE CON ? »
Guendouzi (2/5) : Avec le Guendouzi du début de saison, ça finissait en adversaires martyrisés et rendant les armes dès l’heure de jeu. Devant sa fatigue évidente, il faudrait que Tudor mette à profit son expérience de la Juventus, et on parle pas de coaching.
Malinovskyi (1/5) : Revers de sa frappe en boulet de canon : il faut que la mèche se consume pendant un quart d’heure avant de la voir se déclencher.
Ounahi (63e, 4/5) : A le voir tripoter et combiner avec Sanchez, on se demande bien ce que l’affaire aurait donné avec Vitinha en pointe. En tant que titulaires on ne sait pas, mais pour ce qui est de tenir le ballon et d’organiser des contre-attaques dans la dernière demi-heure, voilà qui nous rendrait presque curieux et gourmands.
Ünder (2+/5) : C’est notre Ziggy Stardust à nous, il est sans doute là pour notre bien mais comme il vient d’une autre planète, personne ne comprend ce qu’il veut faire et ça finit mal.
Bailly (89e) : Le mec n’entre que pour bien savoir à quel moment il faut paniquer, c’est le croquemitaine, en fait.
Sanchez (4+/5) : C’est notre Gavroche : tu laisses les gros benêts dresser des barricades, et ce petit malin d’Alexis se chargera de se faufiler pour aller mettre les gardes nationaux en slip (et cette fois, aucun risque que ça se finisse mal : de nos jours la flicaille tue surtout les vieux, c’est plus facile à viser).
L’invité zoologique : Will Stigre
La bestiole terrorise tous les villages de la jungle par sa réputation de mangeur d’homme impitoyable, mais en fait il suffit d’un chasseur correctement armé en provenance d’un pays civilisé pour que le monstre finisse dûment en descente de lit.
- Les autres : Ca ne fait pas du blocquéquipe, ça essaie d’attaquer sans cesse malgré ses limites, c’est efficace et ça envoie du spectacle : pas étonnant que la Ligue 1 fasse payer des amendes à ces hérétiques.
- Le classement : Après des années d’attentes, on voit enfin un grand Mandanda acteur de la victoire face au PSG. Bon, c’est pas sous notre maillot mais ça nous arrange quand même. Nous revoici à 7 points du Pinder Saint-Germain, mais avec Monaco et surtout Lens qui continuent de nous coller aux basques.
- Coming next : Heureusement qu’on doit encore aller à Lens pour une victoire facile, parce que sinon il ne nous resterait plus qu’à affronter des nuls de toute la saison (or les nuls, on les bat pas).
- Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Homerc fait le doublé au concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
Bonjour, merci.
Camelius Blaah: 5 /5
Si on note votre acade comme on note Nuno, c’est 5 rires francs contre 0 « webon il l’a déjà faite celle là ».