Toulouse-OM (0-1) : la Canebière académie livre ses notes
Gignac connait la maison
Aïoli les sapiens !
Me revoici à de retour la Ménagerie pour te narrer les derniers exploits des Phocéens. Le vétérinaire-psychiatre m’a donné le feu vert pour me réinsérer dans mes camarades… pardon, parmi mes camarades de zoo. Il faut dire que les dernières nouvelles olympiennes sont de nature à apaiser le stress du camélidé : une victoire à Bastia sans trop de soucis, la non-convocation de Jordan Ayew, qui laissera notre sconse à la maison pendant la coupe d’Afrique, la probable convocation de Charles Kaboré qui nous privera de sa présence pendant la CAN…
C’est dans ces dispositions d’esprit apaisées que j’ai regardé le match contre le TFC, aux résultats plus irréguliers qu’une élection interne à l’UMP. Pas facile donc de prévoir l’état de votre dromadaire après 90 minutes entre deux des équipes les plus imprévisibles du championnat. Le début de match fut d’ailleurs équilibré, pas forcément d’un mauvais niveau mais voyant une nette prépondérance des défenseurs. Le jeu se cantonnait sur notre côté gauche, ce qui pour une fois ne représentait pas l’indicateur d’une mauvaise performance de Morel. Puis le jeu passa sur l’aile opposée, certains joueurs toulousains en profitant apparemment pour ingurgiter du LSD au passage. En effet, deux violets crurent soudain voir les chevilles marseillaises se transformer en ours slovènes et, bien que la rencontre ne se déroulât relativement loin des Pyrénées, adoptèrent le comportement régional le plus habituel en de tels cas : le tir à vue jusqu’à extinction de l’espèce. De sensibilité sans doute écologiste, l’arbitre arrêta le massacre en envoyant Johnny Depp et Benicio Del Toro chasser les chauves-souris au vestiaire.
Marseille domina logiquement à 11 contre 10, puis contre 9 en fin de mi-temps, avec une patience qui semblait démontrer sa confiance en une victoire certaine (il faudrait vraiment être des viers pour perdre à 11 contre 9, hein Ptit Louis ?). Un pénalty fut obtenu par Jordan Ayew sur une belle passe de Barton (une copie de l’action vue à Bastia), que manqua hélas le grand frère. De belles occasions furent sorties par le gardien adverse, avant que le début de seconde mi-temps ne s’enlise dans la glue casanovesque. Peu inspiré au-delà du raisonnable depuis son entrée en jeu à la mi-temps, André-Pierre Gignac inscrivit à la 68e un but aussi magnifique qu’important. La fin de match fut sans surprise, entre contre-attaques mal négociées et souillures de slip défensives sur des coups-francs bêtement concédés.
Finalement, la bonne passe marseillaise se confirmait et le chameau pouvait regagner son enclos en faisant l’éolienne avec son sexe (oui, je suis favorable aux énergies renouvelables), heureux de voir ses protégés fréquenter les sommets du classement. Cependant, on se gardera d’attribuer des notes trop généreuses pour une performance qui ne relève que du minimum acceptable au vu des circonstances.
S. Mandanda (3/5) : Pas grand chose à faire en première mi-temps. Deux arrêts décisifs en seconde, mais qu’il est obligé de réaliser à cause d’hésitations coupables sur ses sorties aériennes. Félicitons-le toutefois d’avoir gardé son but inviolé pour la première fois depuis de longues séances, comme un symbole de Natascha Kampusch.
L. Mendès (3/5) : Pas mal, je le préfère en défense centrale où sa lenteur se remarque moins que sur l’aile. Peu inquiété et de bonnes montées en prime.
N. Nkoulou (3/5) : Pas mal non plus, quelques belles interventions et relances. Mais, même si je radote, il doit faire mieux : il lui est arrivé d’être dominé à la course ou de la tête, ainsi que de concéder des coups-francs dangereux.
R Fanni (3/5) : On ne le changera définitivement pas. Puissant, solide, généreux dans l’effort (insérer ici la vanne porno qui doit règlementairement suivre la vanne sur les pédophiles), Rod souffre malheureusement d’une qualité de centre défaillante, ainsi que d’un sens du pressing aussi subtil et prudent que celui d’un taureau de Camargue.
J. Morel (4/5) : Un bon match. Il a répondu présent quand le jeu toulousain a menacé son côté en début de partie, avant de proposer quelques montées tranchantes. L’une d’entre elles a amené le but de Gignac. Sur cette action, le placement du latéral adverse nous a d’ailleurs rappelé les plus beaux moments anaux de Jérémy, qui heureusement semblent pour nous appartenir au passé.
J. Barton (3/5) : Un très bon début de match, avec une influence significative dans le jeu et le bon coup d’oeil pour apporter sa contribution défensive aux moments difficiles. L’action qui amène le pénalty obtenu par J. Ayew est exemplaire. Quelques pertes de balles malheureuses cependant, avant une fin de match très délicate qui lui coûte à la fois une note supérieure et une note de laverie pour les milliers de slips marseillais endommagés.
B. Cheyrou (2/5) : Un début de match très difficile, entre pertes de balle et transparence défensive. Il s’est bien repris en fin de première mi-temps, mais la suite de son match face à des opposants diminués fut trop discrète pour mériter la moyenne. La présence de Barton, qui joue dans le même registre que lui, semble l’inhiber, à se demander si l’amélioration de ses performances doit passer par un coup de pied au cul ou par un gros câlin.
M. Amalfitano (2/5) : Sa première contribution offensive fut de se faire trépaner par M’Bengue (si l’on considère que l’esprit de certains joueurs se situe au niveau des chaussettes, le terme de trépanation reste adéquat). Pour le reste, une bonne volonté mais peu de réussite ; apparemment blessé après le tacle du Toulousain, il laisse sa place à AP. Gignac, deuxième contribution majeure au résultat de ce soir.
M. Valbuena (2/5) : Beaucoup plus discret que d’habitude : la preuve, il n’est impliqué dans aucune des décisions arbitrales importantes de la soirée. C’est heureux, d’ailleurs, déjà que Mathieu crie à l’amputation dès qu’on le frôle, je n’ose imaginer sa réaction s’il avait dû subir l’un des gestes des bouchers tolosans. Son rôle reste cependant essentiel dans la conservation du ballon, mais en supériorité numérique on attend beaucoup mieux de lui.
A. Ayew (2/5): Toujours une présence importante, notamment en première mi-temps, mais ses nerfs ont fini par le trahir au moment du pénalty, vraiment pas très bien tiré. Son jeu ne semble pas s’en être remis en seconde période.
Jo le Sconse (4/5) : Fait toujours preuve de ses déplacements incessants et efficaces, souvent dans l’axe et parfois à droite, au gré des permutations avec ses partenaires de l’attaque.
L’action du pénalty, après celle de Bastia, montre qu’il comprend comme personne l’intellect de Joey Barton, à moins que ce ne soit l’inverse. Très énervé à sa sortie, sans doute vexé de voir que certains joueurs sont capables de récolter des cartons plus bêtement que lui.
Les remplaçants :
45e : AP. Gignac pour M. Amalfitano (4/5): Une prestation de base insipide qui lui vaut 1/5, mais rehaussée par un but à la fois superbe et décisif valant bien trois points de bonus. Après tout, se montrer efficace après une si longue absence mérite d’être salué.
70e : L. Rémy pour J. Ayew : Une prestation de base insipide rehaussée par pas grand chose, à part deux actions stoppées par le gardien en fin de match. Manque de se faire péter l’avant-bras en prime. Je vais te dire un truc, Martoni : c’est pas ton jour.
90e : R. Abdullah pour M. Valbuena. Le minot est toujours là, et c’est bien.
L’invité zoologique du jour : José Flamingo
Avec sa manie d’exhiber ses plumes d’un rose vif en se dandinant sur ses échasses, le flamant rose est bien la drag-queen de la nature. Un tel comportement ne peut que masquer une sexualité exubérante. Ainsi, José ne s’accouple qu’avec 15 congénères mâles en même temps, selon une parade nuptiale bien codifiée : on fléchit, on touche et on entre. Lorsque la copulation est bien exécutée, il arrive qu’un œuf sorte. Le flamant était donc bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match chez des êtres avides de ce genre de pratiques et, ce qui ne gâte rien à l’heure du mariage gay, enthousiastes bouffeurs de curés. Voici les faits divers sélectionnés par notre Phoenicopterus roseus :
– L’intellectuel : Le match est équilibré, les deux équipes sont en place, le ballon est à 70 mètres de mes buts, je suis un joueur professionnel : si j’effectuais maintenant un tacle en retard à hauteur du mollet, je devrais donc être nommé pour le prix Nobel ;
– L’autre intellectuel : Nous avons un joueur de moins, c’est un miracle si nous ne somme pas déjà menés à cause du pénalty concédé par une faute de bourrin de ma part, il nous reste 30 secondes à faire le dos rond avant d’atteindre la mi-temps sans plus de dommages, je suis un joueur professionnel : si j’effectuais maintenant un tacle violent les deux pieds en avant, à moi la médaille Fields ;
– L’incertitude : Ton chameau préféré a des soucis pour financer sa thèse d’anatomie comparée, surtout depuis les procès intentés par certains de ses sujets de recherche. Aussi ai-je été contraint d’accepter une pige de dernière minute chez un certain Monsieur Noël. De ce que j’ai compris, il s’agit de remplacer un renne dénommé Rudolf, dont l’alcoolisme devenait nuisible à l’efficacité, tant son nez couperosé commençait à faire peur aux enfants. Tout ça pour te dire d’une part que si tu n’es pas sage cette année, c’est moi qui viendrai t’apporter ton cadeau par la cheminée, et d’autre part que mes préparatifs rendent très incertain le compte-rendu du match de dimanche contre Saint-Etienne.
– Le goût du jour : Bêtement suiveur des tendances, Blaah te propose désormais de le retrouver sur Facebook ; me demande pas pour quoi faire, je n’en sais rien ;
– La compensation musicale : Cette académie Toloso-Marseillaise était peut-être ma dernière de 2012 : je te propose de rester en Occitanie avec cet album de fort belle facture. Aïoli aux Doctors de Trobar et bon bout d’an à tous les Occitan Bambaataa !
Bises massilianales,
Blaah.
Et sinon vous voulez pas faire quelque chose pour ce maillot rose et noir immonde ?
@Gérard Lombaire : nous ne pouvions pas continuer à nous faire ridiculiser par Evian,Bordeaux Lorient… On a réagi avec ce dégueulasse maillot pour ne pas avoir à mettre notre maillot extérieur qui est beaucoup trop aux couleurs du club.
Cette lucarne de gitan mon cousin…
Et vu ce que propose Sainté depuis deux matchs, je me dis qu’on peut boucler cette phase aller de fort belle manière.