Bordeaux – Bastia (2-0) : La Scapulaire Académie refoule.
Fallait pas l’inviter.

Quand on veut taper l’incruste, on vient pas en malotru. Sinon on repart en chouinant qu’on a mal au trou.
Sérge à propos des CRS de la caserne de Furiani le 27 mars ou le 8 avril 2023.
La composition :
Poussin
Bokele – Gregersen – Barbet (c) – Nsimba
Ignatenko
Fransérgio – Mwanga
Bakwa – Maja – Pitu
Le match :
D’emblée le match est engagé, mais seulement physiquement. L’impression que les deux équipes jouent avec le frein à main est forte. Visiblement elles ne veulent pas être la première à faire une bêtise. Cambrai sur leurs positions elles ne se livrent que mollement, les attaques sont plutôt brouillonnes, alors que les phases défensives elles, sont plutôt appliquées.
C’est Alexi Pitu qui le premier vient briser le (manque de) charme. Ça se sentait depuis quelques matchs notre jeune Roumain a des guilis dans les pieds. Pour être tout à fait clair, il a même des Guidi dans les orteils, deux dans chaque comme l’aurait précisé Bernard Lacombe en son temps. Après une belle combinaison entre Nsimba, Sérge et lui-même, c’est peu dire qu’il dépose le Corse aisément (et malgré le bras de ce malotru) pour s’en aller chatouiller le poteau gauche de Placide avec un extérieur du pied qui aurait mérité bien mieux (7e minute). Alexi a préféré mettre les choses au clair très vite !

Sérge est à la réception sur un dégagement au pied de Poussin. Josh suit aussi à la tête et lance une nouvelle fois Pitu sur la gauche. Alexi s’avance et adresse un ballon en profondeur pour Bakwa. La passe est malheureusement trop longue et Placide intervient juste devant lui (15e minute). Avec cette entame de match, n’importe quel Renaissance pourrait commenter ce match ! C’est simple : le danger vient de la gauche !
La première incursion bastiaise est à mettre au crédit de Van den Kerkhof. Il élimine tour à tour Pitu, Nsimba puis Barbet et s’en va effectuer une passe en retrait pour Magri. Bien pris par Gregersen, sa frappe est détournée. Le corner qui suit ne donne rien (17e minute).
Instant de grâce : dans la même minute les Girondins sont capables de combiner dans des petits espaces en une touche puis d’effectuer un tacle autoritaire à la perte de balle. Nausée en a taché son slip, mais sur le devant pour une fois ! Incroyable !
Ignatenko intercepte un ballon au milieu de terrain puis d’une passe lobée millimétrée, trouve Bakwa côté droit. Dilane progresse balle au pied et résiste au retour de deux Bastiais puis décoche un tir tendu qui laisse Placide quoi ? Ben coi. Malheureusement le tir finit dans le petit filet… extérieur (22e minute).
Nouvelle chevauchée roumaine à gauche. Lancé par Nsimba, Pitu se retrouve encore au duel avec son vis-à-vis à coupe de Playmobil. Mais que la coupe : peu Play, et encore moins mobile, Doumé voit Pitu s’échapper après qu’il lui ait fait des Guidi à l’entrejambe. Un petit pont plus dévastateur qu’à Vaison-la-Romaine et on se demande encore comment le Corse a osé rester sur le terrain… Bref, Pitu poursuit sa course comme si de rien n’était et lance Sérge en profondeur. Le Brésilien tente un hérisson, à moins que c’était une passe pour Maja qui arrivait dans son dos, mais c’est contré et Johnny s’empare du cuir (24e minute).
Déjà bien en place et répondant totalement au défi physique, les Girondins semblent prendre le dessus en haussant leur niveau technique. Bastia, pour une fois, manque d’air.
L’équipe presse haut. Sérge et Pitu en sont récompensés en récupérant un ballon à 40 mètres du but corse à droite. Après un une-deux entre nos deux compères, Sérge transmet à Maja situé à l’entrée de la surface. Josh élimine Ndiaye en le contournant à l’aide d’un grand pont réalisé de l’extérieur du pied (c’est indécent). Il reprend possession de la balle mais Ndiaye, qui semble-t-il voulait encore jouer avec Maja, se décide à lui monter sur les épaules et le déséquilibre. Penalty ! S’ensuit une échauffourée au départ entre Kaïboué et Ignatenko, qui finit inévitablement en assemblée générale des deux équipes. Gros débat et distribution de récompenses jaunes aux deux précurseurs. Contrat rempli pour l’Ukrainien (34e minute).
Maja lui reste en retrait et placide pendant que Placide, impétueux, s’enflamme. Déjà auteur de six pénaltys sur six tentatives, le Nigérian pense déjà à Anne Sinclair (7/7). Et c’est chose faite (1-0, 36e minute) !! Placide se couche du bon côté mais Josh a frappé fort et à ras de terre.
Premier tir cadré bastiais sur une tentative de Salles Lamonge depuis l’extérieur de la surface. Le tir est vicieux, il file vers le poteau droit de Poussin et retombe juste avant le but. Mais cette fois pas de cagade, c’est capté (41e minute).
Pas de changement à la mi-temps.
Les Bastiais commencent pied au plancher et Mwanga est obligé de se fendre d’une intervention d’une propreté rare en pleine surface face à Vincent (45e minute).
Réorientation du jeu vers la droite. Bokélé voit Bakwa appeler le ballon devant lui et le lui transmet. Kaïboué, dernier des trois défenseurs centraux à ne pas encore avoir été humilié par notre trident, en aura pour son grade. Il reste les deux pieds plantés dans le gazon sur une feinte de corps et d’école de Bakwa. Ainsi fait, Dilane a tout le loisir de déborder puis d’adresser un amour de petit ballon au premier poteau entre Ndiaye et Placide. Auteur d’un très bon appel, Sérge surgit avec Guidi sur le râble mais coupe sans difficulté la course du ballon pour le glisser sous la jambe de Plamer (2-0, 47e minute) !
Popopopo, c’est de toute beauté et ça arrive à point nommé dès l’entame de cette seconde période ! Sérge qui marque là son deuxième « y-a-plus-qu’à-la-pousser » en deux matchs doit sûrement rendre son pote Elis un brin nostalgique.
Gregersen est lobé sur un ballon en profondeur. Magri est à la réception. Il fixe le norvégien dans la surface mais Gregersen ne le lâche pas et le gêne. Magri tente alors un tir enroulé lucarne opposée mais ce n’est pas cadré (54e minute).
Stian, encore lui, intervient dans la surface avec un tacle autoritaire et propre sur Vincent. Sur le corner, le ballon est initialement dégagé mais il revient sur Magri qui tente une reprise de volée en pivot quasiment au sol. C’est contré et Poussin capte sans problème (56e minute).
Pitu récupère un ballon côté gauche puis repique au centre. Il est poursuivi par trois Bastiais mais reste devant et arme une frappe puissante mais qui s’envole au-dessus de la transversale (60e minute).
Les attaques sont moins placées. Le bloc recule mais contrôle et procède en contre.
Guion légèrement en avance sur son timing décide de sortir Bakwa pour Davitashvili (70e minute).
Contre mené par Pitu qui trouve Maja au centre, qui ne s’est pas fait prendre par un piège raté du hors-jeu. Il décale Davitashvili aux abords de la surface. Bokélé est esseulé à sa droite, mais le Géorgien décide de repiquer vers le centre. A présent face à la défense il recule légèrement et doit enrouler son tir qui file hors-cadre (71e minute). Une entrée remarquée, mais aussi un brin marquée par un manque d’altruisme…
Trois minutes plus tard le Georgien, une nouvelle fois bien trouvé par Maja à droite, adresse un ballon mal ajusté pour Sérge en profondeur (74e minute). Encore un bon appel du Brésilien entre Guidi et Ndiaye, mais Placide intervient. Dans la foulée, Magri est trouvé plein axe sur la ligne des six mètres mais il est encore gêné par le roc norvégien, Bokélé dégage. Les Bastiais restent entreprenants mais les Girondins ne flanchent ni ne paniquent.
Guion-time, le vrai : Logan Delaurier-Chaubet remplace Pitu. Maja cède sa place à Badji (77e minute).
Logan réalise d’emblée une Davitashvili : à peine sur le terrain il se procure une occasion dangereuse. Il repique lui aussi depuis la droite vers le centre et sa frappe est trop enlevée également. Les rentrants sont très chauds, et ça arrive de plus en plus souvent en ce moment. Joie.
Histoire de livrer une prestation en tout point aboutie, Sérge gratifie enfin ces adversaires du geste technique qu’il a le mieux maitrisé pendant un an et demi : marcher. Tête-de-Playmobil, Ducrocq ou encore Alfarela, enfin soulagés de voir un Marine & Blanc qui se déplace à la même vitesse qu’eux en profite pour lui montrer ce qu’eux font de mieux sur le terrain : invectiver. Le Brésilien prend un avertissement mais pas rancunier, il adresse un bisou à Alfarela. En une marche et un bisou, il réussit à faire sortir de leur match tous les joueurs les plus intelligents de l’équipe adverse et provoque même l’expulsion du Team Manager bastiais : Chapeau (85e minute). Il est remplacé par Lacoux.
Le round reprend. Les Girondins ne se laissent pas faire.
Sur un ballon qui traîne côté droit (donc du côté du banc de touche), ça bataille ferme. D’un côté comme l’autre on ne cherche pas à ressortir le ballon mais juste à lui mettre de grands coups de latte, probablement une parade nuptiale après le bisou briseur de glace. L’arbitre siffle pour interrompre ce jeu qui n’en est plus un. Bokélé se positionne devant Tavares et empêche sa « relance » alors que ses coéquipiers en sont encore réduits à vociférer et gesticuler plutôt qu’à jouer. Alfarela, Tavares, Roncaglia pour ne citer qu’eux se portent à la hauteur de Malcom. Notre jeune homme ne bouge pas et Alfarela le pousse. Bokélé se jette à terre. Et ça dégénère. Ducrocq très courageux profite de l’attroupement pour délivrer un coup de pied à Bokélé au sol (qui heureusement se protège le visage). Les deux bancs font irruption. Vincent le capitaine sorti quelques minutes auparavant se jette dans la mêlée pour calm… pour jeter encore de l’huile sur le feu. Ça finit par se tasser. Alfarela et Bokélé sont exclus.
Les notes :
Poussin (4/5) : C’est le troisième match d’affilée qu’il ne tue pas nos ambitions dans l’œuf. Il a fait ce qu’il avait à faire et c’est exactement ce qu’on lui demande.
Bokele (4/5) : Il a mis Bohnert dans sa poche tout en apportant le danger de manière décisive. Une prestation aboutie jusqu’à son expulsion. Si on peut se réjouir qu’il ne se soit pas démonté au moment de répondre à l’intimidation adverse, on peut tout de même regretter qu’il y plonge dedans. Néanmoins, cette erreur n’intervenant qu’à la fin, elle est sans conséquence sur ce match, mais pas sur la suite… La Scapulaire en profite pour adresser tout son soutien à Malcom face à la bêtise crasse, lâche et impardonnable du racisme.
Gregersen (4/5) : Aussi tenace qu’une mycose sur les ongles, notre roc norvégien ne lâche rien.
Barbet (4/5) : Solide comme son compère de défense centrale, il tient aussi son rôle de capitaine parfaitement : il recadre, il encourage, il est à fond. Un capitaine, un vrai.
Nsimba (4/5) : Notre Roc(co) kino-congolais est aussi dur devant que derrière. Un vrai gonz(o) qui n’a pas peur des longueurs.
Ignatenko (3/5) : Mystère et suspen…du ! « J’vais là où la vie m’mène, là où mes pieds m’traînent. J’vais là où Guion dit que j’emmerde l’système ». Il a déjà fait pire.
Fransérgio (4+/5) : Fransergic le Breton leur a carrément servi une Complète. Techniquement au diapason de ses partenaires, on l’a enfin vu aller au duel tout au long de la partie. Presque tous ses appels ont été aussi meurtrier que celui reçu par Casey Becker ! Et que dire de sa sortie… il leur a tout simplement pissé dessus avec leur propre urine.

Lacoux le remplace à la 85e minute. Sa polyvalence tombe à pic au moment où il faut réoccuper le côté droit de la défense laissé libre par Malcom.
Mwanga (4/5) : Lui c’est Monsieur Wolf. Sur ce match on ne l’a pas forcément vu tout du long, mais dès qu’il y a un problème il est là pour le résoudre. Il est rapidement partout où il y a besoin d’efficacité et de sobriété.

Bakwa (4/5) : Il a réussi à allier son habituelle activité sans ballon au bénéfice de l’équilibre de l’équipe à une simplification de son jeu avec ballon pour crucifier les adversaires dès le retour des vestiaires. Il est remplacé à la 70e minute par Davitashvili, qui a fait plus de Bakwa que Dilane.
Pitu (4/5) : Le voilà qui prend ses aises. On le croyait potentiellement un peu juste physiquement pour le bourbier Ligueudeux, mais c’était vite oublier qu’il y avait aussi des bouchers qui chaussaient les crampons le week-end arrrivé là d’où il vient. Il a bouffé Guidi techniquement et physiquement. Un vrai poison. Et s’il montait encore en puissance ? LDC le remplace à la 77e minute. Si Logan tient la comparaison techniquement voire sur l’intelligence situationnelle il n’en est pas de même pour les aptitudes physiques !
Maja (4+/5) : Et de sept. Notre meneur de jeu de pointe n’a pas son pareil pour gagner à la loterie à chaque fois qu’il joue. Badji lui permet de sortir sous l’ovation du public.
En face :
Les trois centraux ne sont clairement pas un gage de sécurité, mais leurs pistons ou leur milieu de terrain (hormis Ducrocq) sont de bons joueurs de foot ! Du coup quand cette équipe décide de jouer au foot avant tout elle a de sacré argument à faire valoir !
Dommage de ne pas maitriser ses nerfs quand on se fait prendre à son propre jeu de posture…
Pour conclure :
Septième match consécutif sans défaite, troisième victoire et clean-sheet de rangs.
Mais nous avons surtout été les témoins d’un match qui renvoie un doux fumet de maitrise. Surtout qu’il s’agissait d’un match où nous étions attendus au tournant, ça n’est pas souvent arrivé cette année.
Cela fait plusieurs matchs maintenant que nous présentons des certitudes défensives mais avec un Sérge consistant en tout point et un Pitu affuté nous voilà avec les certitudes offensives qui nous manquaient tant. Nous pouvons même dresser un constat amusant : comme d’habitude nous avons plus souvent apporté le danger par la gauche mais cette fois nos deux buts viennent de la droite !
Ce qui, aujourd’hui, nous fait espérer le meilleur c’est que cette équipe ne semble pas vouloir lâcher l’affaire. Que ce soit sous pression après avoir vu ses adversaires directes ne pas flancher, ou dans la position de mettre la pression aux adversaires qui les regardent, les Girondins répondent présents. Et même si nous pouvons déplorer un manque de lucidité au moment d’achever le match face à la frustration bastiaise, nous avons pu voir les titulaires, les remplaçants et même le staff faire front ensemble.
Trop fiers, trop vrais, on est plus des chiens de la casse
David Guion à Régis. Comme ça Régis ça lui donne du grain à moudre sur les paroles des autres plutôt que de se justifier sur ce qu’il fait lui.
Ni ton boul’ ni ton oseille ne peuvent atteindre la grande classe
Je suis en mode avec les re-frè, quand on arrive on prend toute la place
Qu’on soit libre ou au frais, on meurt et vit avec la grande classe (la cla-cla-classe)
Cela fait maintenant un moment que nous sommes persuadés que cette équipe, pas la plus flamboyante que l’on ait connu, a besoin d’être dans le dur pour répondre présent. Nous voilà maintenant avec un joker en poche, forts de ces quatre points d’avance sur Metz et Sochaux. Comment le négocierons-nous au moment d’enfoncer le clou en nous rendant à Metz ? Nous allons vite être fixés. Mais contrairement à ces dernières années : nous avons hâte d’y être !
Rendez-vous donc à Metz ce samedi 15/04 à 15h !