Bordeaux-Lens (2-3): la Scapulaire Académie travaille à (la) mi-temps

Tout le monde y va de sa réforme : Superligue, suppression du but à l’extérieur en Coupe d’Europe, Coupe du Monde tous les deux ans…
La Scapulaire Académie a décidé de proposer quelque-chose de véritablement innovant en s’attaquant au format des rencontres. Elle est sur le point de transmettre sa révolution à la FIFA. Son idée, la voici : les matches commenceront à la 46e minute.
La trêve internationale ne nous a pas paru interminable. Avec la présence de Koundé et Tchouaméni en équipe de France mais aussi le niveau affiché par les Bleus lors des deux premières rencontres, on a eu comme un arrière goût de Girondins.
Toutefois, avouons que lorsque Deschamps a réalisé sa traditionnelle interview de fin de match, nos esprits étaient déjà tournés vers la prochaine rencontre de Bordeaux.
Et dès cet instant, c’était foutu, on ne pensait plus qu’à cela. La perspective de voir enfin évoluer nos recrues n’était pas étrangère à cette obsession soudaine.
En incorporer plusieurs nous aiderait à tourner enfin la page avec l’effectif qui a ruiné notre santé mentale.
Recevoir Lens, une équipe de crève-la-dalle (mais pas que, ça joue également) est un risque de morfler aussi physiquement.
La vie d’un supporter des Girondins est donc remplie de difficultés à surmonter, de troubles à soigner.
C’est pourquoi, la Scapulaire Académie conseille au maximum d’entre vous de prendre un mi-temps thérapeutique. C’est la solution que nous avons choisi avec Ian afin de pouvoir enlever de temps à autre notre tampon anal mais aussi de nous permettre de soulager de nos indigestions dominicales.
Dans le Bordelais, cela ne sent sent pas le bouchon, c’est le bouchon qui sent. Le mien est bien en place, l’académie peut démarrer.
La composition :
Costil
Pembélé Mexer Koscielny (c) Mangas
Onana Otavio Fransergio
Oudin Hwang
Mara
On ne pensait plus revoir Mexer titulaire. Petkovic en a décidé autrement pour palier à la suspension de Kwateng et au coup reçu par Gregersen samedi à l’entraînement (au moins, ils s’entraînent).
Mexer donc, ex-international mozambicain. Il n’a pas pris sa retraite. Il n’est simplement plus sélectionné alors que tout ce qui a au moins deux pattes peut prétendre à jouer pour ce pays… Cela situe le niveau du joueur.

Mensah et Kalu ne pouvant pas jouer, Mangas et Hwang formeront le couloir gauche. Mara en profite pour enchaîner les titularisations en pointe.
Et à droite ? Le coach, en grand amateur de cinéma et en hommage à Belmondo, a choisi Pembebel en défense et le naze des nazes, Rémi Oudin devant lui.
Le match en gros :
Une première période analissime de la part des Girondins. Aucune occasion créée, bien plus subies et deux buts encaissés.
La seconde fut bien meilleure avec une équipe remaniée, plus de mouvements et de monde devant. Une égalisation logique avant le but de la victoire lensoise en toute fin de rencontre.
Le match en détails :
C’est avec l’écume aux lèvres que l’on attendait la composition des Marine et Blanc. À sa lecture, j’ai pourtant eu la sensation qu’une langue rêche et râpeuse me léchait le fondement. Le tampon anal n’a pas bougé, Madame s’en fout du foot et je n’ai pas de chat. C’est donc bien l’annonce de la présence de Mexer et l’absence conjuguée d’Adli et Dilrosun qui est à l’origine de ce désagréable picotement.
Le début de rencontre n’est pas de nature à rassurer. On sent d’emblée que les Lensois sont supérieurs dans tous les domaines. Ils s’installent dans le camp des Girondins. Il faut dire que le milieu composé d’Otavio, Fransergio et Onana n’est pas capable de ressortir un ballon ni de se projeter. Le premier ne trouve pas la faille en direction du but de Costil, le second est…vrai…ment…très…leeennt. Quant au troisième, il souffre face à Fofana.
Si par chance le ballon arrive jusqu’à nos attaquants, rien n’est à espérer. Le frêle Mara ne peut rien faire face à la défense à trois. Hwang aligné sur un côté n’a jamais été une réussite et Oudin sur un terrain non plus.
Lorsque la soupape déconne, la pression augmente. Alors, quand Lens part dans une contre-attaque qui se finira par un tir de Sotoca rasant le poteau, le matériel se fissure. Quand les Sang et Or multiplient les corners, on sent que ça va craquer.

Et quand Kakuta marque de la tête, que dire ? Sur l’occasion, Pembélé et Mexer n’ont rien fait pour gêner le centre, Mangas et Koscielny ont lâché le marquage et Costil a sauté moins loin que ne le ferait un kangourou in utero. C’est trop tard, le bouchon a pété !

Juste avant la mi-temps, Lens marque un second but et l’anus, enfin libre de ses mouvements décide de se venger salement en expulsant une quantité phénoménale de selles nauséabondes, m’obligeant à courir dans le salon afin d’éviter de me noyer.

C’est pile à ce moment que mon gosse me demande :
« S’il te plaît, dessine-moi un mouton »
Etant davantage expert en matière fécale qu’animale, j’ai raclé le fond de mon slip afin d’esquisser un portrait de Rémi Oudin. Une chèvre ou un mouton, pour moi, c’est kif-kif. Je vois plus de différences entre les Girondins et des joueurs de Ligue 1.
Quinze minutes passées à pester contre notre équipe et à savonner mon slip et les joueurs font leur retour sur la pelouse et moi le mien devant la télévision.
Petkovic effectue trois changements et modifie le système, passant à trois derrière. Oudin, Fransergio et Mara sortent, remplacés par Adli, Dilrosun et Gregersen. De suite, cela ressemble à quelque-chose de plus cohérent. Il aime tellement la course à handicap, va falloir le nommer parrain du prochain Téléthon.
Adli met le feu dès la reprise. Des courses ou des passes tranchantes, il réveille l’équipe. Après un une-deux avec Mangas, il sert le Portugais qui frappe mais le ballon frôle le but de Leca.
A l’heure de jeu, le futur-ex-girondin-neo-prêté-milanais réalise un gros travail sur le côté droit Son bon centre est dévié de la tête et le ballon arrive jusqu’à Mangas qui contrôle de la poitrine et enchaîne d’un tir croisé qui fait mouche !
Les Girondins reviennent à la marque et ma marge anale les en remercie. On souffle un peu. Mais attention à l’abcès de confiance.
Adli régale, Onana monte en puissance et Bordeaux enchaîne, bien aidé par des récupérations hautes. Après un travail de Dilrosun, Pembélé tente deux tirs coup sur coup.
A deux minutes de la fin du temps réglementaire, Zerkane, entré un peu plus tôt, joué une touche, Koscielny dévie le ballon et Briand tente un retourné. Il se manque mais Onana suit et égalise ! C’est la fête du slip chez les supporters, enfin pour ceux qui ont la chance d’en porter encore un !
Comme à Marseille, Bordeaux remonte un retard de deux buts ! Mais pas comme à Marseille, les Marine et Blanc concèdent un penalty dans les arrêts de jeu. Gregersen s’est fait bouger par un maigrichon et a fait une faute de main en revenant. Sotoca transforme, Lens reprend l’avantage et le match se termine alors qu’il restait du temps à jouer après l’intervention de la VAR.
Sur le penalty, l’arbitre aurait pu siffler en faveur de Gregersen au départ de l’action. Mais quand on fait deux mètres et un quintal, on doit de toute façon imposer son physique.
Le mien a lâché définitivement.
Les notes des 33 :
Costil (2/5) :
Prendre un but de la tête par Kakuta (tête par ailleurs pas très appuyée) ne peut lui permettre d’atteindre la moyenne. Et ce, même s’il a réussi quelques arrêts.
Pembélé (2/5) :
Volontaire mais brouillon. Pas impérial sur le premier but, il est monté en puissance lorsqu’il pouvait combiner avec Adli au lieu d’Oudin. Attendons de voir son association avec Elis avant de juger.
Il a cédé sa place à Zerkane qui joue vachement bien les touches.
Mexer (3/5) :
Bah ? Tu vois quand tu veux !
Koscielny (3/5) :
Souvent là pour dégager tout ce qui traîne. Enfin presque : il y a toujours un moment où il oublie le marquage ou de se comporter comme le patron. Et cela finit avec un but.
Jolie inspiration sur l’action de l’égalisation avec son ballon en cloche par-dessus lui. Moins heureux dans son jeu long.
Mangas (3/5) :
Il a inscrit un fort joli but, son premier avec les Girondins. Pas toujours rassurant dans la profondeur (il devrait d’ailleurs postuler pour le championnat de air-intervention) mais on sent qu’il peut vraiment apporter.
Otavio (2/5) :
En première période, il a passé son temps à guider ses compères du milieu. Manifestement, il n’est pas plus doué pour transmettre les consignes que les ballons.
En seconde, quelques ballons récupérés mais il n’était pas le milieu le plus en vue, ce qui peut expliquer la hausse du rythme. Sérieusement, je ne sais pas comment il a réussi à s’adapter à la frénésie du XXIè siècle.
Onana (4/5) :
Oh non non puis Oh la la !
Il s’est cherché mais a vite trouvé ses marques. Qu’elle puissance ! Une grosse deuxième agrémentée de son premier but. Ce fut de courte durée mais le plaisir qu’il nous aura procuré fut intense. Petit coquin.
Fransergio (0/5) :
S’il a choisi le numéro 13, c’est parce qu’il ne compte pas être plus qu’un demi Basic?
Hwang (2/5) :
Comment dit-on carbo en Coréen ? Ah oui : Ji-Mi Briwang.
Oudin (0/5) :
A l’ouest. Terne. Spaghetti. Si avec cela, on ne trouve pas un club italien intéressé par lui cet hiver…
Mara (0/5) :
Le mettre tout seul au milieu de trois Golgoths, ce n’était vraiment pas lui faire un cadeau.
Un scout pré-pubère perdu dans une abbaye aurait eu plus de chance de s’en sortir indemne.
Ils ont passé la seconde :
Gregersen (1/5) :
Positionné axe gauche dans une défense à trois, il a été tenté de prendre l’espace libre devant lui : bien.
Finir chaque montée en perdant le ballon : pas bien.
Sortir sur l’attaquant : bien.
Se faire bouger par un gringalet : pas bien.
Revenir défendre à toute vitesse : bien.
Concéder un penalty à la 91è : pas bien du tout.
Gregersen m’était inconnu. Je me demande si c’est un pari.
Dilrosun (3/5) :
Il n’a pas mis longtemps à semer la zizanie au sein de la défense lensoise. On va le laisser s’intégrer mais nul doute qu’il nous fera du bien en attaque. Par sa vitesse et son sens du dribble, il va devenir un élément indispensable à l’équipe, à condition que les autres arrivent à le suivre.
Adli (5/5) :
Une entrée WTF ! Il a transfiguré l’équipe. Technique, précision et une rage communicative comme jamais. Il a régalé. On voit qu’il arrive d’un grand club !
En face : The Big Frankowski
Avec son centre et ses déboulés, il nous a niqué jusqu’au trognon, l’ami.
Pour conclure :
Deux points en cinq journées et une place de dernier du championnat. On s’attendait à un début difficile mais pas à ce point ! Du moins, au niveau arithmétique.
Cela peut paraître étrange mais l’inquiétude ne s’est pas complétement installée. Si Bordeaux encaisse beaucoup trop de buts, il y a quelques motifs d’espoir. Les joueurs apprennent seulement à se connaître, ça joue parfois plutôt bien et on ne peut que progresser.
Il va tout de même falloir se pencher sur la nullité des premières périodes. Les deuxièmes parties de rencontres contre Marseille et Lens sont des références. Pouvoir remonter deux buts est impossible si le mental n’y est pas.
Alors que les matches vont s’enchaîner, il serait bon de réussir enfin à les jouer entièrement. A commencer par le prochain, à Saint-Étienne, avant-dernier du classement.
D’ici-là, faites le plein, le tamponico risque de déboucher sur quelques surprises. Et c’est Ian-Walter Foote qui vous retracera le tout. A mi-temps, qu’on vous a dit.
A bientôt
Nausée Savajicl
Ji-Mi Briwang haha ! Et Frankowski, c’est pas Fransergio.
Vous êtes bien bon.
Vous êtes plus que Briwang, mais êtes maraveilleux !!
C’est gentil Mexer trop d’honneur