Bordeaux- Lyon (3-1): La Scapulaire Académie a gagné le derby de la Garhône

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Poyet superstar

Changer la couche de Papi une fois digéré le pâté au piment d’Espelette: ça, c’est du choc psychologique! Mais je ne vois toujours pas en quoi cela m’a rendu meilleur.

Il pleut, il pleut Cap’taine d’hier, raccroche vite tes crampons!

Le temps de merde dure depuis pas mal de jours. Quand l’orage gronde, certains préfèrent s’enfuir au soleil plutôt que de rester pour essayer de sauver les meubles. Et quand l’urgence est déclarée, les autorités envoient les secours. Après un plombier polonais et une infirmière espagnole, nous accueillons donc un pompier uruguayen. Si je n’ai rien contre les deux premières catégories citées (Lewczuk et Baysse ont donnés des signes positifs d’intégration), j’attendrai avant de juger le Sapeur Poyet. Son plan d’action semble en tout cas cohérent et la discipline enseignée dans ce corps de métier est capable de redresser bon nombre d’enfants turbulents et/ou dissipés. Si on écoute le Colonel, son équipe sera capable de tout donner comme s’il s’agissait de leur dernière mission. Cela tombe bien car la première intervention est de taille.

Les précipitations ininterrompues ont fait monter le niveau des cours d’eau. La crue est telle que fleuves et rivières débordent. La Seine et le Rhône ne s’arrêtent plus de grimper et il faut agir vite afin d’empêcher les Lyonnais de se noyer. Les évènements récents ont fait se rapprocher la Garonne et le Rhône de quelques mètres. En cette époque où chacun veut être le premier à inventer une ânerie pour faire le buzz, j’ai décidé que cette petite distance de gagnée suffirait à appeler ce Bordeaux-Lyon le « derby de la Garhône ». Bon, avec cela, il n’y aura ni buzz ni sourire mais ce n’est pas plus con qu’un Classico, un Olympico ou un Diafra Sakho.

La composition:

Costil (c)

Sabaly          Koundé          Pablo          Poundjé

Otavio

Lerager                        Méïté

Malcom                                                  De Préville

Laborde

Le match:

D’entrée, une chose saute aux yeux: Bordeaux ressemble à une équipe organisée! Si les Lyonnais ont la possession, nos joueurs les gênent admirablement grâce à un pressing et une agressivité que n’auraient pas reniés les fans colchoneros. Les Marine et Blanc récupèrent beaucoup de ballons, si haut qu’Alou Diarra, s’il a vu le match, a du se dire que le football avait bien changé. On procède en contre, on se projette vite et en nombre, à la moindre occasion. Ça gicle de partout, ça me donne des idées pour l’après-match (Alert spoiler: j’ai regardé la rencontre en différé, ma femme s’est endormie, lassée de m’attendre et j’ai du me mettre au sport individuel). Et c’est ainsi qu’on a ouvert le score. En contre, pas individuellement… Ça serait dégueulasse, sinon. Il y a aussi des enfants qui s’intéresse au foot, quoi. Donc, à la suite d’un corner lyonnais, Pablo repousse de le tête, Tousart (ça ne s’invente pas) se fait prendre par le rebond, Laborde transmet à Malcom. Celui-ci accélère et donne à Méïté qui a suivi l’action. Après avoir attendu l’arrivée de Préville, il le sert et notre goléador retrouvé frappe sous la barre (1-0, 22e ). Quel contre! Et de trois pour le Saint-Nicolas! Quand on s’attarde sur le nom de ses victimes, Marseille, Nantes et Lyon, on se dit qu’il va finalement se faire aimer plus vite que Junior le Terrible quand il arrive dans sa nouvelle famille.

Ils ont fini par m’adopter, ces imbéciles!

Après un but, on dit souvent qu’il y a un risque de décompression. Que Nenni! On ne laisse pas respirer nos adversaires et quatre minutes plus tard, Lerager récupère le ballon, Malcom est lancé dans la surface après un plan à trois avec Laborde. Le petit Brésilien crochète et est crocheté (si, si) par François Morel. Bon, peut-être pas crocheté, mais il me semble qu’il lui marche dessus. Il l’a poussé, non ? Ou bien Morel a pété et l’autre, léger comme une plume, s’est envolé. On s’en fout, pas de penalty pour Lyon, mais péno pour Bordeaux! Le nouveau pote de JMA, Jean-Michel Ares, le mec qui s’y connait en surface, se fait justice lui-même. Ah, vous voyez qu’il y avait faute (2-0, 27e).

Et dire qu’il aura suffi d’une soirée DVD pour avorter un transfert à Arsenal et récolter un penalty.

Dès l’engagement, le cuir est gagné, Laborde s’entraîne pour les Jeux Olympiques en slalomant entre les défenseurs. Mais quelle grinta! Tout n’est pas parfait mais ils nous font plaisir. Même Poundjé cadre un tir. Otavio, lui, prend un jaune en annihilant un numéro de Fekir. Nos milieux donnent de leur personne et on peut admirer ce qui a dû être travaillé durant la semaine: il y en a toujours un des trois pour sortir sur le porteur du ballon. C’est beau!

Méïté nous montre en plus une belle qualité technique, hormis une fois où il s’est emmêlé les pinceaux et a concédé un corner. Bordeaux étant Bordeaux, Lyon réduit le score sur sa seule opportunité, grâce à une tête de Marcelo. Vu l’absence de marquage, je pense que Poyet n’a pas du suivre l’Europa League la saison passée (2-1, 44e).

On se dit alors que les ennuis ne font que commencer, que nos joueurs vont perdre tous leurs moyens tels de vulgaires puceaux devant la reine du lycée. Mais il était écrit que ce match serait différent. Un centre trop long de Malcom, Cornet qui protège mal la boule, Rafael est emmerdé avec sa caravane, Poundjé presse et Lopes le sèche bêtement: penalty! Autant d’éléments favorables, j’ai du mal à y croire. En breton, « chat noir », ça ne se dirait pas « Gourvennec », des fois? Laborde (en landais, ça veut dire « concentre toi, souffle un bon coup, gratte toi le cul, fais ce que tu veux, mais mets-le au fond ») transforme et on reprend un avantage de deux buts (3-1, 45e +2). Mi-temps. On les bouffe et les Lyonnais « bocusent » le coup.

Genesio opère deux changements, Tété remplace Rafael pour une seconde partie un peu plus roots et Depay entre à la place de Tousart. La physionomie du match ne change pas, même si les Rhodaniens sont revenus avec plus d’envie. J’ai peur de devoir serrer les fesses durant trois quarts d’heure et me taper une occlusion. Heureusement, je constate que notre équipe ne recule pas, je peux desserrer les fronces. Un petit son aigu s’échappe difficilement de mon colon, à la manière d’un Poundjé sur son côté gauche avant de centrer pour De Préville qui rate le cadre de la tête.

Lyon s’est mis au football américain. Tant qu’une combinaison ne fonctionne pas, ils la recommencent. C’est ainsi qu’ils ont glané trois coup-francs identiques à l’entrée de la surface. La troisième fois, Otavio s’est fait expulser pour s’être mis à genoux devant Fekir. Apparemment, c’est un sport d’hommes et les demandes en mariage, c’est pas permis.

Otavio et Nabilette, ou l’amour interdit de deux amants issus de clubs ennemis.

Malgré l’infériorité numérique, les Girondins vont tenir. Grâce à Costil et à une solidarité de tous les instants. On aurait peut-être même pu en rajouter un par l’intermédiaire de Méïté, mais on ne va pas faire la fine bouche, les plats étoilés, c’est pas notre spécialité. Score final, 3-1. Que cela fait du bien!

Les notes des 33:

Benoît Costil 4/5
Match quasi-parfait. Pas fautif sur le but encaissé, il a su être autoritaire et aussi décisif grâce à de jolis arrêts. Il m’a rappelé quelqu’un. Notre gardien s’est même permis une relance foirée qui a fini directement en touche: serait-il enfin le digne successeur du roi Cédric? On aurait pu en douter mais il commence à tenir son rang.

Youssouf Sabaly 3/5
Bon match de notre latéral, dans la continuité des dernières rencontres.

Jules Koundé et Pablo 4/5
Gros match de notre défense centrale. Infranchissables, toujours dans l’anticipation et appliqués à la relance. Baysse ayant purgé ses deux matches de suspension, le choix sera difficile pour le nouveau coach.

L’association Pablo-Koundé a fait ses preuves mais Baysse n’est pas loin derrière

Maxime Poundjé 3/5
Peut-être une de ses meilleures performances sous le maillot girondin. Ce n’est pas très compliqué mais c’est à souligner. Souvent en difficulté quand son adversaire arrive lancé, il a récupéré de nombreux ballons grâce à son sens de l’anticipation. Prix George Orwell.

Otavio 2/5
Bien en place, il n’a pas fait un mauvais match mais son carton rouge aurait pu nous pénaliser davantage. Il nous manquera tout de même la semaine prochaine.

Lukas Lerager 3/5
Son abattage a compliqué la tâche des Lyonnais. Il semble (re)monter en puissance ces dernières semaines. Il a quelques limites techniques mais quand il en veut comme cela, il compense.

Soualiho Méïté 4/5:
Hormis un excès de gourmandise ayant amené le corner décisif pour les Lyonnais, il a été excellent. Harcelant le milieu adverse à tour de rôle avec Lerager, il a su se projeter et apporter le surnombre. Et quelle facilité technique! Ne change pas demain, je sens que tu viens.

Malcom 4/5:
Le Malcom qu’on aime. Le Malcom qui provoque, percute, accélère et qui fait des différences. Le Malcom décisif. Le Malcom à la technique unique. Le Malcom qui récolte des penalties et qui les convertit. MALCOM, oui Jean-Michel, c’est comme cela qu’il s’appelle! Touché à la cheville, il a été remplacé par Pellenard, qui s’est glissé en défense centrale.

… et à cette occasion, Malcom, le parrain de l’association, fera parvenir un message de paix aux fans bordelais.

Nicolas de Préville 4/5
Encore un but et beaucoup d’activité. Il ne serait pas un peu bipolaire, le Nico ? Il commence à être vraiment intéressant mais doit faire attention à ne pas imiter Kamano dans sa volonté d’aller s’empaler dans les défenseurs. Physiquement, il est costaud. Les tampons qu’il prend n’ont aucun effet sur lui. Heureusement que c’est un homme. A eu droit à son ovation pendant les arrêts de jeu, quand Youssouf l’a suppléé.

Gaëtan Laborde 4/5
A l’origine du premier but, il a inscrit le troisième sur penalty. Encore une prestation solide. Que de courses à haute intensité et de mouvements! Il a fini sur les rotules. Si on recrute un attaquant, celui-ci devra se montrer convaincant pour lui prendre sa place. Sankharé a montré qu’il n’était pas encore parti, en foulant la pelouse pendant vingt minutes.

En face: Un gone in the dark

Pour un club de la Ville des Lumières, l’OL possède en haut lieu une personnalité qui démontre que les temps ont bien changé. Comment sous-entendre que l’arbitre de la rencontre ait ici favorisé Bordeaux suite à une erreur d’arbitrage, lorsquye l’on se souvient de la décision du même arbitre face à Toulouse (penalty accordé à Mariano alors qu’il y avait simulation) ? Ne pourrait-il pas, pour une fois, admettre que l’adversaire a été supérieur ou que ses joueurs ont raté leur match? La fragilité psychologique n’est pas toujours là où on le pense. S’il aime plonger dans de ténébreuses théories complotistes, cela ne rend pas service à un club dont les joueurs, il faut l’avouer, montrent une bien meilleure image que leur Président.

Pour Conclure:

Deux victoires en deux matches, je milite pour un changement d’entraineur après chaque journée. Plus sérieusement, il me tarde de voir comment va se comporter l’équipe lors des prochaines rencontres. Il y a eu un tel écart entre ce match et les quinze précédents que cela tient presque de l’irréel. C’est à l’image de la saison, me direz-vous. Nous avons tellement morflé que je me dis qu’on mérite bien un peu de bonheur. Mais nous avons tellement morflé que je me dis que cela ne peut pas durer… Putain d’incohérence, faut qu’on m’explique. Poyet démission, Ruffo à Bordeaux!

Cette académie se termine, quand on se retrouvera, on aura peut-être un attaquant de plus dans l’effectif. On parle de Bendtner. Il parait qu’il marque de nouveau mais ce n’est peut-être pas la raison pour laquelle le coach le veut dans son équipe.

A bientôt.

Nausée Savajicl

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