Bordeaux-Paris FC (2-1): la Scapulaire Académie danse la NSamba
« C’est quoi, cette ambiance de merde ? On a loupé un truc ?«
COMMUNIQUE OFFICIANAL
La direction de la Scapulaire Académie tient à vous présenter ses excuses pour l’attente depuis la dernière production et vous délivre ici les raisons :
Les académiciens Ian-Walter et Nausée ont entendu parlé de la nouvelle lubie des sportifs et ont décidé d’essayer eux aussi de chiquer de l’anus. Ayant le meilleur olfactif de Ligueudeux, c’est sans effort qu’ils se sont laissés enivrer par les effluves des uns et des autres, finissant par se lover contre Morphée qui les attendait les bras grands ouverts.
« Alors, les gars ? Vous préférez dormir plutôt que d’affronter la honte ?
-De quoi parlez vous, cher Monsieur ? Ah ! Et merci de nous accueillir, au fait.
-De quoi je parle ? Bah, de la défaite hideuse que vous venez de subir à Niort, bon dernier de Ligueudeux et qui n’avait qu’un seul joueur à surveiller. Sans compter le manque d’entrain de certains, le boulard des autres, tout cela donnant à cette branloutte des airs de déroute.
-On ne dormait pas déjà ? C’est vraiment arrivé ?
-A moins que vous ne soyez passés voir Hypnos, mon père et frangin, avant de venir…
-La seule divinité avec laquelle on a l’habitude de trinquer, et encore, toujours à cinq minutes de la fin de soirée, c’est Kronos. Nyx, sa mère ! »
Sentant le vent tourner et épuisés avant même de réfléchir à la façon d’académiser un match dont le sort venait d’être réglé par le karma, nos deux bonhommes ont préféré rester plongés dans ce coma orificiel. La direction, qui n’est plus à cela près, peut également vous informer que l’un des deux pète en dormant ce qui, bien entendu, a provoqué l’allongement de la phase de sommeil profond. Tout cela mis Boutobba explique l’absence d’académie depuis deux semaines.
Rien ne remplace une académie mais une académie ne remplacera jamais le néant.
Cordianalement,
La Direction de la Scapulaire Académie
Bordeaux-Paris FC
S’il existe des gens qui n’ont pas dormi, ce sont les Ultramarines. Ils seraient allés secouer les joueurs, leur demandant de moins parler et de plus donner. Un message clair et indispensable, tant la facilité avec laquelle ils retombent dans leurs travers est impressionnante. Toute la sphère girondine semble au minimum en colère voire carrément enragée suite aux discours de la direction et de certains joueurs non suivis par des actes engagés sur le terrain. Les Girondins n’ont absolument aucune marge. Nous n’allons pas revenir longuement sur la semaine passée, tout a été dit dans les divers médias de qualité menés par des amoureux du Scapulaire. Enfin tout, non, ce n’est pas vrai.
Aucune communication n’a été faite par le club suite à la visite des UB87 et personne ne connaît le retour des joueurs. Personne, vraiment ?
Comme tout un chacun, un académicien va pisser en se levant. On ne déroge pas à la règle. Pas même Ian-Walter ou moi-même. Enfin, cela on le savait sinon Ian aurait déjà rédigé une seule satanée académie de victoire. C’est donc en nous rendant aux toilettes que nous sommes tombés sur un groupe de joueurs en pleine discussion. Aucun d’entre eux n’a fait attention à nous (c’était le groupe des milieux de terrain et comme on tenait un ballon -de rouge certes- dans nos mains, vous comprendrez donc qu’ils n’aient pas daigné s’y intéresser) et ils ont parlé librement. Notre côté rapporteur reporter nous oblige à vous retransmettre ici ce qu’ils se sont dit :
Tom : « Bon, les gars, vous avez entendu les Ultras ! Moins d’ego, plus de go ! »
Sérge : « Ouais! Pour mes vidéos, moins de 1Go. »
Dany : « Euh, pardon mais on peut vraiment tout construire avec des Lego ? »
Issouf : « Enfin un truc que je n’aie jamais eu, l’impétigo. »
Bon. Cela n’avait pas l’air très rassurant. Heureusement, Yo Barbet a semblé avoir mieux saisi les attentes des supporters. Et elles sont raccords avec les siennes. Alors, go !
La composition :
Poussin
Bokélé Mwanga Barbet (c) NSimba
Lacoux
Ignatenko Fransérgio
Davitashvili De Lima
Badji
Grosse surprise avec la titularisation de Badji à la place de Maja. Pour suppléer Bakwa, suspendu, on aurait pu s’attendre à voir Delaurier-Chaubet débuter mais Guion a préféré lancer De Lima. En même temps, il semble plus léger. Deuxième rencontre de suite sans la charnière Barbet-Gregersen. Après la suspension du premier à Niort, le Norvégien se remet doucement d’un mal hivernal (qui n’est pas la crise des résultats). Mwanga enchaîne donc en défense puisque Bokélé est encore préféré à Michelin sur le côté droit. La voie est ainsi libre pour l’entrée du Cheval des Trois au cœur du process, histoire de bien niquer la matrice.
Le résumé :
Le match :
Le début de match est un peu terne, au contraire des maillots du Paris FC, récupérés au vide-armoire du Stade Français. Aucune équipe ne prend le dessus ni même ne se procure de véritable occasion. Sérge lance bien Badji sur la gauche mais en se réaxant, l’attaquant pousse trop loin son ballon et s’empale sur les défenseurs. Foutu R2 coincé, il serait temps de changer de manette.
Davitashvili profite du fait de courir le cul en arrière pour gêner son adversaire et récupérer le ballon dans le camp adverse. Il parcourt trente mètres balle au pied avant d’écraser son tir. On s’ennuie, quoi.
Coup-franc au milieu de terrain. Barbet cherche Badji qui remise de la tête pour NSimba. L’arrière lui remet et fait un appel tranchant dans la surface. Badji est invité à jouer le une-deux, il a tout compris et sert le latéral d’une passe appuyée juste parfaite. Vital centre fort au niveau de la ligne des six mètres. Bokélé surgit au second poteau et catapulte le ballon au fond ! Bordeaux ouvre le score après une action parfaitement maîtrisée (1-0; 24è) !
Le bloc des Girondins se situe haut et les joueurs tiennent mieux le ballon. On les sent assez sereins, prêts à poser leur jeu. Venu chercher le ballon dans un poste d’axial gauche, Sérge donne à De Lima. Depuis le bord de la ligne de touche, le Drôle se retourne et transmet parfaitement à NSimba, positionné haut et parti de l’axe pour une course croisée dans le dos de Koré. Le Zichenko du Haillan se mue en Patrick Dupont des grands soirs :
Balancé, détourné, enchaînement d’arabesques et autres cabrioles avant de réaliser un entrechat pour finir sur un échapé. NSamba fait danser Koré ! Le balai est stoppé net par le séchage du soliste. Classique. Penalty donc pour les Girondins. En l’absence de Maja, on se demande bien qui pourrait tirer mais rapidement Barbet l’y vient. Il transforme plein axe, Bordeaux se détache (2-0; 32è) ! Le chant du cygne pour les Parisiens ?
Malgré l’avantage de deux buts, les Girondins ne se relâchent pas (encore). Ainsi, Bokélé récupère une transversale de Lasne. Sans contrôle, il trouve Zuriko qui cherche immédiatement Badji. On pense que sa passe est manquée mais c’est en réalité un une-deux avec le défenseur et l’ailier accélère. Alors qu’un trois contre deux se profilait, il oublie Badji et Ignatenko sur sa droite alors qu’ils étaient « COMPLETEMENT SEULS BORDEL MAIS COMMENT TU AS FAIT POUR NE PAS LES VOIR LEVES LA TETEEEEEUUUH !!! ». En revanche, il n’a pas oublié de faire un petit passement de jambes encore en stock avant de perdre le ballon. En voyant la réaction de Dany la Hâche, on se dit que le petit peut s’estimer heureux de ne pas avoir perdu autre chose de plus important.
On s’approche de la mi-temps lorsque Barbet lance De Lima sur la gauche. Bernauer tente une interception triple Axel mais se troue et le gamin peut entrer dans la surface avant de délivrer un centre en retrait mais Badji est trop court. Ignatenko récupère le ballon et envoie une lourde. C’est sauvé sur sa ligne par un défenseur alors que Demarconnay était battu.
Lacoux lit-il l’avenir dans la décoloration de Sérge ? Est-il en avance sur son temps ? Ou pense-t-il simplement qu’on a déjà changé de camp ? On ne saura jamais, toujours est-il qu’il a joué vers l’avant. D’un ballon dans le dos de la défense, il a trouvé Davitashvili mais le contrôle n’était pas bon et il a été repris.
L’arbitre regarde sa montre : Lacoux avait raison, il est temps de siffler la pause.
Laurey procède a deux changements dès la reprise. Lui qui avait choisi de bétonner, change d’optique et décide de sortir Maçon. Un Lopez peut en cacher un autre, si le nôtre et sa casquette sont bien assis en tribune, le Parisien surgit du banc. Morgan Guilavogui entre également, à la place de Gory. Tout à fait Thierry, rien que ce nom fait peur à notre défense. Quand certains souvenirs remontent à la surface, nous serions tentés de mettre la tête sous l’eau. Et pour longtemps.
Malgré tout, Bordeaux attaque assez fort la seconde période. Zuriko et Ignatenko voient leurs tirs contrés et après un contre-pressing, Sérge peut lui aussi armer. Personne pour venir contrer, pas la peine, c’est à côté.
Petit à petit, les joueurs du Paris FC s’installent dans notre camp et se rapprochent du but. Une habitude après la pause que de voir nos adversaires prendre le dessus. Une sale habitude même, d’avoir autant de mal pour ressortir un ballon. Les Parisiens parviennent à entrer dans la surface, envoient des centres de la droite, de la gauche. Leurs tirs ne sont pas cadrés mais…
Barbet en une touche sert NSimba. Après un relais avec Badji, Sérge trouve Ignatenko plein axe. Il entre dans la surface, avance, avance, avance « MAIS ARRETE D’AVANCER PUTAIN TU VAS OU DUCON ALLUME MAIS ALLUUUUUUME !!! » jusqu’à ne plus avoir d’angle de tir et frapper sur le gardien, bien sorti devant lui. Badji a suivi, s’empare du ballon mais tout droit, tout droit… tire depuis un angle fermé et le ballon passe à côté.
La frayeur côté francilien est passée, place maintenant à celle des Girondins : Bokélé semble s’être blessé à l’adducteur. Il va se faire soigner au bord du terrain. Finalement, le voilà de retour. Tellement heureux de pouvoir revenir ou bien décidé à montrer au coach qu’il peut tenir, il fonce reprendre sa place sans faire attention à l’alignement de la défense… et couvre Bentaïb dans la surface. Heureusement, c’est dégagé. Guion profite du temps mort suivant pour sortir Malcom et faire entrer Michelin. Lui, n’est pas du genre à suivre son attaquant, on n’est jamais assez prudent.
A vingt minutes de la fin, Lopez est servi et sur sa première touche de balle, élimine Barbet d’un grand pont. Il entre dans la surface depuis la droite. Si l’angle est aigu, Lopez est obtu. Mais c’est surtout Poussin qui est battu (2-1; 73è) !
Paris cherche à égaliser et continue de pousser. Lopez s’écroule dans la surface. Hé ! Oh ! On les connait, les Lopez ! Tu n’es pas le premier à nous faire peur. Tu nous l’as faite à l’envers pour commencer, maintenant, du calme !
Le temps passe, les Girondins tiennent bon. A deux minutes du terme, sur un renvoi de NSimba, Zuriko part de ses trente mètres et remonte le terrain à toute allure. Même un facho ne court pas aussi vite pour allumer CNEWS lorsqu’un drame vient d’arriver quelque part en France et qu’on ne connaît pas encore l’origine du prénom de l’auteur. Davitashvili approche de la surface adverse et s’ouvre un angle de tir mais le ballon s’envole. Après une telle débauche d’énergie, difficile de lui en vouloir de ne pas avoir vu Maja esseulé sur sa droite. Mais on espère que bientôt, il gérera mieux ses situations.
Nous jouons les derniers instants du match lorsque, sur un centre repoussé par Gregersen, Guilavogui s’écroule et réclame un penalty. L’arbitre ne bronche pas et nous pouvons souffler. Respirer, simplement. Car le match est terminé et les Girondins prennent les trois points.
Les notes des 33 :
Poussin (2/5): Certains s’impatientent quand ils ont 25 minutes d’attente entre deux bus. Lui, ça fait deux heures qu’il cherche un arrêt et on ne l’entend pas ! Ah, bah si.
Bokélé (3/5): Encore un but pour Malcom, le deuxième en trois matches ! Après un début timide, ouvrir le score lui a permis de dérouler et c’est le côté gauche adverse qui a dérouillé. Il a fini blessé et a été remplacé par un Mi-chelin offensif mais inoffensif.
Mwanga (2+/5): De nouveau titularisé en défense, axe droit ce coup-ci, il a réalisé un match sérieux mais sans flamboyance. Hâte de le revoir au milieu.
Barbet (3/5): Il a porté ses couilles en tirant (et transformant) le penalty mais les a mangées après le grand-pont de Lopez sur le but parisien. Entre-temps, des jaillissements bien sentis et une tendance à balancer rapidement la purée. Bon, vu les tripoteurs qu’il avait devant lui, on comprend qu’il n’ait pas fait appel à leurs services. Plus c’est long plus c’est bon, comme on dit…
Nsimba (4/5): Avec une passe décisive et un penalty obtenu, il a culbuté Paris fessé. Les rectorragies de Koré, élues « Meilleure illustration du verbe pilonner » au concours organisé par le Choux-fleur Magazine de février 2023.
Lacoux (2+/5): Il a gagné des duels avant de s’effondrer, dévoilant irrégularité et légèreté. On aurait dit un certain académicien qui, au lycée, avait remporté un nombre incalculable de morpions et de caps avant de rater le bac. Deux. Fois. « A aucun moment je n’ai douté ». Lui au moins était lucide, tant à propos de ses manques que de son addiction.
Ignatenko (2-/5): Dany Tout est K.O.
Sérge (2/5): Désenchanté.
Ah ! Finalement, on serait prêt pour la Farmer’s league !
Alors que les Girondins toussaient de plus en plus, Sérge a été remplacé par Grippensen. Coaching tiers payant.
Davitashvili (rocade/5): Toujours un con pour dépasser à toute vitesse et faire une queue de poisson pour prendre la sortie…fermée pour travaux.
De Lima (2/5): Première titularisation pour le Drôle. Il n’a pas déjoué mais physiquement, il reste des progrès à faire : face aux robustes défenseurs de Ligueudeux, Marvin faisait un peu chipmunk. Remplacé par LDC niveau N2.
Badji (2/5): Auteur d’une belle passe appuyée pour NSimba sur l’action du premier but, il n’a par ailleurs pas réussi à faire oublier Maja malgré des progrès dos au but. Mais sa propension à faire « tout droit, tout droit, gna gna » dès qu’il est face au jeu nous dessert un peu.
Maja est entré faire son décrassage avec un peu d’avance.
Pour conclure :
Bordeaux s’est repris partiellement après la déroute à Niort. Bien évidement, les trois points obtenus sont les plus importants car ils permettent aux Girondins de revenir à la seconde place au classement. Mais dans le jeu, tout n’a pas été parfait, loin s’en faut. Si la première période fut plutôt maîtrisée, la seconde aura une nouvelle fois montré toutes les difficultés des Bordelais à être réguliers durant un match entier. Ils ont tenu, cette fois. Mais il s’en est fallu de peu (d’un coup de sifflet à quelques secondes de la fin notamment).
Les joueurs ont semble-t-il reçu le message concernant l’investissement indispensable. Mais pour combien de temps ? Techniquement, beaucoup de choses sont à revoir. On a beau avoir deux des meilleurs joueurs sans ballon du championnat, le problème est qu’on joue aussi au football avec. La question de l’impact du banc de touche peut se poser également. En début de saison, De Lima ou Delaurier-Chaubet savaient sortir du banc et nous offrir la victoire. Là, c’est plus difficile pour les entrants. Les axes de progression et de réflexion sont nombreux, nous espérons que Guion a une montre connectée pour l’aider.
Avec quelques jours de recul (et des concurrents qui patinent), nous essayons de profiter de cette victoire qui pue un peu du cul avant de nous tourner vers l’enchaînement de matches assez difficile qui attend les Girondins. L’académie touche à sa fin, il est temps pour nous d’aller faire un tour dans les bras de Morphée. Réveillez nous seulement si on revient de Picardie sans être honteux.
En attendant, mettez-vous Horsjeu et venez discuter sur Twitter : @IanWalterFoote, @KikiMusampala et @NauseeSavajicl.
Si vous parlez à l’un, l’autre vous répondra sans doute et c’est sûrement mieux ainsi.
La Scapulaire Académie est également est présente sur Twitter, Facebook et Instagram, et n’attend que vous !
A bientôt.
Nausée Savajicl