Metz-Bordeaux (0-4): La Scapulaire Académie révise sa géo
Ce qui devait arriver arriva
Nous y voilà. Trente-huitième et dernière journée d’une saison particulière. Les victoires acquises lors des rencontres précédentes ont ravivé l’espoir d’une qualification européenne. Pour y parvenir, il faudra remporter le match à Metz et compter que les Lyonnais ne se salissent pas contre les Niçois (ou que Lille n’en prenne pas dix contre Sainté mais même si Lopez est une denrée rare dans le Nord, il ne devrait pas y avoir de petites magouilles).
Bordeaux n’est culturellement jamais à l’aise face aux équipes moins bien classées. Or, à l’approche du match, nous pouvons sentir une sérénité nouvelle, apparue grâce à la confiance engendrée ces dernières semaines. Certainement aussi par un effet Poyet. L’entraîneur logorrhéique a réussi à apporter un état d’esprit qui semblait manquer au groupe. Plus tu parles, plus tu as de chances de trouver les mots justes. Non, Monsieur Ménès, je ne parle pas de vous.
La composition:
Costil (c)
Sabaly Koundé Pablo Poundjé
Méïté
Lerager Sankharé
Malcom Kamano
Braithwaite
Sankharé était incertain mais il est finalement aligné d’entrée. Il n’y aura pas de débat en cas de blessure, il n’a pas été retenu par son sélectionneur. Il reprend donc sa place et Méïté évolue en six (ou en sentinelle, ou vigile de Monoprix, comme vous voulez). A part cela, rien que du classique.
Le résumé:
Le match:
On comprend rapidement que les Girondins vont avoir la maîtrise du jeu. Ce qui n’empêche pas les Messins d’allumer la première mèche. Ou plutôt le premier pétard mouillé: après une jolie roulette, Niane s’avance et tente une frappe qui s’envole dans les gradins de Saint-Symphorien. Dans la foulée, Bordeaux obtient son premier corner. Malcom dépose un amour de ballon et Braithwaite marque d’une tête décroisée. Manifestement, les Bordelais n’ont pas les jambes coupées par l’enjeu (0-1, 10e).
Les Grenats ont failli encaisser un second but mais l’occiput de Koundé en a décidé autrement. Puis Niane dévisse complètement son tir. Je me doute qu’à Metz, les finances sont ce qu’elles sont, mais ils auraient pu faire un effort sur les feux d’artifice de fin de saison, c’est un peu minable.
C’est la fête à Metz!
Bordeaux va ensuite doubler la mise. Kamano décale Poundjé. On pense qu’il ne pourra pas récupérer le ballon mais c’était sans compter sur l’accident ischémique transitoire du défenseur messin, qui lui a fait perdre un temps précieux (les pathologies cardiovasculaires sont décidément un fléau dans toute la Lorraine, pas seulement à Nancy). Donc Poundjé centre, Kawashima (gros cul, en japonais) peine à décoller et détourne, non sans mal, le ballon sur Malcom. Celui-ci réussit un une-deux avec Niakhaté avant de conclure depuis un angle très fermé entre le scrotum et le pli de l’aine gauche du gardien adverse. Je ne suis pas assez intime pour affirmer qu’il y avait un peu de place mais cela semble bien visé tout de même. (0-2, 17e).
Dans l’espoir de finir à la sixième place en cas de match nul de Nice, les Girondins devaient gagner par au moins deux buts d’écart et voilà qu’il leur faut moins de vingt minutes pour être en passe de le faire. Moins de vingt minutes pour choper une érection, cela faisait si longtemps… Mais à Lyon, Pléa se prend pour ma grand-mère et gâche tout: quand j’entends son nom, il ne me suffit que d’un dixième de seconde pour me retrouver aussi impuissant qu’un Nantais voulant s’enthousiasmer du jeu de Ranieri.
Nos joueurs ayant fait une bonne partie du job, ils lèvent un peu le pied et Dossevi en profite pour martyriser Poundjé. Si les rumeurs sont fondées, celui-ci va s’amuser l’an prochain…
On s’ennuie un peu, c’est le moment choisi par Busin pour foirer une touche, le ballon n’entrant jamais sur le terrain. Poyet se marre, oui le foot est un jeu, on aurait tendance à l’oublier.
Koundé lui, n’a pas le temps de rire, il a le Brevet dans un mois. Il envoie donc Braithwaite vite fait bien fait en profondeur. Son centre à grande vitesse passe devant toute la défense, gardien compris, sans jamais n’être arrêté… Metz, c’est Bouzolles. Et Kamano n’a plus qu’à conclure (0-3, 44e).
Dès le retour des vestiaires, Malcom lance Braithwaite qui perd son duel puis Kamano traverse tout le camp messin sans difficulté. Quand je vois la qualité de leur défense, je me demande si Patrick Dills n’a pas été formé au FC Metz.
Lyon égalise alors que nous avons toujours trois buts d’avance! Le Président Martin serre le poing et moi je retourne le cadre de la photo de famille prise le jour des 80 ans de mamie.
Comme souvent juste après la jouissance, le sommeil survient. Metz nous secoue (enfin, surtout la barre de Costil et Poundjé). Ce n’est pas bien violent mais cela suffit à faire paniquer l’émotif Koundé qui effectue deux relances dangereuses dans l’axe. Cela a le mérite de nous réveiller.
C’est alors que l’humoriste Préville, entré en scène dix minutes plus tôt, fait sourire tout le monde en adressant un centre pour les filets de Kawashima (0-4, 78e). Lyon a de son côté pris l’avantage. Décidément, cette soirée est torride, j’ai bien fait de mettre les gosses au lit!
Malcom a droit aux applaudissements des supporteurs messins lors de sa sortie (merci!) au contraire de Contento (bizarre, hein?).
Il ne se passe plus grand-chose à Saint-Symphorien et comme Lyon a fini par dominer Nice… Les Girondins sont européens, on peut tout lâcher!
Les notes des 33:
Benoît Costil (5/5):
Sauvé par sa barre sur le seul tir presque cadré messin, il a pu dignement fêter sa place de numéro Un devant un Mandanda.
Youssouf Sabaly (4/5):
Toujours vigilant, il a stoppé deux contres et montré combien ses prestations du début de saison étaient de l’histoire ancienne.
Jules Koundé (3/5):
Pas dans l’axe, putain! Bon en même temps, passer de U11 à la Ligue 1 en deux ans, c’est sûr qu’à un moment donné, il y aura quelques bases de la formation à revoir. Mais c’était quand-même bien. Notamment sa chouette passe à l’origine du troisième but.
Pablo (3/5):
Quand on le croit battu, il revient toujours, le maso.
Maxime Poundjé (3/5):
Quand on ne le croit pas battu, il l’est toujours, le Maxou. Sa meilleure défense reste l’attaque… Enfin, c’est mieux pour nous quand il est devant.
Soualiho Méïté (3/5):
Eh bien, c’était le vigile de Monoprix: les clients à surveiller n’étaient pas bien virulents. Il a fait le job pour ce qui restera son dernier match avec le scapulaire.
Lukas Lerager (4/5):
La saison est terminée et je n’ai toujours pas réussi à déterminer quel était son vrai niveau. Je veux bien rester indécis s’il reste dans ces eaux là.
Younousse Sankharé (3/5):
On le disait diminué, cela ne s’est pas vu. Avec ses deux compères, ils ont formé un milieu cohérent. En sus, il a été l’auteur d’une petite déclaration « eau fraîche » à la mi-temps lorsqu’il a apporté son soutien aux joueurs messins qui ont bien voulu défendre leurs couleurs. Puis Plasil a pu poursuivre son échauffement sur la pelouse, pépère.
Malcom (5/5):
Encore un but et une passe décisive pour notre numéro 7 qui aura fini la saison en boulet de canon. Il a retrouvé son niveau du début de championnat et ce n’est certainement pas un hasard si les séries de victoires ont coïncidé avec ses bonnes performances. On le dit partant certain mais on a envie de lui crier de rester. Son transfert permettrait de modeler l’effectif mais on perdrait à coup sûr un artiste, un joueur comme on en n’a pas vu depuis longtemps à Bordeaux. Il a soigné sa sortie en réalisant plusieurs tournées d’adieux. Il lui en manque trente-huit pour égaler le record de Johnny. Il n’ira peut-être jusque là, alors j’en profite pour lui dire:
Pour l’anecdote, Contento a aussi eu droit à ses dernières minutes, avant de signer un contrat avec Düsseldorf. Sa meilleure action de la saison.
François Kamano (4/5):
Il a été altruiste et efficace. Poyet voulait en faire un bon joueur, il pourrait réussir. Il va falloir que je me trouve un nouveau souffre-douleur… Tiens cela me fait penser que Préville est rentré, a centré et a marqué. Ce n’était pas la peine de t’excuser pour cela, Nicolas. Tu sais, mettre un but, ça n’a rien de mal!
Martin Braithwaite (4/5):
Gros match de notre attaquant. La semaine passée, il a enfoncé Toulouse. Et en ce jour de mariage princier, il nous a mis sur la voie royale. Il semble tout faire pour que le club décide de le garder. Je vote pour.
En face: Metz est quoi ce délire?
Metz finit bon dernier du championnat. Cela était acté avant ce match mais voir l’entraîneur avec autant de difficultés pour constituer un groupe, c’est assez rare. Ils avaient certes des blessés, mais j’ai cru comprendre que des joueurs avaient lâché. Et le respect du maillot, des supporteurs? Ce club ne doit pas mourir. Pour son stade, sa couleur grenat…et Legrasaully.
Pour conclure:
On la sentait venir, cette qualif’. Du moins on l’espérait. Il s’est passé bien des choses cette saison, de la peur pour le maintien jusqu’à cette sixième place, qui ne devra pas tout occulter… Mais de tout cela (et de bien d’autres choses), on en reparlera d’ici peu. Juste le temps que Kiki et moi retrouvions nos esprits. En attendant, profitez et révisez votre géographie, on risque de voir du pays (de l’est).
A bientôt.
Nausée Savajicl
Nickel ton acad. Et je suis sérieux, bien que mon âme grenat me donne envie de vous gifler un par un avec mon salami…
Mais, ton acad’ est tellement bien que je ne ferais pas d’acad sur ce dernier match. Tu as tout dit.
Merci beaucoup. L’acad a été difficile à écrire car j’étais quand-même embêté de voir Metz en décrépitude. Le salami, ça se conserve bien? Car je pense que tu auras l’occasion de t’en servir l’an prochain avec tes voisins.