Nîmes Olympique – Toulouse FC (1-0): La Viola Académie livre ses notes

Après un début de saison prometteur, le déplacement aux Costières fait figure de révélateur pour le TFC: sera-t-il cette année un outsider sérieux, capable d’engranger des points à l’extérieur ou bien restera-t-il cantonné à jouer le maintien et subir loin de ses bases?
Onze hommes en violet
Suite aux difficultés défensives de la semaine dernière, un surcroît d’expérience est injecté dans la charnière: Isimat-Mirin va connaître sa première apparition. Il y a une certaine logique à profiter de ce déplacement dans le Gard pour faire débuter NIM, bien vu Alain! Amian retrouve donc son couloir droit, et c’est Moreira, pourtant intéressant offensivement le week-end dernier, qui sort du XI. Le jeune Diakité garde la confiance du coach, pari sur l’avenir et choix fort de Casa.
Devant, le Téfécé se retrouve face une situation inédite: l’effectif compte plusieurs attaquants en réussite, il va donc falloir trancher. Koulouris titulaire, c’est Leya Iseka qui retourne s’assoir sur le banc malgré une prestation aboutie face à Saint-Etienne. Saïd conserve sa place et semble avoir pris, dans l’esprit de Casa, une longueur d’avance sur Dossevi. Seul choix réellement discutable de la soirée du coach toulousain: l’association costard bleu marine/chemise marron, assez difficile à porter. Ça ne serait pas le pire tandem toulousain depuis Santander-Tafer?
Sur le banc: Shoji, Moreira, Boisgard, Dossevi et Leya Iseka sont autant de titulaires potentiels qui doivent permettre à Casa d’ajuster ses plans en cours de rencontre. Le banc du TFC n’a jamais été aussi profond, ça fait plaisir à voir.
Le mâche
“Vous n’aurez jamais une seconde chance de faire une bonne première impression”. Vieille adage qui n’a pas échappé à Isimat-Mirin: il ne lui faudra que cinq minutes pour cisailler un attaquant nîmois dans la surface. Heureusement que la VAR veille sur les Toulousains en ce début de saison. Entre ballons perdus devant la défense et imprécisions offensives, le début de match des Violets est brouillon. De l’autre côté, ce n’est pas le Barça non plus si ça peut nous rassurer.
Ces vingt premières minutes assez insipides permettent à certains artistes toulousains, au hasard Sylla, de pouvoir pleinement s’exprimer. Ah nous le combo exter plein axe-passe en petit pont ratée-feinte de corps à la ligne de touche, on a beau être habitué, on ne s’en est toujours pas remis.
C’est Koulouris et son enchaînement de roulettes dans la défense nîmoise qui nous a sorti de cette torpeur du samedi-lendemain de cuite. Ah mais parce que ça joue la? Oui ça joue! Petit coup de chaud, à la demi-heure de jeu, sur la première vraie action toulousaine, le centre parfait de Saïd est dévié juste devant Gradel, qui s’apprêtait à la pousser au fond. Malheureusement, ce sont les Nîmois qui vont ouvrir le score: Philippoteaux profite de la passivité de la défense adverse pour mettre un bijou dans la lucarne de Reynet. 1-0, 39e minute. Forcément si sur une action tu ne te bats pas sur le second ballon, que tu presses pas le passeur et que tu recules face au porteur de balle, ça fait beaucoup pour une seule équipe. Et ça fait surtout un autre superbe enroulé encaissé juste avant la pause: toujours délicat.
Bilan de la première mi-temps: onze tirs à zéro et quelques embrouilles entre Gradel, Saïd et les Nîmois: il serait bienvenu de répondre sur le terrain les gars.
L’entame de seconde période est plutôt rassurante sur la motivation de nos pitchouns: un bloc plus haut, de l’envie et des initiatives nouvelles. C’est Sangaré qui lance le premier les hostilités par deux frappes lourdes. Ce bloc haut met les Toulousains à la merci des contres Nîmois, c’est un risque à prendre. Reynet doit s’employer et Diakité assure la couverture. Ça pousse de plus en plus dans les trente derniers mètres gardois, Saïd au près puis Vainqueur de loin tentent à leur tour d’égaliser. Casa lance coup sur coup Dossevi et Leya Iseka. Calmez le ou il va faire rentrer Sanogo aussi!
Mais malheureusement rien n’y fera, l’embellie toulousaine ne fera pas plier le bloc sérieux et appliqué des hommes de Bertrand Blaquart. Pire, sur un nouveau contre Deaux touchera le poteau et Diakité sera expulsé en fin de match pour un tacle les deux pieds décollés, que le regretté Cahu n’aurait pas renié. La tension latente aura eu raison des nerfs du jeune Bafo. Y aurait-il pas un taulier pour calmer tout cela?
Les Toulousains ont là encore manqué d’assurance et d’expérience mais ne méritaient sûrement pas mieux. Chacun a tenté sa chance dans les derniers instants, pour finir sur une ultime tentative contrée par Sylla, tout un symbole.
L’important, ce n’est pas que les 3 points
Pour répondre à la question posée en introduction, oui Toulouse ne joue pas plus que son maintien en Ligue 1 cette année. Pour l’instant. Sur le papier, on a une belle équipe, avec de l’expérience et une jeunesse prometteuse, du choix et de la concurrence à quasiment tous les postes (coucou Sylla). Mais alors qu’est-ce qui coince? L’animation de tonton Alain? Ce genre de match, au fond de jeu quasi inexistant, apporte du grain à moudre aux détracteurs de notre cher Casa, dont nous faisons à moitié partie. Depuis son retour, avec ses ambitions de jeu et ses idées nouvelles (oui, il a changé. Mais si on vous assure!), il y a eu des phases de mise en place et des phases de “ouuuhhh putain faut absolument des points pour se sauver, tous derrière et on balance sur Sanogo-Gradel”. Un mal parfois nécessaire, mais qui juxtapose deux périodes qui peuvent difficilement cohabiter. Après le maintien de l’an passé et un recrutement ambitieux, on a donc repris l’apprentissage du beau jeu arrêté brutalement un soir de septembre 2018 face à Sainté. Bon, très bien, mais qu’est-ce que vous avez foutu cet été les gars?
C’est à ce moment qu’il faut montrer du doigt l’autre coupable potentiel de ce faux bon départ: les joueurs. Est-ce Casa, est-ce les joueurs, est-ce les deux…? Difficile. Mais comment peut-on être si peu entreprenant dans le jeu? Si attentiste et dénué d’inspiration? Que ce soit le rôle précis de Makengo et Sangaré, l’organisation offensive autour de Koulouris, l’animation dans les couloirs… Tout semble inconnu pour les joueurs. Ou pas pris en compte. Qu’ont-ils travaillé? Quels sont nos schémas de jeu préférentiels? Tout ne doit pas reposer sur le génie d’un des nôtres ou l’erreur d’un dans face. On a semblé jouer sans plan de jeu défini et ça, c’est flippant. On à semblé courir sans âme et ça, ça l’est encore plus.
Bon, il faut quand même tempérer ce genre de raisonnement, on est peut-être simplement passé à coté de notre match, face à une équipe en pleine bourre et dès mercredi soir, Gradel et ses hommes nous feront mentir. En tout cas, on leur souhaite.
Pour finir sur une note plus positive, le premier match d’Isimat-Mirin est assez encourageant. Mis rapidement en difficulté, il a assumé son statut de patron de défense fraichement débarqué. Avec sa belle qualité de relance, il devrait former, avec Shoji, une paire de défenseurs centraux sur laquelle peut se baser une équipe au jeu ambitieux. “Peut” hein.
On tranche, on juge, on condamne… Avec amour et neutralité
Baptiste Reynet 3/5: Présent quand on a eu besoin de lui, auteur de belles parades mais impuissants sur le but nîmois, les week-end se suivent et se ressemblent pour le portier violet: il est l’un des hommes forts de ce début de saison. Bonus confiance en soi ultime: il faut les avoir bien accroché pour laisser rentrer un ballon avant que l’arbitre n’ait signalé le hors-jeu.
Kelvin Amian 2/5: Sa prestation peut être résumée par l’action du but. Mais s’il avance et que tu recules…
Nicolas Isimat-Mirin 3/5: Excepté un début de match assez brouillon, il a vite pris les rênes de la défense toulousaine et a rendu une feuille assez propre. Assurément plus qu’un simple joker de fin de mercato.
Bafodé Diakité 2/5: À m’en donné, l’absence d’expérience, ça pète à la gueule. Pas forcément son plus mauvais match mais cette fois, son engagement total n’a pas rattrapé ses erreurs de jeunesse et a plombé sa fin de match.
Issiaga Sylla 5/5: Auteur d’un match plein, il nous offre 5 merveilles de plus à rajouter à son oeuvre. Tout cela, en un match et quel match: un exté de 40 mètres plein axe pour personne, une montée pause café, une feinte de corps à la ligne de touche, une balle prise à la main avant qu’elle ne franchisse la ligne de touche et pour finir un contre sur le dernier tir du toulousain. Une remise en question? Mais pour quoi faire?
Willy Vainqueur 3/5: Une première période satisfaisante, une seconde moins en vue: il monte en puissance mais manque clairement de soutien offensif. Et franchement, ça serait cool de lui d’arrêter d’essayer de combiner avec Sylla: #SauvezWilly.
Ibrahim Sangaré 2/5: Deux frappes zlatanesques pour le grand Ibra, trop peu dans le contenu pour peser sur le match. Remplacé par un Quentin Boisgard (79e minute) remuant mais pas héroïque.
Vivi Makengo 1/5: On a vite compris qu’avec JVM, il n’y aura pas demi-mesure et ce soir fut un match sans. Il a traversé le match tel un vulgaire Jean-Daniel Akpa Akpro. Remplacé par Matthieu Dossevi (60e minute), qui comme Boisgard, était un choix ambitieux mais qui n’a pas réussi à apporter un plus.
Wesley Saïd 2/5: Auteur de quelques fulgurances et de quelques belles empoignades, sinon pas grand chose d’autres.
Maxalin Gradel 2/5: À l’image de son équipe: tantôt remuant et brouillon, tantôt perdu et apathique.
Efthymios Koulouris 1/5: Sur les précédents matchs, il s’était caché pour mieux surgir en fin de match. À Nîmes, il n’a pas su exister. Match à vite oublier. Remplacé par Aaron Leya Iseka (63e minute), malheureusement moins en réussite qu’à Geoffroy Guichard.
Alain le fantasque 2/5: Sans erreur défensive adverse flagrante, on se doit de faire la différence par nous même et dans ce genre de match, on se rend compte que c’est encore bien compliqué… Malgré une compo intéressante et des changements appropriés, les joueurs restent amorphes sur le terrain: il va falloir trouver rapidement une solution!
Allez on file, on se retrouve mercredi soir au Stadium!