L’équipe des parieurs retrouvait l’équipe des alcooliques pour un « match décisif », l’OL pouvant assurer sa qualification quand Liverpool peut dire adieu à la compétition.
Puel aligne son 433 « Christopher Clark » – comprenez « penchant à gauche » – avec option spéciale « emmerder le 433 de Benitez. » Comme à Anfield, le milieu lyonnais se compose de Makoun derrière Kallstrom et Pjanic, tous très axiaux afin d’empêcher le jeu anglais développé par Lucas, Mascherano, et Voronine en lieu et place de Gerrard. L’absence de Gerrard et le profil trop offensif de l’ukrainien sont à l’origine d’un problème de liant dans le jeu anglais que les décrochages de Kuyt, Torres et Benayoun ne suffisent pas à compenser. Dans une telle tactique, la position des latéraux indique la santé de l’équipe. Insua, latéral gauche de métier, a pris quelque fois son couloir (11’ et 16’), aidé en cela par un Benayoun milieu offensif recentré, tandis que le couple Carragher, jadis latéral droit pour dépanner mais véritable défenseur central, et Kuyt, avant-centre reconverti « pompier de service », a peiné.

En effet, le couloir droit de Liverpool a du se méfier des penchants clarkiens lyonnais. Cissokho prend très bien un couloir que Lisandro lui laisse volontiers, trop occupé à « tracer des tout droit » en direction du but adverse. Kallstrom, tout comme Pjanic côté droit, ne participent quasiment jamais aux phases offensives, Puel ayant, semble-t-il, décidé de boycotter l’axe du terrain afin de castrer les deux rampes de lancements que sont Lucas et Mascherano. Il est certain que la relance axiale de Lisandro ayant abouti au but de Liverpool (cf analyse Liverpool-Lyon ici) n’a pas du être du goût du technicien lyonnais. Aussi, les offensives gones eurent le plus souvent lieu sur des débordements venus de la gauche ou des ballons directs joués sur Gomis. Bastos, gaucher de retour de blessure et jouant à droite, vit ses deux compères de couloir (Pjanic et Reveillère) se blesser avant même d’avoir pu réaliser une seule combinaison, et ne se signala que sur un raid qualifié par l’onirique CJP de « funambule. »

La faiblesse des latéraux anglais couplée au « plan » de Puel termina d’endormir une première mi temps débutée, développée, achevée sur un « faux rythme », dixit Le Caputaine d’RMC. A noter la performance de Cris, lieutenant passé capitaine, face à un Torres à 80%, soit 80 de plus que Ngog. Pour la remarque, un « coup » tactique déjà vu chez Ancelotti : lorsque les deux blocs s’annulent, un défenseur central dézone en phase offensive, devenant un « électron libre » capable de déstabiliser l’adversaire. Ricardo Carvalho est l’homme d’Ancelotti à Chelsea (cf analyse du Community Shield ici), Agger ayant proposé une action de ce genre (percée jusqu’au centre en retrait) à la 36’pour Liverpool.

Si les grandes équipes gèrent leur match sereinement, Liverpool inquiète tout de même à la reprise du jeu. Lyon n’a pas besoin d’une victoire, et Puel n’invite pas ses joueurs à se découvrir. Au contraire, le jeu direct sur Gomis devient l’usage, face à une équipe anglaise qui semble incapable d’hausser le rythme. « Faux rythme » peut-être, mais l’impératif de résultat plane sur les joueurs de Benitez, et si Lyon se contente d’un nul qualificateur, les anglais appuient leurs raids offensifs. Rien de bien construit, du brouillon (sauvetage de Lloris à la 68’), des raids solitaires comme ce missile de Babel contre lequel Lloris ne peut rien : 0-1 (83’). Liverpool illustre son statut de « grande équipe » capable de gérer un « match décisif » avec une sérénité confondante face à des lyonnais « flottants » malgré Lisandro passé avant-centre…et décisif sur une action toute en « tout droit. » L’OL « prudent » ne perd pas et gagne son ticket pour les « grands d’Europe », Liverpool « serein » devrait peut-être s’affoler.

Un homme dans le match :
Lloris…11’, 16’, 27’, 68’…4 arrêts déterminants, une concentration remarquable malgré un match « hypnotisant. » Abandonné dans le couloir de Belgrade, Lloris s’est remis de son « irréversible » traumatisme et n’a pas même trembloté face à Voronine, bizarrerie footballesthetico-capillaire digne des albanais de Braquo.

2 thoughts on “Lyon-Liverpool, l’analyse

  1. Je suis d’accord pour la première fois avec une analyse relevant le grand voir très grand match de lloris. Une serenite ainsi qune assurance retrouvée notamment dans les relances ou les interventions au pied.
    Au vue du match plutôt febril de mandanda face aux piètres fromages helvethiques, je vous annonce un SCOOP :
    Domenech va titulariser Mandanda faces aux irlandais. (histoire de faire douter lloris et de continuer linevitable série de carrières mises a mal : mexes frey pires trezeguet)

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