(Episode 30/32) Après avoir excité nos papilles tout au long de la Coupe du Monde 2014, Parie-Maule revient munie d’un défi de taille : vous proposer une recette par jour, une pour chaque pays qualifié. Aujourd’hui, Parie-Maule évoque enfin les favoris du tournoi. Ha ha.

Hébonjour,

Hé, j’ai failli passer à côté d’un truc, au début quand on m’a parlé de la moqueca j’ai cru que c’était la danse de l’été. C’est Martine, du comité des fêtes, qui avait trouvé la recette dans son Femme actuelle, mais comme elle me gonfle, Martine, hébé je l’ai écoutée que d’une oreille, surtout quand elle me parle de ses magazines féminins à la con, là. C’est vrai, quoi, vous me dites « Eh, Parie-Maule, dans mon Femme actuelle j’ai lu un truc sur la moqueca », vous croyez que je réponds quoi, sans rire ? Ouais, la moqueca, super, et alors ? On a eu la lambada, la macarena, et la moqueca, d’accord, et tu veux que je fasse quoi, que je mette mon string pour me tortiller du cul ? Hé, je connais mes qualités et mes défauts, soixante-cinq ans de fessiers nourris au canard gras, j’en suis fière mais c’est pas avec ça qu’on va construire un sambadrome à Lalbenque, bouducon.

 

Donc, Martine, je lui ai poliment répondu une banalité, et je suis retournée à ma recherche de recette brésilienne. Je savais pas trop comment trouver les ressources ; a priori, Bernard Lavilliers il ne reviendra pas de sitôt dans un festival, après le coup de l’autre fois [ndlr : voir les épisodes précédents]. Gustave, il a proposé d’aller voir le club de beach-volley au plan d’eau de Sénaillac-Latronquière, mais je suis certaine que c’était juste pour voir les jeunettes en maillot, ça reste léger comme lien avec le Brésil.

Hébé là, Martine elle est revenue à la charge, elle m’a dit « mais Parie-Maule, pourquoi tu fais pas la moqueca, pour le comité des fêtes ? C’est avec du poisson, en plus, ça change de d’habitude. » Bouducon, là je me suis dit que ça devenait n’importe quoi ces danses de l’été, alors maintenant non seulement il faut se trémousser des fesses mais en plus il faut faire ça avec du poisson ?

Je les voyais pas comme ça, les Brésiliennes.

 

Bon, Martine a vraiment insisté pour que je regarde son magazine de merde, là, et en effet, j’ai constaté que la moqueca c’était pas une danse, c’était un plat. Bon, rassurez-vous, j’ai pas recopié la recette de Femme actuelle, hein, je me suis juste souvenue du nom et on en a cherché une vraie sur le smarphone à Gustave. Non, parce que les magazines féminins, on sait ce que c’est, hein, sous prétexte de faire attention à la diététique, ils te revisitent des recettes, et de fil en aiguille, le truc qu’ils appellent « canard gras aux patates rondes » ça devient du tofu au concombre. Ya bien la nièce de Gustave qui lit Causette mais elles, sous prétexte d’être féminisses, elles mettent des articles sur le clitoris à la place des recettes. Je veux bien, moi, pourquoi pas, l’émancipation, tout ça, n’empêche qu’un clitoris ça se mange pas ; enfin si, parfois, mais non, bon, vous voyez ce que je veux dire, hé.

Bon, tout ça pour dire en tout cas que, quitte à pas avoir de Brésilien sous la main, je préfère me fier au smarphone à Gustave qu’aux magazines féminins, hé.

 

La moqueca de peixe garantie 0% presse féminine

600g poisson de mer (de la morue par exemple)
8 crevettes moyennes
1 gros oignon émincé
3 gousses d’ail hachées
3 petits poivrons
4 tomates pas trop mûres
50 cl lait de coco
Coriandre
Huile d’olive
Si vous en trouvez, du dendê. C’est une huile de palme, mais pas une huile de palme qui tue des orangs-outans, hé, la preuve c’est qu’il y a pas d’orangs-outans au Brésil. Remarque, s’ils ont pas d’orangs-outans au Brésil, c’est peut-être qu’ils les ont tous déjà tués pour faire de l’huile de palme, je sais pas. Bon, j’ai envie de vous dire, débrouillez-vous avec votre conscience, hé. En tout cas dans leur recette, ils en mettent.
Sel, poivre

 

Vous commencez par ébouillanter les tomates pour les peler facilement, puis vous ôtez les pépins et vous coupez la chair en dés. Là, vous mettez les dés de tomates dans le fond d’une cocotte, puis vous ajoutez l’oignon émincé, les poivrons eux-aussi coupés en dés et l’ail. Arrosez d’huile d’olive, salez, poivrez.

Vous faites chauffer à feu doux, puis vous posez par-dessus les morceaux de poisson et les crevettes. Ensuite, vous recouvrez de lait de coco et vous augmentez le feu. À frémissement, vous laissez mijoter en remuant doucement pendant la cuisson, ce qui devrait vous prendre environ 25 minutes environ.

5 minutes avant la fin de cuisson, vous baissez le feu, vous ajoutez les feuilles de coriandre entières et, donc, une cuillère de Dendê. Vous pouvez alors servir (avec comme accompagnement un riz blanc).

 

Voilà, c’est prêt. Mais quand j’ai envoyé le truc au rédac’chef, il a pas eu l’air content, hé, soi-disant que dans la presse planétaire c’est le seul article de toute la coupe du monde qui parle du Brésil sans se moquer de Neymar. Paraîtrait que c’est pas très marketinne, comme attitude. Hébé oui, mais vous avez qu’à vous dire que chez moi c’est comme chez Causette, hein, on fait pas dans le convenu ; elles, elles mettent des clitoris à la place des recettes de cuisine, hébé moi je parle du Brésil sans me moquer de Neymar si je veux, voilà ; parce que nous les féminisses, hébé on fait ce qu’on veut, et on dit halte à la dictature masculine, bouducon.

Allez les machos, je vous souhaite quand même bon appétit bien dur.

Parie-Maule

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