On vous avait manqué ? Non ?

Tout d’abord merci à tous les collègues de Horsjeu qui ont académisé la Coupe du Monde cet été, c’était superbe. Pour ma part,  je trouve que la rentrée un 11 août, c’est quand même rude. Je vais pas me plaindre de revoir le NO en Ligain, oh non, mais quand même, on pourrait pas au moins attendre après le 15 août ? Je vous vois venir, vous allez dire que je suis un pisse-froid, un peine-à-jouir voire un sycophante. Eh bien oui, j’ose le dire, j’aurais préféré quelques jours encore, quelques jours d’oisiveté avant de me recoltiner Laurent Paganelli, Pierre Ménès et Daniel Bravo. J’aurai préféré profiter encore un peu de la canicule, du pastis et des effluves de victoire moscovite. Merde alors, un été footballistique pareil, ça se respecte. J’étais tellement sous acide pendant les derniers jours de la Coupe du monde que j’en suis même venu à trouver Olivier Giroud bel homme malgré son passé pailladin. Et puis merde tiens, le mois d’août c’est sacré. Vous ne respectez même plus les acquis du Front Populaire ? Je vous conchie, macronistes disruptifs de mes burnes.


LES VACANCES

 

Bref, n’en jetez plus, voici le Nîmes Olympique de retour dans l’élite, le millésime 2018-19 qui s’annonce aussi charnu qu’un bon Costières. Le mercato fut plutôt bon : l’ossature du groupe est très largement conservée, et des renforts alléchants sur le papier, avec des apports en défense (Loïck Landre et Hervé Lybohy), un offensif avec une belle expérience (Denis Bouanga) : tout ça m’a l’air plutôt intelligent. La défense n’a pourtant pas fini de nous faire suer des fesses… L’opération maintien va pouvoir démarrer.

On est en Ligue 1 bordel. Neymar va venir jouer aux Costières. Je ne vous cache pas que pour le moment je trouve toujours cela un peu étrange, un peu surréaliste. Comme si Adil Rami couchait avec Pamela Anderson, comme si on avait mis 4-2 en finale à la Croatie ou comme si Buffon avait signé au PSG.

 


LE MACHE

 

Du surréaliste, en voilà, dès la 4e minute, avec la mise en route du tracteur Thioub, qui réalise la percée la plus improbable de l’histoire, une sorte de Maradona 86 du pauvre, avec crochet intérieur, tout droit, raffut du cul, grand pont dans la surface avec 3 contres favorables et petite balle piquée au dessus du gardien, pas encore dans le match que j’ai des envies d’hélicobites et que je nous vois déjà baiser toutes les mères de Ligain.

La première demie-heure est globalement réjouissante, tous gaillards que nous sommes suite à ce chef-d’œuvre de notre cher mastodonte sénégalais : les transitions sont rapides, le niveau technique très satisfaisant, on les agresse à la perte de balle. Sauf qu’à attaquer pied au plancher on risque d’y laisser des semelles : Angers revient bien dans le match et nous punit logiquement à la 33e. L’égalisation nous fait mal, avec un centre en retrait de Bahoken qui fait passer nos centraux pour des guignols, particulièrement l’ami Landre, et la finition plat-du-pied-sécurité de Capelle a beau être bien ajustée, elle ne doit pas faire oublier que Bernardoni est quand même assez laid sur cette action.

On arrive à la mi-temps à 1-1, un match plaisant où le NO fait comme la saison passée : jeu ouvert et offensif, et défense franchement pas rassurante. La rançon du spectacle, dira-t-on. La reprise est plus compliquée, on recule sans arriver à se montrer dangereux. Le 2e but angevin est logique mais l’action est horripilante : le débordement et la passe décisive de Bahoken interviennent après une cagade lamentable de Landre. A l’arrivée, là encore, Bernardoni est un peu aux fraises, sa main touche le ballon mais est aussi solide que les nerfs de Richard Gasquet.

Histoire de continuer dans le nawak, Florian Miguel nous explique par la pratique où se situe la limite entre « engagement » et « débilité » en nous gratifiant d’un combo de fautes grossières à 10 minutes d’intervalle qui lui valent logiquement une expulsion. Génie. D’autant plus con qu’entre les deux, Clément Deprès avait lancé sa soirée en inscrivant un but qui nous permettait d’y croire encore. Sur l’action, il est parfaitement lancé en profondeur par une chouette passe brise-ligne de Briançon, qui rappelle ainsi sa belle qualité de relance (le gaillard avait d’ailleurs aussi joué milieu pour dépanner l’année dernière).

La suite est réjouissante. A 2-3 et à dix contre onze, on peut dire sans trop s’enflammer que beaucoup d’équipes auraient abandonné tout espoir. Et là où même votre serviteur commençait à se dire que putain de sa mère fait chier la vie, voilà que les collègues se révoltent et nous offrent une fin de match d’anthologie. Sada Thioub, MAIS OUI PUTAIN enlève ce qui restait de dignité à l’arrière-garde angevine après son déboulé de la première mi-temps : grand pont encore, centre au deuxième poteau pour RIPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAART qui égalise en se jetant comme un bogosse. Je ne réponds plus de rien : Ripart et Thioub, régulièrement moqués ici, nous offrent une soirée mémorable. Et c’est pas fini puisque les collègues vont même réussir à en planter un autre à la 88e, cette fois avec centre de Ripart côté gauche pour la tête plongeante de Deprès légèrement déviée. 4-3, je perds la boule en même temps que le CM du club en perd son vocabulaire.

 

 

Petites observations juste pour le plaisir suite à ce premier match :

  • On a déjà enflammé la Ligain, collègue.
  • On a déjà marqué presque plus de buts que n’en marquera Montpellier dans toute sa saison.
  • On a déjà presque retourné la moitié des pitres qui comptaient supporter Marseille lors du prochain match.

Plusieurs observations plus sérieuses :

  • Cette attaque me fait bander dur, surtout en comptant que Bozok a vendangé et qu’Alioui est toujours blessé.
  • Cette défense me fait caguer mou, mais ce n’est pas nouveau. Ceux qui ont déjà eu la bonne idée de suivre cette acad’ l’année dernière savent que notre arrière-garde est franchement peu rassurante. Le retour d’Harek va peut-être faire du bien (et punaise c’est sûrement ça le plus effrayant).
  • En lien direct avec les deux remarques précédentes, ce match a des chances d’être à l’image de notre saison : une équipe qui a du mental, des burnes plus grosses que celles de Julien Rochedy, une habilité technique certaine, du beau jeu, mais une capacité inquiétante à passer complètement au travers sur certaines actions, et une défense « portes ouvertes ».
  • Va donc voir les images, tiens.

LES COLLEGUES

 

BERNARDONI (1/5). Le vieillard de 19 ans ne m’a pas convaincu, loin de là. Il est beaucoup trop avancé sur le premier but d’Angers, laissant à Boutelle le temps de l’ajuster tranquilou sans qu’il puisse décoller ses talons du gazon. Pas très chanceux sur le 2e, il est carrément foireux sur le 3e, où il doit impérativement fermer l’angle. T’as le temps de te rattraper, va, mais va falloir se sortir les doigts.

ALAKOUCH (3/5). Bon début de saison pour le pitchoune, percutant et vicieux. Comme dirait l’autre, va quand même falloir muscler ton jeu. Et puis tu sais, tu as le droit de défendre sur corner aussi.

LANDRE (1/5). On ne se connait pas encore Loïck, et sache que je ne suis pas adepte des notations qui ne prennent en compte que les actions de but, mais là tu te fais quand même humilier en direct sur les deux premiers buts adverses, c’est un peu sale.

BRIANCON (3/5). Mieux dans son match que son compère, c’est malgré tout un match loin d’être inoubliable pour lui. C’est en s’en prenant plein la gueule qu’on apprend, tu vas me dire.

MIGUEL (0/5). DEUX PUTAINS DE CARTONS JAUNES EN 10 MINUTES ! TU T’ES PRIS POUR CLINTON N’JIE ? PITRE !

DIALLO (2/5). Dans un rôle ingrat en attendant le retour de Valdivia, je ne l’ai pas trop vu. Remplacé à la 75e par DEPRES (5/5), qui nous plante deux buts en un quart d’heure, dont une tête plongeante un poil chanceuse (le défenseur la dévie) mais tellement rageuse ! MAIS OUI BEL HOMME !

SAVANIER (3/5). Notre métronome a plutôt bien attaqué, on l’a ensuite un peu perdu de vue. Il va être capital pour nous cette saison, il faudrait qu’il arrive à être costaud dans les matchs de ce genre.

BOUANGA (2/5). Je l’ai trouvé bien dans le tempo en début de match. Hâte de le revoir aux Costières, même s’il supporte l’OM. Il plonge comme ses camarades ensuite. Remplacé à la 64e par VALLS, que je trouve toujours aussi laid, mais l’air de rien il est à la manœuvre sur les deux derniers buts.

RIPART (4/5). Je l’avais un jour qualifié de chèvre. Je suis prêt à me fouetter nu sur le parvis des Arènes pour me faire pardonner. C’est sûr, c’est pas Neymar, mais sa rage et les quelques buts qu’il va planter cette saison (comme celui de ce soir, avec une détermination qui fait plaisir) seront capitaux dans notre opération maintien.

THIOUB (5/5). J’avais déjà du mal à le noter l’année dernière, je ne vais bientôt plus savoir quoi dire. Il m’épate. Il est déconcertant à tous les niveaux. Il a l’élégance balle au pied de Blaise Matuidi, le postérieur de Louis Picamoles, il commet parfois des erreurs techniques improbables, et le voilà qui viole toute la défense angevine sur sa première action. Et ce débordement sur le 3e but, c’est régalade.

BOZOK (3/5). On va pas t’en vouloir si tu marques pas à chaque match, va. Si tu pouvais, au hasard, ouvrir ton compteur contre l’OM, ce serait coolos. Remplacé à la 80e par PAQUIEZ.

 

La bise, les collègues.

Karoud

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