Nancy-Nîmes (0-2) : La Chardon à Cran Académie continue à s’enfoncer.

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Mieux vaut ne pas les approcher.

Velaine-en-Haye, an 18 après PC.

File donc voir la compo, toi qui n’aimes pas lire.

Jour de match. Jour de compétition. Jour d’orgueil. Le visage rubicond de l’enfant des ruines de Picot jaillit parfois comme un lance-pierre dans l’esprit de Vincent Hognon. Les yeux écarquillés injectés de sang, les veines horriblement gonflées…c’était il y a presque vingt ans, mais Vincent en frissonne encore de dégoût. Seulement les jours de match. Pas qu’il ait l’esprit plus libre le reste du temps, mais au moins ces images infectes le laissent-elles tranquille. Cela le hante continuellement. Chaque période séparant deux matchs se mue en un compte à rebours abominable le rapprochant inexorablement de ces reviviscences. « Reconstruire le stade pour reconstruire le football », avait-il dit, ou quelque chose comme ça. Les mots de son père ou d’un grand frère, probablement. Retrouver ces chiens de la casse et leur réserver le même sort. Devant tout le monde au centre d’entraînement, pour donner l’exemple ; voilà bien quelque chose qui l’amuserait, tiens. Même s’il apparaît que cela n’amuserait que lui.

Alors Vincent tente de distraire son esprit tourmenté. Quelques ébauches de mise en place tactique, le récit des soins expérimentaux et de leurs effets secondaires rigolos par le médecin du club, des nouvelles de l’état de santé mentale de Laurent Hénart -ce fervent supporter du club-, ne le divertissent que très temporairement. En comparaison, le frisson coupable qu’il ressent pendant que le lieutenant Faisan narre ses rapports devant lui est un véritable ouragan. Il en contient à peine ses nerfs, au point qu’il a dépêché trois loufiats du club pour trouver de l’alcool buvable qu’il partage avec son second.

« Est-il vrai que certains mangent leurs propres excréments ? demande Vincent en réprimant difficilement au fond de sa gorge un tremblement de délectation. Il paraît que ces barbares se considèrent indignes d’une nourriture plus raffinée…
-Élucubration que tout cela, articule Faisan d’un ton empressé. Tout au plus une secte minoritaire aux revendications ineptes…
-Une secte qui s’ajoute à toutes celles qui répandent le corréisme dans des territoires qui devraient nous être acquis. »
D’un ton sec et plus du tout amusé, Vincent Hognon poursuit, non sans avoir approché son crâne imposant du faciès terrifié du lieutenant, comme pour un sèche-cheveux fergusonien :
« Vous devez m’exposer dans les moindres détails tout ce que vous savez sur ces enfants de pute vérolée. Tout. Tactiques, effectifs, méthodes d’entraînement, stratégies de recrutement…tout. Si vous me cachez la moindre information, ne serait-ce que le nom du sponsor-short au niveau de la raie de leur cul, je le saurai, Faisan. Et le jour où j’apprendrai cela, mieux vaut pour vous ne pas vous trouver dans les parages lors de la prochaine Fête de la Promotion. »

« De mes yeux, je n’ai vu que les franges historiques, les plus vieux d’entre eux. Les premiers à se faire appeler les Corréistes. Ce sont sûrement les plus acharnés, les autres ne sont que des suiveurs tous plus bêtes et alcooliques les uns que les autres. Bref. Au départ ils n’étaient qu’une dizaine à affirmer « faire sécession », on ne faisait pas trop attention. Mais bien vite ils se sont retrouvés à plusieurs centaines pour beugler leurs inepties en cœur. Et puis ils se sont mis à organiser des célébrations un peu farfelues. Au début c’était pour rigoler : une cloche qu’ils appelaient Rousselot et qu’ils faisaient sonner treize fois, un culte de ce qu’ils appelaient leur « Glorieuse Arsenal » en l’honneur d’une saison où ils ont fini quatrième…c’était gentillet. Et puis il y a eu le rituel du Fernandez…
-Vous avez assisté à un rituel du Fernandez ? coupe Vincent Hognon, le souffle court.
-Non, chef. Ceux qui m’en ont parlé avaient l’air un peu…disons secoués.
-Hm. Poursuivez.
-Leur mode d’organisation est difficile à décrire. C’est un peu comme un mouvement social : il y a ceux qui sont là pour revendiquer quelque chose – toujours les moins nombreux -, ceux qui suivent bêtement et ceux qui se greffent là parce qu’ils peuvent en tirer quelque chose sans se fouler. Si je devais faire une comparaison rapide, je dirais qu’ils sont un peu comme un match de Julien Cétout : aucune tâche ne leur fait peur mais ils ne sont pas pour autant capables de s’en acquitter de manière optimale. Ils voudraient toujours être partout mais on ne les trouve jamais nulle part. Ils réussissent souvent des choses malgré un manque de talent évident. C’est sûrement ce qui les rend sympathiques aux yeux de quelques uns…
-C’est à se demander comment ils sont encore aussi nombreux et leurs idées aussi vivaces !
-Oh c’est comme toujours avec ces mouvements qui acceptent tout le monde…
-Tout le monde ? C’est-à-dire ?
-Euh, oui, chef, je disais ça de manière générale…les rebuts, les laissés pour compte se laissent facilement séduire par ces idéologies nouvelles aux contours flous. En période de désespérance, le populisme bien-pensant gagne facilement du terrain et…
-Qu’est-ce que c’est que ces foutaises ?
-Pardon ?
-Que me chantez-vous avec ce babillage de sociologue de comptoir ? Vous me prenez pour un spectateur de chaîne d’info en continu ?
-Je…euh…
-Vous m’avez bien tout dit, Faisan ?
-Chef, je…
-Vous ne me cachez rien, Faisan ? »
D’un air air déconfit, se mordant les lèvres, le lieutenant éclaircit longuement sa gorge, à la recherche d’un semblant de contenance.
« Ils sont nombreux, monsieur, très nombreux.
-Je le sais, mon petit.
-Ils acceptent tout le monde.
-Je le sais, je le sais.
-Ils ne refusent personne.
-J’entends bien.
-C’est ainsi qu’ils recrutent et se retrouvent en sureffectif
-Oui, bien, d’accord. Vous me l’avez dit, déjà. Venez-en au fait.
-Leur effectif est pléthorique.
-Je vois. Au fait.
-Même les pires marginaux sont les bienvenus.
-Au fait, Faisan.
-Et le pire, c’est qu’ils jouent mieux que nous…
-AU FAIT ! »
Cependant, alors que la tension est à son comble, un éclair de frayeur passe soudain sur l’habituelle terne lueur de haine qui anime le regard de Vincent. Il articule lentement, avec douleur :
-Vous ne voulez pas dire qu’ils accueillent parmi eux des…
-Si monsieur, coupe Faisan. Des mutants.
-Cela signifie donc… »
Vincent ne peut terminer sa phrase. Résigné à formuler l’insupportable vérité, Faisan complète alors :
« Oui. Ils s’aventurent dans la zone interdite. »


LES CHEVRES.


LE MATCH en live le mardi, retransmis le lundi suivant.

-30 Alors que revoilà Ndy Assembé ! Quelle grande nouvelle. Ah, il a ramené un Nordin avec lui de la clinique, aussi. Bon, soit.

-15 Rappel : l’ASaNaL reçoit donc des Nîmois qui devraient tous être au chômage, pour des raisons que chacun connaît (dans le cas contraire, tapez « Nîmes, caisses de vin, enfants de salope »). Aujourd’hui, Nîmes est bien positionné pour aller salir la Ligain de sa présence avec son logo dessiné par un enfant de 6 ans des années 1950, le soutien de Jean-Jacques Sac-à-merde-Bourdin et son palmarès égal à la taille de ma bite multiplié par le chiffre qu’on lit quand on regarde mon anus dans le blanc des yeux. Le tout en plaçant un ancien Messois au sommet du classement des buteurs. Tandis que l’on approche douloureusement du Natianal, comme décrit allégoriquement (certains l’auront-ils vu ?) dans le chef d’œuvre littéraire surplombant ce live.

1 Qui a engagé ? On ne sait pas, parce qu’on a raté le début.

5 Bassi triangule le jeu avec Hadji en pivot et Barka pour la frappe, c’est beau, c’est 100% formé chez nous, personne ne s’étonnera donc de voir que ça termine à côté.

9 Barka part de la gauche et met un beau brun dans le camp adverse pour se faire descendre sans ménagement. Le ballon se glisse dans les gants du portier sudiste avec un air apeuré.

10 Déjà deux jaunes pour Nîmes, pas venu pour vendre du muguet.

17 Main d’un Nîmois très très nîmois. Sur le coup-franc, Yahia place son énorme tête mais bute sur le gardien. La balle retombe vers Barka qui tente un ciseau de l’espace, la balle s’envole en criant sa maman.

20 Hadji se découvre une envie d’appeler le ballon dans la profondeur ? Quelle est cette diablerie ? Est-ce bien raisonnable, à son âge ? Ah, le ralenti nous apprend que c’est la défense qui a joué le hors-jeu n’importe comment, d’accord.

27 Nîmes ouvre le score sur un coup de pied arrêté. La routine pour notre défense, qui ne relève même pas l’incident. 0-1.

33 On fait des gros centres pour et dans le vent, ce qui laisse le loisir à nos adversaires de jouer au sol.

35 Suite à une faute d’Abergel, Barka place une main savante dans notre surface pour stopper la frappe du fils de…du Nîmois. Le ballon demande personnellement à l’arbitre de nous laisser une chance, ce dernier se montre clément (non, pas Turpin, ta gueule).

40 Nordin se décide à se rendre quelque peu utile. Cela se limite à obtenir un coup-franc, pour l’instant.

41 On se croit capable de relancer court depuis notre surface et on se prend un but. Niquez-vous. 0-2.

47 Muratori remplace Yahia, que l’on sentait au bord du suicide.

Mi-temps. On attend toujours le football à Picot, le genre d’invité qui ne se pointe qu’en fin de soirée sobre alors que tout le monde est bourré et repart avec la jolie fille après avoir trouvé une bouteille de champagne sortie d’on ne sait où.

46 Busin entre à la place de Nordin. Quelle audace de remplacer un nullard par son clone.

51 Bon travail de Barka pour se mettre en position de tir. Le ballon prend encore peur et file à côté.

54 Cuffaut cisaille une jambe ennemie et se hâte de planquer sa pince monseigneur dans son dos pour faire face à l’arbitre, ce qui lui évite un rouge. Il prend tout de même le jaune.

60 Le même Cuffaut charge comme une buse sabre au clair, mais oublie le ballon dans sa précipitation et emporté par son élan, ne parvient qu’à assommer un malheureux supporter dans le kop à l’aide de son front épais.

66 Tête nîmoise qui passe à côté d’une cage pourtant désespérément vide.

68 Dembélé entre à la place de Barka, le ballon sourit, ce gros raciste.

81 On arrive bien à mettre le ballon dans la surface spasmodiquement. En faire quelque chose de correct, c’est une autre affaire.

85 Et voilà que Ba essaye encore de relancer au sol dans sa surface plutôt que de botter le ballon comme un nigaud. La punition passe de peu à côté.

Allez, restons-en là pour le match, place à la drogue.

Ne regardez pas ça.


LES NOTES.

Ndy 1/5
Ah qu’il est bon de retrouver ce crabe aux pinces de plomb avec son fondement approprié pour le jeter au sol avec la plus grande promptitude. Il n’a rien pu faire sur ce match, autant l’habituer au niveau de ses partenaires.

Cuffaut 1/5
Complètement con.

Lang 1/5
Bienvenue en enfer, cher Hongrois.

Yahia 1/5
Pas la peine de simuler une blessure pour quitter le navire à la mi-temps, tout le monde a remarqué que tu étais cramé dès les dix premières minutes.

Badila 2/5
Coquetterie que ce 2 au lieu du 1 syndical pour ce genre de performance. Il m’a semblé plus engagé que les autres, d’abord à son poste de latéral gauche, puis dans l’axe.

Abergel 1/5
Eh oh c’est fini la trêve, gros.

Ba 1/5
A-t-il déjà reçu une consigne de placement dans sa jeune carrière ? À en croire ses déplacements, son sens de l’anticipation et son attitude de tête brûlée à la relance, on dirait plutôt qu’il a reçu l’ordre de nous saborder.

Bassi 2/5
Tous les ballons passent par lui, ça donne forcément l’impression qu’il fait un meilleur match que les autres (ce qui est vrai, mais bon).

Barka 2/5
N’était ce ballon qui l’avait pris en grippe, il finissait homme du match. Mais quand tout est contre vous…

Nordin 1/5
Fin de la blague.

Hadji 1/5
Même lui j’ai plus la force de le défendre.

REMPLAÇANTS.

Muratori 1/5
Parce que pas de raison qu’il y échappe.

Busin 1/5
Blague réchauffée.

Dembélé NN
Non, pas lui il n’a (mal) joué que 20 minutes.


NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 0/5.

Par où commencer de terminer ces enculés. Je ne parle même pas des Nîmois, mais bien de nos sous-hommes de joueurs. Qui semblent avoir perdu toute notion de jeu depuis un certain temps et l’avènement du nouveau, de ce qui doit sauver une équipe, le fameux sang frais au poste clé. Mon cul. Tout le monde a régressé à la même vitesse depuis le chambardement du départ que certains s’amusent à pourrir sur les réseaux sociaux dans un mouvement de charognard fini.

Que l’on ressorte du bois pour critiquer le souvenir d’un homme parti, défunt dans notre cœur, en laissant ou prenant son dû -mais c’est très grave !- n’efface pas le véritable trouble qui agit comme un putain de virus d’immunodéficience dans l’organisme déjà mal en point de notre club : on est mal, on n’avance pas plus vite qu’un bouvier sous colle à rustine poussant sa boule de merde jusqu’à tomber dans un piège qu’il ne pouvait pas voir derrière son accumulation de matière fécale.

Maintenant que j’ai épuisé presque toutes les possibilités de l’automutilation, il ne me reste plus qu’à faire comme l’ASaNaL : extraire ma propre colonne vertébrale de mon corps et en faire un vase décoratif pour enseignant de SVT dans un collège à Pulnoy. Ceux qui souhaite s’approprier un bout de mon corps (laissez tomber pour mes parties génitales, j’en ai fait don à l’Elysée pensant faire une bonne action – apparemment on les a données à manger à Bruno Roger-Petit) pourront s’inviter dans mon carton aux heures de visite.

Marcel Picon.

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