Newcastle – Leeds (1 – 2) : La Hipster académie a lu le génie du Domenechisme

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Un instant, nous nous sommes dit que cela était vraiment méchant de se moquer d’un homme qui venait de perdre son emploi. L’instant fut si furtif que son existence peine à être attestée.

Ne faites pas ça chez vous sans préparation ni bouteilles de Savagnin à proximité, vous aurez besoin de rapidement oublier

>Depuis que le Domenechisme a paru sur la terre, trois espèces d’ennemis l’ont constamment attaqué : les bielsistes, les cahierdufootistes, et ces hommes en apparence frivoles, qui détruisent tout en faisant des blagues anales. De nombreux apologistes ont victorieusement répondu aux subtilités et aux mensonges ; mais ils ont été moins heureux contre la dérision. Saint Riolo ( In Pair. Apost., Epist. ad Smyrn., n° 1 ), saint Aulas, évêque de Lyon (In Hœrts., lib. VI), Garretier, dans son Traité des brasmentombons, que Pierre Ménès appelle divin, combattirent les novateurs, dont les interprétations superbes corrompaient la simplicité de la foi.

Ce sont ces lignes qui constituent l’incipit du génie du Domenechisme, cette œuvre qui rendit célèbre François René de Cacabrillant au cours des révolutions footballistiques qui eurent lieu entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe. Nous ne nous étendrons pas sur l’ensemble des différences. Non n’insistons pas. Croyez-nous sur parole, c’est un changement d’époque, dans lequel nous allons dans un autre monde footballistique, meilleur. Si l’on ne parle pas du monde incroyable de Varidou. Ni de la nouvelle mouture de la Ligue des champions. Pas non plus de l’embourgeoisement à marche forcée des stades. Et pas non plus… Bon, d’accord, nous l’avouons, nous ne parvenons pas à donner un sens révolutionnaire ou contre-révolutionnaire au foot des années 1990-2020. Mais nous avions envie de nous payer la tête de Domenech, nous jouions Nouveau-Château, nous détestons Caca-brillant, et nous n’avons trop rien à dire sur ce match, qui n’a été ni particulièrement brillant, ni particulièrement nul. Personne n’a fait de grosse connerie ni a été particulièrement brillant, en gros, c’était la merde pour trouver un angle d’acad.

Par contre Domenech, nous avons quelques dents contre lui. Souvenez vous de cette déclaration, alors qu’un malheureux concours de circonstances nous avait fait perdre contre l’homme à tête de bite, nous avons nommé Franck Lampard :

>Si Bielsa eût été animé par le Doménechisme comme le fût l’entraîneur de Marseille, Caen, Bordeaux, Ajaccio, entre autres ; s’il eût étudié comme lui les Coupes du monde 2006 et 2010 de l’équipe de France, et l’OL de seconde division ; s’il n’eût pas voulu embrasser tous les déséquilibres et tous les pressings, son avantage de 2-0 n’eût pas rendu son équipe plus nerveuse, et un bus garé devant les dix-huit mètres eût acquis une décence et une gravité qui lui manquent trop souvent. Ce grand homme eut le malheur de passer sa vie au milieu d’un cercle de clubs médiocres, qui, toujours prêts à l’applaudir, ne pouvaient l’avertir de ses écarts. On aime à se le représenter dans la compagnie des Rolland Courbis, des Pascal Dupraz, des Patrice Garande, des Michel Del Zakarian, des Antoine Kombouaré : c’est alors qu’il eût été forcé de changer de style de jeu.

Alors que bon, quelques lignes plus bas, nous trouvons quand même les préceptes tactiques du doménechisme : ne montrez pas cela à Bielsa, il va nous faire une conférence de presse de 15 heures la prochaine fois le temps qu’il évacue sa contrariété

>Garer un bus est sérieux comme l’homme, et les duels physiques même sont graves. Rien n’est beau comme les cris que nos tacles arrachent aux dribbleurs. La civière des éclopés est un chef-d’œuvre ; on croit entendre les sourds retentissements du tombeau. Si l’on en croit une ancienne tradition, les communiqués que délivrent les joueurs, comme l’appelle un de nos meilleurs entraîneurs, est celui-là même que l’on chantait aux bas du bus des Français vers le temps de Knysna.

Et Cacabrillant de conclure, dans une de ces envolées lyriques dont il a le secret :

Tandis que la Domenechisme triomphait encore, déjà Bielsa faisait renaître la persécution des bloquéquipe L1. Il eut l’art funeste, chez un peuple capricieux et aimable, de rendre l’art d’attaquer à la mode. Il enrôla tous les amours-propres dans cette ligue insensée ; le bloquéquipe fut attaquée avec toutes les armes, depuis le cœur du jeu jusque dans les demi-espaces, utilisant des courses sans ballon jusqu’aux jeux en triangles. Un 0-0 tactique paraissait-il, les auteurs étaient à l’instant couvert de ridicule, tandis qu’on portait aux nues des matchs dont Bielsa était le premier à se moquer avec ses amis : il était si supérieur à ses admirateurs, qu’il ne pouvait s’empêcher de rire quelquefois de leur enthousiasme béat. 

>>>>>##### La composition #####<<<<<

Deux retours à noter dans l’équipe par rapport à celle qui avait perdu à Brighton : Phillips avait purgé sa suspension pour accumulation de biscottes, et Llorente, qui était très rapidement retourné à l’infirmerie dès que son joli brin de doctoresse était rentrée de vacances pendant Noël, doit encore compter avec une infidélité de son grand amour et entame la rencontre sur le pré. Nous ne l’avons toutefois pas intégré : il n’y a passé que 10 minutes avant de recevoir un rappel à l’ordre de sa jalouse.

Meslier
Latéryling Struijk Cooper Alioski
Phillips
Raphinha Dallas Rodrigo Harrisson
Bammie

Par le fait, ceci nous fait penser à un autre point : comment le Domenechiste en chef ose-t-il faire ceci pour produire ses cacas ?

De la part de mari d’Estelle Denis, on peut s’attendre à tout. Surtout à du trollage en règle. Du genre : regardez, moi je sais super mal jouer en 4-1-4-1. Nous l’imaginons bien déclarer en conférence de presse : « Tous les sportifs de canapé qui adulent Bielsa, là. Il n’est pas si fort que vous dites, Bielsa. Il utilise des systèmes dans lesquels je n’ai pas gagné un match ! »

## >>>>>##### Le Match #####<<<<<

Que voulez vous que nous ayons à dire sur ce match, qui eut lieu un mercredi, dans un stade à huis-clos ? Épuisés par trois journées de travail, comment voulez vous encore avoir la force de salir un slip après que tout ce que votre chef votre conseiller pôle emploi vous a fait chier depuis déjà trop longtemps ? Avez vous seulement la force d’aller chercher un Savagnin ou une poire à papy ? Et comment voulez-vous avoir envie d’aller taquiner la rondelle de jolis garçons alors que vous n’avez pas même pas la force de lever une cravache. Cacabrillant le dit bien, pour une fois (et même s’il ne peut s’empêcher de parler de défendre plutôt que d’attaquer) :

« Le jour du soleil (le dimanche), tous ceux qui demeurent à la ville et à la campagne s’assemblent en un lieu commun. On y regarde l’équipe première ; un ancien (un entraîneur domenechiste) exhorte les joueurs à devenir de beaux exemples. On se lève, on chante de nouveau ; on présente les joueurs, le ballon et les arbitres. L’entraîneur a décrit le système de jeu, l’équipe répond en se disposant sur diverses lignes. On donne à voir les choses footballistiques sur le terrain, et les télévisions portent le reste aux absents. On fait un tifo ; les riches s’assoient en tribune d’honneur. Le jeu commence : l’entraîneur regarde les espaces pour les indiquer aux centraux, aux ailiers, aux attaquants, aux relayeurs, aux sentinelles, même aux gardiens, en un mot, tous ceux qui ont besoin de réduire ces espaces, et dont les lignes défensives resserrées doivent spécialement faciliter la tâche. Si nous nous réunissons le jour du soleil, c’est que football mit le monde en joie ce jour-là, et que la ferveur populaire ressuscita chaque pareil jour, pour confirmer à ses spectateurs les actions que nous vous avons exposées.

Nous savons, nous sommes trop gâtées, nous avons une équipe toujours protagoniste de ses matchs, qui met la plupart de ses adversaires sur le reculoir. Mais bon, qu’y pouvons nous si nous avons une panne d’inspiration pour académiser un match seulement moyen ?

Oui bien sûr nous avions noté quelques choses un peu rigolotes : par exemple, les dix premières minutes écoulées au chronomètre furent interrompues pour diverses raisons pendant un tiers du temps. Schär, qui a un patronyme qui, dans sa vallée natale helvétique, veut certainement dire ciseau, devait avoir l’air émoussé auprès de l’arbitre puisqu’il ne lui à mis son jaune qu’après sa troisième semelles. Quel adverschär, ce Schär…

… quand nous nous sommes rendu compte que ce calmbour nous a fait rire, cette académie éait mal partie. Mais ce n’était pas encore sans espoir. Mais nous pouvons dater le moment précis où nous nous sommes dit que ce match serait dur à académiser : la simple pensée que le numéro 8 de Chateauneuf, qui non seulement n’est pas Pape, et en plus il est affreux en tant que jojo, et que chauve il est…

… ce calembour nous a fait tordre de rire… Désolé Roro…

… surtout quand on s’est rapellées que Jonjo était le mari de la fille qui avait écrit Frankestein.

… désolé (dire avec la voix de Denisot) …

>>>>>##### Les Notes #####<<<<<

>You know that there wasn’t an improvement on this. Because they don’t score doesn’t mean they are defending better.
>
>a répondu Marcelo Bielsa à un journaliste, à qui on aurait demandé dans un autre monde : Que pensez vous de l’impact de Raymond Domenech sur Nantes ?

Meslier (n’est pas Marie/5) Dans le football, la virginité prend un caractère sublime. Troublée par les orages de l’attaque, si elle résiste, elle devient céleste, elle a une âme de match nul, dit saint Domenech, elle est par main ferme ce que bloquéquipe est par nature.

Llorente (assiste au sacrement du baptême/5) On trouve dans saint Raiola une description curieuse de la manière dont s’administrait le sacrement du baptême de titularisation dans un nouveau club. Le jour choisi pour la cérémonie était le mercredi soir. On commençait par toucher les narines et par ouvrir les oreilles du catéchumène, en disant : stade, ouvrez-vous. On le faisait ensuite entrer dans le Saint des saints. En présence de l’entraîneur, de l’assistant et du président, il renonçait aux œuvres du démon. 11 se tournait vers l’équipe adverse, image des ténèbres, pour abjurer le monde ; et vers son propre but, symbole de lumière pour marquer son alliance avec l’équipe. L’évêque faisait alors la bénédiction du bain, dont les eaux, selon saint Raiola, indiquent les mystères de l’adaptation : la position, la zone, le passage du milieu de terrain, la surface, l’eau rafraîchissante en cours d’effort, et le paralytique des tribunes. (NdA : dommage qu’il se soit blessé encore, les dix minutes passées sur le pré ont montré son aptitude à casser les lignes par la passe et sous pression…)

Latérayling (N’est pas la communion/5) En résumant ce que nous avons dit sur la Communion, nous voyons qu’elle se présente d’abord une pompe charmante, qu’elle enseigne à ne pas dépasser la ligne médiane, parce qu’il faut être inconscient pour en approcher ; qu’elle est l’offrande des dons du football au Domenechisme, et qu’elle rappelle la sublime et touchante histoire du joueurs en grève.

Struijk (a une maîtresse/5) Il est naturel qu’on n’ose plus rendre maître de sa relance un homme qui a rendu une défense maîtresse des duels aériens.

Cooper (est la publication des bans/5) La publication des bans suit les dégagement de la défense après un corner. Cette excellente coutume, ignorée au début de la saison, est entièrement due au fait d’avoir des défenseurs qui attaquent leur ballon. Il faut rapporter cette idée bien avant le catenaccio, puisqu’il en est fait mention dans une action de l’équipe d’Uruguay championne du monde.

Alioski (n’est pas L’Évangile/5) L’Évangile a été prêché au calme d’esprit, et il a été entendu par le calme d’esprit ; c’est le joueur le plus serein qui existe : sa doctrine n’a point son siège dans le cœur, mais dans la tête ; elle n’apprend point à jouer au football, mais à mettre des taquets aux adversaires.

Phillips (est un monastère/5) Les monastères mêmes sont favorables à la société, parce que les numéros 6, en grattant et relançant les ballons au cœur du jeu, répandent l’abondance dans la cabane des attaquants. Où voyait-on sur le pré des attaquants bien servis et des appels dont le tranchant annonçait la prise de la défense à revers, si ce n’était dans la dépendance de quelque habile numéro 6 ?

Raphihna (est le pain/5) Si le football a choisi le pain pour se voiler, c’est que la frappe intérieur du pied dans le petit filet opposé sur un centre en retrait est un emblème noble et pur de la nourriture divine.

Rodrigo (n’est pas la Fable/5) Ce qui rend surtout la vie de ces équipes de Domenech plus intéressante que la vie de ces hommes parfaits chantés par la Fable bielsiste, c’est que les seconds sont représentés heureux, et que les premiers se montrent à nous à travers les charmes du malheur.

Dallas (est un cœur qui ne croit en rien/5) Et voilà pourquoi ces cœurs qui ne croient rien, qui traitent d’illusions l’assise défensive, et de folie les tacles à la carotide, qui regardent en pitié les longs ballons et la tendresse du dégagement en touche, voilà pourquoi ces cœurs n’achèveront jamais rien de grand, de généreux.

Harrisson (est Adam/5) Ainsi le but que nous pouvions atteindre avant la désobéissance nous est proposé de nouveau, mais la route pour y parvenir n’est plus la même. Adam innocent y serait arrivé par une grosse reprise de volée à 10 mètres des buts en première mi-temps : Adam pécheur n’y peut marquer qu’au travers d’une action magnifique dont il est à l’origine avec Dallas pour se sortir du pressing coté droit, et qu’il vient conclure d’une demi volée après que la balle a traversé le terrain une fois dans le sens de la longueur et deux fois dans le sens de la largeur dans un angle beaucoup plus fermé.

Bamford (n’est pas la vertu /5) Ce n’est pas sous les courses pour emmener des défenseurs et au milieu des défenseurs centraux que la vertu paraît avec le plus de puissance ; il faut la voir à l’ombre des bois dans les six mètres et parmi les duels aériens et à la lutte pour les second ballon. Combien le Doménéchisme est divin, lorsqu’au bout d’un dégagement du gardien, dans le silence et la stupéfaction du stade, un vertueux que le péril environne récupère, au nez et à la barbe des défenseurs, devançant un petit troupeau de centraux, un ballon qui a mystérieusement persécuté le bus adverse !

Roberts (n’est pas un prêtre marié/5) Les uns, cherchant partout des armes contre la doménéchisme, en ont cru trouver dans le doménéchisme même : ils ont fait valoir l’ancienne discipline de Domenech, qui, selon eux, permettait de demander en mariage à l’antenne ; les autres se sont contentés de faire des défaites doménechiennes l’objet de leurs railleries. Répondons d’abord aux esprits sérieux et aux objections morales.

Klich (est un homme/5) Ainsi l’homme, devenu remplaçant et imparfait par sa performances moyenne, est resté toutefois avec ses gestes immortels et parfaits. Comment parviendra-t-il à ses fins dans son état actuel d’imperfection ? II ne le peut plus par sa propre énergie, par la même idée qu’un homme hésitant ne peut s’élever au même niveau qu’un homme en confiance peut atteindre.

Voilà, il était urgent d’écrire cette académie où nous nous attaquions à ces types qui courent les plateaux télé à coup de formule à l’emporte pièce sans avoir vu les matchs. Si Domenech a réussi à finir par se couvrir de ridicule, nous ne pouvons que regretter que de semblables aventures ne soient arrivées aux chroniqueurs de Canal. Cela les aurait forcé à démissionner de la télé, et Canal aurait peut-être finalement repris les gens de Téléfoot. Comment dit-il, Cacabrillant, dans ces situations ?

>Téléfoot n’a flotté parmi tant d’erreurs, tant d’insolvabilité et d’erreurs de jugement, que parce qu’il a manqué un grand contre-poids à l’appel des milliards : mais il a prouvé que des analystes compétents et une pensée footballistiques sont encore plus nécessaires dans la diffusion du football qu’un gros chèque.

Nous revenons bientôt, avec une autre idée pour l’acad (vous n’en avez vous pas marre de ces pseudo-pastiches, vous ?), pour vous parler de la revanche sur Leicester.

2 thoughts on “Newcastle – Leeds (1 – 2) : La Hipster académie a lu le génie du Domenechisme

  1. En l’an 2021, la Hipster Académie est touchée par la grâce divine, et nous ponds une acad aux airs oeucuméNIQUEs.
    Je pense que la prochaine fois que Leeds nous gratifie d’une prestation merdique, vous pourrez vous essayer au registre eschatologique (vous l’avez ?).
    En tout cas, ne vous cloîtrez jamais dans un couvent, ce serait un énorme gâchis.
    LBA

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