OM-Lille (2-0), La Canebière académie regarde vers le haut

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Qui les arrêtera ?

Attention quand même de ne pas nous voir trop beaux.

Aïoli les sapiens,

Promis à une longue saison de souffrances, nous voici sixièmes au lendemain de la 18e journée. Tournant de la saison ou simple respiration après la claque sochalienne (dont voici l’académie, pour les retardataires) ? Classement flatteur d’une équipe en surrégime ou prétention réelle aux places européennes ? La France a-t-elle réellement tenté de mettre l’ONU d’accord en proposant à Bachar El-Assad de bombarder Lyon plutôt qu’Alep ?

Mais foin de ces questions oiseuses, la seule interrogation pertinente ce lundi matin est : pourquoi Rolando est-il absent de l’extrait du clip de Noël diffusé par l’Olympique de Marseille ? Devant ce mystère qui met le tout-Marseille en émoi, ou en tout cas si ce n’est pas le cas ça le devrait, l’alternative est simple :

– soit le club a exclu Rolando du clip de Noël par crainte qu’il effraie les enfants ;
– soit sa prestation est dantesque et il faudra attendre la version intégrale pour la savourer.

Bien que nos esprits soient tout entiers occupés par ce suspense, tâchons néanmoins de parler de ce match peu mémorable au demeurant.

L’équipe

L’équipe-type est alignée, alors que Lassana Diarra reprend place sur le banc dans l’attente que Jacques-Henri Eyraud ne profite du marché des transferts pour l’envoyer faire coucou à Thomas Pesquet d’un coup de pied au derche.

 

Le match

Avec deux degrés en-dessous de zéro à Pertuis, nous avions pris soin d’enfiler deux slips dont un fourré ; peine perdue, une occasion lilloise à la cinquantième seconde nous fait traverser toutes les épaisseurs. Avec un milieu amorphe, l’OM est balloté, d’autant que les attaquants retombent dans leurs travers avec de multiples pertes de balles évitables. Seul Hiroki Sakai monte en puissance à mesure que les températures chutent, comme pour mieux justifier les calembours éculés sur son nom de famille.

[NB : dans la mesure où le niveau d’exigence de la Canebière académie lui interdit, comme vous le savez, de s’abaisser aux calembours patronymiques, nous vous livrons l’explication de cette phrase : certains esprits ont relevé que « Sakai » était synonyme de « ça caille », expression signifiant « il fait froid » dans le langage populaire. Ceux-là même n’ont pas manqué de relever que l’hiver approchait, aussi n’ont-ils pas hésité à jouer de ces sonorités identiques pour ébaucher quelques traits d’humour, particulièrement navrants vous en conviendrez. La Canebière académie n’aura jamais de cesse qu’elle ne dénonce ces mauvais jeux de mots, qui constituent tout bonnement la mort de l’humour. Que Dieu nous préserve de tomber un jour dans tel piège. Fin de la parenthèse.]

Les nombreux centres exécutés ou amenés par l’activité du Japonais peinent cependant à se traduire en occasions. De leur côté, si les Lillois parviennent plusieurs fois à pénétrer notre surface, un seul tir réellement dangereux est adressé à Pelé, qui le sort joliment.

Si les dernières minutes avant la pause voient l’OM se montrer enfin plus autoritaire, les échanges restent toutefois on ne peut plus soporifiques au retour des vestiaires. Lille n’accélère plus, nous non plus, et l’on se dirige vers une purge en bonne et due forme. Pourtant, en cinq minutes, les Olympiens viennent nous demander d’attendre un peu avant d’entamer l’hibernation.

C’est tout d’abord une séquence de pressing, peu intense au-delà du raisonnable, qui pose des problèmes à Lille pour relancer. Les défenseurs traitent le ballon à l’image de tout employé de bureau honnête se voyant confier un dossier merdique à l’approche des vacances : Amadou essaie de le refiler à Benzia, qui le rend à Amadou, qui le refile à Palmieri, qui le rend à Amadou, qui se démerde. Sakai n’en demandait pas tant pour faire sauter la balle des pieds du lampiste, à la suite de quoi Thauvin remet à Lopez, qui centre une main dans le slip. Comme tous les employés de bureau honnêtes, les défenseurs nordistes sont trop occupés à insulter le collègue qu’ils ont eux-mêmes mis dans la merde pour penser eux-mêmes à travailler : libre de marquage, Gomis surgit (1-0, 56e).

L’ouverture du score ne rend pas nos adversaires plus actifs, si bien que l’OM se permet dans la foulée de conserver le ballon de manière quasi-ininterrompue. Au terme de 40 secondes de possession marquées par une belle fluidité dans la circulation, Vainqueur résiste à trois défenseurs pour servir Thauvin ; Florian crochète puis se venge des années d’écœurement infligées à nous par Enyeama en le faisant soudain passer pour le premier Grégorini venu, d’un subtil enroulé du gauche en lucarne (2-0, 61e).

L’effort accompli et récompensé, l’OM se remet à baisser de rythme, ce qui autorise les Lillois à venir nous titiller de nouveau l’arrière-garde. Sans montrer des garanties de sécurité maximales, l’OM s’en sort sans trop de peine, jusqu’à ce que l’entrée de Diarra vienne consolider notre équipe pour les dix dernières minutes. Celles-ci voient les Lillois se résigner, et nos remplaçants gâcher par individualisme quelques situations intéressantes.

Encore que l’individualisme ne soit pas en cause dans celle-ci (Dieu m’est témoin qu’à l’origine, je voulais la passer sous silence. C’est vous qui faites rien qu’à me pousser au vice et aux railleries faciles, d’abord.)

Les joueurs

Pelé (4/5) : Pas d’exploit mais une sûreté de tous les instants, qui lui vaut ce 10e match sans but encaissé cette saison.

Hubocan (3-/5) : A l’image de plusieurs coéquipiers, il compense un niveau douteux par l’engagement et l’application. Il faut voir combien de temps cela tiendra mais en attendant c’est tout à fait passable.

Rolando (3/5) : Ni ridicule ni flamboyant, j’imagine qu’il a tout donné pour le clip de Noël. J’y tiens.

Fanni (3+/5) : Une impression d’affolement du slipomètre à chaque fois qu’il tente une intervention, qui contraste avec ses nombreuses récupérations autoritaires, d’où cette note finalement positive. Une sorte de Robocop sous Windows Vista, même quand ça marche on a toujours peur du plantage.

Sakai (4/5) : Je reste toujours circonspect sur le plan défensif, mais pour ce qui est de produire du jeu, si toutefois vous souffrez que l’enthousiasme me dicte un certain laisser-aller dans l’expression, putain de bordel de merde de sa race, qu’est-ce qu’il envoie.

– Bon sang mais c’est bien sûr, la voici la solution à notre problème de latéral gauche : on clone Hiroki et on le fait jouer des deux côtés en même temps ! Alors, hein ? Ha ha !
– Rendez-moi cette boîte de Tranxène, Rudi, le docteur a dit pas plus d’un par jour.

 

Vainqueur (3+/5) : Il lui a fallu le temps pour lancer le starter et retrouver sa raclette à pare-brise, mais une fois lancé, il a largement contribué à notre soirée plutôt tranquille.

Zambo Anguissa (3-/5) : Hormis deux fautes en zone dangereuse, il a joué son rôle efficacement, sans tenter l’extraordinaire mais en s’insérant parfaitement dans le jeu olympien. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être satisfaits de ces matchs gérés zambon père de famille.

[Note de la rédaction : le temps se rafraîchit, en ce moment, vous ne trouvez pas ?]

Lopez (3+/5) : Peu souverain en première période, il a attendu que l’adversaire recule avant de pisser dessus comme à l’accoutumée, passe décisive à la clé.

Diarra (82e) : Une entrée bienvenue. Pas autant que son départ prochain, mais bienvenue tout de même.

Thauvin (4-/5) : Des coups de pied arrêtés aux frontières de l’analité et une finition douteuse. Mais c’était pour de rire, pour nous faire croire au retour du mauvais Florian. La plaisanterie a failli marcher jusqu’à ce qu’il se trahisse à l’heure de jeu.

Cabella (85e) : A voulu trop bien faire, à rebours de ses coéquipiers peu talentueux mais efficaces à force de jouer simple.

Njie (3-/5) : Comme pour d’autres, sa relation conflictuelle au jeu de balle au pied nous portera sans doute préjudice au cours de la saison. Mais pour l’instant c’est Noël, on gagne, alors laissez-nous voir la vie en rose et saluer son activité.

Gomis (3+/5) : Il marque et montre une bonne activité en remise, par exemple sur le second but. Je ne demandais rien de plus.

Sarr (74e) : Une dernière action qui incite à penser que sa parenthèse enchantée s’est violemment refermée sur ses couilles hier soir.

L’invité zoologique : Eider.

Utilisé pour fourrer des oreillers en décembre et des Français en juillet, l’Eider est cet animal pataud mais douillet dont le plumage garantit de douces nuits hivernales. Il s’agissait donc de l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre une équipe aussi glaciale que soporifique.

– Les autres : Rrrron Zzzzzzzzzz.

– Les images : Pour tout dire, le viol de lucarne par Florian Thauvin est si élégant que ma camarade Kimberly en a eu un orgasme en croyant qu’il s’agissait de Bryan Ruiz.

– Le classement : Une bien belle sixième place permise par les résultats anaux de nos semblables, seule la faute de goût monégasque face à Lyon empêchant notre week-end d’être totalement radieux.

– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Didier A. remporte le concours zoologique.

S’il fallait une action pour incarner notre match, la voici : l’OM est efficace, mais il faudrait voir à ne pas se laisser abuser par le sentiment que l’on maîtrise totalement les choses.

 

Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “OM-Lille (2-0), La Canebière académie regarde vers le haut

  1. À gauche on peut aller chercher Gotoku Sakai. Qui n’a rien à voir avec le premier bien que seuls deux Japonais au monde seulement portent ce nom de famille.

  2. Saré Bouna, il réinvente les expressions les plus usitées : là par exemple, plat du pied c’est bien raté

  3. On a été même très proche d’un plat du pied il s’est fait les croisés.
    Et la main de Njié dans la surface qui n’est pas sifflée, les temps changent…
    N’empêche que je fais surement parti des derniers mais j’espère encore que Diarra restera avec nous jusqu’à la fin de saison. Avec Zambo-Anguissa c’est une nouvelle ère du type de celle de Kaboré qui débute, alors autant que la plaisanterie dure le moins longtemps possible.

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