Au courrier des lecteurs, le Livre Blanc de L’Equipe page 2

Mais revenons un peu à la chose : tout d’abord : qu’est-ce qu’un livre blanc ? Allons sur wikipedia, parce que l’on ne sait pas en détail et étant donné que c’est comme un Grenelle ou des Etats Généraux -précédant par ailleurs le préci(pi)té ouvrage- c’est un mot galvaudé. Comme on lit une production de L’Equipe, spécialiste en la matière, on est en droit de vérifier :

“Un livre blanc est un recueil d’informations destiné à un public déterminé pour l’amener à prendre une décision sur un sujet particulier.”
Un sujet particulier, nous informe le site de démémorisation du savoir. Allons à présent à la préface de nos reporters sans peurs et sans reproches, Messieurs Jouhaud et Morinière :
Point de réflexion n’est ici offert par les Voltaire et Rousseau du football français. Oui les autres sports on s’en moque un peu dans cette reliure. Ce n’est pas grave nous expliquent-ils : les frères Brontë ont préféré demander à 83 personnes de notoriétés plus ou moins intéressantes en fonction des sujets, leurs avis sur telle ou telle chose, et les ont retranscrits dans un catalogue laborieux de 215 pages sans axe particulier.
Revenons à présent à notre définition. Le recueil d’information passe encore, elle semble présente pour le coup. Destiné à un public, c’est tout à fait pertinent. Reste à savoir si c’était bien à ces personnes de s’exprimer, dans un premier temps, et de savoir si un sujet a bien été particulièrement traité.

Au-delà d’une composition cosmopolite des membres contributeurs (Marie-Georges Buffet, Luis Fernandez, Loic Féry, Malek Boutih, Etienne Mougeotte ou Daniel Cohn-Bendit pour ne citer que les plus valeureux parmi les estimés), c’est tout d’abord une organisation simpliste de la Révolution. La preuve, avec un index de toute pauvreté :

5 : préface de François Morinière et Fabrice Jouhaud

6 : Le terrain : les joueurs et les entraineurs
53          : les arbitres
62          : les dirigeants et les agents
96          : les autres sports

113        : les agitateurs d’idées

146        : les personnalités politiques

179        : les médias.

Voilà donc les lecteurs interloqués par la grandissime intervention du journal unique dans le monde du sport. Voilà, citoyennes, citoyens, les sujets que nous allons entre-apercevoir durant ces quelques pages. Pas du tout. Il s’agit d’un navrant classement des intervenants sans tenir compte des sujets abordés. Remercions les créateurs qui, dans leur infinie bonté nous ont rendu la lecture de l’ouvrage plus difficile et indigeste encore. Si un pôle ingénieur du livre souhaite s’adresser à quelqu’un, L’Equipe en aurait réellement besoin.

Concernant le fameux premier chapitre : “terrain les joueurs et les entraineurs”, ont été consultés : des membres de la famille football. C’est dommage, Onesta, Laporte, Lamour, Drut et Yalouz font partie des “contributeurs”, on aurait apprécié le point de vue de professionnels d’autres corporations, c’était possible.
La corporation se trouve par ailleurs au coeur de ce chapitre où la grande majorité des intervenants se contente d’offrir plus à son propre milieu. En voici quelques extraits, afin de mieux vous faire percevoir la créativité nombriliste des savants (puisqu’ils ont la parole), à la question de savoir ce qui pourrait être changé pour faire avancer le football en général.

“Modifier le calendrier, changer trois joueurs à la mi-temps et adopter la vidéo”
Fred Antonetti, au centre du terrain.

“Au centre de formation, obligations de stage en entreprise”
Eric Carrière. Ca ne s’invente pas.

“Protéger la formation et les jeunes”
Pierre Dréossi.

“Faciliter l’accès des anciens joueurs à des postes à responsabilités”
Luis Fernandez ne pense pas pour lui et ne sait juste pas que Blanc a été footballeur. Ni Platini.

“Mettre l’intelligence au couer de la formation”
Propose Christian Gourcuff… Si Luis obtient ce poste à responsabilités c’est déjà foutu, Christian.

“Remettre au premier plan le travail technique chez les jeunes”
Jean-Michel c’était mieux avant Larqué, qui déteste toujours autant Gérard Houllier.

“Faire accéder les jeunes plus vite au plus haut niveau”
Stéphane Le Mignan, entraineur de Vannes nous foutra bien dans la merde lorsqu’il aura un poste à responsabilités.

“Faire appel à des joueurs au chômage pour améliorer l’arbitrage.”
Lionel Letizi, culotté.

“Pas de meilleur vecteur social que le foot”
C’est ce qu’on entend normalement du Brésil, mais bon, on est en France et en 2010. William Longuet, entraineur  de l’UJA Alfortville et adjoint au maire de Drancy.

“Le sport source de plaisir pas de profit”
Marc “Che” Planus, leader naturel, vit dans le monde de Oui-oui qui ajoute que le “football ressemble au jeu de la roulette russe”. Comme quoi, le monde de Oui-oui est parfois vachement violent.

“Définir ensemble, avec la DTN, ce que doit être notre jeu et nos principes.”
Claude Puel n’a aucune idée pour l’OL et les journalistes de L’Equipe ont l’honnêteté de ne pas modifier son propose.

“Mieux redistribuer l’argent”
Sandrine Soubeyrand, la capitaine.

“Arrêtons de fabriquer des chômeurs”
Michel Troin, entraineur adjoint de Valenciennes ne parlait pourtant pas de Grégory Pujol.

Ces extraits “en-tête” de chaque intervention ne concerne ici, comme on a su le lire, que le football ou presque. Hormis Planus qui ose employer le mot “sport”, le reste s’apparente à une défense de la corporation et de la redistribution des biens par les sportifs de gauche, quand ceux de droites semblent privilégier le “plus haut plus fort plus vite”, mais main dans la main avec les amateurs. N’oublions pas le voeux pieux de mieux éduquer les jeunes en les obligeant à suivre des stages, en les obligeant à être gentils et en les obligeant à être solidaires. L’obligation pour l’éducation, vecteur essentiel d’une certaine logique.

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1 thought on “Au courrier des lecteurs, le Livre Blanc de L’Equipe page 2

  1. à propos de l’arbitrage video dans le foot-ball : les arbitres ont-ils leur mot à dire ? j’ai été arbitre pendant 35 ans. j’ai certainement fait des erreurs…. mais l’arbitre doit être considéré comme un acteur au même titre que les autres joueurs. sur le terrain, il y a 22 joueurs et 1 arbitre, soit 23 acteurs. tous sont passible de faire des erreurs. un attaquant qui rate un but « tout fait », un gardien qui prend un « but casquette », on ne dira jamais d’eux qu’ils ont faussé le résultat du match ! on ne pardonne pas à un arbitre de ne pas « être bon » mais les joueurs…….
    d’autre part, je pense que l’arbitrage vidéo va fragiliser l’autorité des arbitres et augmenter les contestations des joueurs, qui, pour un oui ou pour un non, vont contester les décisions de l’arbitre et le pousser à demander l’arbitrage de la video. l’arbitrage vidéo, c’est de fait considérer que les arbitres ne sont pas bons !

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