On peut parler des petits africains qui meurent de faim, des victimes de l’Etat Islamique, des lycéennes kidnappées par Boko Haram ou des sans-abris du Vanuatu, mais les plus malheureux sur cette Terre restent les supporteurs de l’AC Ajaccio. En tribune Faedda, l’Orsi Ribelli l’avait bien souligné avec la banderole « 1 victoire en 3 mois … Bougez-vous ! ». L’ACA n’a plus gagné depuis le 30 janvier dernier et une victoire 2-0 à Tours. Depuis ? 3 nuls, 4 défaites, 3 buts marqués et 7 encaissés. Pourquoi cette mauvaise série ? En grande partie à cause de blessures et de suspensions en cascade, surtout celle de Johan Cavalli. Depuis sa stupide exclusion contre Auxerre, le bilan est simple : 4 défaites. Les statistiques parlent d’elles-même. Les 6 victoires acéistes de la saison l’ont été avec Cavalli titulaire. Le meneur de jeu ajaccien a raté 5 matchs de Ligue 2 en 2014/2015. Bilan ? 1 match nul (1-1 à Orléans) et 4 défaites.

L’autre raison réside donc dans la multiplication des blessures. Lesoimier, Pedretti, Kanté, Abergel, Babiloni, Begeorgi étaient blessés. Forçant Olivier Pantaloni à revoir son onze de départ et à faire appel aux jeunes pour garnir le banc de touche. La dernière fois qu’il y avait eu autant de numéros élevés sur le banc de l’ACA, c’était à Valenciennes la saison dernière.

A gauche, les maillots préparés à Valenciennes la saison dernière. A droite, ceux pour Clermont.

Forfait au dernier moment, Kanté était remplacé par Perozo alors que Leca prenait la place de Begeorgi à gauche. Devant, la ligne d’attaque était inédite avec trident Vidémont, Quintilla, Diop devant Nicolas Fauvergue. Sur le banc, les jeunes, mis à part l’habitué Scribe on retrouve Orengo, Aine, Vialla et Madri. Du coup, la moyenne d’âge chute soulignant la jeunesse et l’inexpérience de l’équipe, tout en montrant que la relève acéiste est bien là. En tout, ce sont 6 joueurs de la feuille de match sur 16 à avoir été (ou le sont actuellement) formé à l’ACA. (Leca, Diop, Gonçalves, Vialla, Orengo, Aine)

La défaite, expliquée par le manque d’expérience ?

Les matchs se suivent et se ressemblent. Comme contre Créteil et Niort, le début de la rencontre est à la faveur des adversaires. Mais cette fois-ci, les Acéistes attendront la 22ème minute avant de se prendre un (beau) but où tous les défenseurs – peu ou prou – sont en retard. L’ACA avait encaissé un but à la 16ème contre Créteil et à la 19ème contre Niort. Et encore une fois la peur, le manque de confiance, de solidarité et d’envie se faisaient ressentir. Surtout en première période. Et comme depuis un mois, la deuxième mi-temps allait être un peu plus enthousiasmante. Les Acéistes se projettent vers l’attaque, écartent le jeu, sont un peu plus vigilants derrière et se procurent quelques occasions. Jusqu’au but de Marvin Diop qui redonne de l’espoir. A ce moment-là, le Clermont Foot n’est plus dangereux. On se met à rêver d’une victoire. Jusqu’à ce que Dugimont surgisse et frappe de 20 mètres, en fermant les yeux. La malchance n’est tout de même pas étrangère à la défaite. Et si certains avaient peur du fait que les joueurs se foutent du club et des mauvais résultats, Alain Orsoni est venu les contredire « Le plus extraordinaire était la déprime et la rage de nos joueurs dans le vestiaire, ils ne s’en foutent pas c’est plus grave ils n’y arrivent pas ! »
En espérant qu’ils y arrivent contre Valenciennes, un autre concurrent direct au maintien. Pas idéal pour repartir de l’avant, sachant que l’ACA a le chic pour relancer les équipes en mal de points.

On essaye de se distraire comme on peut avec un petit jeu. Celui qui trouve la bonne réponse gagne l’intégral des belles actions de l’ACA cette saison. Un DVD de 37 secondes !

Question : A qui appartiennent ces cheveux ?

Réponse A : à Fabrizio Ravanelli, un entraîneur talentueux

Réponse B : à Antho, un caméraman talentueux

Réponse C : à Memo Ochoa, un gardien talentueux

Réponse D : à l’auteur de cette académie

ANNUTAZIONI

Oumar Sissoko la moyenne/5 : En début de match, il a fait plus de claquettes que Jean Dujardin dans The Artist. Une à la 7ème, l’autre à la 13ème. Fusillé à bout portant par Hunou puis par Dugimont de loin, sans pouvoir y faire grand chose.

Eric Marester 0/5 : Comme un lion protégeant ses petits pour ne pas qu’ils se fassent manger, Marester défend pour que son équipe ne prenne pas de buts. Quitte à faire énormément de fautes et à prendre un carton rouge grossier à la dernière seconde pour couvrir un Sissoko parti à l’abordage.

Joris Sainati 2/5 : C’est l’une de ses longues transversales vers Fauvergue qui amène le but de Diop. Défensivement, il est en retard sur Hunou sur le premier but. Du mieux en deuxième mi-temps mais il semble avoir perdu la confiance et la force de ses premiers matchs à l’ACA.

Grenddy Perozo 1,5/5 : Autant Kanté peut respirer le calme et la sérénité, autant on se chie dessus quand on sait que Perozo est titulaire. Même s’il a empêché plusieurs fois que les Clermontois ne se retournent, il reste en retard sur quelques interventions et ses problèmes de relance sont récurrents. Pour l’amour du LOL, il a même tenté un retourné à la 93ème minute.

Mickaël Leca 2/5 : Rafraîchissant de le voir tacler et de voir ses coéquipiers lui donner des conseils comme un gosse. Le nouvel Anthony Lippini.

Claude Gonçalves 2/5 : Moins en jambes que d’habitude. On aurait sans doute dû prendre nos lunettes spéciales éclipse pour le voir plus.

Gary Coulibaly 2,5/5 : Capitaine d’un soir. Celui qui porte le brassard, c’est celui qui récupère énormément de ballons au milieu mais qui foire toutes ses relances.

Hugo Videmont 2/5 : Contre son ancien club, il avait sans doute à cœur de bien faire. Mais plus électron libre qu’ailier ou meneur de jeu, il s’est perdu dans son placement. Et s’est abstenu (d’être dangereux). Le comble dans un week-end électoral.

Jordi Quintilla 1/5 : La seule chose qu’il a créée, c’est de la frustration. François Hollande parlait de « sans-dents », Jordi Quintilla a, lui, inventé le meneur de jeu « sans-ballons ». Et qui dit pas de ballons, dit pas de création de jeu. Sorti à la mi-temps.

Marvin Diop 3,5/5 : Clermont, c’est comme une ex pour Diop. Il la voit 2 fois dans l’année, sans jamais donner de nouvelles, mais à chaque fois qu’il la voit, il la baise. Ou il marque dans ce cas-là, son deuxième but de la saison contre le CF63. Meilleur acéiste sur la pelouse, c’est lui qui s’est crée le plus d’occasion. Un enchaînement petit pont et frappe dans la surface à la 33ème alors qu’il était ailier gauche en première mi-temps et une tête qui passe de peu à côté en fin de match alors qu’il avait été replacé deuxième attaquant sont les meilleurs exemples. On peut rajouter à cela une grosse activité défensive.

Nicolas Fauvergue la moyenne/5 : Que ce genre de match doit être pénible pour un attaquant. Pour toucher des ballons, Fauvergue a dû mixer entre : revenir très bas pour servir de pivot dos au but et faire l’essuie-glace pour presser les relances de l’adversaire. Courageux mais inefficace malgré une passe décisive. Un mal récurrent chez les attaquants acéistes, on se souvient d’Eduardo, qui avait exactement le même rôle. Problème, ils perdent de l’énergie dans ces tâches-là et ne sont plus présents dans la surface au moment de conclure.

Fauvergue dans ses oeuvres. Dos au but après avoir décroché, il contrôle avant de se retourner et de servir Diop en profondeur

Anthony Lippini 5/5 : Des tacles dans les tribunes, des accélérations dans les couloirs et un carton jaune dans les vestiaires. Quel match !

I RIMPIAZZANTI

Mouaad Madri, 46ème minute, 3/5 : Pantaloni a compris qu’il fallait faire entrer Madri plus tôt dans le match pour qu’il y mette de l’impact. Entré à la mi-temps, Madri a immédiatement écarté le jeu sur son aile droite, n’hésitant pas à mettre à mal son vis-à-vis et à centrer.

Thibault Vialla, 76ème minute, NN : Il foulait les pelouses professionnelles pour la première fois à 19 ans et pourtant il a tout fait comme un grand : des fautes, des tentatives de frappe et des courses sur son côté gauche. Ses premiers pas en gif. (ses entraîneurs peuvent être fiers de lui, comme des parents fiers des premiers pas de leur enfant)

Hugo Aine, NN : Première en Ligue 2 pour lui également, sans avoir le temps de se mettre en valeur. Mais il ne fait aucun doute qu’il aura bientôt d’autres occasions de se faire voir en L2.

Perfettu Erignacci

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