Ahmet Çalik, Fatih Terim…L’Oktay Académie ne célèbre pas la nouvelle année comme il se devrait
Sale période.
Ce mardi 11 janvier 2022, nous avons appris le décès d’Ahmet Çalik, l’ancien joueur du club de Galatasaray (2017-2020) qui évoluait au sein de Konyaspor depuis 2020. L’international turc de 27 ans aurait perdu la vie dans un accident de voiture. Cette nouvelle a eu l’effet d’un choc dans le milieu du football. L’Oktay Académie présente ses condoléances aux proches d’Ahmet. La tristesse n’a fait que quadrupler après cette nouvelle car un jour avant cet incident, la crise au sein du club de Galatasaray a eu pour conclusion le renvoi soudain du coach emblématique Fatih Terim. Malgré la qualification des Lions en Ligue Europa, la 12e place qu’occupe l’équipe au sein du classement turc a mis en rage les supporters. Ce qui a conduit à des contestations dans les tribunes lors du match Galatasaray-Giresunspor (0-1). Mais laissez-moi décortiquer cette situation pour vous expliquer la manière dont le président du club se fout de nos gueules.

Pourquoi les Lions ne parviennent pas obtenir de bons résultats en Süper Lig ?
Je pense que nous sommes unanimes pour dire qu’il y a un gros décalage entre les deux classements. En effet, différents facteurs entrent en jeu pour qu’une équipe puisse obtenir de bons résultats au sein d’une compétition. Tout d’abord le tryptique : recrutements, entrainements et ambiance dans les vestiaires, influence indéniablement la dynamique de l’équipe. Ensuite, nous avons la mise en confiance dès le premier match de la compétition qui permet de commencer sur une bonne lancée et enfin, c’est la chance qui entre en compte. Le facteur chance a incontestablement sa place dans une compétition, les Lions en ont d’ailleurs bien profité avec leurs adversaires qui ont marqué contre leur propre camp en Ligue Europa. Mais est-ce qu’une équipe peut finir premier du groupe seulement avec le facteur chance? La probabilité me parait faible.
Le décalage entre le niveau de jeu en Süper Lig et Ligue Europa est stupéfiant. Les équipes turques se mettent particulièrement la pression lorsqu’elles jouent en Europe car c’est une manière de montrer qu’elles pèsent également dans le game. Est-ce que le coach des Lions se serait trompé du tout au tout ? Je ne le pense pas. L’Oktay Académie était d’ailleurs l’une des partisanes de son projet qui visait à bouleverser les mœurs de la Süper Lig. Mais quelle était cette politique de changement ?
L’une des plus grandes critiques que l’académie adresse au système turc est le fait de vouloir sans cesse jeter de la poudre aux yeux des supporters. Pourquoi le niveau est si bas ? Premièrement les centres de formations sont mauvais, au lieu de pallier ce manque, les responsables ne font que perpétuer les méthodes existantes car certains en profitent. Deuxièmement, les jeunes qui ont été formés en Turquie ne trouvent pas la chance ne serait ce que d’effleurer les pelouses des clubs professionnels, (d’où la reconnaissance de Kerem Aktürkoglu envers Fatih Terim qui lui a tendu la main) car les gros clubs sont occupés à jeter de la poudre aux yeux. On en vient donc à la troisième partie. Quelle est cette poudre aux yeux ? Comment faire pour calmer les supporters dans un pays où le football a une si grande importance ? Pour les clubs, la réponse est simple : « recrutons d’anciennes stars ! » Ils pensent amadouer les esprits de cette manière et croyez-le ou non, dans la plupart des cas, ça marche. Les supporters ont faim de football. Ils pensent qu’un miracle va se produire à chaque fois que l’avion d’une star du football atterrit à Istanbul. Le dernier flop était Falcao pour Gala. Fatih Terim a enfin décidé, à la fin de sa carrière, de changer ce système. Il a recruté des jeunes qu’il suivait depuis un certain temps, dans le cadre du budget accordé par le club, qui était disons-le en galère financièrement.
Le coach devait céder sa place à la fin de la saison 2020-2021 mais le nouveau président Burak Elmas a fait son speech. Il a proposé à Fatih Terim de signer un nouveau contrat. Terim a alors décidé de mettre en œuvre son plan révolutionnaire. Mais n’avait-il pas fait des erreurs avant d’en arriver là ? Si, et de grosses. Nous avons un tas de joueurs célèbres qui ont la trentaine et qui ne jouent pas quand on leur en donne la chance. A l’image de ses compères, il a reproduit ces méthodes pendant très longtemps. Aujourd’hui, Mbaye Diagne, Ryan Babel, Arda Turan…n’ont rien à faire chez Gala. L’une des plus grosses erreurs du coach est bel bien d’avoir recruter ce dernier qui n’a absolument rien apporté à l’équipe, mais rien ! Attention, il ne faut pas croire que tous les joueurs qui ont la trentaine ne jouent pas, Didier Drogba est l’un des meilleurs exemples. Cette légende avait 35 ans quand elle est arrivée à Gala. Pfiouuu quelles sensations ! C’était incroyable… Son sérieux, sa motivation, son jeu… Je n’oublierais jamais son séjour chez nous. Il était incroyable. Allez revisionnons l’un de ses buts qui nous a marqué, c’est cadeau, ça fait plaisir, un peu de bonne humeur dans cet article morose.
Les erreurs du passé influencent le présent. Fatih Terim a certes menacé à plusieurs reprises les anciens de ne pas les faire jouer mais les jeunes recrues avaient très peu d’expérience. Que faire dans cette situation? L’instabilité du jeu des anciens, le manque d’expérience des nouveaux…Certains doivent partir et d’autres doivent rejoindre l’équipe pour qu’elle trouve un semblant de stabilité. Le pire, c’est de demander aux supporters, qui ont été habitués à avoir des résultats rapidement grâce à l’effet placebo des recrutements éblouissants, de patienter pour que les choses se mettent en place. Vous me direz, finalement c’est l’engrenage que produit le capitalisme dans le football. Et vous aurez raison.
Le coach n’a pas eu le temps de poursuivre son projet car après les dernières contestations des supporters qui ciblaient principalement LA DIRECTION, le président a pris des mesures drastiques et viré le coach qu’il avait utilisé pour faire bonne figure après son élection.
La direction nous prend pour des cons ?
Les deux rencontres qui se sont enchainées, l’une en coupe de Turquie avec Denizlispor ( ce qui a valu à Gala l’élimination) et l’autre en Süper Lig avec Giresunspor, ont conduit à des contestations en cours et fin de match. Contre Denizlispor, le nom de Fatih Terim n’a pas été cité une seule fois. Les contestations s’adressaient à la Fédération Turque de football et ses arbitres, ainsi qu’à la direction du club qui commençait à taper sur le système des supporters à travers certaines de ses décisions et sa passivité sur certaines questions. Les footballeurs ont également été visés par ces contestations. Mais pendant le match contre Giresunspor, durant lequel le jeu sur le terrain était clairement pitoyable, les supporters ont augmenté la dose de contestation. Ils ont également scandé « pourquoi l’équipe ne joue pas ? » en visant Fatih Terim. Le coach a donc été cité à travers cette question. Mais la majorité des slogans étaient destinés au président, certains en étaient même au point de demander sa démission. Le club n’a pas trouvé de meilleure manière qu’étouffer les voix qui s’élevaient dans les tribunes avec de la musique, tsss !
Deux jours plus tard, à notre grande surprise, nous apprenons que le coach est renvoyé. Quel choc ! la direction du club marque encore une fois l’histoire avec ses méthodes. Alors que Burak Elmas était la principale cible des contestations, il a décidé d’utiliser Fatih Terim comme bouc émissaire. Les prochains actes sont très prévisibles, recruter un coach en mettant en avant son CV, « regardez, il a travaillé dans ce club EUROPEEN, et là aussi », et puis si le remplaçant de Terim s’adapte au système turc, on reprendra nos bonnes vieilles habitudes et le club claquera l’argent qu’il a touché en Ligue Europa (grâce à Fatih Terim) pour attirer une star en fin de carrière à Istanbul. Bonne année !
Note
Burak Elmas 0/5 : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Ta poudre, tu peux te la garder.
É bé
Commentaire intéressant, surtout pour la poudre aux yeux de l’état turque dans la formation. Car c’est vrai que ce n’est que de leur faute si une telle nation du foot n’arrive pas à produire elle même ses meilleurs joueurs.
Un confrère jaune et bleu.