Bordeaux-OM (0-0) : La Canebière Académie ferme boutique

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L’important c’est le un point.

Aïoli les sapiens,

Amateur notoire de sports mécaniques, André-Villas Boas n’a de cesse de rappeler sa hâte à retrouver dans un futur proche les émotions du rallye-raid. En attendant son retour sur les pistes, il mène de main de maître sa partie de Dakar Simulator 2020 en mode expert : au volant d’une Volvo Break refusée au contrôle technique, il vient de rallier la mi-course avec un quart d’heure d’avance sur ses poursuivants. Une partie loin d’être jouée cependant : la voiture pisse l’huile, il n’y a plus de pièces de rechange disponibles, le moteur fatigue un peu après 300 000 kilomètres et, pour corser le tout, le patron de l’écurie a hypothéqué sa mère pour payer l’essence.

La performance est inespérée, mais le but est encore loin : faut-il ménager la mécanique au risque de voir fondre sur nous les concurrents, ou bien maintenir la cadence en risquant d’exploser une durite en rase campagne ? André a choisi : nique le frisson de la course. On évite soigneusement les palmiers et les dromadaires, on dépasse pas le 50 dans les dunes, on serre les freins et les fesses en attendant de retrouver du bitume plus confortable. Le pari : rallier l’arrivée en un seul morceau. Le risque : voir les concurrents revenir suffisamment près pour nous passer à 150 km/h dans la dernière ligne droite tout en nous faisant des doigts par la fenêtre. On n’est pas joueurs mais on espère à André de gagner sa partie : dans le cas contraire, non seulement il aura échoué, mais en plus il se sera sacrément fait chier pendant tout ce temps.


L’équipe

Mandanda
Sakai (Radonjic, 67e) – Alvaro – Caleta-Car – Amavi
Rongier– Kamara – Sanson (Strootman, 89e)
Sarr– Benedetto (Germain, 80e) – Payet

Les suspendus sont de retour, ce qui n’est pas le cas de Thauvin dont la reprise aura été différée plus souvent et plus longtemps que le Brexit. C’est donc ce que l’on peut nommer une équipe-type qui est alignée au cœur de cette séquence dantesque de sept matchs en trois semaines.


Le match

Jamais la prise de notes n’aura été si utile puisque, dès le résultat final, j’ai pris soin de me badigeonner les yeux et le cerveau de soude caustique dans le but d’oublier tout ce que j’ai pu voir de cette soirée. Il se peut que les âmes sensibles vomissent rien qu’à l’évocation de ce match ignoble. Vous voici prévenus. Parlons de cette chose.

Après une mise en place de bon aloi, un hippopotacle de Caleta-Car au bord de la surface marque très rapidement le début de l’infâme. L’OM ne parvient pas à poser le ballon et Bordeaux, malgré une qualité technique de finis à la pisse, se procure trop de coups de pieds arrêtés dans notre camp.

Passons sur nos quelques approches aboutissant au mieux à un tir hors cadre ou un corner mal joué, ces actions sporadiques n’élèvent pas le niveau au-dessus de l’analité déjà constatée contre Angers. Avec un peu de bol ou un arbitre mieux luné, la tête de Kamara sur corner, contrée par la main de Pablo, aurait pu aboutir à un pénalty à dix minutes de la pause.


Si Horsjeu était peuplé de connards de publicitaires, on lirait ici (en plus de savoir gagner des sous) que le scénario de la première période est iconique. 45 premières minutes so Bordeaux-Marseille, avec le climax inévitable  que représente le but à la con de Bordeaux. 40e minute, Préville tire un corner direct au premier poteau. Boxé in extremis par Mandanda, le ballon rebondit sur le dos d’Alvaro puis sur Pablo, qui le pousse d’un pointu dans le but. Deux minutes d’analyse vidéo montrent que dans le cafouillage, le Bordelais a eu le malheur, outre de naître avec un visage disgracieux et des goûts capillaires discutables, de voir le ballon heurter son bras : le but est finalement refusé.

Juste après, Mandanda exécute une sortie exceptionnelle dans les pieds d’Oudin, évitant de nous trouver menés à la pause : il se passe définitivement quelque chose d’anormal et, en corollaire de ce constat, il est peut-être permis cette fois-ci de croire en la victoire.


Dire que la seconde période ressemble à de la bouillie de football serait se laisser aller à un cliché facile et surtout inapproprié. Ce que l’on n’a vu n’était pas de la bouillie. Le football a certes été passé à la marmite puis mouliné, mais ensuite les joueurs l’ont soigneusement mastiqué, l’ont avalé et prédigéré, avant de le vomir puis de le ramasser, de le remettre à la bouche, de le remâcher longuement, de le ruminer avant d’être bien certain qu’il n’en restait absolument rien de nourrissant pour finir par le chier dans une flaque nauséabonde. Voilà, ça, c’était la 2e mi-temps.

42 ans d’invincibilité contre nous pour Bordeaux, 10 matchs sans défaite de notre côté : les deux équipes se mettent en devoir de prolonger leurs séries respectives, ce qui passe essentiellement par la mise de côté de toute ambition de jeu. A vouloir jouer au plus con, les Girondins passent tout près de nous punir dans le dernier quart d’heure. Une relative pression autour de notre surface aboutit ainsi à une lourde de Basic pleine barre, avant que Mandanda ne réalise la RAIE de la soirée pour détourner une tête de Pablo.

L’entrée de Radonjic nous permet d’oser un peu plus. Nemanja sollicite ainsi deux fois le gardien adverse, avant que Sarr ne voie sa frappe cafouillée par Costil sans que personne n’ait suivi pour la reprendre.


Sans doute fiers du spectacle produit, les Bordelais préservent ce 0-0 acquis de haute lutte en achevant le temps additionnel par une passe à dix. Cela ne chagrine pas Villas-Boas, dont les premiers mots portent sur la grande satisfaction de ce résultat, accompagnés de navrants calculs de boutiquier sur les résultats des uns et des autres. Tout le monde est content, en somme, la purge subie par les spectateurs et téléspectateurs ne représentant sans doute qu’un dommage collatéral.

Ce Monsieur Lapin est décerné de concert par la Canebière et la Scapulaire académie à l’ensemble des protagonistes de la soirée. On a beau suivre la Ligue 1 depuis des années, on arrive encore à être énervés par ce genre de spectacle.


Mais laissons les Bordelais agoniser tranquillement, maintenant que leur saison est terminée, pour nous concentrer un peu sur nous-mêmes. Notre série d’invincibilité est certes louable, mais elle se fragilise de plus en plus au point de ne représenter qu’un trompe l’œil. Avant Noël, notre jeu était dynamisé par le fait de voir Sanson et Rongier, voire Kamara, désosser les adversaires dans leur propre camp et remporter tous les seconds ballons. Ce mode « couilles » n’a eu qu’un temps, et aucun plan B ne lui a succédé. Avec un impact physique moindre, et sans doute aggravé par le rythme des matchs, nous n’avons toujours aucune certitude à laquelle nous raccrocher : notre jeu est excessivement pauvre et, pire, semble se dégrader à chaque match. On pourrait tolérer que Villas-Boas, faute de ressource, verse dans le blocquéquipe certifié Ligue 1, mais encore faut-il être certain que le moche garantisse la sécurité : ce dont le match de ce soir ne nous a pas apporté la preuve. 


Les notes

Mandanda (4+/5) : En bon vétéran des films de zombies, il savait très bien que ses coéquipiers allaient se faire manger le cerveau par cette équipe de morts-vivants, et a su prendre les dispositions nécessaires.

Sakai (2+/5) : Comme Amavi naguère, Hiroki a été défendu publiquement par Villas-Boas après des performances au-delà de l’anal. Il a lui aussi rendu sa confiance à l’entraîneur, avec ce match pas folichon mais au moins solide. Effet pervers de la méthode, si elle continue à fonctionner : on va d’autant moins se priver de pourrir la mère de ceux qui jouent mal, juste pour déclencher le bisou magique d’André.

Radonjic (67e, 3/5) : Pas en réussite sur ses occasions, mais le seul fait qu’il s’en soit procuré l’élève au rang des satisfactions du soir.

Alvaro (4-/5) : A apprécié de trouver des attaquants qui parlent le même langage que lui, à mille lieues des une-deux interlopes et des dribbles efféminés. Du bourrin, du tout-droit, du viril, ça, ça lui cause, à Alvaro, autant dire qu’il s’est trouvé plutôt à l’aise.

Caleta-Car (4-/5) : Commence son match en déboîtant un Bordelais sur un tacle en retard à côté de sa surface, et passe les 84 minutes restantes à se demander comment il a bien pu paniquer ainsi contre de telles brêles.

Amavi (3/5) : Solide derrière, entreprenant sur son aile, l’opération rédemption se poursuit. J’en veux pour preuve ce dégagement raté de la 58e sur lequel nous avons tous crié : « mais qui est l’abruti qui vient de faire ça ? », alors qu’il y a encore quelques semaines on n’aurait eu aucun doute à ce propos.

Kamara (2+/5) : Dans une soirée consacrée à la négation du football, Boubacar s’est appliqué à casser le peu de jeu proposé en face et à ne surtout pas essayer d’en construire chez nous.

Rongier (2+/5) : Dire qu’au match aller, il lui suffisait de faire « bouh » à un défenseur pour que celui saute dans les bras de son gardien en pleurant…

Sanson (2+/5) : Morgan s’éclate tellement à récupérer le ballon dans les pieds des adversaires qu’il s’empresse de le leur rendre, ça lui permet d’y retourner plus vite.

Strootman (89e) : Entré pour exécuter les tâches habituelles telles que sécuriser le match nul ou jurer en néerlandais. Seul le forfait de base était requis, ce qui nous a privés des missions annexes comme mimer des actes anthropophages auprès de l’adversaire ou rééditer le coup dit « de l’enculade rennaise ».

Sarr (2/5) : Comme prévu, il a commencé par se prendre les pieds dans les tibias en essayant de rééditer son exploit de mercredi, avant de produire un match globalement fangeux.

Payet (2/5) : Cette équipe de Bordeaux était pourtant l’une des plus propices à se faire souiller par son talent. Dimitri est arrivé la vessie vide à un congrès des urophiles, c’est un manque de savoir-vivre.

Benedetto (1/5) : Je me répète, mais prouvez-moi que Kostas Mitroglou ne s’est pas rasé pour prendre la place de Dario à l’insu de tout le monde. Ne me dites pas que c’est impossible, on vient bien de découvrir qu’un criminel de guerre syrien vivait à Noailles en se faisant passer pour un étudiant Erasmus.

Germain (80e) : 92e minute, Bouna Sarr déclenche une ultime frappe que Costil négocie mal et relâche juste devant lui. Avec la vision et le sens du placement qui le caractérise, Valère Germain se trouve à point nommé pour ramasser un trèfle à quatre feuilles, à dix mètres de l’action.


L’invité zoologique : Pablourde

Animal médiocre et passif content de végéter dans la vase, la palourde n’attend rien de la vie, si ce n’est de se contaminer à diverses bactéries pour mieux donner la chiasse à qui la consommera. Il s’agit donc de l’invitée approprié pour évoquer ce match chez des mollusques.

– Les autres : Tas de bourrins s’enfonçant un peu plus dans la médiocrité à chaque fois qu’on les rencontre. Et le pire, c’est qu’ils sont contagieux.

– Le classement : Excepté le Stade Rennais qui s’est mis en tête l’idée incongrue de devenir une équipe constante, nos rivaux ne profitent guère de notre ralentissement. Lille gagne mais reste à distance, devant un magma d’équipes à 11 points.

– La publicité copinage à l’intention des fiers habitants de la belle ville de Gignac-la-Nerthe : Mon amie Julie produit des légumes à Gignac-la-Nerthe. Ses légumes sont bons. Et sa microferme est là.

– La publicité copinage à l’intention des joyeux amateurs de bons vins : Le beau Roberto Bettégras produit du vin. Son vin est bon. Ses vignes d’altitude sont là.

– Les boutons : as-tu seulement remarqué les boutons qui figurent sous cette académie et qui t’invitent à nous donner respectivement de tes mots et de tes sous. Vois comme ils sont beaux, attrayants et doux au cliquer.

– Les réseaux : Ton dromadaire blatère également sur Facebook, Twitter et Instagram. Homerc remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “Bordeaux-OM (0-0) : La Canebière Académie ferme boutique

  1. c’est quand même drôle, la famille du criminel de guerre ultime, Assad détient la moitié de Paris, ces sbires vont et viennent en toute impunité chez vous tout le temps…mais ça fanfaronne après avoir attrapé un pauvre gars (qu’au demeurant l’Armée Libre Syrienne soupçonnait de travailler pour le régime Assad)..
    reste sur le foot c’est mieux, et laisse mon pays tranquille et allez l’OM!

  2. Après le plan « couilles », le plan « viers » semble se dessiner. Si c’est logique ça n’en n’est pas moins penible…

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