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L’Histoire retiendra que c’est sous l’arche du stade Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand que Christian Bracconi aura coulé. Ses joueurs ont failli le suivre mais se sont accrochés à la berge in-extremis. La tête reste hors de l’eau, mais la zone de relégation reste dans le rétroviseur. C’est donc ce qui a coûté sa place à l’entraîneur. Tout autre score qu’une victoire le condamnait. Dès la fin du match, dans les vestiaires, son sort était scellé. Une rencontre historique à laquelle I Sanguinari se devait d’assister. Ainsi, deux membres ainsi que deux amis (il faut bien remplir le parcage comme on peut), ont envahi le kop visiteur clermontois. Le Perfettu et Adrien, déjà seuls au rendez-vous des matchs à Saint-Etienne et à Lyon la saison dernière, remettaient donc le couvert. Accompagnés, bien sûr, du fameux mégaphone. Manufrankin et 8Clem absents, moins de macagnes ont été balancé au public local. Pourtant, les adjectifs ‘alcooliques’ et ‘consanguins’ auraient été idoines pour les décrire. Le plus drôle ? Les 5 ultras présents tout en haut à droite, loin de la pelouse, les chants peinant à arriver jusqu’aux oreilles des joueurs. L’ambiance, ce fut la centaine de gamins invités dans la tribune tubulaire, qui la mettront. Etre obligé d’inviter des jeunes pour faire du bruit dans son stade, c’est grave. Du côté d’I Sanguinari, la sirène du méga tourne à plein régime. « Oh tu m’as donné mal à la tête avec ton machin » dira même un stadier clermontois. Le même stadier à qui l’on avait croire qu’on était arrivé d’Ajaccio en train et le même stadier, qui, à la fin du match, proposera ses services pour nous aider à récupérer les maillots des joueurs. « Avec le bruit que tu as fait, tu le mérites ton maillot, je vais me mettre avec vous pour vous en récupérer un ! » déclarera-t-il dans un excès d’euphorie.

I Sanguinari Clermont

Quelques chants, de quoi se casser la voix tout de même, des sueurs froides et énormément de temps à s’emmerder face au spectacle proposé par les 22 acteurs. S’il y avait eu Manufrankin, on aurait eu droit à des « A vendre, Peugeot 205 de 1982, très bon état général, culasse refaite à neuf, jantes 16 pouces et vitres teintées. 2000 euros à débattre ! ». S’il y avait eu 8Clem, on aurait eu droit à des « Oh Martin, retourne à la pêche oh PD », des « Oh Moulin, retourne faire du vent oh PD », des « Oh Saadi, oh Marquis, oh PD » ou encore à des « Oh Salibur, oh Saliburnes, oh PD ».

Résultat, les seules macagnes du stade Gabriel-Montpied furent balancées aux jeunes footballeurs chargés d’animer la mi-temps avec un concours de buts. Dédicace au petit gros et ses chaussures violettes qui n’a jamais marquer. Il faut dire que ses frappes, ou plutôt ses pointus, n’arrivaient même pas au gardien. Nous ne t’oublierons pas.

I Sanguinari Clermont 2

Comme nous n’oublierons pas la gentillesse des joueurs – les vrais cette fois-ci – qui sont venus saluer I Sanguinari à la fin du match. Le parcage visiteur étant bien placé, les Acéistes ne se sont pas contentés de vulgaires applaudissements de loin mais Paul Babiloni, Claude Gonçalves, Marvin Diop et Fabrice Begeorgi, entre autres, viendront nous serrer la main. Avec même une petite discussion avec le dernier cité. Définitivement élu « joueur de l’ACA le plus sympa de la décennie ».

Pour les maillots, il faudra attendre. Et ruser. Direction le bus de l’ACA et la sortie des vestiaires. Un stadier clermontois nous en interdira l’accès. Heureusement, I Sanguinari sait trouver des (faux) arguments. « Oh Mr, on est venu d’Ajaccio exprès pour voir le match et les joueurs, laissez-nous passer ! ». Ca fonctionne. A l’arrivée, pas de Guy Roux cette fois-ci, mais Dédé Paccioni, l’intendant. Pendant que les joueurs pissaient dans un bocal pour le contrôle anti-dopage inopiné (ne vous inquiétez pas Mrs les agents de la lutte contre le dopage, nos joueurs ne sont pas dotés, ça se verrait), Dédé distribue les maillots aux supporteurs. Aux habitués comme à ceux que l’on n’a jamais vu et qui se trimballent avec une bandera corse. Le déplacement dans le Massif Central, au pays des volcans peut prendre fin. Sans une victoire qui aurait permis à Bracconi de rester et qui aurait surtout été synonyme de premier succès de l’ACA à Clermont.

Brandon AGOUNON

Mais place au jeu.

Pour cette rencontre, Christian Bracconi devait faire avec les suspensions d’Abergel, de Coulibaly et de Fauvergue, avec la blessure de Zubar et avec la mise à l’écart de Mouaad Madri. Du coup, sur le terrain, une composition d’équipe inédite. Grenddy Perozo prenait l’axe d’une défense complétée par Babiloni et Begeorgi, respectivement à droite et à gauche. Au milieu, c’est la paire Pedretti-Gonçalves qui était chargée de faire la loi. Pour ce qui est des postes offensifs, Quintilla était préféré à Oliech sur le côté gauche alors que Lesoimier débutait, exceptionnellement, à droite. En pointe, Issa Baradji, comme attaquant numéro 2 de la hiérarchie acéiste, était titularisé pour la première fois de la saison, alimenté par Johan Cavalli, meneur de jeu et capitaine.
Outre le fait que ce Clermont-ACA soit un match déjà couperet entre deux candidats au maintien, l’important était bien évidemment Anthony Lippini, qui retrouvait son ACA. Qui plus est le brassard au bras, Corinne Diacre ayant décidé de le promouvoir capitaine, dans le but de pousser sa motivation et son envie à son paroxysme. Ou plutôt encore plus loin que d’habitude. Cela se matérialisera pas un gros tacle qui lui vaudra un carton jaune dès la 25ème minute, par son traditionnel crochet/dribble derrière la jambe et chevauchée vers l’avant, par des chants des supporteurs clermontois en sa faveur et par une sortie à la 71ème minute sous les acclamations de tout le public de Montpied.

Compo CFA63ACA

Longtemps, Lippini fut la seule attraction du match. Sur le terrain, l’AC Aiacciu semblait plus en mesure de déranger ses adversaires que l’inverse. Sans jamais parvenir à être véritablement dangereux. La faute à un Baptiste Martin en forme côté Clermontois mais surtout à cause d’un manque de précision de l’ACA aux abords de la surface. Les passes s’enchaînaient bien, le jeu à une touche de balle était plaisant, les joueurs se trouvaient bien mais le dernier décalage, la dernière passe, l’avant-dernier geste décisif foiraient inlassablement. L’alternative des frappes lointaines n’en aura jamais été une dans la mesure où les acéistes s’y refusèrent à chaque fois, même quand l’occasion se présenter. Manque de précision, manque de mobilité de Baradji, manque de confiance, autant d’explications plausibles. Toujours est-il qu’il faudra attendre l’entrée en jeu de Marvin Diop, qui apporta un peu de folie et de vitesse, pour que la partie s’emballe. Tout d’abord grâce à son égalisation, suite à un beau mouvement rapide, relayé par Lesoimier, passeur décisif. Puis grâce à l’expulsion de Mehdi Jeannin, le gardien des locaux, coupable d’avoir détourné de la main une frappe de Diop en dehors de sa surface. Carton rouge. Les Clermontois ayant fait leur 3 changements, c’est Novillo qui enfilera le maillot de gardien et stoppera sans problème le trop mou coup-franc de Cavalli s’en suivant. A 11 contre 10, l’ACA fut un peu plus entreprenant et dangereux. En vain. C’est avec le point du match nul et une place gagnée au classement (14ème) que les joueurs rentreront à Ajaccio. Ils auraient mieux fait d’aller à Vulcania, au moins ils seraient rentrés avec quelque chose de plus utile, un porte-clef en forme de volcan.

ANNUTAZIONI :

Oumar Sissoko 3/5 : Il est tellement fort que ses adversaires n’arrivent plus à lui marquer des buts. Du coup, ce sont ses coéquipiers qui s’y mettent. Et ça fonctionne.

Fabrice Begeorgi 3/5 : « Pas trop mort Begeo ?
Ah si, les dix dernières minutes j’en pouvais plus, entre le National et la L2, le rythme est pas du tout le même »
Les confessions de Begeorgi au parcage visiteur au coup de sifflet final sont compréhensibles. Très volontaire, Begeo n’a pas hésité à être offensif, c’est même lui qui se procura la première occasion acéiste du match avec une percée dans la défense adverse conclue d’une frappe trop écrasée à la 6ème minute. Accrocheur en défense, il aura souffert au niveau de la vitesse.

Grenddy Perozo 3/5 : Comme le relou dragueur qui prend les devants avec toutes les meufs au Blue Moon, Perozo prend les devants sur ses adversaires pour tous les ballons qui viennent dans sa zone.

Grenddy PEROZO

Cédric Kanté la moyenne/5 : Il a agi dans l’ombre de Perozo. Kanté était Robin, Perozo Batman. Saadi, l’un des meilleurs attaquants de Ligue 2, et ennemi principal, a été bien muselé.

Paul Babiloni 3/5 : Anthony Lippini qui ? S’il est aussi frêle que deux bianchetti, Paul Babiloni a su s’imposer dans son couloir droit. Que ce soit derrière ou devant. Une ou deux erreurs à déplorer.

JOIE DE Marvin DIOP

Benoît Pedretti 2/5 : C’est cruel pour lui parce qu’il avait été précieux dans le jeu mais on retiendra seulement son but contre son camp malheureux.

Claude Gonçalves 3/5 : Box-to-box. Aussi à l’aise dans sa surface que dans celle adverse. Le seul à avoir plus de coffre que les corbillards des pompes funèbres d’Ajaccio.

Jordi Quintilla 2/5 : S’il a pris part au jeu à une touche de balle de son équipe, en étant énormément attiré par l’axe, il est souvent venu gâcher les actions, comme un morceau de plastique dans une paëlla.

Benoît Lesoimier 3/5 : Il est resté dans la bonne lancée de ses derniers matchs. De bonnes combinaisons avec ses coéquipiers mais surtout une passe décisive pour Marvin Diop. Plus à l’aise à droite.

Johan Cavalli 3/5 : De dos ou de face, à gauche ou à droite, Cavalli a encore été le GPS de l’ACA, orientant le jeu, mais lui non plus ne réussissant pas à faire cette dernière passe qui créé le décalage.

Issa Baradji 1,5/5 : Baradji a eu plus d’occasions de se prendre un carton rouge que d’occasions de marquer. A son actif, aucun tir dangereux mais plusieurs duels, surtout dans les airs, qui se sont conclus par des fautes. De quoi serrer des fesses à chaque fois que l’arbitre sifflait contre lui, sachant qu’il avait déjà pris un jaune à la 10ème minute.

I RIMPIAZZANTI :

Dennis Oliech, 51ème minute, NN : Posté côté gauche, Oliech n’a pas fait de vagues mais seulement contrôler son ballon et le pousser trop loin devant lui.

Marvin Diop, 64ème minute, NN : Deuxième match de L2 et premier but au terme d’une bonne entrée en jeu. Plus mobile et plus dangereux que Baradji, il est à la réception du centre de Lesoimier pour placer une belle frappe décroisée et pour sauver l’ACA. C’est également lui qui est à l’origine de l’exclusion de Jeannin.

Mickaël Leca, 78ème minute, NN : Une entrée en jeu retardée par le but de Diop. En 12 minutes, Leca a juste eu le temps de se mettre un doigt dans le cul.

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Perfettu Erignacci.

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