Costa Rica-Etats-Unis (0-4) : la Ticos Académie en a gros sur la boule en pierre

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Que voulez-vous, on ne peut pas non plus affronter l’Italie tous les jours. Voici donc la première académie d’authentique déroute. Ca pique un peu la première fois, mais il paraît qu’aux suivantes on ne sent plus rien.

Coucou mes pauvres trésors,

D’accord, au vu du niveau affiché lors du triste match d’ouverture contre le Paraguay, l’heure n’était pas à l’optimisme avant d’affronter le pays hôte de cette Copa America. Mais quelle claque, nom d’une boule. Même après les oraux de rattrapage à huis-clos de mes pires étudiants, je n’avais jamais vu de fesses aussi rouges que les nôtres après cette déroute.

Et paradoxalement, nous avons par certains aspects mieux joué que samedi dernier. Mais la tactique suicidaire que notre entraîneur mit une mi-temps à rajuster, associée à de graves limites individuelles, nous ont privés de tout espoir.

Boule cassée.

 

Composition

Pemberton

Gamboa-Duarte-Acosta-Calvo-Matarrita

Borges

Campbell-Ruiz-Bolaños

Ureña

Cette fois-ci plus de flottement : Oscar « el Machillo » Ramirez visse un 541 on ne peut plus net. Francisco Calvo (Saprissa) remplace Waston, suspendu après son rouge contre les Paragays. La défense en profite pour remuer ses boules : au terme du jeu de bonneteau, Acosta prend place au centre, Duarte passe sur le flanc droit et Calvo, donc, arrive sur notre côté gauche si défaillant jusqu’ici.

Inexistant samedi, le milieu de terrain est profondément remanié. Tejeda visiblement brûlé par l’air des Alpes sort de l’effectif : Borges devient la sentinelle, Ruiz mène le jeu, Campbell et Bolaños occupent les côtés, avec de nombreuses permutations. Devant, Ureña reste titulaire mais, rapidement blessé, cède sa place au vétéran Alvaro Saborio (DC United).

Dans un stade de 65000 places pour l’équipe hôte du tournoi, il y a en effet de quoi être fiers.

 

Le match

Rien à voir avec les débuts catastrophiques contre le Paraguay : le Costa Rica bouscule d’emblée les Yankees et vient proposer plusieurs centres menaçants. Bolaños s’annonce omniprésent et Campbell maladroit, une tendance qui ne se dément pas par la suite. Comme quoi, dès que l’on affronte une nation un tant soit peu civilisée et non plus d’anonymes enculeurs de lamas, si vous me passez l’expression, nous savons nous hisser à la hauteur de l’événement.

Malgré ces progrès, un premier accroc nous empêche vite de nous voir trop beaux (je parle des joueurs, moi, je me vois toujours naturellement belle dans vos yeux). Le ballon circule trop librement devant notre surface jusqu’à ce que Yedlin enrhume un Matarrita assez ridicule sur le coup pour adresser un bon centre. A la réception, Gamboa bouscule Wood : pénalty, transformé par Dempsey.

On joue la 9e minute, et la suite de la première période n’est qu’un long cauchemar, un peu comme celui récurrent où j’ouvre une boule-surprise (c’est comme votre Kinder-surprise, mais en version costaricienne avec une boule en pierre à la place de l’oeuf en chocolat). J’ouvre la boule en croyant y trouver Keylor Navas en string de cuir, sauf qu’à la place il en sort Florentino Pérez nu qui me claque son pénis de septuagénaire sur les joues en hurlant « DE-GE-A-EST-MEIL-LEUR ». Je reçois un filet de mucus sans trop savoir si c’est la bave du gâteux ou autre chose, et là je me réveille toute trempée, oui, mais de sueur. C’est affreux. C’est un cauchemar, donc. Et ce cauchemar, nos joueurs en vivent un similaire. Une action litigieuse prive Ureña d’un pénalty, et se poursuit surtout par la blessure de celui-ci. Alvaro Saborio entre, lui dont l’on peut dire sans remettre en cause sa valeur passée qu’il n’est pas des plus aptes à peser seul sur une défense pendant 75 minutes.

Offensifs, Bolaños et surtout Campbell n’accomplissent aucun travail de récupération, laissant Borges se débrouiller seul. Forcément, les Etatsuniens bien en place nous attendent et, sitôt la balle reprise, nous rentrent dedans aussi facilement qu’un conquistador dans une indigène. Les situations où les Etats-Unis déferlent devant notre défense à trois ou quatre abondent, et c’est peu de dire que nos trois de derrière ne sont pas armés pour y faire face.

Il suffit d’un coup de pouce arbitral pour que notre dernière digue cède : après que Borges et Duarte se sont mis dans la panade tous seuls, Dempsey repousse Acosta d’un geste que je qualifierais de raffût de rubgyman si jamais je m’intéressais aux sports d’homosexuels. L’arbitre ne dit rien et Jones peut reprendre sans contrôle, Duarte ne faisant rien pour rattraper son erreur initiale.

Les Etats-Unis et l’Amérique, allégorie diplomatique.

 

2-0 à la 37e, et 3-0 cinq minutes plus tard quand nos adversaires remontent la balle sans opposition digne de ce nom. Que dire de l’intervention de Borges ! Mon dieu, si j’étais aussi timide quand des étudiants approchent, je ne vois pas comment mon corps – et les leurs – pourraient jamais exulter un jour. Le pauvre Borges, au lieu de faire du rentre-dedans aux Nord-Américains, leur remet le ballon d’une passe de pucelle. Wood récupère et fait faire la toupie à Duarte… et pas le genre de toupie où il semble prendre du plaisir, si vous voyez ce que je veux dire. Trois-zéro à la pause. Les temps sont durs et les muqueuses asséchées.

Boule déshydratée.

 

Oscar Ramirez tire les conséquences de cette mi-temps abominable en se retirant du football en utilisant d’emblée ses deux derniers changements. Gamboa est remplacé poste pour poste par José Luis Salvatierra (LD Alajuelense), et Campbell est prié de retourner sur le banc voir si Arsène Wenger ne s’y trouverait pas. A sa place, c’est Randall Azofeifa qui entre pour stabiliser le milieu.

Mieux en place, les Ticos réussissent une très bonne entame de seconde période. Si les occasions ne sont pas légion, de beaux mouvements commencent à apparaître. Mieux trouvé, bénéficiant de coéquipiers en mouvement, Bryan Ruiz commence enfin à nous mettre le feu aux boules. L’inanité de Saborio en point d’appui ainsi que l’incapacité de nos latéraux à proposer autre chose que des centres stéréotypés nous empêchent cependant de menacer sérieusement Guzman. Du moins les Etats-Unis cessent-ils de nous transpercer à qui mieux mieux.

La qualification pour le tour suivant relevant déjà d’une utopie, autant se rassurer en retrouvant un minimum de fond de jeu en attendant l’objectif suivant : la reprise des qualifications pour la Coupe du Monde. Nos joueurs s’y emploient avec sérieux, ne sombrant pas dans le renoncement. Hélas, aucun but ne vient éclairer notre prestation, au contraire. A la 87e, une nouvelle erreur défensive grossière, de Calvo cette fois-ci, offre le quatrième but à Zusi. C’en est trop et les dernières minutes sont un calvaire, sans que nos adversaires ne parviennent à saler nos plaies et l’addition.

Cet enchaînement capillaire de haut niveau nous amène à poser la question : est-on vraiment obligés d’attendre le troisième match de poule pour faire entrer les coiffeurs ?

 

Les images

Si vous êtes un recruteur cherchant des défenseurs, ne regardez pas cette vidéo.

Le classement

Après Colombie-Paraguay (2-1) :

Colombie : 6 pts (+2)

Etats-Unis : 4 pts (+3)

Paraguay : 1 pt (-1)

Costa Rica : 1 pt (-4)

Si vous aimer vous triturer le cerveau plutôt que le sexe comme tout le monde, sachez que le Costa Rica peut se qualifier si :

– il bat la Colombie par cinq buts d’écart et le Paraguay bat les Etats-Unis par deux buts d’écart ;

– il bat la Colombie par six buts d’écart et le Paraguay bat les Etats-Unis par un ou trois buts d’écart ;

– il bat la Colombie par sept buts d’écart et le Paraguay bat les Etats-Unis par quatre buts d’écart, enfin, vous voyez le tableau, nous allons plutôt arrêter les bêtises et finir dignement contre la Colombie en essayant de marquer notre premier but du tournoi, avant de rentrer pleurer. Et travailler. Beaucoup.

Les notes :

P. Pemberton (2/5) : Lâché par sa défense, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que mon Keylorgasme en aurait bloqué au moins une paire. Soupir…

O. Duarte (1/5) : Trois tirs des seize-mètres, trois défenses à un mètre de l’attaquant et le dos tourné. C’était terriblement gênant.

J. Acosta (1/5) : Si Costa Gavras a tourné « Etat de siège », Acosta Gravos a détourné l’état de mon siège.

F. Calvo (2/5) : Le plus digne de nos défenseurs, du moins jusqu’à cette 87e minute où il offre aux Ticos le bouquet finalanal.

R. Matarrita (2/5) : Valeureux, ne renonce jamais. Ce qui explique d’ailleurs sans doute sa sélection, davantage que ses qualités footballistiques.

C. Gamboa (1/5) : Une faute de gros naïf et un départ à la pause pour cause de blessure. Cela me rappelle cette péronnelle guatémaltèque qui avait cru me piquer ma place au laboratoire de boulologie. Le coup de la sextape sur toutes les adresses e-mail du labo, elle ne l’avait pas vu venir non plus, cette cruche, hihihi.

– remplacé par JL. Salvatierra (45e, 3/5) : Forcément, en entrant après la catastrophe, il n’a pas eu le plus mauvais rôle.

C. Borges (2/5): Borges comme seul milieu récupérateur a dû rappeler aux Etatsuniens le jour où ils avaient essayé d’endiguer l’ouragan Katrina avec un teckel de bas de porte.

C. Bolaños (3/5) : La vraie valeur ajoutée du 11 de départ, n’en déplaise à mon Tejedounet. Combatif, mobile, pas maladroit ni idiot, il a facilité la conservation et fluidifé le jeu, malgré une baisse de régime en seconde période.

J. Campbell (1/5) : Encore un match comme celui-ci, et il sera non seulement barré par Oxlade-Chamberlain à Arsenal, mais aussi par Venegas en sélection. Non, j’exagère, il n’y a aucun risque, mais c’était pour situer un peu le niveau de la honte. Il va falloir déflorer comme il faut l’anus des cocaïnomanes pour se faire pardonner.

– remplacé par R. Azofeifa (45 e, 3/5) : Un milieu de terrain qui fait un travail de milieu de terrain. Cela n’a pas l’air exceptionnel, mais il a fallu une mi-temps à Oscar Ramirez pour en prendre conscience.

B. Ruiz (3/5) : J’ai eu très peur au début de devoir encore mal le noter. Femme de peu de foi que je suis. Bryan est monté peu à peu en régime pour finir par exécuter quelques gestes de classe, rappelant qu’il fut qui apprit l’élégance à Andrea Pirlo ce doux été 2014.

M. Ureña (non noté) : Juste le temps de laisse une clavicule en souvenir de son passage aux Etats-Unis.

– remplacé par A. Saborio (1/5) : Il n’a beau avoir que 34 ans, j’avais l’impression que même Paulo Wanchope aurait été plus frais que lui.

Alvaro Saborio travaillant sa mobilité sur le terrain.

 

Voilà, encore un match que l’on n’espère pas trop subir face à la Colombie, et il sera temps d’oublier ce mauvais souvenir en se préparant pour la fin des qualifications à la Coupe du Monde.

J’ai quant à moi rapporté ce souvenir de notre passage aux Etats-Unis. Je compte l’offrir à un ami, pour sa collection.

 

Bises mes amours,

Kimberly GutiérrezYigüirro

 

 

3 thoughts on “Costa Rica-Etats-Unis (0-4) : la Ticos Académie en a gros sur la boule en pierre

  1. C’est pas un raffut, c’est juste un tampon. Par contre Acosta se croit au basket : il réclame un passage en force, non ?

    Belle académie, sinon, très émouvante.

  2. Magnifique le corner, de quoi laisser méditer nos plus grands spécialistes du côté de la canebière…

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