Fiorentina-Inter (4-1): la Chianti Académie livre ses saintes notes

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Fra Francesco salue Benedetto

Amaranto-Académie

 

Ciao mes très chers fidèles ! Come va ?! Fra Francesco vous bénit toutes et tous ! Ah, quelle magnifique soirée j’ai passé hier soir dans les travées d’Artemio-Franchi ! Cela faisait si longtemps que je n’avais pas pris mon pied comme ça ! Quel match ! Un pur orgasme ! Je me suis revu il y a vingt-cinq ans quand Roby Baggio régalait l’Italie chaque dimanche. Une ambiance incroyable, une équipe de l’Inter hébétée qui a eu le tournis à en vomir et une Fiorentina qui ferait croire en Dieu n’importe quel hérétique : un régal !

Avant de revenir sur ce feu d’artifice toscan, je dois vous expliquer pourquoi je n’ai pu écrire sur le match de la semaine dernière, perdu face à ces bastardi de la Juventus. Je n’ai pas vu la partie mais je suis certain qu’on a été volé. Ça me fait penser que je ne vous ai toujours pas chambrés miei cari Francesi après la victoire de la Nazionale lors du Tournoi des 6 Nations ! Et oui, nous avons progressé. Grâce à vous en plus. Avant, nous n’avions qu’une charnière Diego Dominguez-Alessandro Troncon et rien d’autre. Ensuite, il nous a manqués une charnière (Scanavacca et ton coup de pied d’asthmatique RIP. Au fait, il devient quoi Ramiro Pez ?). Désormais, nous avons la charnière, le pack, les arrières et Jacques Brunel en sélectionneur. Bon, on a pris une sauce en Ecosse mais c’est le métier qui rentre. Au moins, on ne se battra pas pour récupérer la cuillère de bois hein ! Après le magnifique essai de Sergio Parisse, je me suis dit que c’était bien la première fois que j’étais jaloux d’Alexandra Rosenfeld. D’ordinaire, j’étais plutôt jaloux de Sergio  parce que, franchement, sa moglie, c’est quelque chose. A ce propos, des chercheurs italiens et français, au terme d’une étude particulièrement poussée, ont formellement conclu que la bouche d’Alexandra était ce qui se rapprochait le plus proche de l’entonnoir. Fin de l’aparté rugbystique.

 

Samedi 9 février 2013, 14h18, diocèse de Santa Maria a Monte, Toscane.
J’étais tranquillement installé dans mon presbytère, je relisais mon bréviaire histoire de faire un office aux petits oignons. Soudain, le téléphone a sonné. La bonne, cette piccola cagna toujours prête à me rendre pazzo, n’était pas là, partie achetée de la lingerie coquine pour la Saint-Valentin. J’ai  décroché, loin de m’imaginer qui c’était. Je suis de la vieille école, je n’ai pas de portable avec le numéro qui s’écrit ou une autre de ces conneries tactiles qui coûtent la peau du fion.

-Allô mon fils ?
-Allô Mamma ?! Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler en pleine après-midi ! Je bosse le samedi moi ! Je ne suis pas à la retraite ! Franchement, tu déconnes à m’appeler maintenant, y a Juventus-Fiorentina à 18h, je ne veux pas rater le début et…
-Ce n’est pas ta mère Fra Francesco, c’est Benedetto !
-Ah ! Benny ! Comment tu vas depuis la dernière fois à Rome ! La forme ? T’as pu ravoir ta soutane blanche, tu l’avais sacrément salopée !
-J’ai pris une très grande décision, Francesco. J’ai beaucoup prié et j’en suis arrivé à la conclusion que j’étais fatigué, mentalement et physiquement… Francesco, tu es le premier à qui je le dis : je renonce !
-Ouais tu renonces aux putes, j’avais vu ça le 25 décembre tu sais ! T’as plus le jeu d’jambes, t’as plus le jeu d’jambes, c’est comme ça !
-Mais non cretino, je renonce à mon pontificat !
-…
-Je ne veux plus être pape, Francesco. Viens tout de suite à Rome pour m’aider à organiser les préparatifs de cette annonce.
-Maintenant ?
-Evidemment maintenant ! Je suis le pape bordel ! Je suis pas ton pote de curva ! Je t’appelle, tu rappliques !
-Tu fais caguer Benny, tu préviens pas à l’avance ! Bon ben, ça va, je me change et j’arrive ! Je te ramène un panforte ?
-S’il te plait Francesco, n’en parle à personne.
-Pour le panforte ?
-Mais non pour la renonciation idiota !
-Ouais ouais t’inquiète pas Benny. J’arrive dans 3 heures, ça roule bien l’après-midi.

Vingt minutes après cet appel, toujours abasourdi, j’étais sur l’autostrada direction Rome. Tous mes cours de théologie du temps du séminaire me sont revenus en tête : «le dernier pape à avoir renoncé est Grégoire XII en 1415». Vous vous rendez compte du truc que c’est ? A l’époque, l’Amérique était encore inconnue et les peuples y habitant pouvaient encore se balader le zgueg à l’air sans crainte de se faire fusiller par des hordes de blancs venus violer leurs femmes aux seins qui tombent et cramer leurs maisons en merde séchée.

En y réfléchissant bien, je me suis dit que, quand même, le Benedetto, c’était un sacré malin. Attends, le gars remplace Jean-Paul II, un type qui a touché plus de mains que Rocco Siffredi a défouraillé de meufs, un pape ultra-populaire qui a survécu à un attentat et qui se baladait avec style dans une voiturette de golf. Comment tu fais, quand tu es élu à 78 ans, pour passer à la postérité ? Tu prends une décision exceptionnelle, tout simplement. Et là, je dois avouer qu’il a fait fort Benedetto ! Le coup de la renonciation, c’est comme une attaque d’Ivan Basso ou de Cadel Evans : on t’en a vaguement parlé mais si tu ne la vois pas de tes propres yeux, tu ne peux pas le croire. Et ouste ! Balayé le Jean-Paul ! Pour l’Histoire, Benedetto restera le pape qui a eu la clairvoyance de dire «Basta». Bon, il l’a dit en latin, mais vous m’avez compris. Comparé au Polonais qui est resté jusqu’au bout du bout du bout, ça a une autre gueule quand même ! Il a raison Lineker : à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent ! Vous voyez, ça c’est la vraie école allemande (pas celle de Löw, ce loser au pull en col en V) : seul le résultat compte. Benedetto, il part de loin, il reste sur le trône moins d’une décennie et il trouve le geste de génie qui change la face de l’Histoire ! Je ne sais pas si c’est de la modestie, de l’orgueil ou un mélange des deux, mais c’est tout simplement parfait.

Du coup, tous les évêques vont rappliquer à San-Pietro pour le conclave. Normalement, seul l’un d’eux pourra devenir le nouveau représentant du catholicisme. Bon, vu que j’ai plein de photos compromettantes dans des coffres en Suisse (je vous en ai déjà parlé, il me semble), je pourrai postuler au titre suprême. Franchement, ça me tente bien : hosties et pinard à volonté, voyages en business class, fauteuil de fonction, lit King Size, écran plat 200cm avec Sky Sport gratos, duplex au Vatican avec vue sur Rome et sexy nonnes à Castel Gondolfo pendant le week-end et les vacances. Et je ne vous parle pas de la bagouze en or ! Un véritable aimant à gonzesses !

Revenons-en au match miei cari lettori. Cela faisait longtemps, très longtemps, que je n’avais pas assisté à un tel spectacle ! Hormis le joli but de FantAntonio Cassano, nous avons maîtrisé de bout de bout. C’est bien simple, la Viola a été parfaite. Jeu à une touche de balle, récupération haute, pressing tout terrain, buts magnifiques et stade en ébullition : Artemio-Franchi portait ce subtil parfum qui nous rappelait nos glorieuses soirées européennes. Ma robe de bure en était toute trempée ! Oui, j’avoue, debout dans la curva, j’ai joui abondamment, comme quand j’avais ramené ce mannequin tchèque au séminaire et qu’on s’était filmé pendant nos ébats.
Match

Notes

Viviano (5/5) : j’imagine ce qui a pu se passer dans sa tête, lui le tifoso de la Fio. La frappe imparable de Cassano n’altère pas son bilan de la soirée. Il a été impeccable le peu de fois où il a mis à contribution.

Gonzalo (5/5) : lors de l’unique temps fois intériste de la première période, il a réussi un amour de tacle glissé devant Palacio et sa queue de rat immonde. C’était beau mon salaud !

Tomovic (5/5) : quand il s’aventure au-delà de la ligne médiane, c’est que l’équipe ne tourne pas trop mal. Jamais mis en difficulté, à tel point que je ne sais pas plus qui était son vis-à-vis !

Savic (5/5) : une nouvelle fois, il a donné sa vie Savic ! Royal au bar, comme ses deux complices de la défense.

Pizarro (10/5) : ce joueur est tout simplement exceptionnel. Il ratisse, récupère, nettoie, relance, oriente, désaxe et plein d’autres choses encore.
Remplacé par Momo Sissoko (69’).

Pasqual (5/5) : Il Capitano a ajouté une passe décisive à sa collection sur le premier but de la partie. Distributeur de galettes, impérial défensivement, il s’est baladé sur son côté gauche.

Borja (10/5) : sans deux parades d’Handanovic, il aurait fait trembler les filets en première mi-temps. Un but aurait couronné un match stratosphérique. Vision panoramique enclenchée, l’Espagnol est un joueur délicieux balle au pied, sans oublier son travail défensif où son association avec Pizarro a écœuré l’Inter.

Aquilani (10/5) : mon Dieu, cette passe pour Jovetic ! Tout le reste devient superflu quand on a vu cette offrande venue du Ciel !

Cuadrado (5/5) : les reins des défenseurs intéristes sont demandés à l’accueil ! Il n’a pas été loin de mettre son but mais son tir a été contré alors qu’il prenait le chemin des ficelles (50’). Pour le reste, c’était du Juanito pur jus : des décalages, des accélérations, des passes en profondeur et des passements de jambes à bon escient.
Remplacé par Llama (83’).

Ljajic (10/5) : le voilà enfin le match référence d’Adem ! Un doublé pour inaugurer et clôturer la marque et surtout un sourire toutes dents dehors. Et ça, ça fait drôlement plaisir !

Jovetic (1 000 000 000/5) : avec un J comme «Je vais donner un orgasme à tout un stade, à tout un pays, à toute l’Europe, à toute la Terre, à toute la galaxie, à tout l’Univers». Je n’ai plus de mot pour qualifier le génie de Jo-Jo. Parce que oui, il y a le doublé, cette frappe lumineuse et cette conclusion de renard. Mais il y a tout le reste : la grinta, la maestria, la classe innée. Jo-Jo, épouse-moi, fais-moi des enfants, fais-moi crier en monténégrin !  Je t’appartiens ! Je suis ta chose !
Remplacé par El Hamdaoui (73’).

 

Sostituzioni

Sissoko : comme entrée en matière, y a pire que de rentrer à 4-0 pour ton équipe. Il a tout de suite apporté sa touche Ligue 1 : sur le but de Cassano, il est aux fraises.

El Hamdaoui : manque le but du 5-0 sur une passe lumineuse d’Aquilani. Un raté qui aurait pu passer inaperçu si l’Inter n’a pas planté sur la possession suivante.

Llama : il s’appelle «appelle».

 

L’instant Michela

Cet instant Michela est particulièrement dédié à Bart Van den Van Krrr et à Blaah qui a admirablement parlé de la Bible.

Presentazione Film Scusa ma ti chiamo amore

Cette semaine, il y a du rab’ de Michela parce que la passe d’Alberto, ça vaut bien plus qu’un but !

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La grande storia della Fio : Giancarlo de Sisti

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Milieu de terrain offensif petit format (1m69), Giancarlo de Sisti a joué neuf ans à la Fio (1965-1974), portant le maillot des Gigliati à 256 reprises (29 buts), ce qui fait de lui le 10e joueur le plus capé de l’histoire du club. Vainqueur d’un Scudetto en 1969 et d’une coupe d’Italie en 1966, «Picchio» était un joueur technique, précis, privilégiant le jeu court, de Sisti a commencé et terminé sa carrière à la Roma où il a remporté une coupe des villes de foires en 1961 et une coupe d’Italie en 1964. Grâce à son volume de jeu et à sa vision sur le terrain, «Trottola» a connu les joies de la Nazionale (29 sélections et 4 buts entre 1967 et 1972). Champion d’Europe en 1968 et vice-champion du monde en 1970, de Sisti a également connu le banc de la Viola comme entraîneur, de 1981 à 1984. Responsable des équipes de jeunes de la Nazionale de 1988 à 1990, «Picchio» a fait partie du staff italien lors du Mondiale 90, achevé en demi-finale face à l’Argentine de Maradona. Responsable du centre de formation de la Lazio sous l’ère Cragnotti (2001-2004), il est, depuis 2009, ambassadeur de la Fédération italienne et s’occupe des équipes de jeunes, preuve que l’Italie sait utiliser ses anciennes gloires pour développer son football.

 

Il Music Box di Fra Francesco : Nanni Svampa

Si vous êtes des habitués de la Chianti Académie, vous aurez remarqué que Nanni Svampa a fait quelques apparitions, notamment avec I Gufi a Colori. Héraut du chant milanais, il a repris de nombreuses chansons de Brassens. J’espère que vous les reconnaitrez !

La Ginetta
Mi sunt un malnatt
El Gorilla

Nanni Svampa a aussi chanté de nombreuses canzoni populaires :
La Dona biunda
La Rustisciada

 

Toscana, il mio paese : Basilique Santo Spirito

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Située dans le quartier Oltrarno, la rive gauche de l’Arno, la Basilique Santo Spirito est un édifice religieux parmi les plus importants de Florence. Initialement bâti sur les restes d’un couvent augustin du XIIIe siècle parti en fumée en 1471, la Basilique est de style Renaissance (surprenant n’est-ce pas ?!)  et bâtie selon les plans de l’architecte Filippo Brunelleschi. Originellement, au XVe siècle, la façade était ornée de peintures, recouvertes trois cents ans plus tard. Santo Spirito possède trois nefs et 36 chapelles latérales, certainement pour éviter les embouteillages à l’heure de la prière. A l’intérieur, vous pouvez admirer un vitrail du Pérugin, un nom qui devrait vous être familier si vous avez visité, comme je vous l’avez conseillé, l’exposition Raphaël au Louvre. Dans la sacristie trône un crucifix sculpté par Michelangelo en personne. Par ailleurs, le couvent comporte deux cloîtres datant du deuxième XVIe siècle. Evidemment, comme pour toute église italienne qui se respecte, la Basilique Santo Spirito recèle de centaines d’œuvres d’art que Fra Francesco vous fera découvrir quand vous viendrez le voir en Toscane !

 

Copinage

Floriana n’est pas Toscane. C’est grave mais ça arrive à des gens très bien. Floriana est bianconera et faut bien avouer que ça craint. Mais Floriana a un pouvoir incroyable : quand va voir la Juve, elle perd inévitablement ! Il fallait bien ça pour la Roma l’emporte à l’Olimpico ! Sinon, quand Floriana ne prend pas en photo son voisin dans le train pour me rendre jaloux, elle écrit divinement bien sur la mozzarella. Les deux ont du goût, alors va prendre ta leçon de gastronomie italienne !

Dans leur équipe, il y en a un qui rêve que Jovetic signe à la Juve et un autre qui dégaine les stats. Le football italien en version française, c’est uniquement sur Calcio Mio !

 

Toscanalement,

Fra Francesco

6 thoughts on “Fiorentina-Inter (4-1): la Chianti Académie livre ses saintes notes

  1. Académie à la hauteur du match. Un poil longuette parfois pour les fainéants, mais kiffant.

    Chaud pour un plan à trois avec Jojo.

  2. je venais juste pour Michela. Je reviendrai lire plus tard qnd j’aurai un peu plus de temps.

  3. Ta meilleure acad’, grâve au match mais aussi à la « véritable » histoire de B16. Grazie mille

  4. C’est bon, c’est documenté, et avec ce délicieux lien avec l’actualité mondiale. Je reviendrai.

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