France – Pays-Bas (4-0) : l’Académie Française fait sa Révolution

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Le changement dans la contnuité.

2023, nouvelle année de guerre civile. Ah, zut ! On commence par une bavure rature. Oh puis merde ! C’est l’Académie Française, on fait ce qu’on veut. Et soyez les bienvenus !

Trois mois après la finale de la Coupe du Monde perdue par les Bleus, voilà ces derniers de retour. La déception de ne pas avoir ramené la Coupe à la maison doit être encore bien présente, notamment en raison de l’heure passée à faire la grève face aux Argentins qui a laissé pas mal de regrets. Mais le scénario et ce goût d’inachevé semblent avoir renforcé l’envie des joueurs de tout déchirer dans les années à venir.

Comme après chaque grande compétition, un nouveau cycle Démare (dédicace aux amoureux du vélo, on sait qu’ils sont nombreux ici) dans des proportions plus ou moins importantes. Des anciens ont donc pris leur retraite internationale après une carrière complète : le capitaine Lloris va se contenter de désillusions en club, Mandanda va souffler en Bretagne et Varane va profiter de ses gosses et de son arthroscope. Benzema lui, attend Zizou et un emploi senior. Voir de tels noms s’en aller pourrait effrayer grand nombre de sélections mais quand on voit les joueurs présents pour servir de relève… Maignan et Samba dans les cages, Konaté, Upamecano, Saliba, Fofana et Koundé derrière, Kephren (il va trop vite) Thuram et Tchouaméni au milieu, Kolo Muani devant… En sus des cadres déjà présents et pas tous grisonnants, on se dit que l’avenir pourrait bien appartenir à ces Bleus là.

Dans les noms précités, certains étaient déjà présents en décembre dernier. Nous pouvons donc noter une certaine continuité dans l’évolution du groupe. Comme nous l’avons souligné, cap’taine Hugo va passer ses week-ends de repos à la pêche. Qui donc pour reprendre le brassard ? Du haut de ses 32 ans, 102 sélections au compteur dont 74 consécutives, joueur indispensable et même primordial, capable de se sublimer qu’il joue en 2, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ou 11, c’est donc tout naturellement qu’Antoine Griezmann ne devient pas le nouveau capitaine. Didier Deschamps (toujours en poste, on ne l’avait pas précisé) a choisi de promouvoir Kylian Mbappé. Il faut dire qu’il est arrivé à Clairefontaine habillé comme un ministre. Aucune discussion possible, donc. Mais à l’inverse des sinistres du Gouvernement, le nouveau porte-parole des Bleus rallie plus qui ne divise et ne manie pas la langue de bois comme il l’a démontré lors de sa première conférence de presse.

Il n’y a pas que du côté des joueurs que les choses évoluent. Si on ne regrette pas Noël, parti astiquer ses boules tout seul, on ne peut pas en dire autant de Didier Décampe. Votre serviteur, l’académicien préféré des ménagères de moins de 50 ans, bel homme au grand cœur, s’en est allé. Enfin, il a pris sa retraite, quoi. On se rapproche du moment où l’une et l’autre de ces étapes de la vie n’auront seulement quelques mois d’écart mais rassurez-vous, Didier va bien. Il a simplement passé le flambeau à deux jeunes avinés, Lilian Laglande et moi-même. Pas sûr que vous allez y gagner au change mais nous tâcherons de faire au mieux pour académiser la vitrine de la FFF. Pour preuve, Lilian a déjà saisi qu’il fallait écrire en slip.

« Faire la Révolution en slip, c’était une façon de parler, Lilian ».

La composition :

Pour la première de l’année, DD s’appuie en grande partie sur l’équipe qui s’est hissée jusqu’en finale. De la continuité qui fera gagner du temps avec des certitudes déjà installées.

Le match :

Premier match des Eliminatoires de l’euro 2024 qui se déroulera du 14 juin au 14 juillet en Allemagne. Les Bleus débutent par la réception du plus gros morceau, les Pays-Bas, avant de se rendre en Irlande. Autres équipes du groupe B, la Grèce et Gibraltar.

Victimes d’une intoxication alimentaire, les Bataves ont le nez dans leur bavette. Et le cul dans la cuvette. C’est avec une équipe remaniée, composée d’anciens et de joueurs inexpérimentés qu’ils se présentent face à la France. Et avec à leur tête, Ronald Koeman, un nom bien connu et qui n’a bizarrement jamais été repris par quelconque académicien. On ne veut pas spoiler mais on peut déjà affirmer qu’ils sont repartis la Koe entre les jambes.

Dès la deuxième minute, Griezmann récupère le ballon dans les trente mètres adverses et Kolo Muani en profite pour s’avancer avant de décaler Mbappé sur la gauche. En deux touches, il sert Griezmann qui enroule du gauche et sans contrôle (1-0; 2e) !

Les Bleus démarrent fort et Grizou s’empresse d’aller remercier le capitaine. Deux minutes pour éteindre une polémique sur TF1, ils risquent de ne pas se positionner lors du prochain appel d’offres.

La France ne souhaite pas se relâcher. Konaté se sert de l’appel de Koundé pour lancer Kolo Muani sur la droite. Le brave est très mobile et ne peut qu’être stoppé irrégulièrement. Coup-franc excentré que Griezmann tire rentrant. Personne ne touche le ballon sauf Cillessen. Enfin c’est le ballon qui touche Cillessen, plutôt. Avant de rebondir sur le genou d’Upamecano, filer sous le gardien et mourir dans le but. L’Equipe de France se détache déjà (2-0; 8e) !

La Hollande tente de réagir (heureusement qu’il y a l’article défini devant le nom, sinon vous ne nous auriez jamais cru). D’une belle combinaison sur la droite, les adversaires parviennent à se mettre en position de frappe mais le tir en cloche de Wijnaldum ne fait aucun dégât. Comme quoi, c’est possible. Dans la foulée, Berghuis réalise un appel dans le dos des centraux. Théo Hernandez revient fort dans la surface. On l’imagine déjà pousser bêtement l’ailier dans le dos et concéder un penalty comme contre l’Angleterre mais le défenseur ne commet aucune faute et éteint l’incendie. Bien conscients que le benjamin des Hernandez n’est pas le défenseur le plus intraitable des Tricolores, les Hollandais persistent de son côté. Timber parvient à trouver Wijnaldum dans l’interligne malgré le pressing, l’ancien du PSG dévie pour Depay qui joue le une-deux d’une talonnade. Wijnaldum tente sa chance mais là encore, le tir manque de puissance. Même Landreau l’aurait arrêté.

Les Pays-Bas ont timidement laissé passer leur chance en ne concrétisant pas leurs petites occasions alors que la France ne fait montre d’aucune pitié. Théo récupère le ballon, joue le une-deux avec Mbappé qui a décroché avant de donner à Tchouaméni et d’exploser vers l’avant. Chose pas si évidente, le Madrilène répond à l’appel de malade et claque une passe milimétrée entre les centraux adverses. Mbappé a le champ libre pour se présenter à Cillessen et prend son temps pour l’ajuster et alourdir le score. Les Hollandais ont la tête dans la mégabassine (3-0; 21e) !

Gertrude et Caravandijk, laissées sur place.

Dénué de toute forme d’empathie, Hernandez saute sur un quad et fonce sur cinquante mètres. Pas non plus muni de matière grise, il envoie un missile qui vient atterrir à quelques centimètres seulement de la cible. C’est alors que les évènements se déchaînent avec notamment un coup de pied au cul de Rabiot, une envolée de Mbappé et un coup de casque d’Upamecano. Enfin, Kolo Muani s’essaie au corps à corps mais Timber s’est affranchi des consignes et montre sa solidité au poste.

Après quarante-cinq minutes d’une rare intensité, les dégâts sont faits. Les protagonistes peuvent souffler avant de reprendre le combat. Il aura fallu qu’un ballon crève et que Maignan éteigne un feu Depay pour calmer les esprits. D’un commun accord, les adversaires d’un soir ont décidé de reprendre une activité normale : s’intéresser à un match international, plus qualificatif dans la dénomination que la présentation. Et qui dit retour à la normale dit « entrées des vieux de la vieille comme Blind et Klaassen ». Les salauds, ils chambrent ! Bon ben, nous aussi, on fait entrer Diaby.

A l’heure de jeu, la tension semble vraiment être retombée. DD procède à plusieurs changements et il faut attendre d’être à un quart d’heure de la fin pour voir de nouveau les Bleus dangereux. Mbappé profite d’une mauvaise passe en retrait pour s’avancer et envoyer une lourde repoussée par Cillessen. Cette action a été suivie d’un but refusé de Diaby pour hors-jeu (aucun lien, site unique). L’allant retrouvé faisant suite à une gestion de la seconde période, nous nous mettons à espérer un dernier but français. Et c’est évidemment Mbappé qui va s’en charger et de quelle manière ! La fusée intercepte une nouvelle mauvaise passe en retrait et fonce vers la surface adverse. Devant lui, Diaby et Giroud offrent des solutions par des appels croisés. Mais l’heure et demie passée à penser collectif lui octroie bien le droit de s’essayer à l’action de Klaas personnelle. Un premier passement de jambes puis un autre avant d’envoyer un tir croisé, aussi précis que puissant. Un but superbe qui vient magnifier la prestation majuscule des Bleus et de leur capitaine (4-0; 88e) !

Mais au fait, quelqu’un a des nouvelles de Maignan ? L’arbitre, 41 ans déjà, prépare une reconversion en Santé Publique et s’inquiète de l’inactivité physique du gardien français. Il désigne donc le point de penalty pour une main d’Upamecano qui a laissé trainer ses pinces sur une tête de Weghorst. Depay s’empare du ballon et se présente face au champion d’Italie, réputé pour être un expert de l’exercice. Memphis s’élance, tire mais le ballon trouve sur sa route un Maignan parti du bon côté ! Les comparaisons avec Hugo No Peno Lloris peuvent débuter. Mais cela serait vite oublier le nombre de résultats sauvés par l’ancien gardien. Quoi qu’il Lensois, Samba pourra féliciter son numéro un, lui le nouveau Charbonnier du groupe. Et nous, tous en choeur, pouvons reprendre : bravo Mike et félicitations à tous. Pour les trois points et pour ces courts instants où la fierté d’être Français ne nécessite pas de se faire pilonner pendant des heurts.

Les notes des Bleus :

Maignan (4/5): Un style peu académique pour sa première en tant que numéro un mais ce n’est certainement pas moi, là maintenant , qui vais lui en tenir rigueur. Et un penalty arrêté en fin de match pour un premier mike-sheet.

Koundé (3+/5): Pour les lecteurs de l’Epique, il aua fait un match moyen. De notre point de vue, il a réalisé une grosse performance défensive et s’il n’a pas porté lui-même le ballon, ses appels ont libéré l’interligne permettant ainsi à Konaté de lancer les offensifs. Jules n’est pas là seulement pour la déco. Ce n’est pas un Koundélitch.

Konaté et Upamecano (4/5): La paire, y’en a bien deux. Et comme on les aime : intenses, durs sur l’homme, des passes cassantes et surtout sans aucune phase d’observation.

T. Hernandez (3+/5): La « mobylette » comme l’appelle Lizarazu, qui s’y connaît en deux-roues (il roulait en 103Zizou). Parfois dangereux sur la route, Théo n’a regardé qu’une fois dans le rétroviseur mais cela lui a permis d’éviter l’accident.

La 103Zlatan des Rossoneri, valeur sûre pour débouler sur les boulevards

Tchouaméni (3/5): Pas très fatigué en ce moment donc il n’a pas énormément cassé d’initiatives venant des opposants. Il a fait le strict nécessaire pour maintenir l’ordre, en s’octroyant seulement un petit taquet au passage. Remplacé par Camavinga, néo centriste-ex-gauchocentriste. L’important, c’est qu’il sache où il en est. Apparemment, c’est le cas.

Rabiot (3/5): Le duc s’est fait discret mais vu le contexte, on peut comprendre.

Remplacé par K. Thuram, tout juste appelé et déjà entré. La bleusaille a foncé dans le tas sans se poser de question. Ca c’est de la recrue !

Griezmann (5/5): La République, c’est lui.

Fofana a apporté une touche princière.

Coman (2+/5): Le voltigeur s’est écrasé.

Remplacé par le souriant Diaby, le mood à petit prix.

Mbappé (5/5): Un doublé, une passe décisive et un sens du collectif à base de « c’est bien, c’est bien ». Pour son premier capitanat, j’avais bien fait de me mettre sur mon 31 (cm). Oui, c’est bon, c’est bon.

Kolo Muani (4/5): Un gros match du bonhomme. Percutant avec un bon sens du jeu, il a confirmé ce qu’il avait laissé entrevoir en décembre dernier : rien de tel qu’une bonne saucisse de Francfort pour mener les actions.

L’inusable Olivier Sex appeal Giroud l’a supplée, l’occasion pour nous de ressortir notre sexe à pile. Toujours jouissif de voir le bel homme porter le maillot tricolore.

La suite :

La France entre parfaitement dans la course à la qualification avec cette victoire contre le rival hollandais au terme d’un match abouti. L’équipe semble avoir un temps d’avance (voire deux ou trois) sur ses adversaires et a prouvé qu’elle avait les dents longues. A l’image de leur nouveau capitaine, les Bleus ne sont en mission pour atteindre le prochain objectif : l’Euro 2024. Il reste du temps mais la compétition arrivera vite. Pas autant que Lilian Laglande, votre nouvel académicien, fraîchement arrivé sur Horsjeu et qui se fera un plaisir de vous résumer le match Irlande-France (en plus d’avoir déjà aiguillé l’intro).

En attendant, nous vous invitons à suivre l’Académie Française sur Twitter ainsi que ses nouveaux serviteurs, @VincentMestrot et @NauseeSavajicl. N’oublions pas de remercier @DidierDécampe pour les travaux et le flambeau.

A bientôt.

Nausée Savajicl

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