OM-Montpellier (1-1) : La Canebière Académie s’essouffle

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Troisième âge energy.

Aïoli les sapiens,

L’OM comme grand club, c’est comme la France comme Pays des Droits de l’homme : un souvenir qui, si l’on en reste un peu fier, impose l’exigence (voire l’incendie collatéral d’un ou deux conifères si la situation l’exige). Mais évidemment, il est des soirs où la récurrence des claques dans la gueule nourrit une certaine lassitude. Expédions.


Les Longorious Basterds 

Blanco
Rongier – Gigot – Kolasinac
Clauss (Kaboré, 76e) – Guendouzi (Mbemba, 58e) – Veretout– Nuno Tavares
Sanchez– Malinovskyi (Payet, 76e)
Vitinha (Ünder, 58e)


Balerdi est suspendu, tandis qu’Ounahi rapporte comme souvenir du Maroc une fracture du gros orteil. Lui comme Harit ne seront revus que la saison prochaine. Les changements du 11 titulaire sont bien plus profonds néanmoins, et voient enfin Sanchez aligné aux côtés de Vitinha. En ce lendemain de trève internationale, Mbemba et Ünder sont ménagés, de même que Lopez, malade toute la semaine.


Le match

Dans le domaine de la production électrique, on a ce qu’on appelle « le mix énergétique » : en gros, le nucléaire assure le coup lorsque l’éolien est en berne, et on peut compter sur les renouvelables le jour où l’atome pète (Gravelines avant Tricastin, à titre personnel, si c’est possible de choisir). Le « mix footballistique », pour l’OM de Tudor, ce serait par exemple voir le football prendre le relais une fois que le « taper, taper, taper » a épuisé ses réserves. Autant dire que dès ce printemps, on est à deux doigts du black-out.

Après presque un quart d’heure de possession stérile de notre part, Montpellier sort les antennes de la coquille pour la première fois, avec un contre initié par un sombrero de Khazri sur Guendouzi dans sa propre surface. Oui, c’est bien Wahbi Khazri, 51 ans aux prunes, né au football pro à l’époque naïve où l’on croyait encore qu’on ne verrait pas pire enculé que Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Papi Wahbi, donc, qui remonte à lui tout seul 70 mètres sans que Guendouzi, Malinovskyi ou Rongier soient foutus de lui reprendre le ballon. Livré à lui-même, Gigot tente l’interception de la mort, mais son tacle passe à travers le ballon et laisse Wahi servir Nordin sur un plateau. Le Montpelliérain bat Blanco une main dans le slip, voit son but initialement refusé pour hors-jeu avant que la vidéo n’apporte une correction imparable (0-1, 13e).


Empruntés, empotés, emporquégés, les Olympiens sont trop lents, trop peu combatifs et trop imprécis pour fracturer le blocquéquipe héraultais. A la réception d’un centre Vitinha ne parvient qu’à assommer Kouyaté, remplacé sur commotion par un autre vétéran, Mamadou Sakho. L’OM est fracturé en deux, voire parfois en trois lorsqu’attaquants, milieux et défenseurs sagement alignés laissent tout le loiris aux adversaire de remonter la balle entre nos lignes.

Parvenus quasiment au terme de cette mi-temps d’amicale bouillie, un centre de Nuno Tavares est repris tant bien que mal par Sanchez, qui se voit contré de la main par Sakho. Même si la main est totalement décollée du corps, le geste est totalement involontaire. Néanmoins, dans la mesure où la vidéo a conduit les arbitres à sanctionner systématiquement ce geste malheureux, l’injustice serait de nous voir les seuls exclus du banquet, quand bien même la règle paraît stupide. Du reste, l’arbitre s’excuse auprès de Sakho en lui adressant le carton jaune imbécile que la consigne arbitrale l’oblige à sortir. Guendouzi arrache le ballon des mains de Sanchez et Veretout pour se charger du pénalty-cadeau, qu’il convertit très adroitement d’un tir au ras du poteau (1-1, 44e).

Le temps additionnel interminable résultant de la commotion de Kouyaté donne l’occasion au MHSC d’affoler le slipomètre, grâce à un pressing soudain imposé à nos résidents d’EHPAD. Trouvé à l’entrée de la surface, Wahi manque de peu le cadre.


L’OM monte légèrement en intensité au retour des vestiaires. Échappant enfin à son défenseur, Clauss adresse en guise de centre un gros parpaing que Vitinha échoue à reprendre. Le Portugais n’a guère d’autre munition à se mettre sous la dent, puisqu’il sort à l’heure de jeu au profit d’Ünder. Guendouzi, lui, part marronner sur le banc tandis que Mbemba entre en jeu, Rongier remontant au milieu.

Balerdi absent, c’est Kolasinac qui se charge de la couille monumentale du soir, perdant un ballon crucial aux abords de la surface. Mais évidemment, à la différence du Pierre Richard argentin, la gaffe de Sead est pardonnée par la maladresse de l’attaquant, Khazri manquant le but grand ouvert à la réception du centre en retrait.

S’ensuivent de longues minutes de duels mouligasses et de centres approximatifs, avant que Payet n’entre en jeu et que Montpellier ne se résigne à un jeu exclusivement défensif. En bons tripoteurs de ballons, Sanchez et Payet tentent timidement de percer la muraille, sans grand résultat. C’est même Nuno Tavares qui, dans l’un de ses seuls éclairs de lucidité du soir, talonne astucieusement pour Kolasinac en pleine surface : ici encore, le centre dans les six-mètres n’est pas repris par l’un des nôtres.

A vomir à domicile, brillant à l’extérieur de ses frontières, cet OM est la réplique exacte de l’Emmanuel Macron de 2017 : si l’on suit la même logique, les derniers vernis ne devraient pas tarder à tomber, et notre équipe à finir unanimement reconnue comme un sac à merde de la Batarelle jusqu’au Ngorongoro.


Les joueurs

Blanco (3/5) : Impuissant sur le but, mais rassurant sur le peu qu’il lui restait à faire.

Rongier (2+/5) : Quand on commence à voir le Rongieur se balader d’un poste à l’autre pour boucher les trous, c’est comme quand on constate une voirie communale farcie de pets de goudron pour boucher les nids-de-poule : on est en droit de soupçonner le cantonnier d’être un peu feignasse.

Gigot (2+/5) : On ne lui tiendra pas une rigueur excessive de son interception « porte de saloon », vu la manière dont les camarades de Samuel l’ont laissé se démerder totalement seul à plusieurs reprises.

Kolasinac (2-/5) : Qu’il soit sexy comme une Volvo break de 1975, ce n’est pas un souci à l’origine, en tout cas pas tant qu’on ne voyait pas de fuites d’huile.

Clauss (1/5) : Une infraction très grave au code d’honneur du latéral, dont l’article 1 impose à défaut d’être bon au football de faire au moins des trucs rigolos.

Kaboré (76e) : Avec le kiné cet après-midi on parlait des progrès de la radiothérapie : maintenant, on arrive à niquer des cellules hyper-précisément, alors qu’il y a quelques années encore on cramait tout dans un rayon de 30 centimètres. Bah autant dire que nos centreurs, actuellement, ils sont plus proches du laser de Mars Attacks que du gamma-knife.

Guendouzi (2-/5) : Un pénalty assuré pour hurler à la face du monde toute sa détermination à lutter contre l’injustice et incarner le combat d’une vie pour retrouver son poste préférentiel au milieu de terrain. OK Rosa Parks, on a compris, mais la prochaine fois évite de te faire mettre minable sur 50 mètres par un vétéran, le message sera plus crédible.

Mbemba (58e, 3-/5) : Déborde aussi bien que nos latéraux, par contre pour ce qui est de la qualité des centres… ah bah non, c’est la même, au temps pour moi.

Veretout (2/5) : Non, je ne critique pas la non-violence, attention, sinon je vais encore me faire gronder par ce branle-pétain de Renaud Muselier. Mais Jordan, allons, se prendre pour Mathilde Danse pour le Climat, c’est bon en tête de cortège dans le 11e arrondissement de Paris, pas quand il faut organiser un service d’ordre au contact de la BRAV-M ou d’une équipe de Michel Der Zakarian.

Nuno Tavares (2+/5) : Impression finalement positive, si on la place sous l’angle du « la majeure partie de ce que je tente est absolument con, d’où l’intérêt de tenter beaucoup pour avoir une chance d’en tirer quelque chose d’intéressant ».

Malinovskyi (1/5) : Au Poney Prolétaire Pertuisien on en a un comme ça, il s’appelle Hubly. Il saute très bien mais il est tellement lent à la comprenette qu’on ne l’emmènera jamais au concours, vu qu’il prendrait 12 pénalités pour dépassement de temps avant d’avoir tenté sa première barre.

Payet (76e) : Motivation, combativité, créativité, exemplarité, rien à redire sur son entrée si ce n’est qu’il aurait fallu de surcroît un coup de magie à l’ancienne de la part de Dimitri pour nous sauver la situation. Et a magie, ça se commande pas.

Sanchez (2+/5) : Rentre d’un voyage d’affaires à l’autre bout du monde, doit se coltiner ses collègues à la con sur un dossier de merde avant d’avoir digéré ses 9 heures de décalage horaire, débloque la situation on ne sait comment avant de partir en week-end. L’employé modèle.

Vitinha (2/5) : Il a l’air pataud. J’aime pas quand les gens ont l’air pataud, surtout quand on les a recrutés pour 32 millions d’euros. J’aimerais qu’il montre vite qu’il n’est pas pataud. Il faut dire qu’avec des centres pareils même Didier Drogba aurait l’air pataud.

Ünder (58e, 1/5) : « Un entraîneur surmené, se languissait à son banc, il le fit alors entrer, Cengiz, Cengiz, Cengiz, Cengiz, en guise d’attaquant. » (NDLR : les tentatives de conquérir un lectorat né après l’an 2000 étant définitivement vaines, la division marketing de la Canebière Académie a prié l’auteur de réorienter ses blagues à l’attention du public 80+, à la fois plus réceptif et plus solvable).


L’invité zoologique : Valère Ghermine

L’hermine est un prédateur fourbe dont l’activité consiste à rapiner en douce tout ce qu’elle peut avant d’aller se planquer dès que le soleil pointe ses premiers rayons. Il s’agit donc de l’invitée la plus appropriée pour évoquer ces grappilleurs de points.

  • Les autres : Du blocquéqipe avec supplément contre-attaque en première mi-temps, du blocquéquipe avec supplément « rien mais au moins moi j’ai le DEPF » en seconde.
  • Le classement : nous disposons de trois maigres points d’avance sur Lens et six sur Monaco, en attendant les matchs de nos rivaux ce week-end.
  • Coming next : Avant le déplacement à Lens début mai, ce sont quatre adversaires allant de « moyens » à « moyen-moins » (voire totalement à chier) qui nous font face, donc sans absolument aucune garantie sinon celle de claquer du slip aux moments supposés les plus faciles : dans l’ordre Lorient, Troyes, Lyon et Auxerre.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.
  • La mobilisation : l’opération « Lapin Solidaire » lancée au lendemain du match à Reims a permis de récolter par nos ventes d’autocollants à l’effigie de Monsieur Lapin environ 500 euros au profit des caisses de grève. Que les participant·es en soient ici remerciés. Les retardataires peuvent quant à eux encore commander, une nouvelle livraison d’autocollants étant attendue dans le courant de la semaine.


Bises massilianales,

Blaah

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