Bons baisers de Paris.

Cher•e Horsjeu point net,

Tout se passe bien au camp de vacances des jeunes pionniers de la section séquanaise de l’Internationale footballistique. Nous venons de rentrer de notre séjour en Chine (c’est bien en Chine, Singapour, non ?), terre de grands hommes jaunes et de petits livres rouges. Nous y avons partagé la joie de la révolution culturelle footballétarienne avec nos camarades asiatiques, en échangeant quelques balles avec des équipes du monde entier. Les enfants se sont bien plus dans notre campement, attachant et bucolique bien que spartiate, et les encadrants ont pris grand plaisir à guider toute cette joyeuse troupe de bambins prête à s’ébrouer sur les pelouses synthétiques les plus crasseuses. Qu’ils se salissent vite, ces chenapans ! Et quelles frayeurs quand il fallait les promener dans ces rues pleines de voitures et de pollution ! J’ai bien cru à un moment que nous avions perdu le petit Némarre en route, mais il s’était juste roulé sous un banc après une petite chamaillerie avec son copain Marco, qui est tout de suite venu me voir pour m’expliquer en gesticulant de partout qu’il n’y était pour rien. Je lui ai quand même donné un mauvais point. Il ne faut rien laisser passer avec ces terreurs, et ne pas hésiter à punir les plus grands pour servir d’exemple aux petits.

 

Et voici notre belle photo de classe !

 

Le nouveau gentil organisateur, Thomas, a parfaitement su créer un groupe homogène, malgré les grandes différences d’âge des enfants (je soupçonne d’ailleurs le petit Gianluigi d’avoir menti sur sa date de naissance pour s’inscrire au voyage) : Colin, Kevin, Stanley, Timothy, Moussa et Antoine se sont parfaitement intégrés à la colonie, et ont tout de suite cherché à faire leurs preuves pour être acceptés, menés par le petit Christopher qui n’a pas démérité, se dévouant toujours pour aller chercher le bois pour allumer le feu.

 

Nos petits chérubins ont fait une après-midi artistique : ici, de gauche à droite, des dessins de Giovani, Némarre et Adrien.

 

Du côté des plus grands, évidemment, il reste encore quelques mauvaises graines dans le lot (j’ai déjà évoqué les cas des petits Némarre et Marco), et je fus surpris de ne pas voir mon Kylian au départ du voyage. J’ai reçu un mot d’excuse de sa mère me disant qu’il était parti en vacances sur le bateau des parents d’une copine. Je m’inquiète pour mon chouchou. J’ai peur de le voir grandir trop vite. Ses félicitations au brevet des collèges, cet été, lui sont peut-être montées à la tête. On connaît la musique : la petite tête d’ampoule commence à prendre confiance, il se prend pour un homme, il boit de la bière, il déflore une cousine germaine à un repas de famille et c’est la dégringolade : filles, alcool, drogue, festivals de trap, memes anarchistes, et la tête de classe atterrit en L1 de psycho alors qu’il était promis aux classes prépas des grandes écoles. Bref, j’ai intérêt à le garder à l’oeil.

 

Leonid est passé nous rendre une petit visite improvisée pendant notre séjour en Chine.

 

Quelques autres enfants ne se sont pas pointés non plus à l’appel, il y a un mois : le beau Ravière est parti à Rome (mais il est repassé nous faire un coucou le week-end dernier, on le remercie), Yuri est retourné en Basquie après son stage de langue intensif chez nous, le gras Hatem est parti préparer sa thèse de philo en Sorbonne, et le vieux Thiago a ENFIN compris qu’il n’avait plus l’âge de jouer à la balle avec des enfants. Quant à ce cher camarade Eddy, pas de nouvelles de lui pour l’instant, mais il ne devrait pas tarder à venir nous rejoindre rapidement. Qu’il fasse vite, on a personne pour jouer devant pendant nos parties sur le terrain du campement, on est obligés d’y foutre Némarre.

 

Atelier musical pour les plus petits !

 

Vivement qu’il nous quitte enfin, d’ailleurs, ce petit con, je peux plus blairer sa dégaine de jean-foutre. Et puis, il a une mauvaise influence sur tout le groupe : hier encore, je l’ai trouvé dans la forêt en train de sniffer de la colle avec Adrien et Giovani. Ce sont pourtant de bons éléments, il ne faudrait pas qu’ils commencent à partir en vrille à cause de cette petite frappe. Un peu plus et je les retrouverai clope au bec en plein réfectoire ! Heureusement que je peux compter sur mes gars sûrs pour encadrer tout ce petit monde : Angel, Thiago, Marquis se sont montrés très impliqués durant les ateliers bricolage et les sorties de groupe, et ont tenu à donner l’exemple aux plus jeunes. Le petit Julian, notre correspondant allemand, s’est réfugié quant à lui sous les jupes du nouveau moniteur, j’espère que ça l’aidera à se libérer et à vivre sa puberté avec plus de sérénité : on comprend mieux pourquoi on a des poils qui poussent quand on nous l’explique dans la bonne langue, c’est logique.

 

Thomas a proposé un défilé au pas de l’oie pour les plus grands, j’ai opté pour une ambiance plus décontractée.

 

Bref, mis à part quelques fortes têtes, le groupe vit bien, et petits et grands prennent plaisir à jouer ensemble, et à coller des branlées à leurs petits camarades de jeu, une main dans le slip. Voilà une bien saine occupation. Bon, ce fut un peu laborieux au début lorsqu’il a fallu jouer contre les petits princes de Monagro (qu’est-ce qu’il faisait chaud ce jour-là), mais on a fini par s’en sortir sans trop de problème, après quelques frayeurs en début de mâche. Dimanche dernier, contre les petits Normands du Stade Malgerbe, ce fut bien plus facile, et on semble fin prêt pour le début de la saison.

 

Le spectacle de fin de séjour que les enfants ont entièrement organisé eux-mêmes. Ils grandissent si vite, ces chers petits !

 

Voilà, Horsjeu point net, j’espère que ça va aussi bien de ton côté, je ne te lis pas trop en ce moment parce que j’ai pas envie, et puis je suis tout juste en train de me remettre de cette maudite Coupe du Monde (on m’avait vendu trois matches, j’en ai fait deux de plus, et j’ai toujours pas vu la couleur des billets pour les heures supplémentaires que je me suis coltiné !), mais je serai très content de te retrouver à la rentrée avec tous les copains académiciens.

Vivement que le vrai football commence !

Bisous,

Georges Trottais

 

P. S. : j’ai oublié de parler de Lassana, mais je crois que tout le monde s’en branle.

2 thoughts on “La carte postale de la Porte de Saint-Cloud Académie

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