Et voilà, Juju s’en est allé. Avec l’élégance qui le caractérise – il s’assoit sur une prolongation de contrat et 18 mois d’indemnités – ce qui renforce notre sensation de gâchis. Après la période instable qui a suivi le départ de Montanier, on pensait avoir enfin trouvé l’entraineur qu’il nous fallait. Enfant de la ville et du club, Stéphan incarnait le rêve d’un manager à la Ferguson ou à la Wenger, qui allait marquer à jamais l’histoire du Stade Rennais et s’y inscrire durablement. L’un est arrivé, pas l’autre. Une coupe de France gagnée face au PSG après des décennies de disette, une première participation à la Ligue des champions dans l’histoire du club, peut-être Stéphan a-t-il atteint des performances trop grandes trop vite. Plus dur a été le réveil, avec une campagne européenne très décevante et une saison sans idées et sans résultats.

On ne saura jamais vraiment ce qui a motivé sa démission, et l’on est tenté de lui en vouloir d’avoir jeté l’éponge aussi vite alors que les supporters et les dirigeants lui auraient accordé une saison ratée sans qualification européenne. On lui en veut surtout de nous avoir réveillés : le Stade rennais a de fortes probabilités de redevenir un club moyen, dirigé par un entraineur parachuté/médiocre/mercenaire, peut-être même les trois à la fois. L’arrivée de Bruno Génésio ne m’enchante pas, parce qu’elle symbolise cette rentrée dans le rang. Qu’au mieux, il sera accueilli avec méfiance. Et qu’elle nous condamne, pour le bien du club, à souhaiter sa réussite.

Comme dans tout processus de deuil, il nous reste maintenant à accepter et à remercier Julien Stéphan de nous avoir permis de vivre les heures les plus glorieuses du Stade Rennais et nos plus belles émotions de supporters.

Le Roazhon Park et le RCK n’auront même pas pu lui dire au revoir comme il l’aurait mérité. Monde de merde.

Ah oui, il y a aussi eu un match contre l’OL. Comme on pouvait s’y attendre, cette équipe démobilisée, coachée par un intérimaire aussi désireux d’être là que moi à une réunion LREM, a entretenu l’illusion d’un déclic pendant une mi-temps avant de rompre face à des Lyonnais qui n’ont même pas eu à être bons, simplement à se mettre à jouer une vingtaine de minutes.

La démission de Stéphan, c’est avant tout la faute des joueurs et ils devront en répondre. Tout comme Florian Maurice, qui, après un mercato que l’on peut désormais qualifier de raté, continue d’infiltrer son réseau lyonnais au sein du club. Il a sacrément intérêt à ne pas se planter, on l’attend au tournant.

Les joueurs :

Gomis : 3/5. Bon match de sa part avec quelques belles parades, dont une devant Depay juste avant la pause.

Truffert : 1/5. Plus ça va, plus on se rend à l’évidence : la route est encore trèèèèès longue.

Aguerd : 0/5. Ce n’est pas possible d’avoir cette attitude sur le but adverse. La comparaison avec Depay est catastrophique pour lui : tandis qu’il s’étale dans l’herbe en chouinant pour une faute imaginaire, le Lyonnais s’arrache pour donner une passe décisive. Là aussi, on déchante sérieusement.

Nyamsi : 1+/5. Je l’aime bien mais je doute de sa capacité à franchir un palier.

Traoré : 1/5. +1 pour sa gueulante de la 75e qui lui a valu un jaune. C’est peu, mais dans la situation actuelle, chaque signe de révolte est bon à prendre.

Grenier : 0/5. Agent double (zéro). Remplacé par Bourigeaud (69e, non noté), qui fait de moins en moins semblant d’être concerné.

Nzonzi : 2/5. On pourrait se dire que s’est positif de le voir monter à l’abordage de la surface adverse comme ça, que l’équipe déborde d’envie. Alors qu’elle déborde juste de nullité offensive.

Martin : 1/5. Pas catastrophique en première période. Remplacé par Camavinga (60e, non noté). Il est temps que la saison se termine, à ce rythme-là on le vendra 100 balles et un Mars.

Terrier : 0/5. Alors qu’il a 24 ans et est censé prendre le rôle de leader de notre attaque, on se retrouve à lui chercher des circonstances atténuantes comme à un stagiaire pro. Remplacé par Hunou (83e, non noté), toujours à la recherche de son mojo.

Guirassy : 1/5. A force de redescendre aussi bas pour chercher le ballon, il va finir défenseur central. Remplacé par Tait (69e, non noté). J’avais oublié sa présence dans l’effectif et je ne m’en portais pas plus mal.

Doku : 2+/5. Le seul à montrer de l’envie et à faire des différences. Toujours aussi peu de vista dans le dernier geste. Remplacé par Del Castillo (83e, non noté). Soupir.

C’est évidemment contre l’OM de Sampaoli que Génésio étrennera son nouveau costard à l’hermine. Histoire qu’au marasme actuel s’ajoute la trouille d’être ridicules devant la France du foot, avide de tailler celui des deux qui chutera d’entrée.

ALLEZ RENNES

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Marco Grossi

1 thought on “Lyon-Rennes (1-0) : la Breizhou Académie fait son deuil

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