Nice-OM (0-1), La Canebière académie, ou « le bonheur est dans le laid »

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Fini les excentricités.

L’Élibautpère décolle avec succès.

Aïoli les sapiens,

L’air de rien, la trêve qui vient de s’achever ne doit pas nous faire perdre de vue cette deuxième clineshiteu de suite réussie par l’OM. La victoire précédente contre les Bas-Normands, lie de la Ligue 1 en particulier et de l’humanité en général, n’était qu’amusante formalité. Celle d’hier soir, en revanche, avec cette équipe incomplète, dominée, défendant son but inscrit contre le cours du jeu par la grâce d’un blocquéquipe enfin discipliné et d’un gardien décisif, avait des accents baupiens. Une victoire-smecta, en quelque sorte, immonde au goût mais ô combien nécessaire compte tenu de notre incontinence chronique de ces dernières semaines.

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rami – Kamara – Amavi

Lopez – Strootman – Sanson (Caleta-Car, 78e)

Payet (Hubocan, 79e) – Germain (Mitroglou, 90e) – Radonjic

Leurs trois avertissements reçus récemment conduisent Ocampos et Luiz Gustavo au repos forcé. Thauvin et Sakai sont ménagés pour leur éviter une blessure plus grave, hypothèse proprement catastrophique au vu du calendrier dantesque® qui nous attend. Dans le sens inverse, Morgan Sanson effectue un retour bienvenu, ne serait-ce que pour ses vertus serticofuges. Le tout est moulé dans un 433 où Strootman joue le rôle de sentinelle, et où Payet s’octroie de temps à autre quelques libertés.

Avec tous ces absents, le banc olympien ressemble à la vitrine de ma bouchère en période d’Halloween, arborant notamment (en plus de Sertic, donc) les bonnes têtes de courge d’Abdennour et Hubocan.

 

Le match

Comme pour mieux éviter de rééditer le 2-4 foutraque de l’an dernier, les deux équipes font montre d’une sagesse étonnante, la discipline dans le placement prévalant de toute évidence sur les projections en attaque. Après 25 minutes de football raisonnable, posé, et pour tout dire chiant à force d’éviter toute prise de risque, Balotelli lance les hostilités : servi d’une très longue passe dans le dos de la défense, l’Italien se heurte à Mandanda. Cette occasion réveille nos adversaires, et notamment Saint-Maximin qui entreprend de donner des cours individuels de samba à chacun de nos défenseurs, à tour de rôle. Pour autant, malgré les douze lumbagos causés par les dribbles de l’insupportable,notre équipe résiste et se procure même des ébauches de contre-attaques, rapidement avortées. Et encore, le terme « avortées » supposerait qu’elles eussent été conçues, alors que nos tentatives du soir sont plutôt du genre à finir dans les draps sitôt mises en action.

Bouna Sarr sauve de justesse un centre qui ne demandait qu’à finir dans les pieds de Balotelli puis, exploit plus spectaculaire encore, parvient à transformer une énième passe de merde de Radonjic en geste décisif. Servi dans les talons par le Serbe, Bouna parvient néanmoins à s’emmener la balle, scotchant au passage le latéral adverse. Son centre en retrait est contrôlé par Sanson, qui pivote et d’un tir sec prend le gardien à contre-pied (0-1, 42e).

Ouvrant le score contre le cours du jeu, l’OM se sent pousser des ailes mais Radonjic se voit contré par un coéquipier, avant que Payet ne njièse (oui, du verbe njiéser) une contre-attaque royale.

Après un début de seconde période à essayer d’enfoncer le clou, Morgan se voyant privé du doublé par le tacle in extremis d’un défenseur, l’OM s’assagit et laisse le soin aux Niçois de faire de la merde. Nos joueurs se battent, restent disciplinés, et n’ont le tort que de continuer à saloper les ballons de contre qui se présentent.

Une seule réelle action collective est ainsi à retenir, née d’une talonnade inspirée de Payet et conclue quelques secondes plus tard par ce même Dimitri, bien servi par Sarr mais dont le tir se voit contré. Sur le corner qui s’ensuit, le ballon arrive par miracle à Jordan Amavi, seul, qui d’étonnement grille un fusible et dévisse sa frappe.

Par cette occasion manquée, Jordan se pose ainsi en coupable idéal en cas d’égalisation niçoise. Rudi Garcia fait pourtant tout pour prétendre à une telle distinction, sa fameuse rétractation gonadique des dix dernières minutes prenant des proportions arctiques. Perclus de crampes, Sanson est ainsi remplacé par Caleta-Car. Sachant qu’un changement poste pour poste aurait impliqué l’entrée en jeu du fossoyeur de points Grégory Sertic, nous acceptons pour une fois ce passage à cinq défenseurs avec résignation. Cela n’empêche pas le slipomètre de virer au rouge quand, dans la minute suivante, nous voyons Hubocan remplacer Payet. Tomas s’installe à droite, faisant monter Sarr d’un cran. L’hypothèse d’une contre-attaque victorieuse relevant alors du miracle, nous nous préparons à endurer les dix dernières minutes en apnée générale, fermeture des sphincters compris.

Malgré tout, à part quelques cafouillages plus ou moins menaçants, nous nous en sortons sans trop d’effroi. Alerté d’un possible tirage de maillot d’Hubocan sur Balotelli, l’arbitre se montre indulgent avec ses assistants vidéo : hors de question de leur infliger la moindre rediffusion de cette bouillie, fût-ce une séquence de cinq secondes. Valère Germain se sacrifie pour la patrie, se faisant défoncer par deux fois pour autant de cartons jaunes chez l’adversaire et surtout moult secondes dépensées. Un comble, le seul moment de véritable distraction de notre défense est compensé par un tacle magnifique d’Amavi, lui qui est pourtant d’ordinaire notre tête-en-l’air en chef.

Voici donc enfin cette victoire solide mais sexy comme un break Volvo. Il en faut toujours dans un championnat, et il le fallait plus particulièrement pour hurler cet avertissement à la face du monde : oui, nous savons aussi gagner dégueu.

 

Les joueurs

Mandanda (4/5) : Une fiabilité totale. En mettant Mario Balotelli en échec, il a non seulement préservé le but mais aussi et surtout le compte Twitter de Jacques-Henri Eyraud.

Sarr (4+/5) : Encore quelques matchs comme celui-ci et sa convocation en équipe de France, Didier Deschamps lui apportera lui-même au son des harpes, dans un coffret orné de rubans tenu par quatre vierges.

Rami (3/5) : Pour la première fois depuis longtemps, on sent poindre l’idée selon laquelle nos joueurs défensifs seraient capables, sous la pression, d’adopter une ligne de conduite sereine et réfléchie et non de courir n’importe où et n’importe comment en criant « aaaaaaah ». Cela tombe bien, nous jouons bientôt OM-PSG, ce match où habituellement nos défenseurs courent n’importe où et n’importe comment en criant  » aaaaaaah ».

Kamara (3+/5) : Il a vécu une sorte d’épisode cévenol quand Saint-Maximin s’est mis à lui pisser dessus avec une intensité incroyable, mais pas plus de dix minutes. En dehors de ce moment difficile, il a vraiment fait très beau.

Amavi (2+/5) : Ce n’est qu’au bout du temps additionnel que le doigt de l’héroïsme a consenti à se poser sur le visage de Jordan. À deux minutes près, c’était plutôt ma main dans la gueule.

Strootman (4-/5) : Son geste le plus spectaculaire aura été cette faute bêtement commise sur Balotelli à 25m de notre but. Restent quelques petites choses telles que récupérations, interceptions ou transmissions diverses… ces gestes sont forcément plus discrets, en revanche j’en ai plein mon carnet de notes.

Lopez (3/5) : Si Strootman est une machine à laver, Lopez était la Soupline.

Sanson (4/5) : Il a couru sans discontinuer jusqu’à se transformer en citerne d’acide lactique, à la grande admiration de la célébrité locale du jogging Christian Estrosi. Mais à la différence de l’autre, Morgan a su s’arrêter avant que ça lui monte au cerveau.

Caleta-Car (78e) : On l’appelle, et Duje intervient en dix minutes pour dresser une barricade qui empêchera les connards d’approcher. C’est peut-être lui qu’il nous faudrait, à La Plaine.

Payet (1+/5) : Nice ne méritait pas un artiste tel que Dimitri, de toute façon. L’ennui, si on raisonne de la sorte, c’est que la Lazio et le PSG non plus.

Hubocan (79e) : « Utile dans la rotation » , comme on dit. Comme la comète de Halley, tiens, fais donc ta rotation et on se revoit en 2061, si tu veux bien.

Radonjic (2/5) : Nouvel et probablement éminent membre de notre longue liste de poulets sans tête, ces joueurs incapables de faire qui que ce soit de sensé avec le ballon mais tellement actifs qu’il en viennent, statistiquement parlant, à forcément produire des actions efficaces au milieu de leur déchet.

Germain (3/5) : Toujours précieux, combatif et efficace, notamment en fin de match, dans son rôle de false-nine-advanced libero. Il n’y a vraiment eu que les esprits chagrins comme Pierre Ménès pour critiquer son manque de présence offensive, comme si son rôle était de marquer des buts.

Mitroglou(90e) : Une équipe dominée, défendant un but d’avance à la 90e, et ne voilà-t-il pas que Rudi Garcia sort un joueur défensif pour faire entrer un avant-centre. Dire que certains le traitent de frileux.

 

L’invité zoologique : Youcef Atèle

Fort de son agilité, l’atèle aime à se promener dans les hauteurs de la jungle, d’où il crie sa joie de dominer les vulgaires espèces rampantes. Intouchable, l’atèle ne craint rien ni personne, à l’exception bien sûr des chasseurs qui butent ces cibles faciles par paquets de douze d’un bon coup de fusil dans la calebasse. L’atèle était donc l’invité approprié pour parler de ce match ayant tourné au braconnage le plus vil.

– Les autres : Des travaux d’approche intéressants, notamment par quelques beaux longs ballons dans le dos des latéraux et les misères infligées par Saint-Maximin. Mais l’efficacité n’était pas au rendez-vous, puis leur changement tactique en seconde mi-temps n’a rien apporté, puis Mario Balotelli a fini par décider que de toute façon, il n’avait plus envie.

– Le classement : Lyon empoche des points en jouant mal ; c’est honteux et ce n’est pas à nous que cela arriverait, tiens. Il n’en sont pas moins deux point derrière nous, tandis que devant, Lillois et Montpelliérains commencent à être un peu énervants à ne pas vouloir s’arrêter de gagner.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Didier A. trouve son rythme de croisière dans le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

5 thoughts on “Nice-OM (0-1), La Canebière académie, ou « le bonheur est dans le laid »

  1. La tendance actuelle (résultats et classement) est propice à la détente… juste avant de rencontrer un PSG dévoreur d’immondes…

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