Nîmes-Annecy (4-0) : La Costières Académie ne sait plus trop

Il est un pays où trône au sommet un roitelet méprisant et méprisable, une sorte de despote grotesque dont l’absence de scrupules moraux est concurrencée par la même absence de la moindre once d’intelligence relationnelle. Un roitelet dont la position n’est due qu’au sentiment de toute-puissance conféré par la réussite sociale – j’ai du pèze, tout est à moi, si t’es pas content t’as qu’à tout racheter, eh con. Dans la triste médiocrité ambiante, la possession vaut justification, la réussite vaut intelligence, le mépris et la brutalité vaut stratégie de gouvernance. Qu’on s’appelle Rani ou Emmanuel, l’analyse est la même. La sentence devrait être la même, mais voyez-vous, si l’âge n’a pour l’instant pas eu l’indélicatesse de me rendre plus con – et encore, si vous voulez un avis pondéré et neutre, demandez à ma femme -, il a en revanche la fâcheuse tendance à me rendre pour le moins fataliste. J’espère révolution, mais prévois pourrissement, d’aucuns diraient que c’est la sagesse, d’autres la dépression, mais finalement est-ce que ce n’est pas la même chose ?

Oui, quand même.
Je ne vais pour vous refaire l’historique à chaque fois, même si c’est tentant. Je suis conscient qu’une bonne part des lecteurs non-Nîmois de cette acad’ (car ils sont nombreux, n’en doutons pas) sont peu au fait des détails des crottes de nez qu’Assaf (dégage) nous colle sur la gueule chaque semaine. Revenons simplement sur la dernière en date : après un craquage (assez gentillet au demeurant) des GN lors du match à domicile contre Grenoble, Rani (casse-toi) a sorti des ICS indifférenciées afin, dit-il, d’anticiper les sanctions de la Ligue. Non content de passer pour le plus gros des mange-burnes des instances et de leurs règles ineptes, il fallait ensuite qu’il dépose des plaintes nominatives (6 au total). On est là dans de la chicanerie pure et simple, une volonté assumée d’éradication d’un groupe de supporters dont l’absence à domicile constitue à elle seule une aberration. Il devient difficile de trouver des mots pour exprimer l’énormité du rejet et du dégoût que provoquent le personnage. La comparaison avec le start-upper cocaïné qui nous sert de président est finalement peut-être la plus à même d’en comprendre l’ampleur.
Le dilemme qui se pose pour nous aujourd’hui est le suivant : doit-on en arriver à souhaiter une descente et une déliquescence du club dans l’espoir d’un départ du fauteur de troubles, et compter sur un nouveau départ, une sorte de remise à zéro des compteurs ? La question agite le milieu Nîmois depuis plusieurs mois désormais. Si l’on considère les choses d’un point de vue strictement comptable et rationnel, un retour en National fera bien évidemment mal aux fesses, la génération dont je suis se souvient de la lose intégrale qu’incarne cette division ainsi que la difficulté extrême qu’il y a à parvenir à s’en extraire. Mais la déprime générale qui nous frappe aujourd’hui vaut-elle mieux ? La toxicité d’Assaf (dégage) est tellement évidente qu’il devient compliqué d’envisager de continuer ainsi, de quelque façon que ce soit. J’assume pour ma part de ne pas savoir, j’oscille entre la haine et la tristesse au gré des nouvelles mesquineries de notre ex-vendeur de téléphonie mobile, sans me résoudre à abandonner cette équipe qui, malgré sa nullité crasse cette saison, ne mérite pas de servir de victime collatérale. Et puis rien à faire, l’indifférence n’a pas encore prise, je tremble et je m’agite à chaque fois qu’un con en maillot rouge marque un but, c’est ainsi, c’est ma croix, ma destinée, j’en chierai jusqu’au bout, quitte à finir seul, hirsute et abandonné comme ces soldats Japonais perdus dans les îles du Pacifique et qui n’admirent jamais qu’ils avaient perdu la guerre. Enfin, quelque chose dans cet esprit.
LE MATCH
Retournons autant que faire se peut au football, voulez-vous, avec ce premier match d’une course au maintien qui peine à nous faire vibrer pour l’ensemble de raisons sus-citées.
MARAVAL
LABONNE – POULAIN – DE GEVIGNEY – BURNER
THOMASEN – LOPY – NGUESSAN
PAGIS – MOUSSET – SAÏD
Cette victoire en apparence nette et sans bavures est une belle illustration par l’absurde de ce qu’aurait pu être notre saison si nous avions eu plus 1/ de chatte, 2/ de stabilité et 3/ de talent.
Deux grosses parades de Maraval en début de match sans lesquelles le match aurait largement pu tourner en notre défaveur ; deux buts de Saïd, illustrant ainsi sa capacité à parfois devenir un poil plus intelligent dans son jeu que le poulet sans tête qu’il est souvent ; du réalisme devant avec notamment la première réalisation de Lys « Fat Ass » Mousset. Un match finalement cohérent avec la nette amélioration dans le jeu que nous observions depuis quelques semaines, mais avec enfin un peu de réussite à l’arrivée. Niveau comptable, on reste dans la course au maintien même si le ballotage n’est pas forcément en notre faveur. Il faudra cravacher et compter sur des contres-perfs des concurrents directs.
Ah, et accessoirement il aurait fallu quelque chose comme une union sacrée derrière l’équipe, avec des supporters au stade. Mais ça, c’est dans un monde parallèle.
LES GARS
MARAVAL (4/5). En cours de rédemption. Bon début, mais il part de loin.
POULAIN (5/5). Toujours un totem d’immunité en ce qui me concerne, même si je dois bien avouer que son silence face aux fulgurances d’Assaf me déçoit. Il apporte indéniablement une réelle stabilité derrière quand il est là. Bouilli en fin de match, remplacé par ZERKANE, dont on espère qu’il sera apte à jouer un match d’ici là fin de saison.
DE GEVIGNEY (2/5). Il a attaqué le match la chiasse au cul pour finalement gagner en assurance, un peu comme un CRS en manif.
BURNER (-/5). Sorti sur blessure assez tôt, remplacé par GUESSOUM dont le rôle de doublure multi-fonctions lui convient plutôt bien.
LOPY (3+/5). Nouvelle prestation costaude du père Joseph, nouvelle garantie stabilité de notre milieu. Mieux vaut tard que jamais. Il lance bien Saïd sur le premier but.
THOMASEN (3/5). Sympa de le revoir à un niveau correct sans être emmerdé par les blessures. Propre, volontaire, une tête de gendre idéal, presque le genre à qui tu dis merci s’il t’as fait cocu.
N’GUESSAN (3/5). Peut-être moins spectaculaire que sur des matchs précédents, mais une capacité étonnante à casser des hanches. Remplacé par FOFANA, qui se paye le luxe de marquer un but chanceux peu après son entrée.
PAGIS (3+/5). Une passe dé, une belle précision technique, des touchers de balle doux comme un coucher de soleil sur l’autoroute. Remplacé en fin de match par BENEZET, dont on aimerait placer la cheville sous protection policière.
SAÏD (5/5). Match plein et doublé qui fait oublier ses matchs horripilants avec perte de balle et tout-droit-tête-baissée. Hey, mais c’est qu’il nous casserait la baraque en National le garçon.
MOUSSET (2+/5). On entrevoit par séquence le talent qu’il a dû manger avec son dernier McDo. Un but qui peut avoir un effet déclic. Mais ce cul, mes amis, ce cul. Remplacé par TCHOKOUNTE, appliqué et impliqué sur le 4e but.
Allez, la bise quand même, va.
Karoud