Nîmes-Paris FC (1-1) : La Crocro Académie keeps on keeping on
« Le football n’intéressait pas l’écrivain uruguayen Paco Espinola. Mais, un après-midi de l’été 1960, cherchant ce qu’il pourrait écouter à la radio, Paco tomba par hasard sur la retransmission d’un match. C’était le derby classique. Peñarol fut écrasé 4 à 0 par le Nacional.
Le soir venu, Paco était si triste qu’il décida de dîner seul, pour ne gâcher la vie à personne. D’où venait toute cette tristesse ? Paco était prêt de penser que c’était une tristesse sans cause, ou due à la peine d’être mortel, quand il se rendit soudain compte qu’il était triste parce que Peñarol avait perdu. Il était supporter de Peñarol et il ne le savait pas. »
Eduardo Galeano, El futbol a sol y sombra
Salut les pébrons,
Si on ouvre sur de la littérature, c’est parce que vous me fatiguez depuis quelques jours. Je lis ça et là des tweets et autres déclarations débiles, de style « ah ben puisque c’est ça qu’ils aillent se faire voir, je m’en fous de Nîmes maintenant ». Ben tiens. Si c’était si simple et qu’on pouvait décider de s’en foutre du jour au lendemain, je pense que ça se saurait. Ravalez votre bêtise et subissez en silence. La souffrance, c’est un plat de connaisseur. Si tu ravales ta passion au moindre passage à vide, n’aies pas l’outrecuidance de l’appeler « passion ». C’est une mode, tout au mieux, une passade. Si tu aimes ton club, serre les dents et rappelle toi que c’est comme le Covid, ça s’attrape à corps défendant.
Bref, vous l’aurez compris, la période n’est pas faste. Et pas sûr que le retour hypothétique de bons résultats puisse changer grand chose à la sinistrose nîmoise. Serrons les dents, donc, et gardons espoir voulez-vous.
LE MÂCHE
Après les tartes infligées à l’extérieur par Caen et Amiens, on faisait pas franchement les fiers à l’heure de recevoir ces mastres du Péheffecé tout auréolés de leur titre de « prétendant à la montée ». Ils se plantent souvent dans les dernières semaines depuis quelques années, espérons-le pour nous et pour le football, parce qu’on va pas se mentir, un Charléty rempli au tiers en Ligain ça serait quand même assez triste.

Notons la titularisation du petit nouveau Sadzoute, appelé à remplacer Sainte-Luce s’il se confirme que ce dernier se barre cet été. Pas évident de préférer Fomba à Ponceau au regard des derniers matchs mais admettons. Toujours difficile d’avaler le retour de Ferhat comme titulaire, en revanche.
La première mi-temps est plutôt bonne de notre côté, avec de l’engagement et une connexion technique intéressante entre Eliasson et Benrahou notamment. Eliasson trouve le poteau sur une bonne ouverture, et on enchaîne avec deux autres bonnes situations sans parvenir à planter. Dans la foulée on est proches de se faire punir sur contre avec Guilavogui qui rate de façon inexplicable le but ouvert. Heureusement pour eux, notre défense se dit que ce serait dommage de ne pas se faire ouvrir deux fois d’affilée, Guilavogui fait de Ueda sa chose et décale Lopez qui centre pour la tête de Boutaïb (0-1, 24e). Dans la foulée, Ferhat essaye de rappeler qu’avant d’être une tête de bite, il était un excellent joueur de foot, et bute sur le gardien après un joli repiqué intérieur. On revient au score juste après sur un très bon coup-franc de Benrahou déposé sur la tête de Benrahou (1-1, 39e). On finit bien cette mi-temps, avec le sentiment confirmé cette fois encore qu’on est bien meilleurs avec le statut d’équipe d’outsiders chiants que celui de favori, après tout pourquoi pas.
Le deuxième acte est plus brouillon, plus castagne, et on pense s’en tirer à bon compte lorsque Benrahou se fait faucher dans la surface. Péno dont se charge Ferhat. Gageons qu’un pet dans le cerveau (de type « Han je vais courir vers le Pesage en faisant chut, niquez vos mères » puis « Ah mais non merde y a plus de supporters ») est à l’origine de son tir d’arthritique en phase terminale, toujours est-il que Demarconay se saisit assez facilement du ballon et que je n’aurai bientôt plus assez de salive pour insulter toutes les générations de Ferhat qui méritent de l’être. On termine le match frustrés en ressassant cette occase manquée, avant de suer du slip sur un dernier sauvetage de Pekko. C’est tous comptes faits un bon point de pris face à un PFC en petite forme, mais comme dirait l’autre, vu la physionomie, y avait la place.
LES GARS
BRATVEIT (4/5). Encore les parades qu’il faut sortir, en fin de match notamment. Pas à blâmer sur le but.
SADZOUTE (3+/5). Du positif dans son apport offensif, et finalement intéressant dans l’ensemble même s’il est à la ramasse dans son alignement pour l’ouverture du score. A revoir.
MARTINEZ (3/5). Plus serein que lors des derniers matchs (pas compliqué, me direz-vous, mais tout de même).
UEDA (2/5). Remarquable capacité à rester classe et pokerface même lorsqu’il se fait souiller par l’adversaire. Essaye d’éviter, quand même.
PAQUIEZ (2/5). Pas grand chose à se mettre sous la dent, ce qui n’est pas si mauvais signe avec lui.
CUBAS (3/5). Nos bonnes performances correspondent quand même souvent à ses phases de forme. Dommage qu’il soit aussi irrégulier.
FOMBA (3/5). L’irrégularité, disais-je. Drôle de zigue celui-là. Bonne première MT, et très inspiré par moments, puis totalement inutile quand on subit le jeu.
BENRAHOU (4/5). Belle copie sur ce match, une passe dé et un péno obtenu, une technique soyeuse, y a pas à chipoter. Et puis il a trouvé son maître pour le titre de « plus gros branleur surdoué à l’égo boursouflé ». Remplacé par PONCEAU.
FERHAT (0/5). C’est lui, le maître, hein. Même pas foutu de tirer un péno avec un minimum de conviction, bordel de vier. Remplacé par DELPECH.
ELIASSON (3+/5). Belle connexion avec Benrahou et pas mal de situations intéressantes, un but en prime.
OMARSSON (1+/5). On galère à trouver nos 9 ces temps-ci. Même constat pour KONE, rentré à l’heure de jeu.
Dép au Havre pour le prochain match, adversaire de calibre comparable. Je n’ose même plus faire de pronostics. Contentez-vous de vous sortir les doigts.
Bises rouges, Karoud