Paris SGEL / Marcelin HSC (5-1) – La Porte de Rino Académie soigne sa gauche

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#UnverrepourRino

Putain, 75 ans.

Ce jeudi 21 février 2019, cela fait déjà 75 ans jour pour jour que Rino della Negra est tombé sous les balles nazies, à 20 ans, dans la clairière froide et blanche de ce petit fort de Suresnes où tant d’autres se sont écroulés au pied du peloton d’exécution, sapé en Hugo Boss des bottes au cheveux blonds.

Rino, le jeune rital dont les parents frioulans ont fui le fascisme. Ajusteur chez Chausson, à Asnières. Athlète complet, avant-centre de grande classe à la Jeunesse sportive d’Aubervilliers. 11 secondes au 100 mètres, débarqué au Red Star Olympique en 1942 pour devenir le Kylian Mbappé de la France occupée. Son destin est tout tracé, il va dynamiter l’aile droite de l’Étoile rouge, qui vient de remporter sa dernière Coupe de France. Mais le STO en décide autrement : clandestinité, résistance, une quinzaine d’opérations de sabotage, d’attaques armées, d’assassinats de grosses légumes nazis.

Toute l’Affiche rouge y est passée, de Manouchian à Boczov en passant par Rayman et Alfonso : 23 noms, juifs, communistes, antifascistes ; polonais, espagnols, hongrois, italiens, arméniens. 23 « terroristes », arrêtés par la police française (soutien total et inconditionnel aux forces de l’ordre, en passant), torturés, enfermés, fusillés.

Dans la chapelle bleue, quelques heures pour attendre son tour, en entendant celui des autres, au loin, par la fenêtre. Quelques heures pour écrire, frénétiquement, sur les murs, sur des lettres. Quelques heures pour avoir peur, pour nier la mort, pour gueuler, pour pleurer, pour se résigner.

Et puis la clairière. Les ordres beuglés par l’officier, le crépitement des détonations simultanées, le frisson dans les feuilles des hêtres, témoins muets de l’effroyable silence de la vieille forteresse ne protégeant rien d’autre que la tranquillité des assassins. Mont-Valérien, 21 février 1944.

Le 21 février, c’est décidément riche en émotions : le Manifeste du Parti communiste a été publié, à Londres, le 21 février 1848. Et puis, plus près de nous, en 1985, c’est Ibrahim, 17 ans, qui tombait à Marseille, d’une balle dans le dos, tué par des colleurs d’affiches du FN. Merde, c’est vraiment triste, le 21 février.

Mais changeons-nous les idées, organisons un grand banquet pour célébrer ces jeunes femmes et hommes tombé.e.s pour avoir lutté, et prenons une bonne cuite en pensant à eux, comme le demandait Rino à sa famille, en achevant sa dernière lettre, et son existence par la même occasion. Un verre pour Rino, un verre pour Ibrahim, et puis un autre pour Moké, parce qu’il n’y a pas de mauvaise occasion de boire pour Moké. Santé !


LE SOVIET FRANC-PARTISAN DU COLLIER


Oui, bon, y a eu match, sinon. Contre des Sud-Estistes ou des Sud-Ouestistes, on sait toujours pas. En bref, on a bien démarré (but de la tête du chien fou Layvin à la 15e, 1-0) puis on s’est fait peur (égalisation d’un gros mollet sur coup franc, 1-1), mais finalement on a déroulé (re-but sur coup franc de l’Angelito juste avant la pause, 2-1), et on a même salement roulé sur les Pailladins en profitant de la panne mécanique d’en face en fin de match (3 buts en 6 minutes, un corner et deux contres à toute allure, et puis deux autres buts refusés pour hors-jeu.net en prime, 5-1 à l’arrivée). Toujours diminuée, mais pas encore fatiguée, la section séquanaise de l’Internationale footballistique.

Allez, les notes.

Jean-Louis (3/5) : Fautif sur le coup franc de l’égalisation, mais réconfortant tout du long. Papa rassure maman après son impuissance passagère : sa virilité ne connait décidément pas le nombre des années.

Dani Ardèche (3/5) : Ardèche, Sud-Est, Sud-Ouest ou Sud-Centre ? La passe dé pour lui, sinon.

Titi Kéké (2/5) : Un brin faiblard.

Petit Marquis (4/5) : Le poste de libéro s’est poussé pour le laisser passer.

Kim Peng-beh (3/5) : Incisif et pas trop embêté.

Liévin Kurosawa (5/5) : Tout juste sorti du placard, il en avait gros, il voulait tout déchirer, et ben c’est gagné. On l’a vu partout, en un mâche il nous a tout chamboulé la hiérarchie sur son côté. Une sorte de PCF footballistique au Congrès de Tours, à doubler toute la concurrence par la gauche.

Marcoco (3+/5) : Ça distribue les ouvertures et les Kit-Kat sans que ça bloque dans la machine, et ça accepte même les pièces de 5 centimes.

Juju la Drax (2/5) : Peu d’implication, beaucoup de déchet.

Chris Ncoucou (3/5) : Pas beaucoup mieux que le précédent, mais y a but.

Ange de Marie (3/5) : Pas beaucoup mieux que les précédents, mais y a superbe but.

Mbaffé (4/5) : À ce rythme-là, dans trois mois il devient ministre, dans six il se présente aux présidentielles, et dans un an il supprime la Sécu. Le gendre idéal.

(Et puis on a vu passer Suppo du Matin en bon vieux pivot, façon mirador ; le p’tit Colin pour expérimenter une nouvelle défense en équation à triple inconnue ; et la Mousse pour faire plaisir à Papus, et à Madame Papus par la même occasion)

Ciao les FTP,

Et n’oubliez pas les p’tits boutons ci-dessous,

Georges Trottais 

1 thought on “Paris SGEL / Marcelin HSC (5-1) – La Porte de Rino Académie soigne sa gauche

  1. Bravo pour le devoir de mémoire camarade. C’était vachement bieng. Et pour le match, c’était bieng aussi.

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